Senex a écrit ceci sur Soeur Faustine :
"Elle émettait l'opinion que les âmes reçoivent au moment de la mort une illumination finale qui les convertirait quasi immédiatement, sauf celles qui souhaiteraient vraiment aller en enfer....! Cette condamnation a été supprimée par W........Comme par hasard...!!!"
Il s'agit là d'une absence totale de prudence dans le jugement. J'ai lu son Journal en entier (ce qui est autorisé du fait de l'abrogation de l'Index par Paul VI, à supposer que le Journal ait été mis à l'Index), et je n'ai rien vu qui soutienne une telle théorie. Jamais Sœur Faustine ne dit que les âmes sont converties de façon presque automatique, comme semble le suggérer Senex mais en utilisant le mauvais vocabulaire. Elle révèle simplement, de même que les exorcismes suisses, que chaque homme revoit une fois sa vie avant de mourir, et peut faire une dernière fois un acte de contrition parfaite, ainsi qu'il est arrivé au sosie de Paul VI ; ceci en raison du caractère irrévocable de l'Enfer, et de la miséricorde de Dieu désirant sauver le plus grand nombre possible de ses créatures. Plusieurs mystiques ont déjà vu au purgatoire des âmes qui avaient refusé les derniers sacrements, et une brochure des Rédemptoristes sur la contrition parfaite confirme que c'est possible.
Cela n'a rien à voir avec l'illumination finale, qui joue sur l'ambiguïté du moment de la mort, ou va même jusqu'à affirmer que cette illumination se produit APRÈS la mort, constituant presque une conversion automatique. Lorsqu'on a péché toute sa vie dans l'endurcissement du cœur, et méconnu la loi de Dieu, il est bien plus difficile, face à l'immensité de ses fautes et à l'infinie majesté de Dieu, de faire un acte de contrition : on est dans la situation d'Adam et Ève se cachant dans les buissons. Donc il y a un mérite à faire cet acte, et il ne s'agit pas d'une conversion automatique. Cette théorie ne postule pas même que la majorité des hommes se sauvent. Les révélations de Sœur Faustine, qui sont loin d'avoir un esprit quiétiste, sont pour ainsi dire un "évangile de la douleur" : il n'y a que ceux qui ne les ont pas lues, les modernistes qui se contentent d'accrocher l'image du Christ miséricordieux dans un coin de leur chambre, pour croire que le Journal a cet esprit de mollesse et de quiétisme. Tout le long du Journal ou presque, il n'est question que de souffrance. Sœur Faustine fut une âme d'une éminente sainteté, même s'il ne nous appartient pas d'anticiper le jugement de l'Église sur ce point ; mais là encore Senex contredit radicalement les exorcismes suisses, qui l'ont précisé : il ne prend dans les exorcismes que ce qu'il veut bien admettre, faisant le tri entre ce qu'il aime et ce qu'il n'aime pas. On a beau jeu de croire à la survie de Paul VI mais d'avoir un esprit sédévacantiste...
Aujourd'hui, les prêtres sédévacantistes qui font les louanges de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus dans toutes leurs retraites (sans manifester sa spiritualité), en feraient-ils autant si elle n'avait été canonisée ? Vous allez me dire : non, et c'est normal, car on ne peut justement devancer le jugement de l'Église. Certes, mais on peut reconnaître par jugement humain les vertus exceptionnelles d'une âme chrétienne, et demander son intercession de manière privée avant qu'elle soit béatifiée ou canonisée ; sinon, devrais-je dire, aucun saint ne serait canonisé, car aucun chrétien ne demanderait par son témoignage qu'elle fût mise sur les autels. Si l'on intervertissait Soeur Faustine et Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, ce serait cette dernière que les sédévacantistes condamneraient, et Sœur Faustine qu'ils louangeraient. "Impossible !" me direz-vous. Dans ce cas, jetez un œil à l'argumentation de Mgr Alexandre Verde lors du procès de canonisation de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus :
lire ici l'introduction par Claude Langlois Voici les remarques (en latin animadversiones) du Promoteur de la foi Mgr Verde chargé d'argumenter contre la canonisation de la candidate à la ...
http://aveclimmaculee.blogspot.fr/2015/04/objections-de-lavocat-du-diable-mgr.html