Réponse à Bonnet de Villers :
la machination diabolique du sosie de Paul VI
par Jean-Baptiste ANDRÉ
"Moi, je vois la même personne" (un prêtre sédévacantiste)
Récemment, la revue « Sous la bannière » de Bonnet de Villers a publié un article contre la survie du Saint-Père, dont le titre, assez mal choisi, focalise la question sur le sosie : « La fumisterie diabolique du 'sosie de Paul VI' ». Selon le dictionnaire Larousse, le terme de fumisterie évoque une mystification ; or, il est bien juste d'assimiler le sosie de Paul VI à une mystification diabolique ; mais certainement pas dans le sens où l'entend Félix Causas, auteur de l'article. L'argumentation de ce dernier, pauvre et très décevante comparée à tous les documents que nous avons apportés, se fonde principalement sur la stratégie de l'esquive, comme il est coutumier aux adversaires du survivantisme : c'est-à-dire qu'il exclut l'idée que Paul VI puisse être, selon les décrets divins, « le Pape Martyr de la fin des temps » dont parle Éric Faure dans son ouvrage du même nom. La raison de cela ? Paul VI serait responsable de la nouvelle messe, de la déclaration sur la liberté religieuse, de la collégialité, et de toutes les innovations modernistes. Sur ce point, Félix Causas s'est bien gardé de répondre à mes écrits et à toutes les publications antérieures (notamment celles de Theodor Kolberg, Bonaventur Meyer, Jean Marty), qui ont démontré que la responsabilité de Paul VI – certes réelle – était beaucoup plus limitée que ne le pensent la plupart des traditionalistes : pas simplement à cause du sosie, mais parce que ses discours et ses documents (même ceux de Vatican II) étaient falsifiés par la secrétaiterie d'État (infiltrée par la franc-maçonnerie) ; quant aux discours qui demeuraient de Paul VI tout en manifestant des aspects humanistes voire modernistes, ils tenaient à un style apologétique maladroit du Saint-Père, comme je l'ai démontré dans mes ouvrages. Mais le Saint-Père n'a jamais publié de documents hérétiques ; les documents contenant des hérésies ont été falsifiés. La responsabilité de Paul VI tient donc plutôt à la naïveté coupable qu'évoque par exemple Mgr Basile Harambillet, à son aveuglement sur la puissance de la franc-maçonnerie, ainsi qu'à son refus de condamner, préférant l'apologétique habile de son apostolat à Milan. La nouvelle messe est le fruit du démon et de son serviteur Bugnini, et non de Paul VI. La collégialité et la liberté religieuse, n'en parlons pas : le terme de collégialité n'était même pas présent dans le document latin d'origine.
Saint Thomas More, Lacordaire, le cardinal Manning, le cardinal Newman, ont eu des idées libérales voire très libérales et même, pour certaines, hérétiques ; pourtant, c'étaient de grands chrétiens. Le Saint-Siège a refusé de condamner le cardinal Newman, car il était aimé pour sa conversion de l'anglicanisme à la foi catholique, aimé pour ses écrits brillants de beauté et de spiritualité, aimé pour être devenu comme un enfant prodigue mais surdoué de la Sainte Église. On peut donc avoir quelques idées modernes, voire libérales, tout en étant un grand chrétien : parce que des qualités brillantes éclipseront ces défauts. Nous reviendrons sur cette question... La différence, avec le Pape, c'est qu'il ne peut enseigner l'hérésie. Mais dans les documents qui n'étaient pas falsifiés et qui venaient bien de lui, Paul VI n'enseignait pas l'hérésie : tout au plus avait-il quelque fois un style d'enseignement moderne – ce qui ne contredit pas l'infaillibilité pontificale. Le Saint-Père a même condamné le modernisme dans son encyclique Ecclesiam Suam : « Le phénomène moderniste(...), qui effleure encore dans diverses tentatives d'expression hérérogènes à l'authentique réalité de la religion catholique, n'a-t-il pas été un épisode d'oppression exercé par les tendances psychologico-culturelles, propres au monde profane, sur l'expression fidèle et pure de la doctrine et de la règle de l'Église du Christ ? Or, il Nous semble que pour s'immuniser contre ce danger menaçant et multiple provenant de sources diverses, c'est pour l'Église un remède sain et tout indiqué que d'approfondir la conscience de ce qu'elle est vraiment, selon l'esprit du Christ, conservé dans la Sainte Écriture et dans la Tradition et intérprété, développé par l'authentique tradition de l'Église(...). » L'encyclique Ecclesiam Suam condamne également le mouvement dit du « renouveau charismatique ». Durant ses années à Milan, Mgr Montini avait déjà dénoncé « l'ouverture à gauche » et d'autres idées modernistes. Sur la question de la falsification des actes de Paul VI, nous renvoyons à nos livres nos adversaires indolents qui n'ont pas pris la peine de lire le vingtième de ce que nous avons écrit.
L'article de Félix Causas comporte des erreurs, des contradictions, une vacuité argumentaire sur bien des points, et même, une hérésie : « Certes, les pasteurs ont été frappés et le troupeau a été dispersé, et même s'il y a eu rupture temporaire de la Chaîne Apostolique permise par Dieu, voire remplacée par des Ennemis violents de la Sainte Église, il n'en demeure pas moins que les véritables catholiques sont les catholiques qui adhèrent aux vérités de toujours(...). » Pourquoi s'agit-il d'une hérésie ? Parce que l'auteur prétend que la succession apostolique peut être interrompue, il parle de « rupture temporaire » ; or, c'est absolument impossible : car l'Église est comme un feu perpétuel qui, une fois allumé, ne peut plus s'éteindre. Les canons 100 et 101 enseignent : « L’Église catholique et le Siège apostolique sont des personnes morales » ; et : « Une personne morale de droit ecclésiastique est de nature perpétuelle. »
Citations de notre brochure, La survie de Paul VI : un certitude de foi (2014) :
« Le Concile Vatican I, en sa Constitution Pastor Aeternus, enseigne que saint Pierre a « pour toujours » des successeurs : « Si donc quelqu’un dit que ce n’est pas par l’institution du Christ ou de droit divin que saint Pierre a, et pour toujours, des successeurs dans sa primauté sur l’Église universelle, ou que le Pontife romain n’est pas successeur de saint Pierre en cette primauté : qu’il soit anathème. » (D.S. 3058, Const. Dogm. Pastor Æternus, canon du chap. 2).
« Les théologiens ont enseigné que selon ces paroles du Concile Vatican I, il faut au moins que se conserve dans l'Église la faculté d'élire légitimement le prochain pape. Citons l'abbé Ricossa :
« « Naturellement, cette définition ne peut et ne doit pas être entendue dans le sens qu’il y aura toujours, à chaque instant, en acte, un Pape assis sur la Chaire de Pierre : pendant la vacance du Siège (par exemple dans la période entre la mort d’un Pape et l’élection de son successeur) cela n’arrive pas. En quel sens faut-il alors entendre la définition vaticane ? C’est encore Cajetan qui nous l’explique : (...)il est impossible que l’Eglise soit laissée sans Pape et sans le pouvoir d’élire le Pape » (n. 744). Par conséquent, pendant la vacance du Siège, il doit rester en quelque façon la personne morale qui peut élire le Pape. (...)Il est donc absolument nécessaire que – pendant la vacance du Siège – subsiste encore la possibilité d’élire le Pape : ce sont l’indéfectibilité et l’apostolicité de l’Eglise qui l’exigent. » »1
Félix Causas étant guérardien de son propre aveu, il devrait savoir que la succession apostolique est perpétuelle ; mais son article ne comporte précisément aucune réponse quant aux arguments théologiques de notre dernière brochure, intitulée, répétons-le : La survie de Paul VI : une certitude de foi. Cette brochure explique, avec des arguments clairs et à ce jour irréfutés, qu'il n'y a que la survie de Paul VI qui puisse sauvegarder la doctrine de l'Église quant à l'infaillibilité pontificale, la succession apostolique, et la visibilité de l'Église ; c'est également la seule thèse à sauvegarder l'enseignement pour ainsi dire unanime des théologiens selon lequel l'acceptation du Pape par l'Église universelle rend son élection infaillible, enseignement dont l'abbé Ricossa reconnaît lui-même l'existence : « Ce qu'affirme Journet [sur la question de l'acte infaillible d'élection du Pape] se retrouve chez presque tous les théologiens. Cette doctrine inclut une objection très grave contre tout sédévacantisme (y compris notre Thèse). L'abbé Lucien ne cachait pas cette difficulté(...). D'un côté, il rappelle que la Constitution Cum ex apostolatus du Pape Paul IV – qui, même si elle n'a plus de valeur juridique, reste toujours un acte du magistère – enseigne une doctrine contraire (la thèse de l'acceptation pacifique de l'Église comme preuve certaine de la validité d'une élection, est donc seulement opinion théologique). »2
La Bulle Paul IV, comme nous l'avons expliqué dans notre brochure, ne change rien, car elle concerne seulement les élections irrégulières, donc non-couvertes de l'infaillibilité : elle concerne le cas où le conclave comporterait un hérétique formel, reconnu comme tel par un jugement ecclésiastique, et ainsi inapte à élire ou être élu. Dans le cas de cardinaux, seul le Pape peut juger de l'hérésie de ces derniers : or, les cardinaux Roncalli et Montini n'ont jamais été convaincus d'hérésie par le Pape. Leur élection est infaillible car ils ont été acceptés par l'Église universelle, et personne ne mettait en doute leur élection : même plusieurs années après la déclaration sur la liberté religieuse, quasiment personne ne mettait en doute la légitimité de Paul VI ; cela n'a commencé qu'avec la nouvelle messe. Au contraire, la légitimité de Wojtyla a été mise en doute par une partie notable de l'Église, en tout cas par la partie la plus saine de l'Église militante : pour les détails, reportez-vous à notre brochure, car la paresse de nos adversaires est sans excuse. L'argument de la Bulle Paul IV prouve une certaine méconnaissance du raisonnement juridique de la part de l'abbé Ricossa, méconnaissance également patente dans sa brochure contre le Secret de la Salette, qui mentionne des décrets invalides et de simples lettres privées.3
Nous tâcherons ici de résumer notre dernière publication, mais les anti-Paul VI mettent notre patience à l'épreuve, car ils n'ont rien lu et se permettent de juger de ce qu'ils ignorent, là où le jugement suppose au contraire la connaissance :
-L'acceptation du Pape par l'Église universelle est un acte infaillible, comme l'enseignent presque tous les théologiens. Or, Jean XXIII et Paul VI ont été acceptés par l'Église universelle. Donc la mise en doute de leur légitimité est anathème. De ce point de vue, la thèse de Mgr Guérard des Lauriers, comme l'a pressenti l'abbé Ricossa lui-même tout en se défaussant (supra), contredit l'infaillibilité de l'élection du Pape : les voix des cardinaux électeurs ne peuvent se porter, dans un conclave valide, sur un ennemi de Dieu (v. les détails de notre brochure sur la question) ; du moins, presque tous les théologiens enseignent qu'il est impossible que l'Église universelle reconnaisse un faux pontife (dans le cas de la thèse de Cassiciacum, un pape dit « materialiter », idée saugrenue et absurde) ; sinon, ce serait donner de manière incertaine la règle certaine et vivante de la foi, à savoir le Pape.
NB : Par là-même, il est impossible que Jean XXIII et Paul VI aient été francs-maçons, comme le prétend le témoignage de ce fameux Winkler, que ressortent incessamment les sédévacantistes. Ce témoignage est contraire à la doctrine catholique. Winkler fait par ailleurs des suppositions et est incapable d'attribuer aucun acte répréhensible précis à Mgr Montini, ce qui suffit à classer ses propos au rang de la détraction. C'est l'histoire-fiction dont raffolent les sédévacantistes.
-La perpétuité de la succession apostolique, et donc du Siège apostolique, nécessite l'existence de cardinaux électeurs valides, ou du clergé romain : le Pape ne peut être élu par un concile général imparfait – au contraire de ce qu'affirme l'abbé Ricossa –, comme l'a enseigné le Pape Pie IV lors d'une allocution du Concile de Trente. Or, les sédévacantistes nient l'existence de cardinaux électeurs valides, et les guérardiens également, car les cardinaux modernistes dans la Thèse de Cassiciacum ne sont pas des électeurs actuels mais potentiels ; de surcroît, cette thèse aboutit d'une manière ou d'une autre à faire résider la personne morale de la papauté, matériellement, dans l'Église moderniste : ce qui est un blasphème, une injure à Dieu. Par ailleurs, les Saintes Écritures elles-mêmes nous apprennent que la contre-Église, la Grande Prostituée (entendre le clergé romain et son faux pontife), ne se convertira pas ; or, la Thèse de Cassiciacum ne repose que là-dessus. Ainsi, et pour les raisons évoquées plus haut, le sédévacantisme et le guérardisme nient la perpétuité de la succession apostolique. Les sédévacantistes complets invoquent des prophéties mentionnant la désignation miraculeuse du Pape par saint Pierre ou d'autres saints ; mais comme l'ont fait observer l'abbé Ricossa et Mgr Sandborn, cela ne changerait rien au fait que que Pape doive être élu ou acclamé pour être valide, après avoir été désigné ; par ailleurs cela ne règle pas la question de la visibilité de l'Église. Nous ajouterons également que la papauté n'est pas héréditaire, comme expliqué dans notre brochure. Cet argument des sédévacantistes complets est donc réfuté depuis des années, mais ils le répètent encore aujourd'hui : Louis-Hubert Remy nous l'a ressorti quand nous l'avons croisé au monastère du Saint Sacrement.
-Comment la succession apostolique peut-elle être préservée dans l'hypothèse d'un pape en exil, et d'un clergé romain apostat ? Par l'existence de cardinaux in pectore (« près du coeur »), créés par le Pape dans le secret, mais qui ne peuvent demeurer valides que si le Pape en question, avant sa mort, dévoile leurs noms : ce qui signifie que non seulement la survie de Paul VI est une certitude de foi, mais même son retour ; car il doit dévoiler par un acte public le nom des cardinaux qu'il a créés afin d'assurer la perpétuité de la succession apostolique. C'est la raison pour laquelle la thèse de l'élection du cardinal Siri ne vaut rien ; mais cette dernière thèse est également contredite par l'enseignement de l'Église relatif à l'acclamation du Pape par l'Église universelle. Le cardinal Siri n'ayant jamais été acclamé par l'Église universelle, il n'a jamais été pape. Il est de surcroît impossible qu'il ait été élu, car s'il l'avait été, Dieu aurait manifesté l'illégitimité de Jean XXIII ou de Paul VI, comme Il l'a toujours fait dans l'histoire de l'Église : en ce que le peuple de Dieu ne peut élire l'ennemi de Dieu ; et l'Église universelle ne peut reconnaître un faux pontife.
-Quant à la visibilité de l'Église, la doctrine catholique n'exige pas que le Pape soit toujours visible, mais qu'il l'ait été lors de son élection ; en revanche elle exige que l'Église soit visible. Or, l'Église étant par essence hiérarchique, comme le remarque l'abbé Ricossa, elle doit être visible dans sa hiérarchie ; pourtant, celle-ci, dans les thèses sédévacantiste et guérardienne, est inexistante. En revanche, elle existe dans le cadre de la survie de Paul VI : le Saint-Père a institué la Fraternité Saint Pie X comme sauvegarde de l'Église en 1970, et c'est le sosie qui a condamné Mgr Lefebvre en 1975, ce qui prive l'acte de toute validité. Le statut canonique de la Fraternité Saint Pie X a donc persisté, et lors du sacre des évêques d'Ecône, c'est Paul VI lui-même qui a donné mandat à Mgr Lefebvre de sacrer des évêques, comme il le mentionne dans l'une de ses conférences spirituelles à ses séminaristes : la raison tient à ce que le Saint-Père n'était pas mort en 1988, et n'est toujours pas mort aujourd'hui.
Absence de tache de naissance à droite, et nez crochu.
-À ceux qui rejettent la survie du saint Vicaire de Dieu, nous demandons : de quelle Église êtes-vous ? Qui vous a envoyés ? Et les adversaires de répondre : « Les prêtres catholiques non una cum ne prétendent pas qu’ils ont la juridiction. Nous sommes tous unanimes à vous dire que nous n’avons pas de juridiction ordinaire. Nous ne prétendons pas être envoyés par une autorité, qui n’existe plus ! » (Abbé Grossin, Catholicapedia, n°1, septembre 2009). Connaissez-vous une Église sans juridiction et sans autorité, sinon l'Église de Calvin ou Luther ? Car tel est l'avis de l'Épître aux Romains (10:15) : « Et comment prêcher, si personne ne vous envoie ? » Pas de mandat, pas de juridiction ; pas de juridiction, pas d'Église.
-La position de la Fraternité Saint Pie X nie l'infaillibilité pontificale, car il est inenvisageable qu'un pape légitime démolisse l'Église, et il est inenvisageable qu'on désobéisse au Pape pour garder la foi, comme si le Pape était le persécuteur de la foi ! La désobéissance habituelle au Pape en matière de foi et de mœurs est radicalement impossible, inenvisageable, hérétique. Les exorcismes suisses eux-mêmes ont parfaitement mis en évidence les contradictions de Mgr Lefebvre et de la Fraternité Saint Pie X, reprochant à ces derniers de reconnaître un antipape, et de dire qu'il est légitimement pape tout en lui désobéissant : « C'est pourquoi on ne peut pas jeter la pierre à ceux qui se sont séparés d'Ecône, car ils savent à peine ce qu'ils doivent faire. Ils pensent en eux-mêmes : « Pourquoi disait-on avant que l'on doit obéir au Pape et que Rome est l’Église, et d'autre part, Mgr Lefebvre lui-même n'obéit plus et sacre quatre Évêques que, selon le Pape (selon le pseudo pape), il n'aurait pas dû sacrer » ? Cela devait les troubler et les embrouiller... » (exorcisme du 13 mai 1989).
Nous invitons Félix Causas et tous les indolents spirituels à lire en détail notre brochure : La survie de Paul VI : une certitude de foi. Le sédévacantisme et le guérardisme renversent la Constitution Divine de l'Église, nient ses vérités les plus sacrées, contredisent la sainte doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Pour les raisons évoquées plus haut, anathème est celui qui déclare que Jean XXIII et Paul VI étaient francs-maçons : ce qui suffit à anéantir toute l'argumentation de l'abbé Villa et consorts du même accabit.
Félix Causas accuse Bonaventur Meyer d'avoir publié une hérésie dans « L'Église en danger » : « Page 64 de cet ouvrage survivantiste, on trouvait une énorme erreur théologique proférée par les démons lors de l'exorcisme du 31 mai 1979. Lisons le passage sujet à caution : « Les démons furent ensuite contraints de déclarer que le sosie devait endurer quelque chose d'indescriptible, dans une condition atroce, tout au fond du Purgatoire, qu'il fallait prier et offrir des messes pour lui. Ils déclarèrent que sa condition était encore pire qu'en enfer parce que là où il se trouve en ce moment – dans ce qu'on appelle le lac profond – les démons ont accès et y torturent les âmes leur ayant échappé au dernier moment pour l'éternité avec une fureur beaucoup plus grande que ceux qu'ils ont en enfer pour toujours ». Ce simple mensonge suffirait à classer définitivement toute l'affaire. C'est archi-faux : les démons n'ont aucun accès au Purgatoire ! Le Purgatoire, lieu de purification, est l'antichambre du Paradis. Entre l'Enfer et le Purgatoire/Paradis, il n'y a aucune communication(...). Les démons sont dans l'impossibilité de châtier les âmes qui se trouvent au Purgatoire : ce lieu leur est interdit. En conséquence, le passage cité plus haut n'est rien moins qu'un mensonge de l'Enfer qui désire la confusion sur les fins dernières ».
Une seule minute de recherche sur internet permettra de réfuter allègrement l'affirmation de Félix Causas : « C'est là [au Purgatoire] que Dieu tire vengeance des fautes légères que les justes ont commises, et qu'ils n'ont pas expiées par une parfaite pénitence ; et parce que (selon l'opinion de quelques Pères et de St Bernard, entre autres) ce sont les démons qui tourmentent les âmes dans le Purgatoire. Cela peut se justifier par ce que le vénérable Bède rapporte de saint Fursi, et par le témoignage de Guillaume Abbé de saint Thierri de Reims, et de Denis le Chartreux. C'est dans ce double sens que l'Église demande pour les morts, que leurs âmes soient délivrées de la gueule du démon qui les tourmente dans le Purgatoire. »4
Citons d'autres erreurs de Félix Causas... Il se demande pourquoi la survie de Paul VI séduit certaines personnes, et dit : « [serait-ce] la peur d'oser publier à la face du monde entier que l'Église conciliaire ne peut être en aucune façon l'Église Catholique ? » C'est tout le contraire ! La survie de Paul VI s'inscrit dans le cadre de l'apostasie du clergé romain et de la fuite du pape de Rome, décrits par les exégètes de l'Apocalypse, qui déduisaient l'exil du pape de l'apostasie romaine elle-même, car ils étaient conscients que la succession apostolique l'exigeait, au contraire de nos prêtres contemporains qui n'ont qu'une faible connaissance du droit canonique : si le clergé romain apostasie, il n'y a plus que les cardinaux du pontife en exil qui puissent préserver la succession apostolique.
Félix Causas mentionne encore le Secret de Fatima, soi-disant lu par Malachi Martin ; mais là encore, il ne répond pas aux arguments contenus dans mon ouvrage, qui démontrent de la manière la plus claire que le Troisième Secret excluait toute forme de sédévacantisme, et même que l'un des ses thèmes principaux était un pape, le Pape Souffrant de l'année 1972 dont la petite Jacinthe a parlé, dans une prophétie transmise à Pie XII par Mère Marie Godinho le 25 avril 1954, qui rapportait les paroles de Jacinthe sur son lit de mort, sous serment, ce qui signifie que Frère Michel de la Trinité a fait preuve d'une grande témérité en accusant Mère Godinho d'inventer ; par ailleurs, cette date se trouve confirmée dans les révélations d'une stigmatisée italienne – Teresa Musco – relatives au Troisième Secret, dont les phrases étaient les mêmes que celles du texte de Neues Europa, mais avant la publication de ce texte, ce qui démontre qu'elle n'a pu inventer ; de surcroît, il y avait des phrases en plus : or, le journal Neues Europa avait précisé que la partie la plus importante avait été amputée du texte, celle qui concernait le sort de Rome, du Vatican et de la Papauté ; et justement, les phrases additionnelles présentes dans les révélations de Teresa Musco évoquent ces sujets. Personne à ce jour ne m'a adressé de réfutation valable et construite. Certains déclarent que le texte de Neues Europa était trop long pour être authentique, le Troisième Secret étant contenu dans une petite enveloppe ; mais ils négligent l'hypothèse que cette enveloppe soit pliée, et écrite recto-verso, ce qui change tout !
Félix Causas, poursuivant dans la dérision, se moque des témoignages de ceux qui ont vu le Pape Paul VI vivant, et mentionne une personne ayant affirmé l'avoir vu en Égypte ; mais cette dernière personne est la moins fiable qui soit et c'est pourquoi il la cite, il s'agit d'un médecin des environs de Chartres, aujourd'hui décédé... D'autres témoins sont autrement plus fiables, en particulier deux prêtres dont je ne dirai pas le nom, afin de préserver leur anonymat, parce qu'ils l'ont voulu. L'un des deux est assez âgé pour avoir connu Mgr Lefebvre et pour avoir été grandement estimé de lui ; il a aperçu Paul VI plusieurs fois à Fatima. L'autre a non seulement vu Paul VI, mais lui a parlé : c'est le Saint-Père qui l'a abordé en premier. Il est encore en vie et j'ai recueilli son témoignage, ainsi que le témoignage écrit d'une tierce-personne qui l'accompagnait ; pour le moment il souhaite que je ne le publie pas, mais se décidera à le faire en temps voulu. Nos détracteurs sont bien aises de profiter de l'anonymat des témoins, afin de contester la pertinence de leurs dires...
Ci-dessous, le nez crochu du sosie à droite
Félix Causas clôt son article en citant le Secret de la Salette, mais cette prophétie privée contredit magistralement la position sédévacantiste, puisque, comme l'a remarqué l'abbé Ricossa lui-même (d'où ses attaques contre le Secret) : le texte fait mention d'un pape souffrant durant la crise affreuse, pape « dont le successeur ne régnera pas longtemps » ; or, depuis Pie IX dont le successeur a au contraire régné longtemps, il est facile de comprendre de qui parle le Secret... Luciani, alias Jean-Paul Ier, tout illégitime qu'il fût, a régné très peu de temps, comme indicateur de l'identité du Pape Souffrant.
Il y a encore d'autres erreurs et contradictions dans l'article de Félix Causas. Par exemple, il affirme que si les francs-maçons avaient voulu se débartasser de Paul VI, ils auraient eu mieux à faire que de le remplacer par un sosie : ils l'auraient tué. Mais ce que Félix Causas ne comprend pas, c'est que, comme l'ont expliqué le Secret de la Salette, les exorcismes suisses et les prophéties médiévales, le Saint-Père a été protégé miraculeusement par des anges : « les méchants attenteront plusieurs fois à sa vie, sans pouvoir nuire à ses jours ». Les fascicules « L'affaire Paul VI » comportent des témoignages qui l'ont attesté, et pourtant ils viennent d'une personne qui à l'origine, ne croit pas à la survie de Paul VI. Félix Causas dit ensuite que le Pape Pie XII a été assassiné, ce qui est juste ; mais sait-il que l'une des seules sources de cette allégation est précisément un message des exorcismes suisses, daté du 13 mai 1987 ? La seule autre source, à ma connaissance, est Honza Malina, dont l'étude n'est plus disponible. Notre détracteur évoque encore l'assassinat de Luciani, alias Jean-Paul Ier ; mais ce dernier événement, comme les survivantistes l'expliquent depuis longtemps, est l'une des meilleures preuves de la survie de Paul VI, là encore jamais réfutée.
À ce titre, citons de longs extraits de mon ouvrage :
Louis de Boanergès avait très bien exposé cela (la question de l'assassinat de Luciani) dans ses Points de repères sur la crise de l'Église :
« Ces informations ne viennent pas d'un journaliste à sensation mais elles ont comme source un évêque, Mgr John Magee (secrétaire particulier de 3 papes), et Sœur Vinçenza, la religieuse qui s'occupa du « Pape » Luçiani pendant de nombreuses années ; le tout révélé au public dans un livre-enquête écrit par un journaliste (John Cornwell) mandaté par le Vatican lui-même pour tenter de présenter au public une thèse acceptable sur la mort suspecte de Jean-Paul Ier, visant surtout à étouffer l'affaire et à blanchir les autorités vaticanes... Mais des révélations capitales ont été « lâchées » dans ce livre, capables d'accréditer la thèse de la survie de Paul VI(...). Ce livre porte le titre suivant : « Comme un voleur dans la nuit, enquête sur la mort de Jean-Paul Ier » (éd. Robert Laffont, 1989). Quelles sont donc ces révélations ?
« Page 331 : « Villot ne lui laissait pas de répit. Quand Jean-Paul Ier tentait de faire quelques pas dans les jardins du Vatican, il avait à ses trousses des gardes, et Villot se précipitait pour l'assaillir(...). Jour et nuit Villot faisait des apparitions (...). Villot abordait [J.P. Ier] en homme fort et dominateur (...). Il est peu vraisemblable qu'on ne sache jamais clairement quelle emprise Villot a exercée sur Jean-Paul Ier. On sait toutefois que, la dernière semaine de sa vie, Don Pattaro a trouvé le pape complètement « désorienté » (...) On aurait dit un animal en cage. »
« Page 332 : « Jean-Paul Ier était convaincu de l'erreur commise par le conclave. Il [disait qu'il] n'avait pas été choisi par l'Esprit Saint [!]. Il n'était qu'un USURPATEUR5, un « pauvre » pape maudit (...). « Il parlait sans cesse de la mort, dit Mgr Magee, il nous rappelait constamment que son pontificat ne durerait pas. Il disait toujours qu'il allait partir et qu'il serait remplacé par l'Étranger. (...) Il ne voulait qu'une chose : mourir... (...) Il l'a dit des centaines de fois pendant la durée de son pontificat. » (...) Le soir de sa mort, comme s'il avait eu un pressentiment extraordinaire, il aurait dit cette prière : « Accordez-moi la grâce d'accepter la mort qui me frappera... » (...) CHAQUE JOUR, rapportait sœur Vinçenza, il répétait avec insistance qu'il avait USURPÉ son titre. « Vous savez, ma sœur, ce n'est pas moi qui devrais être là, disait-il. Le pape étranger va venir prendre ma place... »
« Page 245, Mgr Magee : « Villot est arrivé (...) dans son bureau privé. À la moitié de sa visite, je me rappelle qu'il a dit : Villot, encore ! Mais nous n'avions pas moyen de savoir quel était le sujet de la discussion. (...) Il nous rappelait à tout propos que son pontificat ne durerait pas. Il disait toujours qu'il serait remplacé par l'étranger. Il ne cessait de parler de la mort. »
« Témoignage de Mgr Magee, page 256 : « Vous savez, il ne cessait de dire : Pourquoi m'ont-ils choisi, moi ? (...) Il parlait aussi de l'étranger qui devait lui succéder. Ça revenait pendant les repas, systématiquement. « Je vais bientôt m'en aller, disait-il, et l'étranger arrive. » Un jour, je lui ai demandé qui était cet étranger, et il m'a répondu : « Celui qui était assis en face de moi pendant le conclave. » Après avoir quitté mon poste de secrétaire de J.P. II, dans les appartements pontificaux, j'ai été nommé maître des cérémonies du Vatican. J'ai pu voir le plan du conclave, pour la première fois. Et le cardinal assis en face de Luciani était le cardinal Wojtyla ! » »
Autrement dit, le cardinal Villot a révélé à Jean-Paul Ier l'affaire du sosie et Luciani a compris qu'il n'avait pas été validement élu, le Pape Paul VI étant encore en vie ! En toute logique, ces révélations suggèrent que Villot lui a également révélé que Jean-Paul II allait le remplacer. Jean-Paul Ier surnommait Wojtyla « l'étranger » car ce dernier semble être le premier (faux) pape non-italien depuis Adrien VI élu en 1520.
C'est exactement ce qu'on expliqué les exorcismes suisses, le 8 décembre 1978 :
«Villot, Benelli, Casaroli - il y en a d'autres encore mais surtout ces trois-là - ont tout tramé avec la Pologne [avec Wojtyla]. Ils savaient parfaitement qu'avec Luciani, la première demi-lune, les choses pouvaient mal tourner. Ils savaient parfaitement à quoi s'en tenir et avaient tout programmé à l'avance avec subtilité(...). Bien qu'il ne fût que moitié-moitié (demi-lune), il était toutefois beaucoup mieux que le pape actuel, Jean-Paul II, car, lui, il sait ce qui se passe. Luciani ne connaissait pas tout le tragique de la situation. Il ne savait pas que le faux pape (le sosie) avait été assassiné et que le vrai Paul VI vit encore. Nous le répétons, il fallait qu'il s'attendît à être supprimé, s'il avait connaissance de la chose et refusait de jouer ce jeu. Mais il dit pourtant qu'il n'avait plus le droit, en conscience, de prendre la responsabilité d'être pape ou de continuer à être pseudo pape dans ces circonstances. C'est pourquoi [quand il l'apprit] il fut supprimé, de même que le faux pape avait été empoisonné peu de temps auparavant. »
Comme nous l'avons vu dans notre étude de la prophétie de Fatima relative au Portugal, le cardinal Villot avait interdit à Jean-Paul Ier de pénétrer dans trois pièces du Vatican. Or, faisant fi de cette interdiction, il y a pénétré6 ; c'est là qu'il a découvert que le Pape Paul VI était encore en vie, et qu'il était soumis à la torture. Quand cela lui est arrivé, il est probable qu'il n'ait pas immédiatement compris ce qui se passait, et même qu'il ait été complètement déboussolé, car il ignorait l'affaire du sosie. Comme presque tous les fidèles catholiques, il avait cru que Paul VI était mort en août 1978, il avait assisté aux funérailles. Suite à cette découverte de Luciani, le cardinal Villot, devant le fait accompli, avoua à Jean-Paul Ier ses forfaitures – il n'avait plus d'autre solution – lui révélant l'affaire du sosie qu'il ignorait, et lui avouant en même temps que la dépouille du 6 août 1978 n'était pas celle de Paul VI mais celle du sosie.
Alors, Jean-Paul Ier comprit cette vérité effarante qu'il ne pouvait être légitimement pape, le vrai pape étant encore en vie ; d'où ses paroles selon lesquelles il n'était « qu'un pape maudit, un usurpateur ». D'où le fait, également, que selon les exorcismes, le cardinal Villot ait « appris » à Jean-Paul Ier l'affaire du sosie : si Luciani n'avait pas découvert le « pot aux roses », c'est-à-dire l'existence du Saint-Père enfermé dans les trois pièces qui lui étaient interdites d'accès, le cardinal Villot n'aurait eu aucune raison de lui révéler. Lorsque nous ignorions ce fait, nous pensions que Villot avait ainsi voulu hâter la venue de l'antipape Jean-Paul II sur le trône de Saint Pierre, ce qui est possible ; mais le fait que Luciani ait découvert l'affaire du sosie demeure le point névralgique.
Les révélations du livre « Comme un voleur dans la nuit » sont propres à confondre ceux qui contestent la survie de Paul VI, car cette enquête a été écrite et mandatée par des personnes qui nient l'assassinat de Jean-Paul Ier ; et en même temps, comme le fait remarquer Louis de Boanergès, ces révélations vont dans le sens exact de ce qu'ont expliqué les exorcismes suisses !
Des sédévacantistes pourraient nous contredire car certains se prévalent d'une fausse distinction entre antipape et usurpateur, qu'ils tirent des écrits de Joseph de Maistre : l'antipape serait élu du vivant du pape légitime, tandis que l'usurpateur serait élu en l'absence de tout pape. En réalité, cette distinction n'a aucune origine canonique, et même les révélations privées emploient indifféremment les termes d'antipape et d'usurpateur pour désigner un faux pape : tel est le cas de l'abbé Mathay (1815), par exemple.
Quant aux circonstances douteuses de la mort du sosie de Paul VI, nous invitons le lecteur à se reporter à notre ouvrage, où il est fait mention du témoignage du Dr. Barnard. Notre travail méritait davantage que la réponse de Félix Causas, qui n'a même pas daigné citer en entier le résumé de notre livre, de peur de l'accréditer, tant la date de 1972 en particulier est criante de vérité : « Dans les années 80, en Suisse alémanique, une âme-victime subit une possession expiatoire, au cours de laquelle des démons furent contraints de dénoncer le modernisme, et de révéler un complot au Vatican : il s'agissait du remplacement de Paul VI par un sosie en 1972, année même prédite par la voyante Jacinthe de Fatima, mais prophétie oubliée ou traitée d'apocryphe. Le 26 juin 2000, le Vatican publia le prétendu 3ème Secret, et tout le monde cria au faux, à juste raison. Quel est donc le moyen de connaître le vrai Secret ? Le journal Neues Europa en avait bien publié une version le 15 octobre 1963, mais en précisant que la partie essentielle du Secret en avait été amputée. Aussi, comment retrouver cette partie amputée ? J'explique dans mon ouvrage que les révélations d'une stigmatisée italienne, Teresa Musco, permettent certainement de reconstituer le vrai 3ème Secret, qui se rapporte au remplacement de Paul VI par un sosie. Je démontre que ce pape est encore en vie et doit réapparaître au Vatican. »
Nous aurions pu ajouter, dans ce résumé, que le discours de Paul VI de 1972 faisait suite à la publication de l'encyclique Humanae Vitae, de 1968, condamnant les "péchés d'impureté" prédits par Jacinthe, qui "apporteraient de grandes souffrances au Saint-Père" !
Nous aurions pu dire également que les révélations de Teresa Musco confirmaient la date de 1972, comme d'autres révélations d'ailleurs : en particulier celles de Bayside qui sont malheureusement devenues fausses en 1978, mais qui comme nous l'avons expliqué, étaient tout-à-fait dignes de crédit avant, ainsi que le démontrent les faits relatifs à la photographie miraculeuse du 14 septembre 1971, et à la photographie elle aussi miraculeuse du cardinal Benelli, publiée dans le livre de Frère Vincent de Paul deux ans avant la nomination du franc-maçon au cardinalat, suite à quoi la même photographie fut publiée dans l'Osservatore Romano, en 1977 ! Il est radicalement impossible que le démon fasse un tel prodige, car il ne connaît pas l'avenir...
Félix Causas prétend que l'idée de la survie de Paul VI n'est présente que dans les exorcismes suisses, ce qui est absolument faux. L'idée de la survie en elle-même a certes été moins répandue que celle du sosie, pour la simple et bonne raison que si certains directeurs spirituels ont toléré que leurs âmes privilégiées évoquent le sosie, en revanche elles n'ont pas toléré que ces âmes disent que Paul VI était encore en vie, car cela impliquait que le pape suivant (Wojtyla, après le court règne de Luciani) soit illégitime : c'est ce qu'ont révélé les exorcismes suisses quant à Éliane Gaille ; mais premièrement les révélations évoquant le sosie sont nombreuses, je les ai citées dans mon livre ; deuxièmement, la survie en tant que telle n'est pas évoquée que par les exorcismes suisses. L'idée de la survie est présente dans les révélations de Valérie Noble, âme privilégiée américaine qui prédit l'exil de Paul VI (révélation du 2 décembre 1972) ; elle est présente de façon latente dans les révélations authentiques de Bayside (celles d'avant 1978), qui elles aussi ont prédit – de très nombreuses fois – l'exil de Paul VI et le fait qu'il quitte Rome, après avoir été remplacé par « le pire antipape de l'histoire » ; elle est présente dans le Troisième Secret de Fatima : « Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi », prophétie dont Soeur Lucie a dit qu'elle résumait tout le Troisième Secret, et qu'il n'était même plus nécessaire de rédiger le texte du secret depuis qu'elle avait révélé cette phrase (comme par hasard, c'est à Fatima que les témoins de la survie de Paul VI l'ont vu la plupart du temps) ; elle est présente enfin dans les prophéties médiévales (cf. « Le Pape Martyr de la Fin des Temps »), et dans d'autres révélations privées moins anciennes évoquant un pape qui retournera à Rome (Marie des Neiges Holgado), ou qui sera « revêtu de ses anciens ornements » (Marie-Julie Jahenny), cette dernière référence étant une allusion au « Pape nu » des prophéties médiévales, longuement analysées par Éric Faure dans ses derniers écrits : « Méditations sur le sens réel des devises rapportées par le bénédictin Arnold Wion ».
Il y aurait encore bien des choses à dire sur le sujet, la survie de Paul VI anéantit toutes les thèses erronées tenues actuellement face au drame et au martyre de l'Église, tant sur le plan factuel que sur le plan mystique et théologique, et quiconque prétendra nous réfuter, en semant les opprobres, récoltera l'humiliation.
1Sodalitium n°54, décembre 2002.
2Revue Sodalitium n°54, décembre 2002.
3Quant au décret de 1923 interdisant la publication de commentaires du Secret de la Salette, il fait partie de ces actes juridiques dont les effets cessent lorsque la cause elle-même disparaît, c'est-à-dire qu'il avait été pris à l'époque en réaction à toute une littérature apocalyptique, émanant parfois même de non-catholiques ou de personnes de spiritualité douteuse, littérature qui avait une visée parfois plus politique que religieuse.
4 Abbés Pierre Le Brun et J.-B. Thiers, Superstitions anciennes et modernes, préjugés vulgaires qui ont induit les peuples à des usages & à des pratiques contraires à la religion, 1733.
5 Le terme d'usurpateur se rapporte à la situation d'un antipape élu du vivant du pape légitime, et donc irrégulièrement. Telle est la raison pour laquelle Jean-Paul Ier se qualifiait lui-même d'usurpateur: le conclave qui aboutit à son élection fut convoqué alors que le vrai pape (Paul VI) n'était pas mort.
6 Il était probablement indigné que le cardinal Villot, théoriquement inférieur à lui, ose lui interdire de pénétrer dans ces pièces.