Comme Éric Faure, mais dans d'autres circonstances, Alain Boythias a reçu une révélation intérieure, une compréhension du martyre de l'Église, et de la survie de notre Saint-Père Paul VI ; ce miracle s'est produit en 2011, à San Damiano, tandis que le miracle dont Éric a bénéficié était intervenu à la fin des années 1980, à la Salette. Alain avait d'abord bénéficié d'un premier miracle en 1997, à Arles-sur-Tech, auprès de la tombe des saints Abdon et Sennen, mais des groupes charismatiques et la contre-Église moderniste l'avaient détourné du but. Faute de coopération suffisante à la grâce, il avait erré pendant quinze ans parmi ces groupes, et c'est seulement en 2011 qu'il a été converti à la vraie Église, suite au second miracle.
En fait, il y eut même davantage que deux miracles, comme vous le verrez dans la vidéo, sans compter les autres miracles qu'Alain a vécu dans sa vie et que nous n'avons pas abordés durant notre entretien. Je vous souhaite bon visionnage !
Version audio :
Conversion miraculeuse d'Alain Boythias
Né dans une famille athée et élevé par un père communiste, Alain Boythias connut une profonde détresse. Tandis qu'il cherchait la vérité et souhaitait connaître quelle était la vraie reli...
Version texte :
Alain : Je voudrais témoigner de ce qui m'est arrivé au petit jardin de paradis à San Damiano, ce premier vendredi du mois de novembre 2011. Je voudrais commencer d'abord par les deux points qui m'ont conduit à cette révélation de la vérité concernant l'Église et le drame actuel qui nous affecte tous. C'est un cri vers le Ciel, la première fois c'était un cri vers le Ciel. Je situe un peu d'où je viens... Je suis né dans une famille où le communisme et le marxisme régnaient, et donc j'ai été élevé contre l'Église, contre toute forme de religion, et surtout contre la religion catholique, car j'entendais pas mal de griefs de mon père envers la religion. J'ai grandi dans ce contexte du marxisme, au sein d'une famille assez difficile, conflictuelle dans les relations entre membres de la famille. J'étais mal, je vivais vraiment mal. À l'âge de 33 ans, j'ai poussé un premier cri vers le Ciel, dans un moment difficile. J'ai crié vers le Ciel, si quelqu'un ou quelque chose pouvait m'aider, car j'étais vraiment dans un moment de difficulté extrême. Effectivement, après ce cri, dans les semaines qui ont suivi, j'ai commencé à voir des signes d'aide du Ciel ; je me suis mis à la recherche, j'ai essayé de comprendre d'où venait cette aide, car je n'avais aucune connaissance en matière religieuse, ni en quoi que ce soit de spirituel.
J'ai commencé à chercher à comprendre ce que signifiait cette aide, et je suis parti au désert. Notre-Seigneur m'a conduit au désert. Je partais toute la journée, avec un sac à dos et quelque nourriture, légère, pour marcher dans les collines de Provence, chez moi, pour essayer de comprendre ce qui se passait. J'ai vécu beaucoup de choses pendant cette période, qui a précédé la première conversion à l'Église moderne. J'ai poussé la porte de l'église de mon village pour la première fois en novembre 1997. Il y a des messes anticipées chez les modernistes, donc c'était le samedi soir, et j'ai poussé la porte avec difficulté, car je me disais : Qu'est-ce que les personnes vont penser ? ce sera la risée pour mon père. Mais j'ai tout de même poussé la porte de l'église, je me suis mis au fond, et j'ai assisté à la messe moderne. C'était la veille du premier dimanche de l'Avent. J'ai assisté à ce qui se passait, et je n'y comprenais rien, mais j'y ai tout de même assisté du fond de l'église, sans bouger de ma place, un peu par curiosité. Ce fut le premier point de départ d'une première conversion moderniste.
J'ai rencontré des personnes du mouvement charismatique. Je suis tombé sur une personne qui dirigeait un groupe charismatique. Il m'a dit : « Viens avec nous prier, nous prions, nous nous réunissons ». Ainsi, j'ai plongé tout de suite dans le charismatisme. J'avais eu un livre des amis du Padre Pio, qui m'avaient prêté un livre sur San Damiano, avec l'historique des apparitions, la guérison miraculeuse de Mamma Rosa... J'avais été touché par San Damiano quelques mois auparavant ; et également, le mois de septembre 1997 – c'est un point important – je m'étais trouvé sur la tombe des saints Abdon et Sennen, qui est près de Perpignan, à Arles-sur-Tech. Je m'y étais trouvé providentiellement, très providentiellement. Ce périple, c'est le plus extraordinaire que Notre-Seigneur m'ait fait vivre, parmi tous les périples que j'aie vécus durant ma période de pré-conversion et après ma conversion. Il a une connotation extraordinaire dans son déroulement. En fait, le départ était à Monaco.
J'ai oublié de dire, dans le témoignage d'hier, que j'avais été musicien-chanteur de bal dans les orchestres de variété. Notre-Seigneur m'a donné le talent du chant et de la musique, et j'étais un peu une idole au niveau du département. Quand je me suis converti, j'ai abandonné la scène, j'ai abandonné cette idolâtrie dont j'étais l'objet, j'ai arrêté mon orchestre, et dans un premier temps pour continuer à vivre je me suis fait embaucher comme chauffeur, comme manutentionnaire dans des orchestres. Je me suis placé volontairement dans une position humiliante. Tandis que j'avais été devant les projecteurs, j'étais maintenant derrière les projecteurs. J'étais chauffeur poids lourd du camion, et j'étais derrière le projecteur qui suit le chanteur sur le plateau. J'étais dans une position quasi permanente d'humiliation, d'autant plus que j'étais connu dans ces milieux d'orchestres, et j'étais la risée de certains musiciens, de certaines personnes, qui me connaissaient et qui ne comprenaient pas pourquoi je me retrouvais là en tant que manutentionnaire, après avoir été un trompettiste brillant.
Ils ne comprenaient pas, ils se moquaient de moi. C'étaient des humiliations quasi-permanentes. Cela aussi, cela ressemble au cheminement d'Éric Faure, quant au fait d'avoir choisi de changer de position professionnelle pour vivre dans l'humilité, et pour ne plus être ce que l'on a été avant la conversion. Pour en revenir à notre sujet, je me suis retrouvé avec cet orchestre à conduire le camion et le projecteur de poursuite, au moment où je suis allé sur cette tombe. C'était en septembre, le jour de mon anniversaire. C'est vraiment incroyable. Moi, je n'ai rien décidé. Je travaillais pour cet orchestre, et il y avait le 19 une soirée sur le port de Monaco. Le lendemain, ils assuraient le bal à quinze kilomètres d'Arles-sur-Tech. Car Monaco, c'est la frontière italienne, et Perpignan, c'est la frontière espagnole. Le 19 au soir, le jour de la fête de Notre-Dame de la Salette, j'étais donc sur le port de Monaco pour travailler avec cet orchestre, et c'était une courte soirée : il fallait partir à minuit pour rejoindre le village à côté d'Arles-sur-Tech pour le bal du lendemain soir.
Ce soir-là, j'étais sur le port de Monaco, et pendant le temps libre, je me baladais. Il y avait des étalages de vendeurs, notamment des vendeurs de bijoux sur le port ; et j'ai acheté un médaillon en or italien. Trois qualités d'or, en fait. Par la suite je l'ai montré à un bijoutier et il me l'a dit. Sur le bijou était un cœur qui représentait l'Eucharistie : le calice au milieu avec l'hostie au dessus, et tout autour gravés des épis de blé. Durant cette période, je n'étais pas encore converti. C'était trois mois avant ma première conversion. Je lisais, je lisais la vie de saint François d'Assise, et j'étais dans la période de pré-conversion, presque près à être converti ; et donc j'ai acheté ce cœur. Pourtant, je n'aimais pas du tout les bijoux, mais j'ai acheté ce cœur, que je porte toujours autour du cou. J'ai traversé toute la France pour cet orchestre à l'occasion de mon travail, de minuit à midi, avec une pause ou deux pour me reposer, et arrivé là-bas, vers midi, je me dis : cela va être impossible de faire quinze kilomètres jusqu'à la tombe d'Abdon et Sennen à Arles-sur-Tech.
J'ai fait mon travail, tout ce que j'avais à faire, et mon travail se terminant, c'était mon temps de repos, pour pouvoir reprendre la route dans la nuit d'après, pour pouvoir reconduire le camion sur Toulon. Je me dis : je prends sur mon temps de repos, ça n'est pas grave, je verrai bien comment ça se passe. Je me dis également : comment vais-je faire pour aller là-bas, dans le village, à quinze kilomètres ? À ce moment-là, il y avait pas mal du monde sur cette place où nous travaillions, et il y eut deux jeunes femmes qui passèrent. Je leur demandai : « Comment pourrais-je faire pour me rendre à Arles-sur-Tech ? » Elles me dirent : « Venez, nous allons vous y conduire, c'est notre chemin ». C'est là que cela commence, et c'est assez incroyable, car le chauffeur était une pilote de rallye. Cette voiture n'avait donc pas de sièges à l'arrière. Je me retrouve ainsi dans cette voiture sans sièges, et cette personne a conduit comme si elle était dans un rallye. J'étais donc accroché au deux poignées, et je me disais : il se passe quelque chose d'incroyable, c'est vraiment inouï. Elles me déposent au carrefour à Arles-sur-Tech, puis je me dirige vers le clocher, vers l'église des saints Abdon et Sennen, et j'arrive dans un cloître – car il y a un cloître à l'extérieur de l'église.
Là, chose extraordinaire, il y avait un groupe rassemblé, et une dame me dit : « Nous vous attendions ». Alors, j'étais complètement renversé, parce que je me disais : ce qui se passe est incroyable. Je me mets donc avec le groupe en visite, car c'était une visite de l'église, du retable, de la tombe... Je suis le groupe, et le guide nous expliquait les lieux. Nous visitons la tombe, et il nous explique l'eau, la translation des reliques des saints, puis la visite se termine, et un dame d'un certain âge – la même, je crois, que celle qui avait dit « nous vous attendions » – me dit : « Suivez-moi ». Je la suis, nous entrons dans un bâtiment près du cloître, et elle me dit : « Attendez-moi sur le pas de la porte ». Alors, elle est revenue avec une petite burette d'eau de la tombe, et la neuvaine, cette prière à dire pendant neuf jours. J'ai donc pris cette prière avec cette eau, en lui disant que je ne savais pas ce qu'était la prière, que j'étais en recherche, et que je me trouvais là d'une manière extraordinaire. Elle me dit : « Peu importe, faites cette neuvaine, et vous verrez bien ». Sur ce, je sors pour rejoindre mon village, afin de retrouver les personnes avec lesquelles je travaillais. Je reviens au carrefour où m'avaient laissé les deux personnes qui m'avaient amené, et j'entends le bruit d'échappement de la voiture. Donc ces deux personnes repassaient par là ! C'est tout de même inouï ! Je me disais : il se passe des choses extraordinaires.
Jean-Baptiste : À votre avis, comment la vieille dame a-t-elle su que vous veniez quand elle a dit qu'elle vous attendait ?
Alain : Sur le moment, je n'y comprenais rien, mais maintenant que j'en sais davantage, je sais que c'est le ministère des anges qui fait cela. Les anges mettent tout en œuvre pour que se réalisent de telles choses. Mais à ce moment-là, je n'avais pas comme aujourd'hui la pleine connaissance du ministère des anges, qui sont en permanence avec nous pour nous conduire, nous guider et nous protéger. Certainement l'ange gardien de cette dame l'avait-elle prévenue que j'allais venir, ou notre Mère, ou quelque personne divine. Je ne peux savoir, car je suis reparti sans chercher à approfondir, mais avec le recul, je suis sûr que c'est une personne divine, notre Mère ou un ange, qui a dit à cette dame que j'allais arriver, et qu'il fallait me donner cette eau avec cette prière.
Jean-Baptiste : Et lorsque vous avez revu les deux femmes passer en voiture de rallye, ont-elles été surprises de vous revoir ?
Alain : Non. C'est incroyable, car je me suis retrouvé à cet endroit pour faire du stop, et je n'ai attendu que quelques minutes avant d'entendre la voiture avec ces deux personnes qui me ramenaient à mon point de travail. C'est inouï, inexplicable humainement. L'explication est nécessairement surnaturelle.
Jean-Baptiste : Quand vous avez dit la neuvaine aux saints Abdon et Sennen, l'avez-vous dite dans le but d'être ramené à l'Église ?
Alain : Non... Non, pas encore. Je l'ai dite sans savoir de quoi il en retournait. J'ai obéi, comme un enfant, qui ne sait pas, qui ne comprend pas, mais qui se laisse guider.
Jean-Baptiste : D'accord. Mais dans le contenu de la prière, y-avait-il quelque chose en rapport avec le retour à l'Église, avec le retour à la foi ?
Alain : Oui, je pense que oui. Je ne m'en souviens plus du tout, car cela fait dix-sept ans, et je n'ai pas conservé la prière, j'ignore ce qu'elle est devenue. Il fallait dire un Pater, un Ave et un Gloria. Il y avait le rattachement à l'Église, car il fallait réciter ces prières, et dans la même période, le fils d'un ami d'enfance, qui s'était converti lui aussi, m'avait écrit sur un papier le Notre Père, le Je vous salue Marie, le Gloire au Père, car à l'époque je n'avais pas internet. Il me l'avait écrit sur un papier, et j'étais allé le voir pour lui demander ce qu'il en pensait et ce qu'il m'arrivait. Il m'avait dit : « Dieu est amour », et il m'avait écrit les prières sur le papier. Je les avais apprises par cœur.
Jean-Baptiste : On m'a donné cette neuvaine des saints Abdon et Sennen, j'essaierai de la retrouver... J'ai vu quelque chose d'intéressant dans la liturgie du 30 juillet, le jour de la mémoire des saints Abdon et Sennen. C'est dans le chant d'entrée. Il est dit : « Seigneur, que la plainte des captifs monte jusqu'à toi. Paie au centuple à nos ennemis le mal qu'ils nous ont fait ! Fais retomber le sang des martyrs sur ceux qui l'ont répandu. Psaume 78. Mon Dieu, les païens ont envahi ton domaine ; ils ont profané le temple, ton sanctuaire ; ils ont fait de Jérusalem un morceau de ruines. » Il y a dans ce chant d'entrée une signification eschatologique, car dans la Bible, de nombreux versets ont un sens symbolique, eschatologique, et en l'occurrence Jérusalem peut être comparée à Rome : les païens ont envahi et profané Jérusalem, ce qui peut figurer les ennemis de Dieu, les modernistes qui ont envahi Rome et qui l'ont profané par leurs sacrilèges, tant dans leurs enseignements que dans leurs actes.
Alain : Là-bas [à Arles-sur-Tech], c'est également le cas, car c'est devenu un musée, il y a un guichet payant, et on ne peut plus rentrer comme dans une église ordinaire. Les lieux sont complètement sous l'emprise de l'argent, et on se sert des saints, de cette tombe, pour faire de l'argent. C'est profané, l'église est profanée. Cela correspond donc bien là aussi. Quant à la prière [du chant d'entrée], j'étais justement captif du démon et de l'emprise de mon père, qui est marxiste et léniniste, qui était et est toujours pris par l'athéisme marxiste. J'étais captif du démon par la paternité. Ma délivrance a commencé à ce moment-là. Il a fallu que j'attende quinze ans pour être délivré complètement, mais le chemin de délivrance a commencé avec cette neuvaine aux saints Abdon et Sennen.
J'ai fait cette neuvaine, et elle m'a conduit malheureusement à Medjugorje.1 À Noël, je suis allé à Medjugorje. J'ai rencontré quelques personnes, il y avait des personnes dans mon voisinage qui étaient plus ou moins investies dans la paroisse, et elles m'ont dit : « Il y a un car pour Medjugorje, tu devrais peut-être aller là-bas ». Donc je suis allé là-bas, mais en fait, j'ai senti rapidement après que j'étais détourné de ma recherche. J'étais poussé vers le charismatisme, et j'ai vécu des expériences charismatiques très fortes, qui m'ont complètement déboussolé, plutôt que de me construire. Elles m'ont détruit. Déjà que je n'étais pas bien... J'ai été démoli par toutes ces expériences charismatiques pendant toutes ces années. Cela a duré quinze ans depuis 1998.
Jean-Baptiste : Comment expliquez-vous que le Seigneur ait attendu quinze ans avant de vous donner la grâce de la vérité ? Comment expliquez-vous que vous vous soyez retrouvé à Medjugorje juste après cette neuvaine ?
Alain : C'est lié à mon péché, à mon péché d'orgueil, et à tous les péchés qui vont avec. Je vivais avec, je n'ai connu que le péché. Vers 2005, j'ai commencé à prendre du recul avec le mouvement charismatique, mais cela a été très difficile : j'ai vraiment sombré, sombré, sombré. Et c'est là que vient ce que j'ai vécu en 2011 à San Damiano... Au terme de toutes ces années, j'ai poussé un nouveau cri vers le Ciel. J'ai dit : maintenant ça suffit. Je sentais un esclavage. J'étais poussé tous les jours à cette messe moderne, et à l'adoration, et pourtant je sentais un vide, j'avais l'impression que... Je prends souvent cette image : on prend un récipient troué, on le remplit d'eau, mais le temps qu'on arrive à la plante qu'on doit arroser, le récipient est vide. J'avais vraiment ce sentiment. J'ai donc poussé un nouveau cri vers le Ciel. J'ai dit : maintenant ça suffit, je vais tout lâcher, lâcher cette pratique religieuse, car je me sentais vraiment esclave. J'ai tout lâché, j'ai lancé un cri de détresse et j'ai dit : je vais tout arrêter.
Et c'est à partir de là que j'ai eu, en 2010, des premiers contacts avec des personnes qui pour certaines étaient survivantistes et d'autres non – et celles qui étaient survivantistes ne m'ont rien dit. Ils ne m'ont rien dit, ils ont juste dit qu'ils allaient prier pour moi au petit jardin.2 Il y a eu des rencontres avec des personnes qui étaient dans la tradition, certaines qui étaient survivantistes, et j'ai continué à aller à San Damiano. Puis tout d'un coup il y a eu une rupture, car je me suis trouvé sans véhicule, et donc je ne suis plus allé à San Damiano pendant plus d'un an. Puis on m'a donné une voiture et j'ai eu ce désir de retourner à San Damiano. Dès que j'en ai eu une, je suis parti là-bas. Fin octobre, en 2011, j'ai eu cette voiture après avoir fait une retraite de saint Ignace chez les moines bénédictins de Flavigny, de Saint Joseph de Clairval. J'avais donc eu des contacts avec des prêtres catholiques, ordonnés à Ecône, validement ordonnés. Ainsi, j'avais eu ces contacts avec des vrais prêtres, et il y avait déjà une amorce de tournant vers la vérité.
Je me retrouve ce premier vendredi de novembre 2011 à San Damiano. Là-bas, j'avais des moyens d'hébergement, parce que je connaissais bien Notre-Dame des Roses. En tant que paysagiste, j'avais abattu des arbres à la cité des Roses. Je connaissais très bien les lieux. Mais la providence faisant, j'ai eu un mauvais accueil. On me dit : « Non, tu ne peux pas venir au camping ». Je me suis donc retrouvé la première nuit à dormir dans ma voiture. Toutes les portes se fermaient, et je me suis dit à ce moment-là : si toutes les portes se ferment, c'est qu'il y a une porte qui doit s'ouvrir. J'ai lutté contre le mécontentement, et je me suis dit : certainement le Bon Dieu a-t-il quelque chose de prévu que j'ignore. Je me suis mis en quête afin de chercher un logement, j'ai demandé aux personnes que je connaissais plus ou moins, et elles m'ont dit : « là-bas, là-bas ». Là-bas, c'était la maison de la Fraternité. Sur la pointe des pieds, j'y suis donc allé, et j'ai demandé un hébergement.3 On m'a dit : « Oui oui, ça n'est pas cher ». J'ai posé mes affaires, et je leur ai demandé : « Qu'est-ce que cette chapelle ? »
On ne la voyait pas, car il y avait une haie de cyprès qui la cachait. Il n'y avait pas de panneau indicateur ni rien, et il y avait cette grande haie de cyprès. C'était le vendredi, et la Messe était à 18h30. Je vais à la chapelle, et le prêtre en sort et réclame quelqu'un qui voudrait servir la Messe. Moi, je dis oui (rires). Le prêtre m'a demandé, et je lui ai dit : « Moi, je ne connais pas la Sainte Messe, le latin ». Il me dit : « Écoutez, je vous explique ». Il m'a alors expliqué en dix minutes ou un quart d'heure.
Jean-Baptiste : Mais, lors de votre retraite, vous n'avez pas su comment était la Messe ?
Alain : Disons que là-bas [à Flavigny], c'est la messe « dite » de Paul VI, ça n'est pas vraiment la Messe de Saint Pie V. Ce n'est pas le déroulement normal de la Messe, c'est une messe arrangée avec les textes de l'Évangile de l'Église moderne. Le prêtre a le dos tourné, il est tourné vers Notre-Seigneur, mais ce n'est pas le vrai déroulement de la Messe. Et puis on est de l'autre côté de la grille... Non, ça n'était pas vraiment la Messe authentique. De près, je n'avais jamais assisté à la Messe avec un vrai désir de savoir, de connaître. Mais là [à San Damiano], j'étais vraiment pris dans la grâce. Ma première vraie Messe de Saint Pie V, la vraie Messe, la bonne Messe, catholique, je l'ai servie. J'ai servi cette première Messe, et là j'ai commencé à comprendre ce qui se passait, et la différence entre la Messe moderne et la vraie Messe. Le samedi matin aussi ; et puis cela me travaillait, je sentais que j'allais connaître un événement incroyable. Je voyais qu'il allait se passer quelque chose.
C'est le dimanche matin, au Rosaire de cinq heures, que j'ai eu l'intelligence éclairée, les trois puissances de l'âme : l'intelligence, la mémoire et la volonté, lorsqu'elles sont bien ajustées avec la vertu, servent à notre salut. La puissance de l'âme a été éclairée, pendant le Rosaire. Un peu comme Éric Faure, j'ai eu la connaissance du drame actuel, de ce qui se passait dans l'Église, et par l'Église de ce qui se passait dans le monde. J'ai eu la connaissance de tout ce qui, normalement, doit être une digue : les religieux, les monastères, les clercs, qui doivent être une digue pour protéger les membres fidèles de l'Église et toute l'humanité en même temps. J'ai eu cette compréhension directe, par l'intelligence, de voir que ces personnes qui siégeaient à Rome (Joseph Ratzinger à l'époque), ne défendaient pas Notre-Seigneur, mais l'inverse : elles étaient à l'encontre de la religion catholique, à l'encontre de la Croix, contraires à notre religion qui comporte toute une série de pénitents.
Dans la vie des saints, on voit que tous ces saints qui nous ont précédés durant 2000 ans ont vécu de mortifications, de pénitences, pour aller au Ciel, pour aider les fidèles à aller au Ciel. Cette religion moderne était à l'inverse de la Croix. C'était une religion de syncrétisme, comme vous l'avez dit dans votre dernière vidéo, « M. et le 3ème Secret ». D'ailleurs, j'ai rencontré de nombreux syncrétistes dans les sanctuaires durant ces nombreuses années [les quinze ans dans l'Église moderniste], et je leur répondais : « Non, il n'y a pas de salut en dehors de l'Église catholique ». J'ai rencontré des personnes qui avaient contact avec des gourous en Inde, ce genre de choses, et je leur disais : « Non, il n'y a pas de salut en dehors de l'Église catholique ». Mais je ne comprenais pas la Croix. Au contraire, au petit Rosaire de cinq heures, à San Damiano, je compris la réalité de la religion, et la vérité ; et c'est là que j'ai reçu révélation que le [vrai] Pape, c'était Paul VI, et qu'il était vivant.
Jean-Baptiste : Et avez-vous reçu révélation qu'il avait été remplacé par un sosie ?
Alain : Non, c'est après que j'ai découvert la question du sosie, en faisant des recherches. Mais sur le moment, je n'en savais rien.
Jean-Baptiste : D'accord. Éric Faure, lui, a eu révélation de l'existence du sosie, à la Salette.
Alain : Oui... J'ai eu à ce moment-là révélation dans l'intelligence, par le cœur, que Paul VI était vivant, et qu'il souffrait, qu'il avait souffert énormément, et qu'il expiait pour nous.4 Alors j'ai versé des larmes abondantes, abondantes, et cela a duré plusieurs jours. J'étais vraiment pris dans cette grâce de la vérité. Pour moi, c'était comme une bombe qui explosait. Après, il a fallu que je lutte pour me persuader que c'était vrai, car au début, les premiers mois, j'étais chancelant. J'y croyais, puis je n'y croyais plus, je parlais avec des personnes qui me dissuadaient d'y croire, je perdais la foi. Après, je me suis rendu compte de la force que cela donnait, je goûtais cette force, et je me suis dit : « Non, je ne peux perdre cette force, donc je vais travailler à me convaincre de ce que j'ai vécu ». J'ai fait des recherches, et grâce à vous aussi, grâce aux personnes qui défendent la vérité publiquement, j'ai pu me nourrir. J'ai pu me nourrir avec des textes, approfondir ma recherche par l'esprit, en lisant et en comprenant par la lecture que ce que j'avais vécu était vrai. Quand on vit cela, on a du mal à s'en convaincre, car on est combattu par le monde, par la chair, par le démon. J'avais du mal à m'en convaincre et cela m'a prit du temps pour m'établir, être stable dans cette position. Tout le monde tentait de m'en dissuader.
Jean-Baptiste : Les personnes qui croyaient à la survie de Paul VI mais ne vous l'avaient pas dit, quand les avez-vous revues ?5
Alain : En même temps que cette révélation, je les ai revues. C'est là qu'elles m'ont dit : « Oui, cette révélation que tu as eue est vraie ». Elles me l'ont confirmé. Mais le cheminement a été long pour devenir stable, c'est un combat pour moi, car au moment où j'ai reçu cette révélation, il m'a été demandé une participation, une participation à cette croix, en tant que pauvre fidèle. Comme j'avais passé quinze ans dans le modernisme, il a fallu du temps pour que j'arrive à commencer à accepter que notre religion, c'est la Croix. Il faut présenter ses membres et imiter Jésus, à notre niveau, et être cloué sur la Croix, accepter tout un changement de vie. Cela a pris du temps jusqu'à ce que j'arrive où j'en suis maintenant, retiré du monde, vivant dans la solitude, dans la prière, et dans l'offrande de ce qui m'avait été demandé il y a trois ans maintenant. C'était en novembre 2011 et nous sommes en 2014, donc c'était il y a trois ans.
Ce n'est que depuis deux ans, depuis le 21 novembre 2012, jour de la Présentation de Notre-Dame au Temple, que j'ai fait une confession générale qui m'a permis de saisir la Croix et de dire : « Maintenant, je vais vivre de la religion telle qu'elle nous a été enseignée depuis toujours ». Sur le moment, quand j'avais eu cette révélation à San Damiano, j'avais dit non. J'ai fait comme l'autruche... J'ai dit : « Je ne veux pas savoir ». Au début, j'ai réagi ainsi. Puis j'ai compris que la vérité nous rend libre6, et du moment que j'ai été choisi, c'était la solution qu'il fallait adopter. Maintenant, je ne regrette pas, car je suis dans une stabilité dans laquelle je n'ai jamais été, j'ai une paix que je n'ai jamais eue. On voit l'arbre à ces fruits, et souvent, lorsque je donne ce témoignage, je le dis. J'avais toujours souffert d'une instabilité, car je cherchais, je cherchais... Les fruits sont là, malgré la persécution, malgré la solitude. Il y a beaucoup de solitude, je ne peux le passer sous silence. Cela fait partie du cheminement lié à la vraie Église et au vrai Pape.
Il y a cette solitude qui est très riche, parce qu'elle est à l'imitation de tous nos frères qui nous ont précédé et qui ont vécu dans la solitude, et qui ont partagé leur temps entre la prière, l'étude de la vie des saints et de l'Écriture Sainte. C'est très enrichissant à tout point de vue, pour l'âme et pour le salut des âmes. En se construisant, on construit l'Église. Je commence à comprendre cette mission qui m'a été donnée il y a trois ans, c'est pourquoi je témoigne maintenant, car je suis vraiment établi dans cette mission qui m'avait été demandée – lorsqu'il y a une révélation, il y a une mission. Le grand Moïse, lorsqu'il lui a été demandé de faire sortir le peuple hébreu d'Égypte, a dit : « Non, je ne sais pas parler ». Sur le moment, il s'est dit qu'il valait mieux trouver quelqu'un d'autre, et finalement, il a eu la force de faire sortir le peuple hébreu d'Égypte.
Jean-Baptiste : Oui, il y a des gens qui ne comprennent guère le terme de mission, qui nous disent que nous sommes quelque peu illuminés, ou charismatiques. Or, ce n'est pas la question, car tout catholique a une mission, mais elle dépend des personnes : les prêtres, par exemple, ont une plus grande mission que les fidèles, certains fidèles eux-mêmes ont une plus grande mission que d'autres. Il ne s'agit pas d'illuminisme.
Alain : Tout-à-fait. Moi, l'illuminisme et le charismatisme, je l'ai vécu pendant presque quinze ans, dans les milieux charismatiques les plus exubérants. Le charismatisme consiste à préparer les âmes au syncrétisme : toutes les religions dans la même bulle, dans le même sac, et il n'y a plus de différence. Un monde de paix, de fausse paix : on est content, on chante, on est joyeux... mais c'est une rupture totale avec notre Église, avec le témoignage de tous nos frères et sœurs qui nous ont précédé durant deux mille ans. Le mouvement charismatique remonte à quelques décennies, mais tout le témoignage des saints et des martyrs depuis deux mille ans nous a laissé un témoignage qui ne s'efface pas ; la tradition ne s'efface pas, et ce n'est ni l'illuminisme ni le charismatisme, c'est le contraire : c'est le silence, c'est la vie de la règle que vivent les moines. Une vie de silence, de recueillement, de joie profonde.
J'étais musicien, j'ai fait une carrière de musicien dans le bal – je sais, ce n'est pas très glorieux –, j'ai dirigé un orchestre de variété pendant presque vingt ans, mais j'ai tout laissé, parce que la musique aussi, à l'heure actuelle, même la musique qui a l'air de rien, conduit à cet illuminisme, et à cette fausse religion du « tout le monde est beau, tout le monde est gentil », qui est partie des milieux protestants, qui se sont répandus dans les branches de l'Église de Vatican II. Cela conduit à l'illuminisme et à toutes sortes de fantaisies. Ma mission, au contraire, est vécue dans le silence. Je n'écoute plus de musique, plus de radio. C'est une vie dans le silence, le recueillement, et l'étude : l'étude des Écritures, de la vie des saints, de l'Évangile. C'est vraiment une vie authentique d'Église comme elle a toujours été, comme elle est depuis toujours. Il n'y a pas de discontinuité.
Tandis que l'illuminisme, ce sont les fruits de Vatican II et de tous ces mouvements charismatiques qui sont répandus en masse dans toutes les paroisses. Il n'y a pas beaucoup de paroisses qui n'ont pas leur groupe charismatique, [ces gens] qui chantent, qui dansent et qui sautent autour de l'autel. Il n'y a plus du tout le sens du recueillement, du silence, de l'adoration de la Majesté Divine. Ces mouvements poussent à l'extériorité et à toutes sortes de débordements. J'ai vécu des soirées de prières avec des pasteurs protestants, ou des dirigeants – femmes ou hommes – protestants, où le lendemain, je me sentais mal le matin, au niveau moral. L'illuminisme conduit au désespoir : après un moment de joie, de fausse joie, on se retrouve dans le désespoir.
Jean-Baptiste : Le trouble de l'âme.
Alain : Oui, c'est ça, dans le trouble de l'âme. Tout le monde est là, il y a des paroles, certains voient [prétendent voir] des anges, mais le lendemain, quand tout le monde se lève, c'est comme une gueule de bois, c'est comme quand on consomme de l'alcool et qu'on n'est pas bien le lendemain. L'illuminisme, c'est ça. Je voulais rajouter, quant aux sacrements, que pendant ces quinze années de cheminement dans l'Église moderne, je peux témoigner que pour moi, en ce qui me concerne, les sacrements étaient invalides, parce qu'il n'y avait pas de fruits, il n'y avait pas de fruits pour vivre cette vie authentique qui nous est demandée, par la vertu due aux égards et à l'adoration, et à tout ce que l'on doit à Notre-Seigneur dans les sacrements, et surtout le sacrement de l'Eucharistie. J'ai vécu cette absence de fruits dans les sacrements, y compris dans l'absolution. Je sortais de l'absolution comme j'y étais entré, et pourtant j'avais ce désir, ce désir, ce désir de changer, de devenir meilleur, de m'améliorer. Dès que j'ai rencontré des prêtres catholiques validement ordonnés, tout de suite j'ai eu des fruits, tout de suite j'ai pu commencer à changer de vie, tout de suite j'ai connu des améliorations, avec la force de pouvoir vivre enfin une vie meilleure. Je peux témoigner par rapport à cela. Chaque Sainte Messe, c'était vraiment quelque chose de prodigieux. C'est pour cette raison que la Sainte Messe a été renversée : elle porte du fruit.
Jean-Baptiste : Oui. Concernant la validité des sacrements, dans le témoignage d'Éric Faure, il était difficile de distinguer ce qu'il avait reçu en révélation, et ce qui venait de lui. Dans plusieurs révélations privées, notamment les exorcismes suisses, il était dit que les prêtres modernistes étaient validement ordonnés, mais qu'ils ne recevaient pas toutes les grâces que reçoivent les prêtres ordonnés avec le rite inchangé. J'ai parlé avec un prêtre qui m'a donné de bonnes raisons de croire que le rite de l'ordination des prêtres modernistes est valide. Je n'ai pas d'opinion arrêtée sur le sujet, mais dans le témoignage d'Éric Faure, il n'était pas très clair si c'était vraiment Notre-Dame qui lui avait dit que les sacrements étaient invalides, quand il affirmait par exemple qu'il allait être un faux prêtre invalidement ordonné. Il n'était pas très évident que ce fût Notre-Dame qui lui ait dit cela.
Alain : Oui, il est toujours difficile de se prononcer sur la validité ou l'invalidité des sacrements ; mais ce que je peux dire, c'est que pour ma part, je ne recevais aucun fruit. C'était même un esclavage, par rapport à maintenant où je connais les vrais sacrements, les bons. Auparavant, quand j'étais dans l'Église moderne, c'était comme un esclavage : il fallait que j'aille assister à cette messe. Tous les jours, tous les jours il fallait. J'y étais poussé : même s'il y avait eu le feu chez moi, j'y serais allé, il fallait assister à cette messe moderne, et passer du temps devant le tabernacle, ou pendant l'exposition. C'était vraiment un esclavage. Maintenant, avec les vrais sacrements, lorsque je reçois Notre-Seigneur à la Sainte Messe, j'y vais par désir, en toute liberté, sans avoir l'impression d'être manipulé invisiblement. J'y vais avec désir, avec plaisir, et il y a les fruits. Ce qu'on attend des sacrements, ce sont les fruits. Quand il n'y a pas de fruits pendant quinze ans, et qu'ensuite on a accès aux vrais sacrements, il y a tout de suite les fruits.
Jean-Baptiste : Oui, mais souvent on entend dire que cela ne dépend pas de la vertu du prêtre, ce qui n'est pas exact.7 Même chez les traditionalistes, s'il y avait de mauvais prêtres – et il y en a, cela peut arriver – les fidèles reçoivent beaucoup moins de grâces [qu'avec un bon prêtre]. Et justement, chez les modernistes, il y a de nombreux prêtres qui sont mauvais, donc il est évident que les fidèles reçoivent peu de grâces, comme il est expliqué dans les exorcismes.
Alain : Oui. Il y aurait beaucoup à dire sur les événements de l'adorable providence qui m'ont conduit là. C'est ce qui m'a conduit à cette vérité, à ce drame actuel que nous vivons.
Jean-Baptiste : Quant à la tombe des saints Abdon et Sennen, pour vous quelle était l'utilité providentielle du fait que vous vous soyez retrouvé là ?
Alain : C'était un maillon qui m'a rattaché à l'Église. Ces deux saints sont deux martyrs qui ont été décapités, et cette première neuvaine que j'ai faite en demandant leur intercession avait pour but de me ramener vers l'Église. Il y a également un fait important que j'ai vécu au début de ma conversion, vers l'année 1998-1999. La nuit, je me suis levé pour prier, et j'ai lu les Saintes Écritures ; je suis tombé sur le prophète Daniel, où il parle de l'abomination de la désolation dans un passage bien connu, où il dit que le Saint Sacrifice sera aboli. Intérieurement, j'ai senti que c'était maintenant : c'était une certitude intérieure que c'était maintenant que cela se réalisait, que le livre scellé dont il est parlé dans la prophétie de Daniel était ouvert – et que nous vivions ce temps. Cette nuit-là, j'ai eu révélation que l'abomination de la désolation dans le Temple saint, c'était maintenant, et que le Saint Sacrifice était aboli. Je n'y comprenais rien, car c'était au début de ma conversion, et je n'avais rien étudié. Désormais je comprends ce que j'ai reçu cette nuit-là : pourquoi le livre était ouvert, et pourquoi nous vivions cela maintenant.
Jean-Baptiste : Oui. Par contre, quant à l'abomination de la désolation, souvent les sédévacantistes ne comprennent pas qu'il y a deux accomplissements, c'est-à-dire qu'il y a bien l'abomination de la désolation avec la nouvelle messe, mais le parachèvement de cette prophétie, ce sera celle de l'Église de l'Antéchrist qui décrétera l'abolition du Saint Sacrifice de la Messe. Ce sera l'achèvement prophétique de l'abomination de la désolation. Pour le moment, ce n'est que la première étape.
Alain : Oui, c'est la préparation. Je suis tout-à-fait d'accord. Mais la Sainte Messe a tout de même été renversée lorsque les autels majeurs ont été désertés, qu'ils ont installé des autels nouveaux. Dans certains églises, ils sont allés jusqu'à enlever le tabernacle, et à la place, il y a un pot de fleurs avec des fleurs artificielles. On voit que le Sacrifice a été aboli. Il n'y a plus la pierre d'autel par endroits. Tout a été renversé.
Nota Bene : Vous observerez qu'Alain n'a pas précisé d'où lui était venu le désir de se rendre sur la tombe des saints Abdon et Sennen. Lorsque nous lui avons demandé, il nous a répondu qu'il avait oublié. Il a tenté de s'en souvenir avant de témoigner, mais il n'y parvenait pas. En revanche, Alain nous a expliqué que c'était une période de sa vie où il cherchait la vérité, où il cherchait à connaître quelle était la vraie religion. Un jour, le Dalaï Lama vint à l'ancienne chartreuse de saint Bruno pour y donner des enseignements, et Alain, dans son ignorance, s'y rendit. Au cours des enseignements, le Dalaï Lama eut ces paroles syncrétiques : « à vous, Européens, je conseille de pratiquer votre religion, la religion chrétienne ». Alain mit immédiatement à profit les paroles du bonze, et quitta aussitôt la pièce ; car en parlant ainsi, en ne présentant pas sa religion comme préférable à toutes les autres, le Dalaï Lama avouait lui-même qu'elle était fausse.8
Nous tenons à ajouter également que le parcours d'Alain a été émaillé d'autres faits providentiels et d'autres miracles que ceux que nous avons mentionnés, mais il a écourté son témoignage pour dire l'essentiel et ne pas l'allonger inutilement.
1 Ce n'est évidemment pas la neuvaine qui a conduit Alain là-bas, mais c'est une façon de s'exprimer. Alain n'avait pas préparé son témoignage et me l'a donné spontanément. La neuvaine était bonne ; c'étaient les dispositions d'Alain qui n'étaient pas encore bonnes. Mais puisque le pèlerinage à Medjugorje a eu lieu, il était dans la volonté relative de Dieu (à ne pas confondre avec la volonté absolue), car tout ce qui se passe dans notre vie a une raison, et Dieu peut tirer un bien d'un mal. Grammaticalement, on peut de toute façon dire d'une action : « elle m'a conduit à » pour établir un lien chronologique – et non ontologique – entre deux événements. En l'occurrence, Alain voulait donc simplement dire qu'après cette neuvaine, il s'était rendu à Medjugorje.
2 L'un des fidèles survivantistes a prié pour Alain tous les jours pendant toute une année, entre 2010 et 2011, jusqu'à l'événement miraculeux qu'Alain s'apprêtre à nous raconter. C'est ensuite qu'il lui a révélé.
3 Alain a écourté son témoignage pour ne pas faire de trop grandes digressions, mais il nous a précisé par mail que là encore, les faits étaient plus longs – et providentiels – car c'est une chatte qui l'a guidé et accompagné jusqu'à la porte de la Fraternité Saint Pie X.
4 La Vierge de San Damiano n'a pas révélé à Alain l'existence du sosie, mais simplement la survie du Pape Paul VI. Dieu aura jugé que c'était mieux ainsi.
5 Alain nous a donné davantage d'informations sur elles par courriel. C'étaient des fidèles, et des fils spirituels, d'un exorciste suisse décédé depuis plusieurs années, dont nous ne pouvons révéler l'identité (ces personnes ont reçu de lui la consigne de demeurer discrètes).
6 « Veritas liberavit vos »
7 Soyons clairs : l'absolution d'un mauvais prêtre est valide et le pénitent reçoit le pardon de Dieu, mais une Messe d'un Padre Pio procure bien davantage de grâces aux fidèles que la Messe d'un prêtre concubinaire et sacrilège. Quand on peut, il faut même s'abstenir de recevoir les sacrements d'un mauvais prêtre. Les exorcismes suisses ont évoqué ces sujets. Aux problèmes de l'altération des sacrements et de la nouvelle messe, l'Église moderniste ajoute donc le problème – corrélatif – des mauvais prêtres, qui restreignent le nombre de grâces procurées aux fidèles.
8 Les faux papes siégeant à Rome n'ont guère une attitude différente, mais eux, au mépris d'une religion qui est vraie ; au mépris de notre sainte foi !