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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Controverse sur l'infaillibilité du conclave

Publié par Jean-Baptiste sur 2 Mai 2016, 17:24pm

Jean-Paul Bontemps, du forum sédévacantiste foicatholique.cultureforum, s'est enfin aperçu de l'existence de notre article (relativement ancien) qui réfutait ses hérésies. Suite à quoi il nous a envoyé un mail et a publié une réponse sur le forum susmentionné, en prétendant nous contredire.

Malheureusement, les sédévacantistes ne comprennent rien à ces questions dogmatiques, qui sont pourtant simples et claires ; c'est pourquoi nous nous voyons contraints de leur expliquer à nouveau la doctrine catholique, une énième fois.

 

1°) Premièrement, le concile de Constance (dans sa forme approuvée par le Pape Martin V) enseigne que l'élection régulière du Souverain Pontife est infaillible, à travers cette condamnation de la 26ème erreur de Jean Huss :

« Ce n'est pas parce que les électeurs, ou une grande partie d'entre eux, ont acclamé telle personne d'après l'observation des hommes, que cette personne est légitimement élue ; ce n'est pas pour cela qu'il est le vrai et manifeste successeur et vicaire de l'apôtre Pierre, ou dans l'office ecclésiastique d'un autre apôtre. Par conséquent, si les électeurs ont bien choisi ou mal choisi, nous devrions le croire suivant les œuvres de celui qui a été élu : car c'est pour la raison précise que quelqu'un agit selon le bien de l'Église d'une manière pleinement méritoire, qu'il détient cette faculté de Dieu. »

(Notons que le dernier membre de phrase en italique correspond exactement à l'hérésie de Mgr Guérard des Lauriers, qui affirmait que la validité de l'élection pontificale était conditionnée par une prétendue "volonté objective de réaliser le bien de l'Église").

 

 

2°) Deuxièmement, l'infaillibilité de l'élection régulière (c'est-à-dire du conclave valide) est également enseignée par le magistère ordinaire universel, à savoir par l'unanimité morale des théologiens. Il s'agit bien d'un fait dogmatique, comme l'enseignent tous les bons manuels de théologie dogmatique et d'ecclésiologie. C'EST MÊME L'EXEMPLE DE FAIT DOGMATIQUE LE PLUS CITÉ. Tel est le cas par exemple de Cicognani (Canon Law, 1947), du cardinal Billot, du Père Smith (Dr Littledale's Theory of the Disappearance of the Papacy, 1896), du Père Connell (American Ecclesiastical Review, 1965), de Ferraris, de Sylvester Joseph Hunter (Outlines of Dogmatic Theology, 1896) du cardinal Journet (L'Église du Verbe Incarné), de Dom Guéranger, de Ludwig Ott (Fundamentals of Catholic Dogma, 8-9; 299, 1953),  et de beaucoup d'autres. Vous trouverez les citations et références dans mon ouvrage La grande apostasie de Vatican II et le Pape en exil de Fatima (2015) ; et vous verrez comment l'abbé Ricossa a tronqué la citation du cardinal Journet, de façon malhonnête...

L'infaillibilité de l'élection régulière est enseignée en outre par le Canon 109 du Code de droit canonique ; mais l'abbé Ricossa, même confronté à ce genre de texte, tort la lettre du texte au nom de la théologie spéculative. En vérité il sait très bien que jamais l'Église n'a enseigné qu'il était possible qu'un antipape soit élu lors d'un conclave valide (pire, elle enseigne infailliblement le contraire, à savoir que c'est impossible) ; et cela ne s'est jamais rencontré, parce que la doctrine catholique est vraie et juste.

 

3°) Troisièmement, l'infaillibilité de l'élection régulière est une nécessité qui relève du bon sens : car si l'élection du pape n'était pas infailliblement certaine (de l'ordre de la certitude de foi ecclésiastique), l'identité du détenteur du charisme de l'infaillibilité ne serait pas non plus infailliblement certaine. Autrement dit, pas d'élection certaine, pas de règle de foi certaine. Cette hérésie consistant à nier l'infaillibilité de l'élection du Pape (comme le font presque tous les sédévacantistes francophones) est bien plus grave que le document de Vatican II sur le collège épiscopal, qui n'est pas hérétique en soi (il ne parle d'ailleurs nulle part de collégialité dans sa version latine), bien qu'il soit répréhensible ; car ce document ne nie pas l'infaillibilité pontificale ; tandis que vous, vous la niez inévitablement, en niant ce qui la rend possible.

 

4°) Quatrièmement, le fait dogmatique lié à la certitude ecclésiastique quant à l'identité du détenteur de l'autorité papale, est connu grâce à l'acceptation pacifique : à partir du moment où le Pape a été accepté pacifiquement par l'Église universelle, nous savons infailliblement qu'il est légitime, et donc que son élection était valide (ou que toutes ses irrégularités ont été éradiquées, par exemple si l'élection était simoniaque).

 

5°) Cinquièmement, la Bulle de Paul IV, que vous n'avez toujours pas comprise en dépit de mon courriel, ne dit pas qu'il soit possible qu'un antipape soit accepté par l'Église universelle (ce qui serait un blasphème et une hérésie), mais simplement qu'il est possible que tous les cardinaux ou presque reconnaissent un faux pontife, comme cela s'est passé sous le Grand Schisme d'Occident, où 13 cardinaux sur 16 ont reconnu l'antipape avignonnais (après avoir fait schisme). La Bulle évoque la "prestation d'obéissance rendue à lui [au Pape] par tous" (praestitam ab omnibus obedientiam) ; or il s'agit d'une cérémonie qui se déroule dans la chapelle Sixtine après l'élection du Pape, et durant laquelle les cardinaux lui prêtent obéissance. Vous trouverez des photographies de cette cérémonie dans mon ouvrage, et vous pouvez même trouver des vidéos d'archive sur youtube. Il est impossible que toute l'Église reconnaisse un faux pontife, car l'Église est indéfectible ; de surcroît, la tête ne peut pas être séparée du corps : autrement l'Église ne serait plus Une ; or, la tête serait séparée du corps, si l'Ecclesia discens était séparée de l'Ecclesia docens.

 

6°) Sixièmement, comme nous l'avons expliqué plus haut, une fois qu'un pape a été accepté par l'Église universelle, sa légitimité est un fait dogmatique, une certitude de foi ecclésiastique : ce qui exclut qu'un quelconque "obstacle" ait empêché son élection, ou qu'il soit franc-maçon, ou que sais-je encore. D'où l'hérésie de la thèse de Mgr Guérard des Lauriers, qui prétend qu'un pape accepté par l'Église universelle a fait obstacle, par ses dipositions intérieures, à la réception de l'autorité suprême. L'Église anathématise ceux qui contesteraient la légitimité de papes reconnus pacifiquement et universellement par elle. En 1965, l'American Ecclesiastical Review (dirigée par le grand théologien anti-moderniste Mgr Fenton) a publié un article déclarant à juste titre que le Pape Paul VI avait été accepté pacifiquement par toute l'Église.

 

7°) Septièmement, la citation du cardinal Journet dont vous nous faites part est justement très claire : une fois l'acceptation pacifique réalisée, il n'y a absolument plus aucun doute. Soit vous ne savez pas lire, soit vous êtes d'une mauvaise foi extrême. La vérité est claire ; mais l'erreur et l'hérésie empruntent des chemins tortueux et se livrent à la négation tenace de ce que la droite conscience enseigne. En lisant ce que dit le cardinal Journet, vous devriez savoir au fond de vous-même que vous êtes dans l'erreur ; mais vous ne pouvez vous y résoudre, par amour de la volonté propre.

 

8°) Huitièmement, vous invoquez ce que vous appelez "des injonctions de la doctrine catholique et de la Foi" de nature à fonder un doute sur la légitimité du pape élu ; or, d'une part vous n'avez pas compétence pour évaluer la conformité de l'enseignement du pape au magistère de l'Église (c'est du libre examen protestant), et d'autre part, une fois l'acceptation pacifique réalisée, il est certain que le Pape est légitime, et donc qu'il est infaillible : ce qui exclut toute remise en cause du caractère orthodoxe de sa doctrine. Si l'on vous suivait, il n'y aurait plus aucune possibilité de reconnaître infailliblement la légitimité du pape, car sa reconnaissance serait conditionnée par l'appréciation individuelle de chaque fidèle. D'où le fait que les sédévcantistes ne soient pas tous d'accord sur le fait de savoir quel est le dernier pape. Certains disent Jean XXIII, d'autres Pie XII, d'autres encore Saint Pie X, et certains vont jusqu'à dire que le concile de Trente était hérétique (parce qu'il enseigne le baptême de désir). Les prétendues "injonctions" dont vous vous prévalez ne sont que votre opinion personnelle et votre libre examen, que vous qualifiez frauduleusement d'injonctions de la foi. La "liberté religieuse" évoquée lors du concile Vatican II ne relève pas de la même définition que la liberté religieuse condamnée par Quanta cura, car la liberté religieuse évoquée à Vatican II a pour exception l'ordre public, tandis que Quanta cura parle de la "tranquillité publique", notion beaucoup moins large qui n'inclut pas l'ordre moral. Les exceptions à la liberté religieuse mentionnées dans Dignitatis Humanae sont extrêmement larges, car toutes les fausses religions violent l'ordre moral naturel. Par ailleurs, Dignitatis Humanae et le document sur le collège épiscopal ne contiennent aucune détermination irrévocable d'un point de doctrine ; donc ces deux documents ne sont pas infaillibles.

9°) Neuvièmement, un pape ne peut pas sombrer dans l'hérésie, car le Christ a dit à Saint Pierre "j'ai prié pour que ta foi ne défaille pas" ; et cette promesse s'est transmise à tous les successeurs de Pierre.

10°) Dixièmement, Paul VI étant le dernier pape reconnu pacifiquement et universellement, et aucun autre pape ne l'ayant été depuis de si nombreuses années, sa survie est une certitude de foi ecclésiastique, confirmée en outre par la doctrine de la succession apostolique, celle de l'indéfectibilité de l'Église universelle, et enfin celle de l'indéfectibilité de l'Église locale de Rome. Je vous renvoie à mon ouvrage pour tous les détails.

11°) Onzièmement, l'infaillibilité de l'élection du pape ne procède pas de l'infaillibilité pontificale, elle en est la condition (ce qui est très différent). Vous réduisez l'infaillibilité de l'Église à l'infaillibilité pontificale, et vous sous-entendez également que durant les vacances du Saint-Siège, l'Église n'est plus infaillible (hérésie déjà affirmée par l'abbé Ricossa). L'élection du pape est infaillible en vertu de l'indéfectibilité de l'Église ; elle ne dépend pas du pape, et s'exerce per se. Vos arguments sont stéréotypés, vous répétez la même chose depuis des dizaines d'années; ce qui démontre que votre pensée est formatée. Je savais d'avance presque tout ce que vous alliez nous dire. Cet argument-là nous a déjà été servi par le site "catholicapedia", notamment.

12°) Douzièmement, l'acceptation pacifique du pape par l'Église universelle est IRRÉVOCABLE : une fois réalisée, elle n'a plus besoin de demeurer pour que le pape demeure légitime ; donc votre objection relative aux contexte de 1968 ne vaut rien.

13°) Treizièmement, l'acceptation universelle n'est conditionnée d'aucune manière par votre appréciation personnelle ou par celle de quelque autre secte que ce soit : elle est indépendante de votre jugement humain. Par conséquent, une fois qu'elle est réalisée, aucune considération ne peut prévaloir contre elle : vous ne pouvez invoquer de prétendues "injonctions de la Foi" comme l'ont fait les schismatiques grecs et autres fauteurs de schismes. Ce n'est pas à vous de décider quel pape est digne d'être considéré comme légitime ou non ; c'est le jugement de l'Église qui le décide, lorsque ce pape est reconnu pacifiquement et universellement par l'Église. Sinon, la papauté serait à la merci de l'appréciation particulière de chacun. On n'obéit pas à un pape parce que sa doctrine nous plaît ou qu'on la juge conforme au magistère antérieur (ce serait du libre examen) ; on lui obéit parce qu'il a été validement désigné, et que par là-même, sa doctrine est nécessairement conforme au magistère antérieur. Ce membre de votre phrase : "quand il n’y a aucune raison sensée et en tous points logique pour douter", est une pure invention de votre part, il ne se trouve dans aucun manuel de théologie ; CAR LORSQU'UN PAPE A  ÉTÉ ACCEPTÉ UNIVERSELLEMENT, précisément, IL N'EXISTE PLUS AUCUN DOUTE QUEL QU'IL SOIT. Par conséquent, ce que vous dites revient à dire : "il n'y a plus de doute sauf s'il y a doute". Voilà où vous en êtes ! Vous voyez bien que vos propos n'ont ni queue ni tête. Vous, vous jugez que Pie XII est le dernier pape légitime, d'après votre libre examen protestant ; et d'autres jugent autrement, eux aussi d'après leur libre examen. MAIS si Pie XII était le dernier pape légitime (ce que l'Église dément), il n'y aurait plus aucun moyen d'assurer l'indéfectibilité de l'Église locale de Rome, la permanence de l'Église enseignante, et la succession apostolique. Je vous renvoie à mon ouvrage qui réfute en détail cette hérésies.

 

La succession apostolique est ININTERROMPUE : le collège cardinalice reçoit la capacité élective du Pape régnant, et la conserve lorsque ce dernier meurt, puis élit son successeur, qui lui-même devient source de juridiction. Soit un pape a été validement élu et dans ce cas il est légitime et source universelle de juridiction, soit un pape n'a pas été validement élu, et dans ce cas SEULS les détenteurs de la capacité élective peuvent le rendre apte à recevoir l'autorité (si le pape régnant est mort) ; mais il n'existe pas de telle chose qu'un pape dit "matériel" qui aurait fait obstacle, par ses dispositions personnelles, à la réception de l'autorité. Une telle chose rendrait la succession apostolique INCERTAINE, alors que la SÉCURITÉ est l'une de ses marques inaltérables : car chaque fidèle jugerait individuellement si le pape est légitime ou non. Lorsque des élus n'ont pas été acceptés universellement (après avoir régné quelque temps), il est certain qu'ils ne sont pas papes et ne peuvent donc pas transmettre la juridiction. La théorie de Mgr Guérard des Lauriers est hérétique en bien des points. Si, comme vous le dites, Pie XII était le dernier pape légitime, alors l'Église aurait sombré car la capacité élective se serait perdue.

 

RÉPONDEZ-MOI : OÙ EST L'ÉGLISE ENSEIGNANTE AUJOURD'HUI ?

Si vous dites qu'elle n'existe plus ou qu'elle est privée de son pouvoir, vous niez l'unité de l'Église en séparant le corps et la tête (l'Ecclesia docens et l'Ecclesia discens).

 

 

Il est impossible qu'un hérétique pertinace (secrètement ou non) soit élu lors d'un conclave valide : la providence divine l'exclut. A fortiori est-il impossible qu'un pape accepté par l'Église universelle soit en réalité un antipape. Or, Jean XXIII et Paul VI ont été acceptés pacifiquement par toute l'Église : durant l'année de leur élection, personne ne contestait qu'ils fussent papes. J'ai vu même des sédévacantistes anglophones l'avouer dans des discussions sur plusieurs forums : ils font bien la distinction entre Jean XXIII et Paul VI (qui ont indéniablement été reconnus par l'unanimité morale de l'Église), et ceux qui ont prétendu leur succéder (Luciani, Wojtyla, Ratzinger, et aujourd'hui Bergoglio) : ces derniers n'ont pas été acceptés pacifiquement, car ils ont été élus après le schisme lié à la nouvelle messe (qui n'a pas été promulguée par Paul VI, comme je l'ai déjà prouvé maintes fois, et comme le prouve la doctrine catholique, celle-ci excluant qu'un pape légitime promulgue une discipline universelle nuisible à la foi).

Les anglophones connaissent mieux la doctrine catholique, grâce à l'encyclopédie en ligne New Advent, bien plus pratique à consulter que l'encyclopédie catholique française qui figure sur le site de "Jésus Marie".

Si vous affirmez contre vents et marées que l'élection du pape n'est pas infaillible et ne constitue pas un fait dogmatique, et ce alors que tous les manuels de théologie le disent, je ne peux rien pour vous ; et de même si vous vous fabriquez une conception dévoyée et absurde de la doctrine de l'acceptation universelle, qui si on vous suivait, n'aurait plus aucun sens ni aucune utilité pratique.

 

Ce que j'ai expliqué ici est simple, et tous les évêques auraient dû faire ce raisonnement, bien avant moi, qui ne suis qu'un pauvre petit laïc converti depuis quelques années seulement. Mais les hommes sont bêtes comme des ânes...

 

C'est mathématique. MA-THÉ-MA-TIQUE !

 

SI PAUL VI NE REVENAIT PAS,

NOTRE RELIGION SERAIT FAUSSE.

 

JE JURE SUR L'ÉVANGILE

QUE J'AI UNE CERTITUDE

INFAILLIBLE DE SON RETOUR.

 

 

 

La survie de Paul VI : une certitude de foi

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