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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Réponse à Hage (2)

Publié par Jean-Baptiste sur 29 Septembre 2016, 07:04am

Dans vos réponses, vous faites fi de mes arguments. Vous ne procédez pas comme le veut le dialogue philosophique, sous forme d'objections et de contre-objections. Vous faites fi de ce que je dis : donc une telle discussion n'a pas d'intérêt.

Mais voyons brièvement les quelques points sur lesquels vous êtes en désaccord avec nous :

 

1°) Seul l'épiscopat serait infaillible dans la reconnaissance pacifique et universelle du pape.

Ici, vous reprenez l'erreur des Morlier, qui ne sont pas les seuls à la commettre puisque je l'ai vue également sur un forum anglophone. Or, la phrase même est une aporie : car l'Église universelle désigne toute l'Église, et non pas seulement l'épiscopat ; donc il est certain que l'acceptation pacifique requiert l'assentiment moralement unanime de toute l'Église. Mais je l'ai prouvé en énonçant le fondement de cette doctrine, qui est que la tête (le pape et ses évêques, ou Église enseignante) ne peut se séparer du corps (les prêtres et les fidèles, ou Église enseignée).

Comme je l'ai déjà expliqué, il est certain que l'élection de Wojtyla n'a pas rencontré d'assentiment unanime, à cause de l'opposition de nombreux prêtres et fidèles. Donc il est certain, d'une manière ou d'une autre, que Wojtyla n'a pas été accepté pacifiquement. Et si jamais le dissentiment d'une partie de l'épiscopat est requis (comme vous le prétendez), alors la seule solution cohérente est de conclure que précisément, une partie notable de l'épiscopat n'a pas adhéré à Wojtyla. Je pense, sur ce point, que vous n'avez pas saisi la subtilité de mon raisonnement, à savoir que l'absence de confirmation de la part des fidèles nous révèle que les évêques eux non plus n'ont pas adhéré à Wojtyla avec unanimité morale. Car la doctrine de l'acceptation pacifique n'exige pas que le dissentiment des évêques soit public, mais que le dissentiment de toute l'Église (prise collectivement) le soit ; donc le dissentiment public des prêtres et des fidèles nous a révélé le dissentiment occulte des évêques. Je rappelle que selon Mgr Lefebvre, des centaines d'évêques étaient secrètement d'accord avec lui ; mais que pour conserver leur place, ils ne disaient rien. C'est probablement à cause de cette faiblesse humaine que le dissentiment public de l'épiscopat n'est pas exigé : les évêques subissent par nature davantage de contraintes que les fidèles (et même les prêtres).

Quant à votre objection suivant laquelle cette position reviendrait à dire que l'unanimité morale des évêques a sombré, je vous ai expliqué que non, car d'une part suivant mon raisonnement l'épiscopat n'a pas donné son assentiment à Wojtyla avec unanimité morale, et d'autre part, par la suite les évêques n'ont pas fait défection "ensembles et d'un même mouvement".

 

2°) Une élection entachée d'un vice secret devrait être dénoncée par les cardinaux.

Cette hypothèse très spéculative est du même ordre que celle du pape hérétique. Or, on ne peut pas fonder d'argumentation théologique sérieuse sur des cas aussi spéculatifs. La Bulle du Pape Paul IV enseigne bien qu'il est possible que presque tous les cardinaux reconnaissent un faux pape, donc on ne peut pas prétendre que l'élection de Wojtyla est valide simplement parce que les cardinaux l'ont reconnu, c'est faux et je l'ai expliqué plus haut.

Quant à l'idée qu'un pape hérétique pourrait être élu, comme le suppose Vincent Morlier, je répète qu'un hérétique pertinace ne le sera jamais, en raison de l'infaillibilité du conclave.

Au passage, j'aimerais que vous me donniez des citations des auteurs dont vous parlez (Billuart, St. Alphonse de Liguori,etc)...

 

Inclusion de la réponse 4.

Citation :

Vous dites : "Tout ce qui s'applique aux hérétiques, s'applique aux schismatiques. Or, Vigile était antipape, donc schismatique. Or, sous la pression impériale, le clergé romain le reconnaît à la mort de Saint Silvère."

Oui, son élection n'a été valide qu'après la mort de son prédécesseur, je ne vois pas le problème. Vigile n'était pas un hérétique pertinace.

 

3°) Caïphe serait un grand prêtre légitime.

Encore une fois, tous les historiens sérieux (et même wikipédia) reconnaissent qu'Onias III est le dernier grand prêtre légitime connu. Caïphe a été nommé de concert par les Romains et par la dynastie hérodienne, comme si aujourd'hui un pape était nommé de concert par les Arabes et par le président de la République italien !

Je vous cite :

" - Il ne suffit pas d'adjurer, il faut avoir le droit légitime de le faire. Caiphe agissait en tant que juge. Si le Christ ne lui reconnaissait pas l'autorité juridique, il ne lui aurait pas répondu.
" - Vous dites: 'Enfin nous ne disons pas que les prêtres du Temple de Jérusalem étaient illégitimes, mais que les pseudo grand prêtres l'étaient. Vous mélangez tout.'
Non, je ne mélange pas tout. Si le grand-prêtre n'est pas légitime, qui consacre validement les nouveaux prêtres? De plus, tous ces prêtres ont reconnu les pontifes que vous rejetez; par conséquent, ils sont tous complices de schisme et perdent leur légitimité.
- Je répète donc, et avec raison:
Il est impossible que le Christ Enfant fût présenté au Temple par sa divine Mère à des prêtres invalides ni même schismatiques, ni que Sainte Anne eût confié sa Fille âgée de trois ans à la direction d'imposteurs! Le but de la religion juive était d'être la Religion professée et pratiquée publiquement par le Messie et sa Mère Immaculée. Contre cet argument, les vôtres ne valent pas grand'chose."

 

Le Christ n'a pas répondu au Roi Hérode car ce dernier était excommunié à cause de son adultère. Tandis que Caïphe n'était pas officiellement excommunié. Et contrairement à ce que vous dites, si, il suffit d'adjurer. Les auteurs que j'ai lu disent que c'est en raison de cette adjuration, et non pas en raison de l'autorité de Caïphe, que le Christ a répondu ; sinon il aurait répondu tout le reste du temps !

Concernant la "mission" des prêtres juifs, là encore vous faites comme si vous ne m'aviez pas lu : j'ai expliqué que la Synagogue n'était pas le Corps Mystique du Christ comme l'est aujourd'hui l'Église ! Donc on ne peut pas calquer son raisonnement sur celui qu'on aurait aujourd'hui à propos de l'Église ! Il ne faut ni tomber dans l'excès de mépriser la Synagogue de l'Ancienne Alliance, ni dans l'excès de lui appliquer tous les attributs de l'Église catholique.

Mais à supposer un seul instant que vous ayez raison et qu'on puisse lui appliquer le même raisonnement, le fait est qu'il existait probablement un grand prêtre légitime caché (ou en exil), comme aujourd'hui : et pour ma part je pense par exemple au "prophète du mont Horeb", considéré par les Esséniens comme le docteur de la loi (prérogative principale du grand prêtre). Dans ce cas, en suivant votre raisonnement ce serait l'équivalent de la juridiction suppléée sur la base de l'erreur commune, comme sous le Grand Schisme d'Occident.

 

4°) L'idée des restrictions mentales.

Je n'aime pas cette idée et ne souhaite pas entrer dans une telle discussion. Cela me fait penser à la morale fondée sur le "principe d'action à double effet", c'est du pharisaïsme pur et simple, et du libéralisme. Le fait est que Wojtyla et ses successeurs ont posé des actes incompatibles avec la doctrine catholique, en imposant une liturgie universelle délétère, en prétendant canoniser des personnes qui ne peuvent pas être saintes, en organisant des rencontres interreligieuses à répétition, et d'une manière générale, en ne confirmant pas la foi des fidèles.

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