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In Nomine Domini

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« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


L'infaillibilité et l'indéfectibilité de l'Église particulière de Rome

Publié par Jean-Baptiste sur 21 Avril 2015, 09:46am

Catégories : #sédévacantisme

La plupart des catholiques fidèles savent que l'Église universelle est infaillible (en raison de l'infaillibilité pontificale définie au Concile Vatican I), et savent généralement qu'elle est, corrélativement, indéfectible (sans nécessairement connaître les détails) ; mais peu savent qu'il en est de même de l'Église particulière de Rome, et les manuels théologiques modernes ne s'attardent guère sur cette doctrine. Or, il s'agit là d'un fait dogmatique, et non plus seulement d'une opinion théologique, depuis la condamnation par le Pape Sixte IV des affirmations de saint Pierre d'Osma, l'une d'elles étant que "l'Église qui est à Rome peut sombrer dans l'erreur". Mgr Fenton, dans une revue ecclésiastique américaine, publia en juin 1950 un article qui exposait l'enseignement des théologiens quant à l'indéfectibilité de l'Église particulière de Rome, et quant au lien indissoluble entre la cathedra Petri (chaire de Pierre) et l'Église romaine.

En ces temps où l'infaillibilité pontificale est assombrie par les thèses de la Fraternité Saint Pie X, et où l'indéfectibilité l'est de même par les thèses sédévacantistes, il est bon de restaurer la vérité. L'Église particulière de Rome, nous explique Mgr Fenton, est infaillible et indéfectible en tant que personne morale : autrement dit elle ne peut sombrer toute entière dans l'hérésie, comme corps hiérarchique. Cela implique que la hiérarchie ecclésiastique doit demeurer dans la pureté de la foi : les cardinaux et le clergé romain durant la vacance du Saint-Siège, et le pape le reste du temps. Mgr Fenton précise que les pontifes légitimes d'Avignon conservèrent leur titre d'évêque de Rome, et que la cathedra Petri ne quitta pas la Ville Éternelle ; mais selon lui, il doit toujours demeurer des fidèles catholiques dans cette ville, autrement le pape ne serait plus évêque d'une Église, au sens où il n'aurait plus de diocèse.

Si l'on résume les conditions de l'infaillibilité et de l'indéfectibilité de l'Église de Rome :

Premièrement il est impossible que le pape et tout le clergé romain sombrent dans l'hérésie.

Corollaire n°1 : Vatican II ne présentait pas les conditions de l'infaillibilité pontificale (en particulier celle de la détermination finale et irrévocable d'un point de doctrine), ou était entaché d'un vice.

Corollaire n°2 : Il est indéfendable de prétendre que le concile contient des hérésies manifestes. Il peut tout au plus contenir des enseignements erronés (et c'est ce que j'affirme).

Deuxièmement il est impossible que toute l'Église hiérarchique de Rome ait disparu.

Corollaire : Il doit exister un pape en exil qui conserve intacte la doctrine de l'indéfectibilité de l'Église particulière de Rome, en tant que membre le plus éminent du clergé romain. D'où la conclusion des commentateurs de l'Apocalypse cités par Cornélius a Lapide, qui ont prédit l'exil du pape suite à l'apostasie du clergé de la Ville Sainte. Étant instruits et au fait de la doctrine de l'indéfectibilité de l'Église particulière de Rome, qui a fait l'objet de longs développements au moment de la Contre-Réforme, ils tenaient pour évident que l'apostasie du clergé romain nécessitait l'exil du pape, en vue de la sauvegarde de l'indéfectibilité.

Je réaffirme donc que la survie de Paul VI est une certitude de foi. Et à ceux qui m'objectent que l'Église ne l'enseigne pas, je réponds : indirectement si, car elle enseigne que sans l'existence d'un pape en exil, qui même sur le plan dogmatique ne peut être autre que Paul VI comme je l'explique dans mon ouvrage, l'Église n'existerait plus : d'où la survie miraculeuse du Saint-Père décrite dans les exorcismes suisses, dans le Secret de la Salette, et dans les prophéties de Marie-Julie Jahenny. Si le Saint-Père avait succombé aux poisons qu'on lui injectait, l'Église aurait péri avec lui.

Plusieurs catholiques américains du forum cath info sont parvenus à des conclusions semblables aux miennes, sur la base d'un raisonnement purement théologique. Étrangement feeyneyistes, ces personnes ont cependant compris que le sédévacantisme des Frères Dimond était hérétique, et appellent "ecclesia-vacantism" (vacance de l'Église) l'idée des sédévacantistes simpliciter impliquant la disparition de l'Église hiérarchique ; ils ont également compris que la thèse guérardienne posait elle aussi problème, et même la thèse du cardinal Siri. Toutefois ils ont du mal à se résigner à croire à la survie de Paul VI (que je leur ai exposée), du fait des réticences habituelles. Un autre point important est qu'ils ont également conscience que la doctrine de l'acceptation du pape par l'Église universelle est une vérité de foi enseignée par presque tous les manuels de théologie et encyclopédies catholiques, ce que nient les sédévacantistes (soit dit en passant, Vincent Morlier par exemple ne comprend pas que Wojtyla et ses successeurs n'ont pas bénéficié de la reconnaissance universelle).

Pour ceux qui désirent approfondir la question, voici la traduction, réalisée par mes soins, de l'article de Mgr Fenton :

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