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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Le Nicolas de quicumque

Publié par Jean-Baptiste sur 19 Mars 2016, 08:11am

Je vous avais parlé, dans l'un de mes articles, de ce Nicolas qui avait disputé avec moi sur le blog de l'abbé Belmont... Je reviens un moment sur le sujet. Ce Nicolas avait rédigé des messages longs et fastidieux à lire, qui noyaient leur vide et leur absurdité sous l'artifice d'une fausse science. Sous prétexte de "théologie spéculative", les guérardiens dénaturent la théologie positive, en corrompant ses enseignements, en les dénaturant pour les vider de leur substance. Ainsi, le dénommé Nicolas osait affirmer (j'aurais dû lire ses messages jusqu'au bout !) que la certitude de foi ecclésiastique n'existait pas dès que le pape était accepté pacifiquement par l'Église universelle, mais à partir du moment où il exerçait son Magistère. En réalité, rien de plus faux ; sinon précisément il ne serait plus possible de reconnaître l'élu légitime infailliblement. Cette affirmation de Nicolas ne se trouve dans aucun manuel de théologie : c'est purement et simplement une assertion de son propre cru, comme en avaient la spécialité les protestants, qui par les artifices les plus vains ou les plus savants, falsifiaient les Écritures. Nicolas fait la même chose avec le magistère. Les sédévacantistes et les guérardiens, semblables aux protestants, interprètent par eux-mêmes la conformité de l'enseignement du pape au magistère de l'Église, afin de déterminer si le pape en question est légitime ou non. Certains allèguent alors qu'il n'y a plus de papes légitimes depuis le Concile de Trente, à cause du baptême de désir enseigné dans ce même concile ; d'autres qu'il n'y a plus de papes légitimes depuis Saint Pie X, car des papes "libéraux" ont signé le concordat (cela a commencé avant, au passage !) ; d'autres que Pie XII n'était pas pape (à cause notamment de la réforme de la Semaine Sainte) ; d'autres Jean XXIII, Paul VI. C'est une démarche semblable à celle des protestants.

Un catholique ne juge pas si le pape est légitime ou non suivant son enseignement, mais suivant s'il a été accepté pacifiquement par l'Église universelle. Seule une hérésie manifeste, ou un acte disciplinaire qui nuirait gravement à la foi, peuvent motiver une soustraction d'obédience. J'ajouterais que contrairement à ce que dit Nicolas, il ne suffit pas qu'un acte du magistère établisse un lien entre son enseignement et la révélation pour qu'il soit infaillible. Cet élément n'est qu'un indice. Or, nous savons que Paul VI n'a pas voulu que les actes du Concile soient infaillibles, car il a parlé de magistère "authentique". Le dénommé Nicolas, tout comme de nombreux sédévacantistes, ne comprend même pas la différence entre la forme de l'acte et son contenu : il parle comme si l'intégralité du magistère était infaillible, alors que, je ne le répéterai jamais assez, seule la partie déterminant irrévocablement un point de doctrine l'est ; et il n'y a rien de cela dans le concile Vatican II !

Les sédévacantistes cherchent à formuler une conclusion qu'ils ont déjà décidée d'avance : ce qui nuit absolument à toute recherche de la vérité. Lorsque j'assistais au catéchisme pour adulte du Père J-M. M., ce dernier disait que le concile Vatican I avait évoqué les cas dans lesquels le magistère était infaillible, mais que cela n'était pas exclusif. Comme je n'avais pas de connaissances sur le sujet, je croyais ce qu'il disait. Or, il s'agit d'une idée à la fois fausse et révolutionnaire, qui n'est enseignée, à ma connaissance, par aucun manuel de théologie écrit par les grands auteurs ayant traité de l'infaillibilité. En réalité, les quatre conditions évoquées par le concile Vatican I sont cumulatives, comme on dit en droit, c'est-à-dire qu'il faut qu'elles soient toutes satisfaites pour que l'enseignement en question soit infaillible. De surcroît, les théologiens ont bien précisé que lorsque les conditions n'étaient pas remplies, le magistère était dit "infailliblement sûr", ce qui n'exclut pas toute erreur : cela exclut simplement que les enseignements considérés nuisent gravement à la foi. Or, ce n'est pas Vatican II qui nuit gravement à la foi, car déclaration sur la liberté religieuse ne reconnaît pas de droit positif à répandre l'erreur, ni même de droit sans limites à exercer l'erreur sans contraintes aucunes (à cause de la restriction liée à l'ordre public, qui inclut l'ordre moral et religieux, comme je l'ai déjà expliqué) ; c'est la nouvelle messe qui nuit gravement à la foi.

J'insiste, il ne suffit pas qu'un acte du magistère établisse un lien entre son enseignement et la révélation pour qu'il soit infaillible : c'est faux et archi-faux. Il ne s'agit que d'un indice, or dans dans le contexte de Vatican II Jean XXIII et Paul VI ont été très clairs pour dire que le concile n'était pas infaillible, ce qui est évident par les formulations employées, qui laissent supposer une évolution et un débat (excluant donc une détermination irrévocable, contrairement à Humanae Vitae qui parle, en négatif, de "réponse définitive" !). Le terme de magistère authentique est employé par les théologiens pour désigner le magistère non-infaillible, donc Paul VI a été très clair, point barre ! Mon adversaire riposte en disant que le terme signifiait le magistère ordinaire, mais justement, encore une fois il ne comprend même pas la différence entre la forme de l'acte et son contenu, donc il n'a rien compris de l'infaillibilité et n'a pas la subtilité de jugement requise pour évoquer de telles questions ! Le magistère ordinaire est considéré a priori comme douteusement infaillible tant que le pape n'a pas repris l'enseignement en question dans un acte personnel, et tant qu'il n'a pas manifesté qu'il s'agissait d'une détermination irrévocable. Que les imprudents ne crient pas à l'hérésie, j'en vois d'avance arriver. Ce que je dis, c'est que l'infaillibilité de tel ou tel enseignement du magistère ordinaire est considérée a priori comme faisant l'objet d'un doute, tant que le pape ne reprend pas cet enseignement dans son magistère personnel.

Les erreurs énormes des prêtres sédévacantistes trompent de nombreux fidèles qui s'imaginent sérieusement que l'intégralité des actes du magistère est infaillible ! AUCUN THÉOLOGIEN SÉRIEUX N'ENSEIGNE UNE DOCTRINE AUSSI OUTRÉE ET FANTAISISTE. Lorsque je me suis fait chasser du prieuré de Faverney, le prêtre me regardait comme un petit laïc idiot, qui ne s'intéressait qu'aux révélations privées et qui ne comprenait rien à la théologie ; or c'est lui qui enseigne des erreurs et hérésies formidables, en niant l'infaillibilité du conclave et la doctrine de l'acceptation pacifique, et en inventant des théories fantaisistes à propos de l'infaillibilité pontificale. L'abbé Ricossa et l'abbé Grossin accusent les modernistes, mais leurs hérésies sont bien pires que celles qu'ils prétendent trouver dans Vatican II, car tous deux nient EXPLICITEMENT l'infaillibilité du conclave ; or, sans élection certaine, plus de règle de foi certaine. De même, ils nient la permanence en acte de l'Église hiérarchique. Ils accusent le document sur le collège épiscopal de faire du pape un président d'assemblée (ce que ne dit pas le texte latin, qui ne parle même pas de "collégialité"), mais eux-mêmes réduisent le pape à rien en niant l'infaillibilité de son élection, et en imaginant un prétendu droit pour les catholiques d'interpréter eux-mêmes la conformité de leur enseignement au magistère antérieur. Ils nieront cette dernière affirmation, disant : "non, car le magistère antérieur est clair et a condamné la liberté religieuse" ; SAUF que la liberté religieuse dont parle Vatican II n'est pas la même que celle condamnée par Quanta Cura, car Quanta Cura évoque l'exception liée à la tranquillité publqiue, tandis que la liberté religieuse de Vatican II parle de "l'ordre moral", qui inclut l'ordre moral et religieux. Par ailleurs le document sur la liberté religieuse n'est pas infaillible, répétons-le.

Voici deux messages, sur le blog de l'abbé Belmont, de quelqu'un qui m'a défendu en résumant très bien les erreurs aberrantes du dénommé Nicolas (je pense que les deux messages sont de Laurent Morlier, mais je peux me tromper) :

 

Laurier  04/11/2015 18:44

Pour faire court, et réflexion faite, je crois que les « théories bâties sur l’imagination et qui ne favorisent en rien la connaissance et l’amour de la sainte Église catholique » sont celles qui consistent à « penser » et « imaginer » que Paul VI « n’a jamais été pape » ou a perdu le pontificat en cours de route, sans même savoir nous dire pourquoi précisément (avant les textes à problème de Vatican II), au mépris des lois de l’Église et de la saine théologie…

Le préalable à tout et la bonne analyse est celle qui est ordonnée, et qui commence par le commencement, chronologiquement : PAUL VI a été élu Pape à l’été 1963, véritablement, par un conclave valide avec de vrais cardinaux, et cette élection a été ratifiée sans aucune exception par toute l’Église catholique universelle : fait dogmatique qui oblige de foi… « De soi infaillible » nous dit le cardinal Billot.

Donc, encore une fois, la vraie compréhension de la crise de l’Église passe obligatoirement par cette certitude : PAUL VI était véritablement Pape et anathèmes ceux qui se réfugient dans des « théories bâties sur l’imagination » pour affirmer qu’en fait Paul VI était un « intrus » et « n’a jamais été pape »… On se condamne à ne plus rien comprendre de la crise actuelle en suivant ce chemin « qui ne favorise en rien la connaissance et l’amour de la sainte Église catholique »…

Voir développement sur autre message ci-dessous.

 

Laurier 03/11/2015 20:45

Réponse à « Nicolas » :

Tout à fait par hasard, je suis « tombé » sur les différents commentaires ici postés et que j’ai fait l’effort de lire du début à la fin. Je ne vais pas faire un long exposé sur la question mais rectifier quand même une chose très fausse, que vous écrivez, et qui saute pourtant aux yeux.

Vous rappelez d’abord la doctrine exposée par le cardinal Billot, et que l’abbé Belmont lui-même reçoit et applique en ce qui concerne Jean XXIII. Je redonne cette citation, plus complète d’ailleurs :

« Dieu ne permettra jamais que l’Église toute entière reconnaisse comme pape quelqu’un qui ne l’est pas réellement et légalement [en 1963, c’était le cas donc !]. De telle sorte que, dès qu’un pape est accepté par l’Église et qu’il est uni avec elle comme la tête est unie au corps, on ne peut plus élever le moindre doute que l’élection aurait été viciée… l’acceptation universelle de l’Église guérit à la racine n’importe quelle élection viciée. » (Cardinal Louis Billot, Tractatus de Ecclesia Christi, Vol. I, pp. 612-613.) — « Dès l’instant où le pape est accueilli comme tel, et apparaît uni à l’Église comme la tête est au corps, la question ne saurait plus être agitée d’un vice dans l’élection ou de l’absence d’une des conditions requises pour sa légitimité. L’adhésion de l’Église guérit pour ainsi dire radicalement tout vice possible de l’élection. Cette adhésion est initiée théologiquement par l’acte juridique de reconnaissance et d’obédience des cardinaux au nouveau pape, posé dans le cadre de la cérémonie d’intronisation, lequel acte fonde et entraîne subséquemment ce qu’on appelle communément l’adhésion pacifique de l’Église, c’est-à-dire celle de tous et, d’une manière infaillible, elle démontre l’existence de toutes les conditions pré requises du droit divin. » (Cardinal Louis Billot, De Ecclesio, t. XXIX, § 3, p. 621.)
« Une élection, fût-elle même l’élection du Pape, peut être invalide ou douteuse ; dans la ligne de Jean-de-Saint-Thomas, le même Journet nous le rappelle (L’élection du Pape. V. Validité et certitude de l’élection). “L’Église – écrit Journet – possède le droit d’élire le pape, et donc le droit de connaître avec certitude l’élu. Tant que persiste le doute sur l’élection et que le consentement tacite de l’Église universelle n’est pas venu remédier aux vices possibles de l’élection, il n’y a pas de pape, papa dubius, papa nullus. En effet, fait remarquer Jean-de-Saint-Thomas, tant que l’élection pacifique et certaine n’est pas manifeste, l’élection est censée durer encore” (p. 978). Toutefois, toute incertitude sur la validité de l’élection est dissipée par l’acceptation pacifique de l’élection faite par l’Église universelle : “L’acceptation pacifique de l’Église universelle s’unissant actuellement à tel élu comme au chef auquel elle se soumet, est un acte où l’Église engage sa destinée. C’est donc un acte de soi infaillible, et il est immédiatement connaissable comme tel. (Conséquemment et médiatement, il apparaîtra que toutes les conditions prérequises à la validité de l’élection ont été réalisées)” (pp. 977-978). Ce qu’affirme Journet se retrouve chez presque tous les théologiens.

Ensuite, vous venez nous dire : eh bien non, cette doctrine ne s’applique pas à Paul VI, pour des raisons on ne peut plus farfelues et très fausses pour commencer !

Le cardinal Billot précise bien : « Dès l’instant où le pape est accueilli comme tel… » — « l’acceptation pacifique de l’élection par l’Église universelle s’unissant actuellement à tel élu comme au chef auquel elle se soumet, est un acte où l’Église engage sa destinée. C’est donc de soi un acte infaillible, et il est IMMÉDIATEMENT connaissable comme tel… »

Ce qui veut dire que la certitude que l’élu du conclave (déjà IMMÉDIATEMENT VRAI PAPE du fait de son acceptation : cf. Constitution de Pie XII sur l’élection du Pontife Romain) soit absolument pape de manière certaine et infaillible, nous est communiquée « dès l’instant où le pape est accueilli comme tel » dans une simple « acceptation pacifique de l’élection par l’Église universelle ». Le propos est clair, net et précis.

Trop sans doute pour vous, car cela dérange vos théories, qui partez donc dans une autre dimension : le pape élu est vraiment pape selon la « thèse nicolas » seulement lorsque le dit élu « supposément pape » commence alors à exercer infailliblement le pouvoir de Magistère et si celui-ci est correct ! Je cite exactement car ça vaut le détour :
l’élu « supposément pape, n'est pas encore la règle de foi en exercice. Il n'est pas déjà en train d'exercer infailliblement le pouvoir de magistère et de requérir l'assentiment de foi divine ou "de foi ecclésiastique". Quand est-ce que Paul VI commence à requérir l'assentiment de foi divine et "de foi ecclésiastique" ? Quand il commence à agir comme tête (au moins supposément) du magistère ordinaire et universel. » ! (C’est tiré de quelle Constitution Pontificale ce brillant texte ?)

Vous trahissez mais alors complètement tout l’exposé du cardinal Billot et tous les théologiens qui traitent du sujet. Que ce soit Pie XII ou la règle de la reconnaissance universelle, c’est IMMÉDIATEMENT que le fait est constatable. Dès l’acceptation de la charge pour l’élection du Conclave : habemus papam ! Et pour lever le doute d’une éventuelle élection viciée, non canoniquement faite, dès l’ACCEPTATION pacifique par l’Église universelle de cet élu, par son adhésion à cette élection, en reconnaissant cet élu comme Pape. C’est-à-dire dès la cérémonie d’intronisation/couronnement où tous les cardinaux font acte de reconnaissance et de soumission au nouveau Pontife élu, et à la suite toute l’Église universelle : pour le clergé on peut dire dès la célébration d’une Messe « una cum papa nostro Paulum sextum ». Voilà : c’est fait, « immédiatement », et la chose une fois reconnue universellement ne peut plus être contestée. On ne réexamine pas la question tous les ans, pour savoir si toute l’Église adhère encore à l’élu du dernier conclave… C’est pourtant ce que vous supposez en parlant d’août 1964 ! un an plus tard…

Pour Paul VI, la chose est on ne peut plus constatée et criante de vérité : TOUTE L’ÉGLISE UNIVERSELLE, mais alors là SANS AUCUNE EXCEPTION, a adhéré et accepté pacifiquement l’élu du conclave, comme vrai Pape et chef de l’Église catholique, en l’occurrence Paul VI. L’élection s’est opérée le 21 juin 1963, avec des cardinaux valides, et en suivant la Constitution de Pie XII « Vacantis Apostolicae Sedis » (1945) et l’intronisation avec adhésion et soumission de TOUS les cardinaux, le 30 juin 1963. Et aucune contestation, mais alors là sans la moindre exception, ne s’est manifestée dans toute l’Église catholique. Tout le monde a assurément reconnu cet élu comme le Pape, même des prêtres devenus beaucoup plus tard « sedevacantistes » comme le Père Barbara, ou des prêtres seulement « traditionalistes ».

Parlons-en justement de ces contestataires qui, selon vous, sont à même de prouver que, non, toute l’Église n’a pas adhéré et reconnu universellement Paul VI comme règle de la Foi ! Vous citez le cas de l’abbé de Nantes… qui a commencé à critiquer l’enseignement pontifical dites-vous, à partir du 20 août 1964 (je vous fais confiance : vous avez du bien chercher). Mais ça n’a aucun sens de parler de cette contestation de 1964, pour invalider une élection de 1963 survenue plus d’un an avant !? Il ne peut y avoir une sorte de rétroactivité de la « sanction »… Cet exemple est hors sujet à tous les niveaux : d’abord parce que l’acceptation pacifique de l’Église universelle à un élu lors du Conclave se fait immédiatement ou non (en gros dès la cérémonie d’intronisation et de couronnement), et sans attendre à voir ce que va nous enseigner le « supposé pape » dans x mois ou même pourquoi pas x années ! A vous lire, il faudrait attendre cela pour essayer de discerner (par du libre examen en réalité) si on peut se soumettre à son enseignement ou non (je ne vous dis pas la cacaphonie dans l’Église que générerait une telle règle en pratique !)…

Ensuite et surtout, l’exemple de contestation que vous apportez vient de prêtres (l’abbé de Nantes, l’abbé Coache, le père Barbara…) qui ont tous reconnu le pape Paul VI comme vrai Pape. L’abbé de Nantes n’a jamais changé à ce niveau et s’il se permettait des critiques sur certains enseignements pontificaux, c’est parce qu’il ne les estimait pas infaillibles, ne cessant donc pas de reconnaître Paul VI comme la règle de la Foi. Il lui demandait justement instamment d’exercer enfin son charisme d’infaillibilité en condamnant les graves erreurs que l’on trouvait dans l’Église à ce moment. Le Père Barbara quant à lui, a commencé à douter de la légitimité de Paul VI seulement à partir de la nouvelle Messe, lorsqu’elle fut imposée (une nouvelle messe « ad experimentum » ne lui posait pas de problème), donc vers 1969-1970 (il l’explique dans son texte sur « les papes du concile » datant de 1991, mais sans savoir expliquer précisément et avec certitude pourquoi Paul VI avait perdu la papauté). Mgr Lefebvre quant à lui n’a jamais non plus cessé de reconnaître Paul VI comme Pape et aussi comme règle de la Foi, dans le sens où ce qu’il contestait n’était pas pour lui couvert par l’infaillibilité.

Donc, votre conclusion est d’une malhonnêteté intellectuelle criante, lorsque vous osez écrire :
« Cette non adhésion de la partie la plus saine, cette absence d'adhésion pacifique de TOUTE l'Eglise laisse donc ouverte la probabilité que Paul VI n'ait jamais été pape. »

Cette phrase est bâtie sur un mensonge lamentable puisque en juin 1963, et même jusqu’en août 1964 (pendant plus d’un an !), il n’y a eu AUCUNE contestation sur l’élection de Paul VI et donc une adhésion pleine et entière de TOUTE L’ÉGLISE à l’élection de juin 1963. C’est un fait indéniable auquel vous devez vous soumettre à moins d’être anathème au regard de la Constitution de Pie XII sur l’élection du Pontife romain et l’infaillibilité d’un fait dogmatique.

Vous pouvez m’expliquer ce qu’était réellement Paul VI pendant toute cette année juin 1963-août 1964 : un « supposé pape » ? Un « pape putatif » ? en attente de validation (par qui ? quel bureau ?) un « pape materialiter » (au nom de quoi, de quelle loi dans l’Église ?) ? un « intrus » ?? et pendant ce temps que vaudraient toutes les messes célébrées « una cum Paulum sextum » ? L’Église aurait donc adhéré universellement à un « supposé pape » mais qui ne serait pas pape en réalité sans même savoir pourquoi (au cours de l’année 1963-1964) !? Cette éventualité est totalement absurde et insoutenable. Nous aurions qui plus est une rupture de la succession apostolique évidente, ce qui, là encore, est impossible au regard de la pérennité de l’Église (cf. Vatican I).

PAUL VI était assurément vrai pape dès l’été 1963, puisqu’élu d’un vrai conclave de l’authentique Église catholique, qui possédait assurément à l’époque de vrais cardinaux, et avait encore la vraie doctrine, la vraie Messe, les vrais sacrements, etc… et sans aucune contestation à ce moment, donc infailliblement pape par acceptation pacifique de toute l’Église universelle, à cette élection, même par les futurs traditionalistes ! Ce fait dogmatique connaissable immédiatement par le fait même, n’est plus contestable ensuite.

Vous parlez dans vos différents commentaires ensuite qu’un pape pourrait être hérétique et perdre le pontificat. Cette question est ici hors sujet, puisque si les théologiens ont étudié la chose, c’est uniquement en tant que docteur privé mais bien évidemment pas dans le cadre du Magistère infaillible du pape car c’est impossible (cf.Vatican I) ! Or, comme les reproches faits à Paul VI ne se situent pas pour un enseignement en tant que « docteur privé » mais dans le cadre de son Magistère, la question est tout autre ! Un pape, vrai pape comme l’a été dès l’été 1963 le pape Paul VI, ne peut perdre le Pontificat que pour trois causes bien définies par les théologiens : la folie, la démission, l’hérésie notoire et formelle en tant que docteur privé : ce qui n’a pas eu lieu (et non dans le cadre de son Magistère car c’est impossible ! (III. Buch : die Verfassung der Kirche. 3. Abschnitt: Die Kirchenämter. Seite 365 aus dem « Abschnitt des katholischen Kirchenrechtes » von Dr. Johannes Baptist Sägmüller - Professor in Theologie an der Universität Tübingen. Daté de 1909.)

Donc, la vraie compréhension de la crise de l’Église passe nécessairement par cette certitude, antérieure aux textes à problèmes : PAUL VI était bien pape de l’Église catholique authentique et il l’est resté nécessairement.

Les raisonnements du genre : ce qu’il a fait dans l’Église était incompatible avec un Magistère authentique, et DONC il ne pouvait être pape, n’est qu’une simple déduction, qui demande nécessairement confirmation par une PREUVE, une CAUSE, une RAISON parfaitement et publiquement vérifiable, constatable, et valable théologiquement parlant (qu’elle soit en mesure de lui retirer la fonction pontificale). Et bien évidemment précédant les textes à problèmes. Or, cette recherche fait chou blanc : on ne trouve rien.

 

 

Précision importante : Vous aurez remarqué mes mots sévères. Mais je distingue les personnes et les idées. Je ne dis pas que les abbés Grossin et Ricossa sont hérétiques, mais simplement qu'ils ont des idées hérétiques ; il en va de même pour les autres.

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