Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Le sédévacantisme : une hérésie ? (2)

Publié par Jean-Baptiste sur 20 Décembre 2014, 10:24am

Catégories : #sédévacantisme

Le sédévacantisme : une hérésie ? (2)

Je suis tombé récemment sur un article en anglais contre le sédévacantisme, publié cette fois par un rallié, qui comporte des arguments intéressants (même si l'auteur a une mauvaise position). Parmi les commentaires, on voit des réponses de l'abbé Cekada (prêtre sédévacantiste américain), qui répond à l'administrateur du blog ; ses réponses comportent d'ailleurs des erreurs, nous y reviendrons.

Trois arguments étaient intéressants :

1°) Un pape validement élu ne peut pas être un antipape ; autrement dit : l'élu d'un conclave régulier est nécessairement pape. On pourrait ajouter : or, les sédévacantistes ne peuvent expliquer comment des antipapes ont été élus. J'en avais déjà parlé...

L'abbé Cekada n'a pas répondu à cet argument-ci.

Mgr Guérard des Lauriers, et à sa suite l'abbé Ricossa, vont jusqu'à dire que Paul VI a été élu mais qu'il n'a pas reçu l'autorité pontificale, ce qui est une hérésie : c'est pourtant écrit noir sur blanc dans une revue Sodalitium de 2002. Certains guérardiens s'en aperçoivent et disent qu'il n'y a pas eu élection valide; mais cela ne change rien, car le conclave régulier est infaillible et ce dès que les voix des cardinaux électeurs se portent sur l'élu du conclave ; sinon il serait loisible à un ennemi de Dieu de répondre : "accepto" ; et il serait élu pape !

2°) Une hérésie de Jean Huss, condamnée par le Concile de Constance, consistait à dire que : "Les apôtres et les prêtres fidèles du Seigneur ont gouverné énergiquement l'Église dans des matières nécessaires au salut avant que la charge de Pape soit introduite, et ils continueraient de le faire jusqu'au jour du jugement si - ce qui est très possible - il n'y avait plus de pape".

N'est-ce pas le copier-coller exact du sédévacantisme ? Pour eux, il est possible que durant des dizaines d'années, il n'y ait pas de pape ; alors quelle différence de dire, comme le fait Jean Huss, qu'il peut en être ainsi jusqu'au jour du jugement ? Cette proposition a été condamnée par le Concile de Constance. L'abbé Cekada n'a pas répondu à cet argument-ci.

3°) S'il n'y avait pas de certitude sur la validité de l'élection d'un pape, il ne serait plus question d'infaillibilité, car chacun devrait apprécier lui-même de la conformité de l'enseignement du pape au Magistère de l'Église, afin de savoir s'il a été validement élu. J'en ai déjà parlé, je ne reviendrai pas sur ce point. L'abbé Cekada n'a pas répondu à cet argument-ci non plus.

 

Erreurs de l'abbé Cekada :

"En tant que sédévacantiste qui a écrit sur cette question durant trente ans, je me considère au minimum comme une sorte d'expert de cette question, aussi aimerais-je clarifier plusieurs points que M. Heschmeyer et même M. Skojec ne semblent pas avoir compris.

"1. La possibilité pour qu'un pape tombe dans l'hérésie et perde sa charge, ou qu'un hérétique puisse être élu pape(...), est confirmée par deux papes : Innocent III et Paul IV(...).

Réponse : Paul IV évoque le cas d'un conclave irrégulier comportant un hérétique formel, par exemple un protestant, quelqu'un qui a été excommunié par le jugement de l'Église ; la comparaison est donc ridicule. Même Wojtyla n'entre pas dans ce cas.

"2. L'argument sédévacantiste n'affirme pas, techniquement, que les papes postérieurs à Vatican II soient des "antipapes" (ce qui impliquerait l'existence d'un pape caché quelque part), mais plutôt de FAUX papes(...).

Réponse : La grande majorité des antipapes ont été élus du vivant du pape légitime. La distinction entre antipape et usurpateur semble n'être utilisée que par Joseph de Maistre.

"3. Comme je l'ai démontré il y a plus de vingt ans dans un court article(...), des théologiens et des canonistes tels que St Robert Bellarmin ont unanimement envisagé [la possibilité] qu'un pape devienne hérétique, et que si son hérésie est publique, il perde automatiquement l'office de pape, sans nécessité de quelque déclaration que ce soit.

Réponse : Parler d'unanimité est une fraude intellectuelle. St Robert Bellarmin l'a même envisagé comme une sorte de cas d'école, il ne le croyait pas possible. De surcroît, l'abbé Cekada dit "sans nécessité de quelque déclaration que ce soit" ; or il ne comprend pas la différence entre des effets de droit et la connaissance de ces effets. Si un fait peut produire des effets juridiques sans nécessité d'un jugement humain quel qu'il soit, ces effets doivent ensuite être connus ; or, pour qu'ils soient connus, il faut un jugement. En tout état de cause, la question du pape hérétique a été traitée comme un cas d'école. Il n'en existe aucun exemple dans l'histoire.

 

 

L'abbé Cekada et les autres sédévacantistes disent : si l'on reconnaît Jean XXIII ou Paul VI comme papes, on est confronté à un problème évident : "L'Église est hérétique" ; mais ce qu'ils ne comprennent pas, c'est qu'un concile peut être annulé du vivant du pape qui l'a convoqué ; or, Paul VI étant encore en vie, il ne peut pas être tenu définitivement responsable des enseignements de Vatican II ; car tant qu'il est en vie, le concile peut être annulé. C'est un fait supplémentaire qui démontre que la survie de Paul VI est la seule solution valable à la situation actuelle de l'Église.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents