Réfutation simple du sédévacantisme

Publié le 22 Décembre 2016, 18:46pm

Parmi mes lecteurs il y a des sédévacantistes, qui ne croient pas véritablement à la survie de Paul VI mais qui sont seulement ouvert à l'idée.

Ici, je vais rappeler une réfutation simple, brève et sans appel du sédévacantisme. À mon sens, la meilleure de ce point de vue est celle du Père François Laisney :

« Cher M. S.,

« Étant donné que les sédévacantistes ne sont pas d'accord sur le début de la vacance (certains disent 1965, d'autres 1962, 1959, et d'autres plus tôt encore !), on peut dire de manière générale que les sédévacantistes sont d'accord sur ce principe : durant les quarante dernières années, le Siège de Pierre a été vacant. Cela peut être la 'définition' de la position sédévacantiste. Le motif de leur conclusion varie parmi eux, et a également varié dans le temps ; et il n'est pas pertinent quant à la fausseté de leur position.

« Logiquement, si un postulat conduit à des conclusions évidemment fausses, ce postulat lui-même est faux (c'est le raisonnement très basique de la « reductio ad absurdum). Normalement, aussitôt qu'un pape meurt, le processus de l'élection de son successeur commence sans délai, et si par extraordinaire, à cause de persécutions, il peut y avoir un délai avant l'élection, du moins le processus commence et l'on peut dire que l'Église 'travaille' à élire le prochain pape ; mais tel n'est pas le cas actuellement. Or, étant donné qu'il n'y a pas eu d'effort de la part de l'Église d'élire un pape légitime (même si l'on réduisait l'Église aux sédévacantistes), la position sédévacantiste conduit à une notion de l'Église sans pape, sans cardinaux et évêques légitimes (ceux qui sont nommés par un faux pape n'étant pas légitimes), et donc sans hiérarchie, et sans moyens ordinaires d'en restaurer une : une telle Église n'est certainement pas l'Église fondée par Notre-Seigneur Jésus-Christ ! Par conséquent...

« Votre très dévoué en Jésus et Marie,

« Père François Laisney »

(courriel du 12 juin 2013)

Ici le Père François Laisney fait allusion à la doctrine de la perpétuité de la succession apostolique. Même en période de vacance, l'Église manifeste ses efforts en vue de l'élection du prochain pape, elle "travaille" à l'élire ; or depuis les derniers papes reconnus par les sédévacantistes (généralement Pie XII ou Jean XXIII), l'Église n'a manifesté aucun effort en vue de l'élection du prochain pape ; donc il est certain qu'il existe aujourd'hui un pape légitime vivant sur cette terre...

Les guérardiens ont tenté de contourner le problème en affirmant que les occupants actuels du Vatican sont matériellement papes, mais pas formellement ; or cela ne résout rien car la succession apostolique doit être à la fois matérielle et formelle, sans quoi la visibilité de l'Église elle-même n'est plus caractérisée : car cette visibilité doit elle aussi être matérielle et formelle, comme on peut le lire sur l'encyclopédie catholique New Advent.

J'ai déjà prouvé que la thèse de Mgr Guérard des Lauriers ne serait possible que dans l'hypothèse du pape hérétique ; or cette hypothèse est impossible. Mais admettons un seul instant qu'elle le soit : dans ce cas, pour que la perpétuité de la succession apostolique fût manifestée, il faudrait que les cardinaux et évêques émissent des monitions canoniques à son encontre (à brève échéance) et qu'ils travaillent à élire le prochain pape ; or cela n'a absolument pas été le cas ces cinquante dernières années. Même les cardinaux et évêques qui s'opposent actuellement à l'encyclique scandaleuse de Bergoglio n'osent pas émettre de monitions canoniques...

Pour toutes ces raisons, le sédévacantisme sous toutes ses formes est une hérésie évidente, au même titre que le gallicanisme lefebvriste. Ces positions théologiques ne font que désorienter les fidèles.

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