Lors d'un récent sermon, le Père Joseph Marie a évoqué la réforme du Carême par Paul VI, déclarant qu'il avait affirmé vouloir le rendre libre pour que les fidèles fassent une action plus méritoire, en agissant par vertu plutôt que sous la contrainte. Selon le Père Joseph Marie, il s'agit d'hypocrisie, de mensonge de la part de Paul VI. Pour qui connaît la personnalité du Saint-Père, il en va tout autrement. Le Pape Paul VI n'aimait pas contraindre ni condamner, et pensait qu'il fallait convaincre ou persuader par la raison, par la douceur, sans heurt. Au moment de l'affaire du catéchisme hollandais, il demanda aux évêques hérétiques de retirer leur catéchisme ; ils refusèrent, et Paul VI ne les condamna pas, mais pour des raisons qui étaient d'ailleurs plus fondées que son refus de condamner : il savait que cela eût valu un schisme à la chrétienté. Et c'est là la racine du problème... Le peuple catholique ne méritait plus son pontife, car il avait apostasié ; et corrélativement, le Pape ne pouvait plus gouverner ce peuple apostat. D'où l'exil, ce si long exil : "plus d'âmes pourront être sauvées par son exil, nous ont dit les exorcismes, que s'il était demeuré à Rome" (chef d'un peuple apostat, qui pour la grande majorité avait refusé Humanae Vitae).
Le Père Joseph Marie, comme de nombreux sédévacantistes, parle comme si c'était seulement depuis la réforme de Paul VI que les fidèles avaient cessé de faire le Carême. Je l'ai entendu dire lors d'un catéchisme : "tout le monde sait que les catholiques ne font plus le Carême depuis 50 ans". Mais ce n'est pas depuis 50 ans, c'est depuis plus longtemps... Déjà sous Pie XII, de très nombreux catholiques ne faisaient plus le Carême : peut-être même la majorité (demandez à vos grands-parents, vous verrez). Les messages de Bayside ont rappelé à l'ordre Paul VI pour sa réforme du Carême, comme j'en ai fait mention dans mon livre : il était dit que les enfants (c'est-à-dire les fidèles) ne devaient pas être gâtés et comblés en tout, mais conduits avec discipline, et que les sacrifices ne devaient pas être laissés à leur liberté.