Frère X. m'a informé de son désaccord suite à mon article sur le nombre des élus, estimant qu'il était "un peu raide".
Je tiens donc à faire quelques corrections brèves :
-Le dictionnaire de théologie catholique (DTC) ne soutient pas le petit nombre des élus, mais offre une analyse très équilibrée de la question, qui mériterait d'être publiée en petit livret (si j'avais le temps, je le ferais ; mais on ne peut pas tout faire !)
-Le DTC fait remarquer que des ouvrages rigoristes ont été condamnés, tout comme des ouvrages soutenant le grand nombre des élus : en particulier celui de Gravina. Toutefois, il semble surtout que Gravina ait postulé "un très petit nombre de damnés", c'est probablement la raison de sa condamnation.
-Le DTC mentionne le cas d'un tailleur de pierres mort en odeur de sainteté, qui reçut des révélations du Ciel postulant le grand nombre des élus, en évoquant l'infinie miséricorde de Dieu ; et ses révélations, amplement examinées, ne furent pas condamnées.
-Le DTC déclare que le nombre des élus est d'opinion libre, mais semble incliner pour le petit nombre à l'échelle de l'humanité, en faisant remarquer que les mœurs des païens sont généralement très mauvaises.
-J'incline moi-même pour le petit nombre, sinon les paroles des Saintes Écritures n'auraient plus guère de sens : "Beaucoup d'appelés, peu d'élus".
-J'aime me souvenir des paroles de mes professeurs de droit : "Il y a peu d'étudiants qui réussissent sans redoubler [certes en Enfer c'est différent, car on ne peut pas redoubler !], mais si vous travaillez, vous ferez partie du petit nombre qui réussira ses examens ! N'écoutez pas les rats de bibliothèques qui mentent en vous disant : moi, je ne travaille pas ; on ne peut pas réussir ses examens sans travailler !" De même, celui qui n'a pas travaillé à son salut sur terre a plus de mal à l'obtenir à la fin de sa vie.
-Je ne suis pas rigoriste pour autant. Moi-même, j'ai eu l'âme très tourmentée par le jansénisme et le rigorisme après une confession générale que j'ai faite environ un an après ma conversion. Le Diable était en rage contre moi et m'accablait en me faisant trembler sans cesse pour mon salut, et en me suggérant que très peu se sauvaient. Je lisais les ouvrages de Marie d'Agréda, assez durs, qui évoquent un très petit nombre d'élus (plus tard, j'ai été surpris en constatant que les révélations d'Anne-Catherine Emmerick n'avaient pas le même esprit), et je suis tombé également sur les sermons de Massillon, ceux de Saint Léonard de Port Maurice,etc. Mais mon problème était d'ordre surnaturel, je n'étais pas cause de cet accablement spirituel : si je lisais ces écrits, c'était pour tenter de trouver une réponse, justement suite aux persécutions du Diable qui tentait de me faire croire que quasiment personne ne se sauvait. Je ne lisais pas ces livres pour alimenter ma maladie spirituelle, mais pour tenter de m'en guérir (certes, ce n'était pas Massillon qui allait m'en guérir !)...
Mais Notre-Seigneur Jésus-Christ m'en a délivré. J'avais hésité à le dire dans mon précédent article, par discrétion... Si c'est pour la gloire du Seigneur, autant le dire : un jour où j'étais dans une résidence de ma région, assez triste, et froide (au sens littéral), durant un stage dans une entreprise de métallurgie, j'étais accablé par ma maladie (Lyme) et par le Diable, qui me donnait le sentiment que j'étais maudit de Dieu, que je faisais déjà partie des réprouvés, qu'aucun espoir de salut n'était possible, que j'avais trop fait de mal, et qu'il n'y avait que les saints et certaines âmes pieuses qui se sauvaient : qu'il fallait jeûner régulièrement dans la semaine, veiller la nuit, se flageller,etc. Mais je le répète, je ne voulais pas le penser : ce sentiment s'imposait à moi, malgré mes luttes pour me convaincre du contraire. Au comble de l'accablement, tandis que j'en pouvais plus et que j'allais m'agenouiller la face contre terre pour implorer la miséricorde de Dieu comme un ver de terre, une voix me saisit : non une voix audible, mais purement intelligible. Pourtant, c'était comme si quelqu'un avait parlé juste à côté de moi, et en même temps partout dans la pièce : "Dieu est bon". Je compris alors que je devais supporter cette épreuve comme une purification : elle a duré longtemps par la suite, mais au moins j'avais le réconfort de me souvenir de cette parole du Seigneur : "Dieu est bon".
Lorsque j'ai reçu cette locution, j'ai eu l'impression immédiate que c'était Notre-Seigneur Jésus-Christ qui me parlait, et non la Sainte Vierge ou mon ange gardien : mais je n'ai pas de certitude sur ce point, et ça n'a que peu d'importance. Pour moi, ces paroles signifiaient que Dieu m'avait pardonné mes péchés, c'est du moins ce que j'ai compris quand Il m'a parlé.
Finalement, comme le disait Saint Léonard de Port Maurice, qu'importe le nombre des élus : assurons-nous de notre élection !
Edit: Autre chose importante à faire observer : comme on me l'a fait remarquer un jour, quasiment tous les prêtres qui ont fait des chutes terribles sont des prêtres qui ont été trop sévères au confessionnal. Du fait de leur orgueil et de leur manque de miséricorde, Dieu les abandonne à leurs péchés affreux. Celui qui ne pratique pas la miséricorde ne recevra pas la miséricorde. Teresa Musco a eu révélation que les prêtres qui décourageaient leurs pénitents auraient un compte terrible à rendre au Divin Crucifié, et qu'ils devaient prendre garde de ne pas aller en Enfer.