Un membre du forum Garabandal s'est attaqué aux exorcismes suisses, aux révélations de Bayside, ainsi qu'au calendrier des anges de Gabrielle Bitterlich. Ceux qui ont vu son message et qui ont lu mon livre auront certainement noté que j'avais déjà répondu à ces objections. Il est donc fatiguant d'entendre toujours répéter la même chose, dans des discussions circulaires.
Par conséquent, je me bornerai à citer ces extraits de mon livre :
Sur le calendrier de la stigmatisée Gabrielle Bitterlich
Les objections contre le calendrier des saints anges sont parfois bien pitoyables. D'aucuns ont affirmé que certains noms étaient semblables à ceux des « anges » de la Kabbale juive : car il existe certes des inventions démoniaques de cette sorte. Or, à supposer que ce soit le cas, c'est tout aussi ridicule que d'affirmer qu'il faut s'abstenir d'appeler un enfant Marc, car des réprouvés s'appellent Marc ! Dieu a créé les anges, parmis lesquels certains demeurèrent fidèles tandis que d'autres furent prévaricateurs : Lucifer n'est pas un mauvais nom, mais l'ange qui porta ce nom fut mauvais. Les noms des anges du calendrier de Gabrielle Bitterlich étant hébraïques, il n'y aurait rien d'étonnant à ce que quelques uns d'entre eux aient des noms identiques à ceux de mauvais anges de la Kabbale juive ; est-ce à prouver que les révélations privées de cette âme privilégiée sont démoniaques ? Non !
Certains invoquent contre les révélations de Mme Bitterlich le Concile de Rome du 25 octobre 745, qui condamna un prêtre (Adalbert) faisant usage de noms d'anges autres que ceux que nous connaissons. Voici la présentation qu'en donne L'histoire des conciles, de M. Roisselet de Sauclières (1851) : « après la lecture de cette pièce extravagante et d'une prière non moins extravagante composée par Adalbert, le Concile déclara que ces noms d'anges, à l'exception de Saint Michel, étaient des démons, car il ne connaissait que les noms des trois anges Michel, Gabriel et Raphaël ». L'explication est très sommaire, et l'on s'explique mal, dans ce cas, pourquoi les sept archanges sont nommés dans l'église de Mettenheim, ville allemande située près de Mühldorf, et consacrée le 18 octobre 1720 par Son Excellence Franz Anton Adolf Graf von Wagensberg, Évêque de Chiamsee et Coadjuteur de Salzbourg.
Il semble que le concile du 25 octobre 745 soit un simple concile régional, et donc dépourvu d'infaillibilité, au contraire des conciles oecuméniques. Pour être infaillible, le Pape doit notamment enseigner à l'Église universelle une vérité sur la foi ou les mœurs ; or, les conciles régionaux n'ont pas de portée universelle [ils n'ont d'autorité que dans la région concernée]. Les modernistes sont si peu instruits de la doctrine et de ses subtilités qu'ils établissent les raccourcis les plus pernicieux. Trouver une décision défavorable aux rajouts de noms d'anges lors d'un concile régional ne suffit pas à y trouver un argument définitif contre le calendrier de Mme Bitterlich, encore moins une condamnation de celui-ci.
Nous avons même vu un site internet calomniateur qui citait l'Opus angelorum en déclarant que ce dernier prétendait changer la doctrine de l'Église. Or, à aucun moment la citation ne manifestait une telle attitude : l'Ordre religieux faisait simplement remarquer qu'en dehors du dépôt révélé de la foi, des révélations privées pouvaient être transmises et accroître notre connaissance des mystères divins. L'Ordre ne parlait pas de révélations contraires à la foi, mais de messages privés qui l'enrichissent(...).
J'ignore si d'autres décisions que le concile de Rome ont défendu dans certains cas d'espèce l'invocation de noms d'anges inconnus, mais quand bien même de telles décisions existeraient, elles tiennent avant tout au bon sens. Une loi ou un jugement doivent être interprétés par rapport à la volonté de celui qui en est l'auteur. La volonté de l'Église est certainement que les fidèles n'inventent pas des noms d'anges, ou qu'ils n'aillent pas chercher dans la kabbale juive ou toute fausse spiritualité des noms qui pourraient appartenir aux démons ; mais les révélations privées, elles, ne sont pas des inventions ; car il y a une différence entre la révélation (même privée) et l'invention.
Pour établir un parallèle, Léon X a interdit de fixer la date de la venue de l'Antéchrist1, mais il avait bien envisagé le cas où une personne recevrait une révélation sur le sujet, auquel cas elle devait en référer à ses supérieurs ; c'était une exception à l'interdiction. Probablement en va-t-il de même pour les noms d'anges : il a sans doute été interdit d'en inventer ou d'en chercher n'importe où, mais sans nécessairement exclure l'éventualité qu'un membre de l'Église reçoive un jour une révélation mentionnant des noms d'anges inconnus(...).
1 Certains saints, qui ne connaissaient pas cette interdiction, y ont d'ailleurs contrevenu.
Il est absolument faux de dire que ceux qui citent les noms d'anges sont anathèmes, comme l'affirme Angelo sur le forum Garabandal, car un concile régional n'a qu'une portée régionale : si vous ne possédez même pas cette instruction doctrinale, vous devriez vous abstenir d'évoquer de tels sujets !
(voir en bas de l'article pour d'autres arguments en faveur des noms d'anges)
Sur les exorcismes suisses :
En terme de mystique et de démonologie, les prêtres traditionalistes ne sont pas toujours bien meilleurs que les modernistes, car la mode des séminaires en matière de théologie est parfois plus à la « vaine science » qu'à la vraie piété. Comme l'ont dit les exorcismes suisses : « le monde n'a pas besoin de prêtres savants mais pieux » (exorcisme du 13 mai 1987). Un équilibre doit être respecté, évidemment.
Ainsi, les objections les plus fréquentes contre les exorcismes suisses sont les suivantes :
-le démon est père du mensonge (objection digne du dernier des laïcs)
-le prêtre n'a pas le droit de poser des questions extérieures à l'exorcisme
« Vous n'avez pas le droit de guérir le jour du Sabbat », disaient les pharisiens. Mettez les deux phrases en parallèle, c'est pareil ! Les exorcismes avaient répondu d'avance : « Dites-leur : le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat. » Lors des possessions expiatoires, qui sont un cas très particulier, l'exorciste peut poser des questions, à certaines conditions, dans le sens où la possession devient une œuvre d'expiation durant laquelle le Ciel force souvent les démons à faire des révélations importantes. Les questions ne répondront alors jamais qu'à la mission impartie par Dieu à l'exorciste et à l'âme-victime possédée. De toute façon, les exorcistes en Suisse posèrent rarement des questions, la plupart du temps ils se contentaient de répondre ceci au démon : « Ne dis que la vérité et seulement la vérité, au nom de Notre Dame de Fatima,etc. »
Durant les possessions expiatoires où l'ordre est donné de faire des révélations, les démons ne peuvent pas mentir sur l'essentiel, car tout se déroule dans le cadre d'une mission divine.
Lors d'un exorcisme du 25 mars 1978, les démons eux-mêmes ont été forcés de rappeler cette distinction entre possession coupable et non-coupable ; ils ont dû avouer que seul dans ce premier cas ils pouvaient mentir1 : « À ceux qui vous reprochent de n'avoir pas suivi les règles du Rituale Romanum, vous pouvez répondre qu'il n'y a pas de règles sans exception. Si nous (les démons) nous trouvions dans un cas d'obsession noire, il est évident que nous ne pourrions pas dire la vérité. Si l'obsession est normalement noire, c'est-à-dire si elle est la conséquence du péché, alors, bien sûr, la normale, c'est de suivre les règles du Rituale Romanum... »
Cependant, le Rituel n'interdit pas radicalement de poser des questions. Le démon veut simplement dire, ici, qu'habituellement l'exorciste ne doit pas interroger le démon sur des questions extérieures. Toutefois, dans le cas des exorcismes suisses, l'esprit de la loi est respecté, car les questions ne sont pas destinées à satisfaire la curiosité personnelle des exorcistes, mais à mener à bien la mission d'expiation de l'âme-victime, dont les bourreaux (les démons) doivent faire des révélations qui concernent le bien de l'Église. À ce titre, citons saint Thomas d'Aquin et sa Somme théologique :
"Une chose est d'interroger le démon qui vient à nous de son propre gré (et il est licite de le faire quelquefois pour le bien des autres, particulièrement quand il peut être forcé, par la puissance divine, à dire la vérité) et une autre est d'invoquer un démon afin d'acquérir des connaissances qui nous sont cachées."
Si la divination consistant à invoquer les démons est interdite, Somme théologique
Les exorcistes suisses posaient rarement des questions, mais lorsqu'ils l'ont fait, c'était uniquement en vue de la délivrance de la possédée, donc en conformité avec l'esprit du droit canon, puisque dans le cas des possessions expiatoires où le démon doit faire des révélations, tant qu'il ne les a pas faites, il ne peut pas sortir. Ainsi, les exorcistes n'avaient pas pour but « d'acquérir des connaissances qui leur sont cachées », de satisfaire leur curiosité personnelle, mais de mener à bien l'exorcisme.
Un excellent exemple de possession expiatoire est celui de Nicole de Vervins, âme-victime du XVIe siècle : les démons qui l'avaient possédée durent attester de la présence du Christ dans l'Eucharistie, contre les hérésies protestantes. Les publications parues à son sujet avaient même fait l'objet de deux brefs de Saint Pie V et Grégoire XIII.2 Le pape de l'époque alla jusqu'à prier le roi de France de faire connaître ces faits prodigieux.
De tels cas de possession sont admis en démonologie et par les auteurs spirituels (St Alphonse de Liguori, St Léonard de Port Maurice). Voyez également l'ouvrage La Sainte Vierge et les possédés du démon, du chanoine Théodore Geiger, qui a fait l'objet des plus hautes approbations romaines et des félicitations du Saint Office.
Or, précisément, telles furent les paroles prononcées lors de l'exorcisme de Nicole de Vervins :
"C'est la vérité. C'est le Corps de Dieu [la Sainte Eucharistie]. Je dois l'avouer, car je suis contraint à le faire. Ah ! Cela me torture de devoir l'avouer, mais je le dois. Je dois dire la vérité seulement lorsque je suis contraint à le faire. La vérité n'est pas de moi. Elle vient de mon Seigneur et Maître. J'ai pris possession de ce corps par la permission de Dieu."
Un prêtre m'a déjà objecté, quant aux exorcismes suisses, que le démon ne pouvait prophétiser. Je lui ai répondu qu'il ne pouvait prophétiser en tant qu'agent, mais qu'il le pouvait en tant qu'instrument. C'est ici exactement ce que nous disent les exorcismes de Nicole Aubrey : "La vérité n'est pas de moi. Elle vient de mon Seigneur et Maître."
Les exorcismes contiennent ainsi des prophéties qui se sont réalisées, ce qui démontre leur autorité divine.3 En particulier, il y eut la fausse béatification de Jean-Paul II (et sa pseudo-canonisation) : « Par des guérisons apparentes, qui en réalité n'en sont pas, mais sont de faux miracles, il sera encore plus vénéré en tant que pape... Le Très-Haut (Le Christ) a prédit : « Il surgira de faux prophètes qui feront de grands signes et de grands miracles. Quand ce temps sera arrivé, ne les croyez pas; car il faut que cela arrive pour que l'Écriture s'accomplisse. » »
(St Matthieu XXIV, 24-25)
EXORCISME DU 28 MARS 1980
1 Du moins, les démons ne peuvent mentir lors des possessions expiatoires, qui sont une sous-catégorie des possessions non-coupables ; sinon la mission divine en serait totalement contredite.
2 Le triomphe du Saint-Sacrement, histoire de Nicole de Vervins, Cahiers Scivias, imprimatur 1863.
3 Comme je l'ai expliqué dans mon ouvrage complet, en citant l'abbé Maître, une prophétie réalisée suppose une autorité divine.
Contrairement aux propos de Zélie, il a bien été recommandé durant les exorcismes suisses de citer les noms d'anges ; et Heinrich Kreuzer était l'ami de Bonaventur Meyer.
Sur Bayside :
Si ces révélations sont fausses, expliquez-nous l'origine de la photographie miraculeuse du cardinal Benelli, entre autres !
L'argument de Zélie selon lequel toutes les révélations données après 1972 sont notoirement fausses parce qu'il n'y a plus d'autorité ecclésiastique à même d'en juger est grotesque : sous l'Ancienne Alliance, il n'y avait pas d'autorité ecclésiastique pour juger des révélations privées. Dieu parle où il veut et quand il veut.
Message à Pèlerin et Zélie :
Les exorcismes n'ont pas été publiés que par Jean Marty, ceux postérieurs à 1980 l'ont été par les éditions DFT, elles aussi très proches de Bonaventur Meyer. Et les textes sont fidèles, que vous le vouliez ou non les exorcismes suisses sont favorables au fait de nommer les saints anges.
Que l'auteur de l'article contre l'exorcisme de Rita Biedermann ait le courage de signer, de donner son vrai nom.
A l'entendre, le Pape Pie IV est anathème :
« Le culte des sept archanges était né à Palerme grâce à la dévotion du prêtre de Cefalù Antonio Lo Duca quand les images de sept anges avec leurs noms et leurs attributs furent découvertes sous le crépi dans la vieille église de San Angelo al Cassero. Il s'était répandu à Rome, où Lo Duca avait obtenu en 1561 de faire consacrer par Pie IV la grande salle des thermes de Dioclétien, transformée par Michel-Ange et dédiée à sainte Marie des Anges. »
"En 1516, dans une église de Palerme dédiée au carme martyr saint Ange, on découvrit une fresque sous le badigeon dont on l'avait recouverte, et l'on y distingua sept archanges nettement identifiés. Outre les archanges Michel, Gabriel et Raphaël, on voyait Uriel, l'épée nue, foulant des flammes, qui gardait l'entrée du Paradis terrestres ; on voyait aussi Jehudiel, muni d’un fouet et d'une couronne, qui exécutait les sentences divines ; on voyait encore Barachiel, portant des roses blanches dans son manteau ; on voyait enfin Salathiel, les mains jointes, portant le repentir de l'humanité devant Dieu.
L'affaire fit grand bruit et le prêtre Angelo Duca répandit si bien la dévotion au sept archanges que Charles Quint dota une église construite à Palerme en leur honneur (1523). Angelo Duca triompha de la résistance de Pie IV et, après Naples et Venise, Rome connut cette nouvelle dévotion, au point que lors d'une "épidémie de possessions" on y invoqua les sept archanges (1553) [par leurs noms, selon toute vraisemblance].
La grande salle des Thermes de Dioclétien, transformée en église par Michel-Ange, fut dédiée à la Vierge Marie et aux sept archanges qui furent représentés sur un retable avec les attributs des archanges de Palerme (1561).
Des missels contenant un office pour les sept archanges furent imprimés à Rome d'où les pèlerins d'Allemagne, de Flandre, de France et d'Espagne rapportèrent chez eux la dévotion. Chacun des électeurs du Saint-Empire choisirent un des sept archanges comme protecteurs
Les Jésuites firent beaucoup pour la diffusion de cette dévotion aux sept archanges et, en France, au siècle suivant, le R.P. Paul de Barry, dans un livre publié à Lyon (1644), affirmait : " le quatrième, Uriel, illumine et instruit les hommes par ses inspirations ; le cinquième les incite à la prière ; le sixième les invite à la louange de Dieu ; le septième nous procure les bénédictions du Ciel et nous exhorte au remerciement. "
On trouvait encore des traces solides de cette dévotion après le milieu du XIX° siècle où, en 1860, on forma, en Italie et en Allemagne, une association pour la défense et la promotion du culte des sept Esprits."
http://la.revue.item.free.fr/nouvelles_de_chretiente102_061007.htm
Évitons les conclusions hâtives ! Prudence, prudence ! Cessez donc de crier sus ou crier gare ! Ne transformez pas une décision d'espèce, condamnant un illuminé, à un enseignement universel sur la foi.