Vers la fin de sa vie, Mgr Guérard des Lauriers a prié pour le retour de S.S. PAUL VI, en considérant sa survie comme une hypothèse. Il s'agissait donc d'une prière formulée de cette manière : "si Paul VI est encore en vie, mon Dieu permettez qu'il revienne".
Pour l'heure, je ne peux vous en dire davantage, car on ne m'en a pas donné la permission ; mais au fond, il s'agit là de l'essentiel. Il me paraissait nécessaire de dévoiler ce fait, sans encore en livrer le détail, parce que les reproches se font insistants à l'encontre de notre combat pour la vérité. Aussi, j'adresse cette question aux sédévacantistes, et en particulier aux guérardiens : si votre propre maître a cru à la survie de Paul VI, ou du moins en a admis la possibilité, pourquoi nous faire grief d'y croire ? Imaginez un maître d'une école philosophique qui reprocherait à ses disciples d'aller voir ailleurs, quand le fondateur de cette école lui-même aurait douté de la philosophie qu'il avait fondée : n'est-ce pas précisément une situation semblable ? Comment pouvons-nous prendre au sérieux vos reproches, vos mises en garde, quand votre propre maître a douté de sa propre école ?
Lorsque Mgr Guérard des Lauriers a prié pour le retour du Saint-Père, qu'en était-il de sa thèse théologique, selon laquelle Paul VI ne pouvait être pape ? En réalité, l'orgueil de la science ne comptait plus pour lui : elle s'était effacée devant la lumière de la grâce, et il a préféré écouter son coeur ; la théologie, il l'a rangée au placard, le temps de sa prière.
Les sédévacantistes, prêtres comme laïcs, disent parfois : "la survie de Paul VI ne peut être vraie, car il s'agit d'un antipape ; de foi, du fait de sa déclaration sur la liberté religieuse (etc.) nous savons qu'il ne peut être pape !" Mais au moment du retour du Saint-Père à Rome, bien peu useront de cette rhétorique ; les catholiques seront alors devant le fait accompli, et ceux qui ne reconnaîtront pas Paul VI se rangeront sans doute principalement dans le camp moderniste... Même les sédévacantistes, pour la majorité d'entre eux, admettront certainement assez vite la vérité.