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In Nomine Domini

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« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


La morale relâchée

Publié par Jean-Baptiste sur 31 Janvier 2016, 15:21pm

Aujourd'hui, j'ai eu une querelle avec une fidèle de la tradition, parce que je disais qu'un catholique ne pouvait pas être facteur, à cause de ce que l'on distribue dans les boîtes : les magazines pornographiques (au moins "érotiques", ce qui revient à peu près au même : autrefois on appelait ça de la pornographie), et même, je n'en ai pas parlé, les annonces des marabous et autres voyants. Cela m'étonnerait fort qu'on ne voie pas les magazines qu'on distribue, normalement ils sont dans des plastiques transparents. Les messages des marabous n'en parlons même pas, ils ne sont pas dans des plastiques.

Certains prêtres, confrontés au problème de la coopération au péché dans notre monde antéchristique, inventent une morale relâchée, en recourant au principe dit de "l'action à double effet" : l'idée qu'il est permis de réaliser une action dont les conséquences sont incertaines. Pour vous donner un exemple, certains affirment qu'il est possible de vendre des magazines érotiques dans un bureau de tabac, parce qu'on ne sait pas si l'acheteur veut les lire ou les brûler. On m'a parlé d'un prêtre de la Fraternité Saint Pierre (donc un rallié), qui enseigne une telle morale. J'espère que ce n'est pas le cas des prêtres de nos chapelles, mais vu le laxisme de plusieurs fidèles, je me pose des questions...

Quand j'ai formulé ces remarques, on m'a fait un sous-entendu comme quoi je ne voulais pas travailler et que j'étais à la charge de la société. Mais le péché est plus à la charge de la société que la vertu. Ce ne sont pas ceux qui s'efforcent de vivre dans la justice qui sont à la charge de la société, car s'ils n'étaient pas là, Notre-Seigneur réduirait le monde en cendres. Si donc quelqu'un vous dit que vous êtes à la charge des autres parce que vous refusez de commettre l'iniquité, répondez-lui : "celui qui pèche et médit de son prochain est à la charge de Jésus-Christ". Il est plus facile de se faire une place dans la société quand on se moque du bien commun et qu'on suit les maximes du monde, que lorsqu'on combat le mal. Les seuls postes que j'aie trouvés en tant que chômeur (professeur des écoles suppléant puis surveillant de collège) m'ont mis dans des situations très délicates ; je n'ai pas pu rester : de toute façon on m'a viré. Les professeurs sous-contrat de l'enseignement primaire sont obligés d'enseigner l'éducation sexuelle, dans tous les détails mécaniques (c'est trivial à dire mais je vois mal comment le dire autrement). Or je m'y suis refusé absolument : enseigner de telles choses à des enfants de CM2, sans aucune retenue et dans des classes mixtes, c'est un monument de perversion.

Jusque dans nos milieux tradis, certains ont le coeur dur, médisent de leur prochain, jugent à tort et à travers, sans connaissance de cause. Cette question du chômage est probablement l'exemple typique. Les personnes d'âge mûr et les vieillards, bien souvent, refusent d'avouer la différence abyssale du monde qu'ils ont connu avec celui d'aujourd'hui sur le plan économique. Presque toute l'Europe connaît une chômage de masse, à cause de l'usure et du travail des femmes. Le chômage de masse n'existe pas depuis la naissance des allocations chômage de longue durée ; c'est l'inverse : ces allocations sont nées suite à la naissance du chômage de masse. Je sais ce que je dis, j'ai étudié les politiques publiques à la faculté...

Les Européens n'ont pas tous décidé, d'un seul coup, de devenir fainéants. Le système des banques centrales et de l'argent fictif ruine les États, qui taxe les entreprises, ce qui paralyse l'activité économique. Quant au problème du travail des femmes, jusqu'aux années 60, dans les ménages aisés qui avaient un tant soit peu de morale la femme restait à la maison. Idéalement c'est ce qu'il faut faire, car de toute façon une mère de famille nombreuse n'a pas l'énergie d'être à la fois mère et salariée ! Or, depuis l'apostasie post-conciliaire, il est courant que même dans les familles aisées, la femme travaille, afin de se sentir "reconnue par la société", et de gagner plus d'argent ! Lorsque j'ai passé le concours de l'ONF, le livre de préparation au concours citait noir sur blanc le travail des femmes comme l'une des causes du chômage... (Soit dit en passant, il parlait également de la crise de l'Église en l'attribuant explicitement à Vatican II).

Certains tradis s'étonnent que leurs enfants apostasient ; mais leurs enfants sont-ils nés de la chair ou de l'esprit ? Et quelle éducation leur ont-ils donnée ? La concupiscence dans le mariage et la morale relâchée, voilà les principes corrupteurs qui précipitent les âmes dans la mort spirituelle.

Dans les premiers temps de l'Église, les évêques publiaient parfois une liste de tous les métiers que les chrétiens ne pouvaient pas faire à cause de la coopération au mal.

 

EDIT :

J'oubliais la question du travail le dimanche. Les prêtres sont parfois laxistes sur la coopération au mal, mais rigoristes sur le travail le dimanche, ne le permettant qu'aux gens mariés ; or, dans notre société (qui n'est pas catholique), il est devenu presque impossible pour beaucoup de gens de ne pas travailler le dimanche, qui est de plus en plus étendu (1 français sur 3 est concerné). Lorsque j'ai fait cette remarque à la dame en question, elle m'a répondu violemment en citant la Salette. Autrement dit, elle aussi est laxiste sur la coopération au mal mais rigoriste sur le travail le dimanche. Je connais la Salette, mais Notre-Dame parlait dans le contexte d'une société catholique, notamment elle parlait des agriculteurs et des boulangers, qui pouvaient très bien ne pas travailler le dimanche. Aujourd'hui c'est différent, nous ne vivons pas dans une société catholique : ni l'État et les institutions ni le peuple ne sont catholiques...

Distribuer des magazines érotiques est intrinsèquement mauvais, il s'agit d'une violation de la loi NATURELLE. Travailler le dimanche n'est pas intrinsèquement mauvais car le travail n'est pas une action mauvaise : c'est mauvais en raison d'un commandement divin, tout comme le fait de s'abstenir de viande le vendredi. On peut travailler le dimanche en vue d'un plus grand bien, mais on ne peut pas distribuer des magazines érotiques en vue d'un plus grand bien. Pour vous donner un exemple encore plus parlant, sous aucun prétexte un catholique ne pourrait prétendre commettre la fornication en vue d'un plus grand bien, c'est évident. Pourtant, la personne dont je parle était incapable de comprendre cette distinction élémentaire entre la loi naturelle et les commandements de Dieu, dans ses applications pratiques.

EDIT 2 :

Je ne parle pas ici des commandements de Dieu au sens mosaïque (qui eux sont une traduction écrite de la loi naturelle) ; je parle des commandements particuliers que Dieu a donnés, et qui ne font pas partie de la nature même (de l'ordre naturel), mais constituent simplement des prescriptions destinées à la sanctification des membres de l'Église. Pour être plus clair, j'aurais pu dire "les commandements de l'Église".

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