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In Nomine Domini

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« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


La controverse de quicumque

Publié par Jean-Baptiste sur 1 Mars 2016, 13:49pm

Vous vous rappelez peut-être de l'article de l'abbé Belmont contre la survie de Paul VI. Suite à cet article j'avais engagé une controverse avec un certain "Nicolas", qui prétendait avoir lu intégralement mon ouvrage sur la survie de Paul VI abordée au point de vue dogmatique (les autres, j'imagine qu'il en fait peu de cas, car ça n'est pas "théologique" !). À l'occasion de cette controverse, il avait usé de raisonnements analytiques, spécieux et rabbiniques, très caractéristiques de la fausse science et de la fausse philosophie qui sévissent aujourd'hui. Je l'avais lu en oblique, car il écrivait des messages trois fois trop longs, justement pour cacher le vide de sa pensée sous un maquillage artificieux. Or, je viens de le relire, et j'ai vu quelque chose d'intéressant (qui montre l'absurdité de ses propos), dès ses premiers posts :

 

"Seuls les papes Innocent X et Alexandre VII [dans l'affaire du jansénisme] étaient habilités pour requérir assentiment de foi divine et assentiment "de foi ecclésiastique" contre les hérésies et erreurs (en défense) des jansénistes.

"Donc, pour revenir à vos et à nos moutons, la question de la légitimité de Paul VI relève en effet de la catégorie "faits dogmatiques".

"MAIS, les raisonnements et les conclusions que vous ou moi pouvons soutenir sur ce sujet n'ont pas plus de valeur en terme d'autorité que ceux et celles qui étaient avancé(e)s par les jansénistes et par leurs adversaires avant les interventions d'Innocent X et d'Alexandre VII.

"Avant les interventions d'Innocent X et d'Alexandre VII, ce n'était pas encore une vérité "de foi ecclésiastique" requérant l'adhésion de tous que les propositions condamnées par Innocent X étaient contenues dans l'Augustinus de Jansène.

"DONC vous ne pouvez pas, au vu de votre seul travail, conclure (ni titrer votre étude) : la légitimité de Paul VI est une vérité "de foi ecclésiastique".

"Vous raisonnez exactement comme un Abbé Zins qui qualifie a priori de schismatiques ou d'hérétiques tous ceux qui n'adhèrent pas à sa présentation des problèmes, et notamment tous ceux qui ne reconnaissent pas la présente vacance du Saint-Siège ou tous ceux qui n'adhèrent pas à sa compréhension de la présente vacance du Saint-Siège.

"En raisonnant comme l'Abbé Zins, vous faites comme lui : vous vous substituez au pape. Autrement dit, lorsque vous clamez : "Paul VI était et demeure le pape vrai et certain, ET CECI REQUIERT UN ASSENTIMENT "DE FOI ECCLESIASTIQUE", vous êtes en fait, volens nolens, en train d'affirmer : "Jean-Baptiste André est le pape", "vous êtes tenus d'assentir"."

 

Je vous traduis ce message, dans le langage simple de ceux qui ne mangent pas du pain blanc et de la nourriture dénaturée : "Vous n'êtes pas pape, donc vous n'êtes pas à même de proclamer l'existence d'un fait dogmatique lié à l'acceptation pacifique de Paul VI". Or, là est l'erreur de ce Nicolas : il n'y a pas besoin d'être pape pour proclamer cette vérité ; et même il devrait rougir de faire une erreur aussi sotte, que seule une mauvaise foi extrême peut expliquer : car le fait dogmatique de l'élection du pape (rendue certaine par son acceptation pacifique) existe indépendamment de sa reconnaissance par quelque pontife que ce soit ; sinon précisément, l'acceptation serait rendue vaine, et compromise par les volontés humaines. Dès que le Pape a été accepté pacifiquement par toute l'Église, on sait avec certitude qu'il est légitime, sans que quiconque le proclame. Ce n'est pas le Pape qui le proclame, MAIS L'ÉGLISE S'UNISSANT INFAILLIBLEMENT À SON CHEF, COMME ELLE L'A FAIT EN 1963.

Certains sédévacantistes jouent à la mise en doute, comme certains casuistes avec le péché : qu'est-ce que l'acceptation pacifique ? À partir de quel moment est-elle caractérisée ? Qui la proclame ? Etc. L'abbé Ricossa, par exemple, ne s'épargne pas la honte de jouer à ce jeu-là. Or il s'agit d'une mauvaise foi très blâmable. En 1958, personne ou presque ne contestait que Jean XXIII fût pape, comme l'avoue l'abbé Belmont lui-même ; c'est pourquoi le fait de qualifier Jean XXIII d'antipape est hérétique (en tant que négation d'un fait dogmatique et donc de l'infaillibilité de l'élection du pape). En 1963, de même, personne ou presque ne contestait que Paul VI fût pape. Je ne répète pas la suite, vous la connaissez... PAR CONTRE, en 1978, d'assez nombreux catholiques (et même les meilleurs), se sont comportés dès le début de l'élection de Wojtyla comme s'il n'était pas pape. Je l'ai déjà dit, sur des forums traditionalistes, j'ai vu des sédévacantistes avouer eux-mêmes (sans que j'évoque cette question) cette différence entre le cas de Jean XXIII et Paul VI d'une part, Wojtyla et ses successeurs d'autre part.

Il n'y a pas besoin de sortir de Saint Cyr pour comprendre cette question. Dès la parution de mon livre "La survie de Paul VI : une certitude de foi", j'ai vu que plusieurs ne comprenaient rien à ma démonstration. Pourtant les théologiens que j'ai cités sont très clairs, et ils ne commettaient pas les erreurs de cancres des lefebvristes, des guérardiens et des sédévacantistes complets !

C'est simple :

-Paul VI a été accepté pacifiquement par l'Église universelle en 1963.

-Depuis, aucun autre pape n'a été accepté pacifiquement.

Est-il possible que durant une quarantaine d'années l'Église n'élise aucun pape OU qu'elle ne travaille pas à en élire un ? Non, car comme l'a enseigné le Père Goupil, pour que la perpétuité de la succession aposotlique soit manifestée, il faut au moins que l'Église travaille à élire un pape QUELLES QUE SOIENT LES CIRCONSTANCES : sinon les notes de l'Église seraient contredites ; or l'Église n'est pas la Synagogue, elle est éternelle et inviolable.

-Donc Paul VI est encore vivant.

 

Le guérardisme :

-contredit la succession apostolique, en la rendant incertaine c'est-à-dire en la soumettant au jugement des hommes ("le Pape a-t-il un enseignement conforme au magistère antérieur ?"), dans la lignée du protestantisme ;

-nie l'infaillibilité de l'élection du pape ;

-nie l'indéfectibilité de la foi de Pierre et celle de l'Église locale de Rome (sauvegardée aujourd'hui dans la personne de son chef en exil).

 

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