Les prieurés dans le besoin

Publié par Jean-Baptiste sur 2 Septembre 2014, 07:04am

Certains d'entre vous fréquentent peut-être des prieurés sédévacantistes dans le besoin (il en est plusieurs), qui demandent régulièrement de l'argent aux fidèles en dénonçant leur supposé manque de générosité. Il me paraît juste de vous informer de quelque chose à ce titre, afin que vous sachiez pourquoi on vous reproche de ne point donner suffisamment.

Il n'est pas rare que les prieurés sédévacantistes (pas tous) aient la main leste pour ce qui est de chasser les fidèles, même parfois pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la foi : des bricoles comme de mal chanter pendant la Messe ! Après avoir chassé tout le monde, les prêtres quémandent alors de l'argent, en demeurant accusés par Dieu et leur conscience qui leur diront au jugement particulier : la différence qui te manque pour équilibrer ton budget, c'est celle de tous les fidèles que tu as chassés de ta chapelle durant ces trente dernières années.

Pour les fidèles du prieuré de Faverney qui visiteraient mon blog, au cas où vous ayez manqué l'information quand j'en ai parlé, on m'a donné pour ma part plusieurs motifs - par mail - et le seul qui ait eu un verni de sérieux était le suivant : publication de révélations privées non-approuvées par l'Église, et ce sans imprimatur.

Or :

1°) Mgr Guérard des Lauriers a contribué à au moins 80 pages d'un livre sur Garabandal qui n'a reçu l'imprimatur que d'un évêque moderniste, et ce en 1966, donc à une époque où il s'agissait d'une hiérarchie invalide d'après la thèse du prélat. Je n'en fais pas grief à Mgr Guérard des Lauriers, lui n'était pas sectaire et n'avait pas un comportement pharisaïque : je le dis simplement pour vous montrer les paradoxes de mes accusateurs.

Mgr Guérard des Lauriers a même rédigé un acte de consécration aux Sacrés Coeurs de Marie et de Jésus destiné aux pèlerins de Kérizinen, lieu d'apparitions non-approuvées par l'Église et qui avaient même fait l'objet d'une condamnation de l'évêque diocésain (ces condamnations ne sont pas infaillibles, et ne valent que ce que vaut l'évêque, même si l'on est censé leur obéir)

(Le Père J.-M.M. n'a évidemment jamais répondu à cet argument)

2°) Le droit canon est institué pour le bien de l'Église. Aujourd'hui, du fait de la présence d'une antipapauté à Rome, il est souvent impossible d'obtenir un imprimatur d'une autorité valide, et donc de publier avec imprimatur des révélations privées non-approuvées. Or, les révélations privées, lorsqu'elles sont vraies (même non-encore approuvées), ont la même fin que le droit canon : le bien de l'Église. Par conséquent, appliquer les prescriptions habituelles du droit canon dans notre contexte serait potentiellement contraire au bien de l'Église, donc cela contredirait la fin téléologique du droit canon. Conclusion : il est aujourd'hui licite, avec la prudence requise, de publier des révélations privées non-approuvées par l'Église, et ce sans imprimatur. Les exorcismes suisses ont été approuvés par Mgr Lefebvre, examinés par des théologiens et des docteurs en droit canon, et ils ont été conduits par un prêtre très expérimenté dans le domaine de la mystique, qui a participé à des missions durant trente ans dans les Andes et chez les Indiens du Pérou, missions accompagnées de miracles ; ce prêtre, le Père Fischer, dépasse de très loin, par son expérience, un prêtre qui n'a que la trentaine et qui ignore tellement la démonologie qu'il prétend que les laïcs n'ont pas le droit de pratiquer le petit exorcisme.

3°) Paul VI, qui a été élu lors d'un conclave régulier - contrairement à ses successeurs illégitimes élus de son vivant - a de toute façon autorisé la publication des révélations privées non-approuvées par l'Église, sans imprimatur (il l'avait fait à l'époque pour permettre la diffusion des messages de Garabandal). À ce titre, le sédévacantisme - guérardien ou non - est potentiellement une hérésie, car il prétend possible que l'élu d'un conclave régulier soit un antipape. Les sédévacantistes complets me répondront : non, car nous disons que l'élection est invalide. Or il n'est pas seulement question d'invalidité mais d'impossibilité, sinon chacun pourrait se faire sa propre idée (libre interprétation doctrinale), de la conformité de l'enseignement du pape au Magistère de l'Église, et donc de la validité de l'élection. Donnez-moi un seul exemple historique d'antipape issu d'un conclave régulier. C'est impossible, il s'agit d'une hérésie et d'un blasphème. Ceci ne reçoit aucun précédent historique. Il peut y avoir des francs-maçons, des ennemis de l'Église au sein du conclave, mais Dieu s'assurera toujours qu'ils ne soient pas élus.

Même du point de vue théologique, la survie de Paul VI est donc - selon notre sentiment - la seule thèse qui permette d'expliquer exactement ce qui s'est passé (cependant nous ne l'imposons à personne).

RAPPELONS à ce titre que Luciani avait déclaré, peu de temps avant de mourir : "Je suis un pauvre pape maudit, un usurpateur" (voir l'enquête officielle du Vatican, Comme un voleur dans la nuit, enquête sur la mort de Jean-Paul Ier). UN usurpateur désigne précisément la situation canonique d'un antipape élu du vivant du pape légitime. C'est l'occasion d'ailleurs de récuser la distinction employée dans certains milieux sédévacantistes entre antipapes et usurpateurs ; ils reprennent une erreur de Joseph de Maistre. Dans les révélations privées comme en théologie canonique, les termes d'antipape et d'usurpateur ont toujours été employés indifféremment.

(Déjà sous l'abbé V., un paquet de gens ont été chassés pour des peccadilles, qu'on saura bien vous justifier car on sait toujours se justifier lorsque l'accusé est absent ! Mais les témoins moins partiaux - même parfois ceux qui ont soutenu l'abbé V., offrent un autre son de cloche.)

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