Jean-Paul Bontemps, du forum sédévacantiste "foicatholique.cultureforum", persiste à nier l'infaillibilité du conclave régulier, pourtant enseignée infailliblement :
1°) Par le Pape Pie XII dans sa Constitution Vacantis Apostolicae Sedis :
« Ce consentement ayant été donné dans un espace de temps qui, dans la mesure où il est nécessaire, doit être déterminé par le sage jugement des cardinaux à la majorité des votes, l'élu est immédiatement vrai pape, et il acquiert par le fait même et peut exercer une pleine et absolue juridiction sur l'univers entier [cf. Code de Droit canon, can. CIS 219)]. Dès lors, si quelqu'un ose attaquer des lettres ou décisions concernant n'importe quelles affaires, émanant du Pontife romain avant son couronnement, Nous le frappons de la peine d'excommunication à encourir ipso facto (Cf. Clement V, ch. 4, De sent, excomm., 5, 10, in Extravag. Comm.) » ;
2°) Par le Code de droit canon, au Canon 109 :
« Ceux qui sont admis dans la hiérarchie ecclésiastique ne tirent pas leur pouvoir du consentement du peuple ni de la designation par l'autorité séculière ; mais ils sont constitués dans les degrés du pouvoir d'ordre par la sainte ordination ; dans le souverain pontificat, directement par droit divin, moyennant élection légitime et acceptation de l'élection ; dans les autres degrés de juridiction, par la mission canonique » ;
(Ce Canon signifie que l'élu est constitué pape grâce aux votes de ceux qui ont la capacité élective [et non pas par l'acceptation du peuple, qui ne vaut qu'en tant que critère de reconnaissance de la validité de l'élection] ; l'acceptation du souverain pontificat s'opère par un simple acquiescement, contrairement à la thèse de Mgr Guérard des Lauriers, qui la conditionne aux intentions de l'élu, que nul ne peut connaître ni juger, nul n'étant juge du pape [ce qui rendrait incertaine l'élection, et par voie de conséquence, l'infaillibilité pontificale et la succession apostolique !]).
3°) Par le Concile de Constance, en cette proposition de Jean Huss condamnée par lui :
« Ce n'est pas parce que les électeurs, ou une grande partie d'entre eux, ont acclamé telle personne d'après l'observation des hommes, que cette personne est légitimement élue ; ce n'est pas pour cela qu'il est le vrai et manifeste successeur et vicaire de l'apôtre Pierre, ou dans l'office ecclésiastique d'un autre apôtre. Par conséquent, si les électeurs ont bien choisi ou mal choisi, nous devrions le croire suivant les œuvres de celui qui a été élu : car c'est pour la raison précise que quelqu'un agit selon le bien de l'Église d'une manière pleinement méritoire, qu'il détient cette faculté de Dieu » ;
(la condamnation figure dans le Denziger)
4°) Par le magistère ordinaire universel (c'est-à-dire l'unanimité morale des théologiens), notamment :
Cicognani (Canon Law, 1947) ;
Le cardinal Billot (De Ecclesia Christi, Quaest. XIV Th. 29, § 3) ;
Le Père Smith (Dr Littledale's Theory of the Disappearance of the Papacy, 1896) ;
Le Père Connell (American Ecclesiastical Review, 1965) ;
Ferraris, qui était le lexicographe de l'Église de Rome, donc un théologien de renom ;
Sylvester Joseph Hunter (Outlines of Dogmatic Theology, 1896) ;
Le cardinal Journet (L'Église du Verbe Incarné) ;
Dom Guéranger (L'anné liturgique, Vol XII, p.188) ;
Ludwig Ott (Fundamentals of Catholic Dogma, 8-9; 299, 1953) ;
Wernz-Vidal ( Jus can., II, p. 437, note 170) ;
Saint Alphonse de Liguori (Verità della fede, in Opere…, vol. VIII, p. 720, n° 9).
5°) Par la raison naturelle : pas d'élection certaine, pas de règle de foi certaine.
Dans ces conditions, continuer à nier que l'élection du pape soit qualifiée de fait dogmatique et considérée comme infaillible relève de la pure mauvaise foi ; et nous ne souhaitons pas nous entretenir de ces questions avec ceux qui nient obstinément la vérité et la doctrine catholique ; ce serait voler du temps à Dieu. Nous l'avons déjà dit, nous n'avons pas de temps à gaspiller, spécialement avec tout ce que nous avons à faire avant le retour du Pape Paul VI.
Lorsque Franck Abed a cité la Constitution de Pie XII à l'abbé Ricossa, ce dernier n'a même pas eu l'honnêteté d'avouer qu'elle décrivait l'élection du pape comme infaillible ; il a dit que cette Constitution ne contredisait pas la thèse de Mgr Guérard des Lauriers. Là encore cette attitude relève de la mauvaise foi ou de l'aveuglement, et Franck Abed avait raison. Déformer la doctrine catholique sous prétexte de théologie spéculative revient à imiter les protestants, qui déformaient tout pour tenter d'accorder leurs hérésies avec l'Évangile.
Si l'acceptation pacifique du pape par l'Église universelle était conditionnée par de prétendues "injonctions de la Foi" (qui ne sont en réalité que du libre examen et une appréciation personnelle de la conformité du magistère du pape au magistère antérieur), chacun déciderait comme il l'entend, et il n'y aurait plus ni infaillibilité pontificale, ni indéfectibilité de l'Église ; car tout homme pourrait contester la légitimité du pape sur la base de son jugement personnel. Et de fait, les sédévacantistes sont loin d'être tous d'accord sur la légitimité des papes considérés.
AUCUN MANUEL DE THÉOLOGIE NE DIT CELA : il s'agit d'une pure et simple invention de nos adversaires, comme de coutume. L'acceptation pacifique étant réalisée, aucune autre condition n'est requise : elle est réalisée, point final. C'est la raison pour laquelle, dans l'histoire de l'Église, aucun conclave valide n'a jamais "donné naissance" à un antipape ; et aucun antipape n'a jamais été accepté pacifiquement par toute l'Église. Une telle chose serait impossible.
Les gens humbles et simples comprendront aisément nos propos...
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