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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Les inepties du collectif survivantiste

Publié par Jean-Baptiste sur 28 Février 2016, 09:02am

Lu sur le site internet du "collectif survivantiste" :

A travers le cas d’Adalbert, lorsque le Pape Zacharie impose une restriction à la prière adressée aux saints Anges, il l’impose de facto à tous les fidèles, et ce du fait du caractère spécial de cette restriction. En effet, à travers la condamnation de ce prêtre, le Pape déclare que tels “anges“ sont en fait des démons. Tout comme les canonisations des saints, signifiant que ces derniers jouissent éternellement de la vision béatifique, il est en est de même pour la déclaration inverse qui consiste à dire que telle créature péri pour l’éternité dans le feu de l’enfer. Un tel jugement est nécessairement infaillible puisque l’état de cette créature est désormais figé pour l’éternité. Si le Pape pouvait se tromper en déclarant que tel ou tel “ange“ est en réalité un démon, alors comment pourrait-il être infaillible pour une canonisation ?

 

Réponse :

L'Église n'a jamais décrété infailliblement que telle ou telle personne était damnée éternellement. On sait que Judas l'est et que l'Antéchrist le sera, parce qu'ils sont appelés respectivement "le fils de perdition" et "l'homme de perdition" dans les Saintes Écritures ; mais sinon, l'Église n'a jamais décrété la damnation de qui que ce soit, afin de montrer que Dieu ne prédestine qu'au bien, et non pas au mal. Un pape, dont je ne sais plus le nom, a déjà traité Mahomet de réprouvé ; or il s'agissait d'une simple pétition de principe, et nul n'est assuré ni que Mahomet soit réprouvé, ni même qu'il ait vraiment existé.

 

Le Pape Zacharie n'a pas décrété infailliblement que le nom d'Uriel faisait allusion à un démon, pour deux raisons très simples : premièrement le concile n'est que provincial, et ne traite qu'un cas d'espèce (il n'est pas oecuménique, donc ne constitue pas un enseignement de portée universelle) ; deuxièmement il ne règle pas une question liturgique, mais le seul cas du moine Adalbert. Le concile ne détermine pas que l'invocation de l'ange Uriel est systématiquement démoniaque, mais que dans le cas d'espèce, le moine a des pratiques contraires à l'esprit de l'Église et invoque des démons. N'oublions pas que ce moine se faisait vénérer de son vivant... J'ai déjà expliqué ailleurs que les "histoires des conciles" ne les présentent souvent que de façon sommaire ; et j'ai cité un autre livre (dont on m'a parlé), qui donne davantage de circonstances sur cette affaire.

Ma supposition, à savoir que le concile avait jugé qu'était démoniaque la seule invocation d'Uriel par Adalbert en l'espèce (et non pas de façon générale), se trouve confirmée par la décision du concile, qui a déclaré "qu'il ne fallait pas confondre l'esprit d'Uriel, invoqué par ce magicien, avec cet autre Uriel dont il est parlé dans Esdras, et que les Pères révèrent". Voir mon article du 1er octobre 2015. Autrement dit, les hérésies d'Adablert et l'idée qu'il se faisait de la spiritualité chrétienne eurent pour conséquence qu'à travers le nom d'Uriel, il invoquait un ange déchu, et non pas l'ange du même nom : exactement comme "les charismatiques" et les pentecôtistes aujourd'hui, qui invoquent le démon en croyant invoquer le Saint-Esprit.

 

Ces erreurs du collectif survivantiste à propos de l'infaillibilité pontificale sont aussi grossières que celles des sédévacantistes qui affirment (faussement et ridiculement), que les actes du magistère sont infaillibles dans l'intégralité de leur contenu, ce qui n'est enseigné par aucun théologien du concile Vatican I.

Quand on ne connaît rien au sujet de l'infailliblité, on se tait...

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