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In Nomine Domini

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« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


La survie de Paul VI et la Passion de l'Église

Publié par Jean-Baptiste sur 23 Février 2017, 20:10pm

 

Un survivantiste qui souhaite rester anonyme a récemment envoyé un texte assez court à plusieurs personnes de notre bord, texte intitulé "La survie de Paul VI et la Passion de l'Église". Je suis globalement d'accord avec ses arguments, mais il ne va pas assez loin. En particulier, il dit que la survie du Saint-Père "ne contredit aucune doctrine de foi" ; or c'est plus que ça ! La survie du Pape Paul VI est une certitude de foi.

Même l'abbé Belmont a avoué que notre thèse - qui est davantage qu'une thèse - ne contredisait aucun dogme. Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que la survie du Saint-Père appartient à l'ordre des vérités certaines de la foi ecclésiastique et de la foi catholique. D'ailleurs il ne peut y avoir qu'une seule solution à la crise actuelle de l'Église : la solution enseignée infailliblement par le magistère ; donc si l'abbé Belmont reconnaît que notre thèse ne contredit pas la doctrine catholique, il devrait également avouer qu'elle est la seule vraie. Malheureusement, son raisonnement théologique n'a pas encore atteint la droiture et la profondeur requises pour parvenir à une telle conclusion.

C'est simple :

Majeure - À chaque fois qu'un pape meurt l'Église manifeste ses efforts en vue de l'élection du prochain pape, en vertu de la perpétuité de la succession apostolique.

Mineure - Or depuis l'élection de Paul VI, dernier pape accepté pacifiquement et universellement, aucun autre pape légitime n'a été élu.

Conclusion - Donc le Pape Paul VI est infailliblement vivant.

 

Si nos prêtres et nos évêques n'avaient pas "l'intelligence obscurcie par le démon" (c'est Notre-Dame de la Salette qui parle, pas moi !), ils l'auraient compris depuis longtemps. Il n'y a rien de plus simple au monde !

Les hommes savent construire des autoroutes sur pont, des gratte-ciel, des avions à réaction, des fusées, mais ils ne savent pas comprendre les choses les plus simples. Or la sagesse de Salomon ne consiste pas à exceller dans les œuvres mondaines d'ici-bas...

 

Récemment un guérardien américain m'a objecté que l'Église avait tenté d'élire un pape légitime, en la personne de Luciani, Wojtyla, Ratzinger et Bergoglio. Mais cet argument est faux car d'une part un conclave valide aboutit infailliblement à l'élection d'un pape légitime (il s'agit là d'une doctrine de foi enseignée par le Concile de Constance), et d'autre part il s'est écoulé un temps fort long entre l'élection de Wojtyla et celle de Ratzinger : donc l'argument ne vaut pas, de quelque manière que ce soit.

La thèse guérardienne ne serait possible que dans l'hypothèse du pape hérétique, qui est impossible, comme je l'ai déjà démontré. D'ailleurs même les sédévacantistes de catholicapedia avouent qu'elle est impossible, et sur ce point ils ont raison. MAIS quand bien même elle serait possible, dans ce cas Dieu ne permettrait pas que l'occupant du Saint-Siège demeure un "pape matériel" sans qu'aucun jugement de l'Église n'intervienne, et que la situation se prolonge pendant des dizaines d'années : car la perpétuité de la succession apostolique ne serait plus manifestée (l'Église ne manifesterait aucun effort en vue de l'élection du prochain pape). Dans une telle hypothèse, des cardinaux et évêques émettraient des monitions canoniques contre l'occupant du Saint-Siège, le déposeraient et en éliraient un autre.

Mais j'ai déjà expliqué pourquoi cette hypothèse était absurde :

-le Pape ne peut sombrer dans l'hérésie avec pertinacité, même à titre de docteur privé seulement ;

-s'il le pouvait rien ne permettrait de dire qu'il n'a pas perdu la prérogative de docteur infaillible (attachée à un pape légitime) ; or une infaillibilité qui se perd n'est plus une infaillibilité (on nie alors le dogme défini par Vatican I).

 

Mgr Guérard des Lauriers a formulé une thèse hérétique censée expliquer comment la succession apostolique pouvait se perpétuer aujourd'hui, mais il n'a pas expliqué comment cette perpétuité était manifestée : car il ne suffit pas qu'elle existe, il faut qu'elle soit manifestée !

Or la survie du Saint-Père l'explique sans problème : l'Église n'ayant manifesté aucun effort en vue de l'élection d'un pape légitime depuis Paul VI, il est certain que ce dernier est infailliblement vivant ; et en cela la perpétuité est manifestée. Tout simplement...

 

Dans l'hypothèse guérardienne, il n'y a plus aucune sécurité attachée à la succession apostolique ; or la sécurité est un caractère inaltérable de la succession épiscopale sur le Siège de Pierre.

Qui décide de la légitimité de l'occupant du Vatican ? Des évêques et des cardinaux, sur la base de leur jugement privé !

Qui le dépose ? Ses inférieurs ! Or "un pape n'est jugé par personne" !

Qui a raison en cas de contestation ? Mystère !

 

Il faut savoir que Mgr Sanborn est allé jusqu'à affirmer que si un seul cardinal moderniste se rebellait contre l'occupant du Vatican, il pourrait élire un pape légitime : il l'a écrit noir sur blanc, si j'ai bonne mémoire dans son opuscule "La papauté matérielle". L'abbé Ricossa lui-même n'était pas d'accord, ils ne sont pas d'accord entre eux. Or quel sera le critère de l'abbé Ricossa ? À partir de quand les évêques et cardinaux sont-ils assez nombreux pour déposer le pseudo pape et en élire un autre ? On voit que dans une telle hypothèse, il n'y aurait plus aucune certitude.

L'abbé Ricossa a eu la malhonnêteté de contester la doctrine de l'acceptation pacifique - une doctrine de foi ! - en utilisant précisément ces arguments numériques (à partir de quand le pape est-il accepté universellement ?), mais nous retournons son raisonnement contre lui en le rapportant à sa thèse de la déposition du pape : combien d'évêques ? combien de cardinaux ?

C'est l'arroseur arrosé !

La réalité est que la doctrine de l'acceptation pacifique est claire comme de l'eau de roche : à partir du moment où l'unanimité morale de la chrétienté (95% environ) a accepté l'élu du conclave durant plusieurs mois, ce dernier est infailliblement légitime. Mais il s'agit de la chrétienté véritable, pas de ceux qui ne croient même plus à la doctrine catholique. Suite à la crise liturgique, les modernistes qui ont accepté Jean-Paul Double à bras ouverts pratiquaient pour la plupart la contraception et ne croyaient parfois même pas aux dogmes de foi enseignés par l'Église. Au contraire, les meilleurs catholiques, les plus attachés à la foi et à la morale de toujours, ont refusé d'obéir à Wojtyla, et donc de le reconnaître comme Pasteur et Docteur de tous les chrétiens. A-t-on jamais vu que les meilleurs chrétiens fussent schismatiques ?

Il s'agit là d'une question de bon sens ! Un jour je l'ai fait remarquer à l'abbé Pagès, et il m'a répondu dans son aveuglement : "les schismatiques ne peuvent pas être les meilleurs chrétiens". Or, qui ne sait et qui ne voit ce qu'est le catholique moderniste ? Même le philosophe athée Michel Onfray a compris ce qu'il est ! Lui qui nie l'existence du Christ !

 

 

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