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In Nomine Domini

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« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Le nombre des élus

Publié par Jean-Baptiste sur 24 Décembre 2014, 10:39am

L'un des meilleurs articles que l'on puisse trouver sur le nombre des élus se trouve dans ce dictionnaire, à l'article "élus" :

J'ai eu récemment des conversations sur le nombre des élus, sujet souvent traité de manière sommaire et insatisfaisante sur les sites internet qui en ont parlé. Comme il s'agit d'une grande question de notre religion, j'ai décidé de publier le présent article. Les sites internet sédévacantistes ont évoqué le "petit nombre des élus", en se contentant de citer Saint Léonard de Port Maurice ou en postant sur le forum Te Deum des messages craintifs, modérés cependant par un ou deux fidèles, mais en définitive sans grande analyse des considérations à tirer. Peut-être pensent-ils que, parce qu'ils sont laïcs, ils n'ont rien à dire sur le sujet ; mais l'apostolat laïc existe depuis longtemps, l'Église catholique ne l'interdit pas.

Dans cet article, mon but est de souligner l'équilibre entre la justice et la miséricorde de Dieu, que peu savent mettre en valeur :

1-L'Évangile nous dit : "Beaucoup d'appelés, peu d'élus". Il signifie de manière assez évidente que la plupart des hommes ne se sauvent pas, c'est pourquoi plusieurs théologiens ont décrit comme une vérité de foi divine la doctrine de la minorité des sauvés. Les vérités de foi catholique sont celles qui ont été définies par l'Église, et les vérités de foi divine sont celles qui sont contenues dans l'Écriture Sainte sans avoir été définies. Le petit nombre des élus n'a pas été défini, même si au moins deux papes ont dit (dans des sermons, il me semble), que la minorité des hommes se sauvaient. Le Père Castelein a publié un ouvrage soutenant le grand nombre d'élus, où il conteste l'interprétation classique du "beaucoup d'appelés, peu d'élus" ; mais son analyse est très jésuitique, "subtile", comme on disait autrefois, et à mon sens peu sincère. De surcroît, des auteurs ont déjà été condamnés pour avoir soutenu, comme lui, le grand nombre des élus ; donc il est passé à travers les mailles du filet, mais il aurait pu l'être aussi.

2-L'Évangile nous enseigne que la majorité des hommes se perdent, mais il ne nous enseigne pas que la majorité des catholiques se perdent. Certains auteurs, même de très grands saints, parlent de l'arche de Noé et semblent dire que le nombre de ceux qui sont entrés dans l'arche sont une image du nombre des élus ; mais s'ils l'entendent dans un rapport proportionnel, c'est totalement délirant (même de grands saints peuvent faire de telles erreurs). De surcroît, de ce qu'un homme est frappé de mort par châtiment divin, il ne faut pas conclure qu'il se damne : là-dessus au moins, le Père Castelein a raison, et c'est une erreur qu'on ne commet que trop souvent. Ainsi, plusieurs saints - notamment la vénérable Anne-Catherine Emmerick ont eu des visions où ils voyaient de nombreuses âmes se convertir pendant le Déluge, lorsque les eaux les submergeaient déjà. Les erreurs qu'ont pu commettre certains saints des premiers siècles tiennent notamment à ce que la doctrine du Purgatoire n'était pas toujours bien développée à cette époque. J'ajouterai, pour ceux qui ne le sauraient pas, que les hommes du temps du Déluge étaient d'une grande perversité : à certains égards pires qu'aujourd'hui, mais aujourd'hui l'humanité est plus coupable car elle a reçu la grâce du Christ il y a 2000 ans. Par ailleurs, l'avortement et les manipulations génétiques terribles, ainsi que la luxure, sont les crimes qui participent à rendre l'humanité encore plus coupable qu'au Déluge.

De nombreuses révélations privées ont confirmé que la plupart des hommes se damnaient, sans donner la proportion : les exorcismes suisses, Anneliese Michel, Ancilla de Bruxelles, Éliane Gaille, et des révélations du passé. C'est ce qui a toujours été dit.

Citons les exorcismes :

"[Le Christ] a non seulement réouvert le Ciel, mais sauvé beaucoup d'âmes de la damnation éternelle par Sa Passion. Mais tous ne correspondent pas à Sa très sainte Volonté. Beaucoup sont appelés mais peu sont élus, est-il écrit. Quelle parole vraie ! Tous seraient appelés pour le Ciel, pour la béatitude éternelle. Mais tous ne correspondent pas à la grâce, à son appel et à la vraie volonté du Très-Haut. Tous ne font pas ce qu'ils devraient faire. Il n'y en a que très peu. Et beaucoup, qui le font encore, ne le font qu'à moitié ou avec tiédeur et misérablement. Je ne veux pas parler ! Adjurations de l'exorciste." (exorcisme du 14 septembre 1988).

Les démons possédant Anneliese Michel :

"Le Nazaréen est mort pour ce peuple. Mais j'en prends assez chaque jour ! La majorité ne croient pas ! J'ai embrassé ce Nazaréen. Ce Nazaréen S'est laissé crucifier : à cause de cela, la majorité vont en Enfer, même des prêtres paroissiaux !"

3-De très grands pécheurs se sont convertis, les révélations privées nous en offrent de multiples exemples, même les révélations privées assez sévères (Sainte Brigitte de Suède, la vénérable Marie d'Agréda, par exemple). Le sosie de Paul VI, qui a causé une calamité inouïe (certes en partie par lâcheté), a été sauvé : il est dans le lac profond. La femme qui a maudit Anneliese Michel avant même sa naissance, a elle aussi été sauvée : elle se trouve dans le lac profond. Le cardinal Höffner, qui est allé jusqu'à tolérer la présence de danseuses dévergondées lors des "messes" de Wojtyla, en ayant accepté d'être le partisan de ce faux pape, s'est sauvé également ; lui aussi se trouve dans le lac profond. Comment songer que de tels pécheurs aient été sauvés, et qu'en même temps, la majorité des hommes aillent en Enfer ? Tout simplement parce qu'ils se sont repentis, tandis que d'autres qui ont commis des péchés moins graves, ne se sont pas repentis.

L'âme se fixe dans l'état où elle se trouve lors de son détachement du corps. Aux derniers instants de la vie, tout homme voit ses péchés défiler devant ses yeux : il a encore la possibilité de faire un acte de contrition parfaite. La plupart des pécheurs en sont incapables, car ils n'ont pas cherché à connaître Dieu durant leur vie, et devant l'énormité de leurs fautes, la justice pèse trop sur eux pour qu'ils se sentent le courage de demander pardon à Dieu en regrettant sincèrement leur faute. Le sosie, lui, a réussi à le faire. Attention, je ne soutiens pas la thèse de l'illumination finale, qui n'a rien à voir : cette thèse évoque une sorte de conversion possible après la mort ou affirme que personne ne connaît le moment exact où l'âme se détache du corps, ce qui est différent. Quelqu'un m'a déjà objecté : si l'on voit sa vie défiler devant ses yeux aux derniers instants, nul ne serait assez fou pour ne pas demander pardon ; mais au pécheur endurci, il en coûte trop... Il n'est pas vrai de dire que c'est facile, car la justice de Dieu pèse sur l'âme, qui doit faire un grand effort pour être capable de concevoir le pardon comme possible, en demandant la grâce de Dieu. Judas, par exemple, s'est rendu incapable de recevoir le pardon à partir de son baiser au Jardin des Oliviers : non pas que Dieu ne pouvait lui pardonner à strictement parler, mais c'était lui-même qui s'en était rendu incapable par tout le mal qu'il avait fait. Il n'était même plus capable de vouloir le pardon.

4-La plupart des théologiens, ou disons nombre d'entre eux, considèrent que la majorité des catholiques se damnent. En fait, on n'en sait rien : il y a eu des époques meilleures que d'autres. Tout dépend des époques. Finalement, la question n'est pas de savoir combien se sauvent, mais de savoir ce qu'il faut faire pour se sauver : même saint Léonard de Port Maurice l'a dit. Son sermon sur le petit nombre des élus, il le faisait surtout pour convertir les gens, mais il a eu d'autres enseignements beaucoup plus portés sur la miséricorde. Justement, les rigoristes font le tri dans les textes qu'ils citent... Par exemple, ils citent le sermon de saint Jean Chrysostome où il se plaignait des vices de sa paroisse, en recourant à l'hyperbole, mais sans citer ses autres enseignements où il dit que tout pécheur peut se convertir, que l'immensité de ses péchés n'est rien dans l'océan de la miséricorde divine.

Je n'aime donc ni l'ouvrage du Père Castelein, qui exagère dans le sens du grand nombre des élus, ni l'ouvrage du prêtre qui lui a répondu, qui tout en se défendant d'être rigoriste abonde dans la citation d'auteurs rigoristes. Par exemple, il cite Bossuet en disant qu'il a toujours été connu pour être modéré ; or, c'est totalement faux. Bossuet était très modéré dans la pratique, mais pas au niveau spéculatif : ses actes (miséricordieux) n'étaient pas en conformité avec ses enseignements (rigoristes). Il était tendre avec ses pénitents tout en manifestant des idées rigoristes dans certains de ses écrits... Il luttait contre le jansénisme simplement parce que sa doctrine sur la grâce n'était pas conforme à l'enseignement catholique ; mais sur le nombre des élus, Bossuet n'était pas tellement différent des jansénistes. C'est pourquoi il lui est arrivé de dire, avant sa mort (certes édifiantes) : "Qu'il est douloureux de paraître au terrible jugement de Dieu" (paroles de ce genre). Sainte Brigitte de Suède a reçu révélation que ceux qui voyaient Dieu comme un juge terrible se damnaient, à moins de s'en repentir. Je ne dis pas que Bossuet s'est damné, car en pratique il était miséricordieux ; mais il a eu de mauvaises idées.

5-La justice et la miséricorde de Dieu ne sont pas à opposer : le Père Mateo, apôtre du Sacré-Coeur, avait dit à juste raison que la miséricorde de Dieu faisait partie de sa justice. L'homme étant faible et enclin au péché (à cause du démon et de sa nature corrompue), Dieu attend le pécheur jusqu'au dernier instant. Mais la plupart des hommes n'en font pas cas : sinon il n'y aurait pas, en ces derniers temps de l'histoire du monde, une si faible proportion de catholiques dans le monde, et spécialement de vrais catholiques. Même parmi les vrais catholiques, regardez ces filles immodestes qui viennent à la Messe dans une tenue voluptueuse, et qu'on laisse communier.

L'abbé Pagès ne présente pas bien les choses lorsqu'il affirme que le pardon au dernier instant n'est pas "la norme de l'agir divin", mais "une exception" : c'est certainement une exception, mais parce que le pécheur s'est rendu incapable de demander pardon, et non pas parce que Dieu ne peut plus pardonner. Comme l'enseigne Saint Augustin, on meurt souvent comme on a vécu. Le pécheur endurci aura tendance à cacher ses péchés dans sa dernière confession, ou à ne pas même les regretter tellement il aura vécu dedans. L'habitude du péché engendre l'amour du péché. Comme le disait la Vierge à Bayside : le péché, aujourd'hui, est devenu une manière de vivre : et non une chute d'un fidèle qui a voulu le bien mais, par faiblesse ou inattention a oublié un instant les promesses de son baptême.

6-Quasiment tous les hommes sont des débiteurs insolvables : presque tous ont commis au moins un péché mortel dans leur vie, et dans la grande majorité des cas, même d'assez nombreux. Par conséquent, on obtient miséricorde en vénérant et en pratiquant la miséricorde :

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