Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Les hérésies de l'abbé Ricossa

Publié par Jean-Baptiste sur 23 Février 2016, 15:11pm

L'abbé Ricossa, dans le n°66 de Sodalitium, a récemment réitéré ses hérésies niant l'infaillibilité de l'élection du pape, enseignée infailliblement par le Concile de Constance ainsi que par le magistère ordinaire universel. Il invoque St. Antonin, archevêque de Florence, pour tenter de défendre la thèse de Mgr Guérard des Lauriers ; or St. Antonin n'aurait jamais affirmé possible que l'élu d'un conclave régulier soit un antipape. Comme je l'ai écrit dans mes ouvrages, il a enseigné que le pape légitime du Grand Schisme était celui "qui avait été canoniquement élu" ; donc cela signifie qu'un pape canoniquement élu est nécessairement légitime. St. Antonin était un excellent canoniste et n'aurait pas commis les erreurs de cancre qu'on rencontre aujourd'hui dans la tradition...

J'ai connu un prêtre sédévacantiste qui fustigeait l'argument lefebvriste selon lequel on peut désobéir au pape tout comme on peut désobéir à son père s'il nous demande de nous jeter dans le canal ; ce prêtre disait : la différence, c'est que le pape, lui, est infaillible (dans son magistère d'enseignement universel). Or, les arguments guérardiens comparant l'élection du pape avec le consentement matrimonial sont exactement du même ordre, car ils établissent une analogie entre deux choses qui ne sont pas semblables du tout, pour la simple et bonne raison que l'élection du pape est infaillible, ce qui signifie qu'il est impossible qu'un conclave régulier aboutisse à l'élection d'un antipape ; au contraire, il est possible que deux époux donnent un consentement vicié (cas du "mariage blanc", entre autres). Point final. Par conséquent, avant de faire preuve de véhémence contre la Fraternité Saint Pie X, on balaie déjà devant sa porte : cela évite d'accuser son prochain de commettre des erreurs qu'on commet soi-même.

Donnez-moi un seul exemple d'antipape élu lors d'un conclave régulier. UN SEUL, DANS TOUTE L'HISTOIRE DE L'ÉGLISE. Le prêtre sédévacantiste en question disait, d'un air gêné : "on ignore comment ça s'est passé, mais ce qui compte, ce sont les résultats ; les faits sont là". Le problème, c'est qu'il confond "les faits" avec ses propres conclusions (erronées). À partir du moment où Jean XXIII et Paul VI ont été acceptés par l'Église universelle, il est impossible qu'ils soient des antipapes. Comme le peuple catholique ne peut pas savoir de lui-même si le conclave a été régulier ou non, l'acceptation pacifique est le signe infaillible de la providence qui nous donne cette certitude.

Lors d'un conclave régulier, l'élu ne peut pas être un ennemi de l'Église : donc, dès qu'il accepte, la forme et la matière sont réunies. Il est impossible qu'elles ne le soient pas.

J'ai envoyé à Verrua mon ouvrage "La survie de Paul VI : une certitude de foi", donc l'abbé Ricossa n'a pas l'excuse de l'ignorance, aussi bien sur cette question que sur celle de la bulle de Paul IV, et sur d'autres questions encore.

Le Père Joseph Marie a publié dernièrement un sermon durant lequel il dénonce le libre examen de la Fraternité Saint Pie X, mais les guérardiens et tous les sédévacantistes font exactement la même chose. Ce n'est pas aux fidèles qu'il revient de juger si le Pape a un enseignement conforme au magistère antérieur ou non : d'ailleurs la liberté religieuse dans Dignitatis Humanae n'est pas du tout la même chose que la liberté religieuse condamnée par Quanta Cura, car Quanta Cura juge que la condition liée à la tranquillité publique est insuffisante ; or, dans Dignitatis Humanae, l'exception citée est beaucoup plus large : c'est l'ordre public. En droit on sait très bien que la tranquillité publique et l'ordre public ne sont pas synonymes, et que cette dernière notion inclut l'ordre moral : donc elle justifie un droit de coercition beaucoup plus étendu.

Seule une hérésie manifeste, c'est-à-dire contredisant de manière univoque une vérité du Credo, pourrait motiver une soustraction d'obédience. Donc Vatican II n'est pas un bon argument contre Wojtyla et ses successeurs. L'argument décisif, c'est la réforme liturgique, à laquelle on peut ajouter les rencontres interreligieuses d'Assise dans une certaine mesure. J'ai évoqué ces considérations en détail dans mes ouvrages.

Je pourrais vous donner des anecdotes qui illustrent bien l'état d'esprit de "libre examen" des guérardiens. Par exemple, un prêtre dont je ne citerai pas le nom ne dit pas les prières prescrites par Léon XIII (après les Messes privées), sous prétexte qu'elles ne sont pas obligatoires (ce qui est faux, et quand bien même ce serait vrai elles sont trop nécessaires pour qu'on les ommette !) ; un évêque, également, dont je ne citerai pas le nom, récite le bréviaire antérieur à celui de St. Pie X, au motif qu'il est plus beau ! C'est contraire à la loi de l'Église, purement et simplement. Si St. Pie X a réformé le bréviaire, c'est précisément pour que les prêtres dévouent plus de temps aux fidèles - et tant pis si le bréviaire est moins beau, car la sanctification des âmes passe avant.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents