Le dénommé Jean-Paul Bontemps poursuit la controverse avec nous, et continue de contredire l'enseignement de la foi...
Ce dernier prétend que la Bulle du Pape Paul IV n'évoque pas seulement la reconnaissance du pape par les cardinaux, mais sa reconnaissance par toute l'Église ; or, comme nous l'avons déjà vu, cette interprétation est hérétique : car il est impossible que l'Église universelle reconnaisse pacifiquement un antipape ; donc imputer cet enseignement au Pape Paul IV revient à lui imputer une hérésie. Vous aurez beau user de tous les artifices et de toutes les déformations qui vous plaisent, vous ne suivrez en cela que les protestants et les hérétiques qui déforment la doctrine de la foi. La tête ne peut pas être séparée du corps : si l'Église universelle pouvait reconnaître un faux pontife, l'Église ne serait plus UNE. Nous avons déjà amplement démontré cela, nous ne reviendrons pas sur cette question.
Quant au concile Vatican II et à l'infaillibilité, J.-P. Bontemps commet une erreur si grossière qu'elle le disqualifie pour tout le reste de la discussion : il reprend cette idée absolument fausse de bien des prêtres sédévacantistes, qui voudrait que le magistère fût couvert par l'infaillibilité dans l'intégralité de son contenu (nous en avons déjà parlé de nombreuses fois), erreur qui se retrouve chez les sédévacantistes étrangers (notamment dans le monde anglophone), et qui n'est donc pas spécifique aux sédévacantistes français. Or, absolument AUCUN manuel de théologie n'enseigne cela. Lorsque l'abbé Lafitte a donné une conférence sur l'infaillibilité pontificale, il a lui aussi défendu cette idée ; et elle est si commune chez les prêtres sédévacantistes que de nombreux laïcs (qui les croient) se font une conception erronée et niaise de l'infaillibilité pontificale.
QUEL QUE SOIT le magistère considéré, les enseignements qui s'y trouvent ne sont infaillibles qu'autant qu'ils consistent en une détermination irrévocable d'un point de doctrine ; or, j'ai déjà démontré qu'il n'y a rien de cela au concile Vatican II. Le magistère seulement "authentique" peut comporter des erreurs, mon ouvrage cite un théologien ayant mentionné cette question. Cela n'est probablement pas arrivé souvent, mais c'est théologiquement possible. Cependant, là encore, j'ai déjà expliqué ce qu'il en était de la déclaration sur la liberté religieuse...
Quant à la nouvelle messe, il est vrai qu'un pape légitime ne peut pas promulguer une discipline universelle nuisible à la foi (d'ailleurs il est étonnant que les sédévacantistes se concentrent sur Vatican II plutôt que de soulever cet argument-ci : car cet argument, au moins, est vrai [sur ce point la Fraternité Saint Pie X a donc tort]) ; mais Paul VI n'a jamais promulgué le nouvel ordo, ce document étant un faux, comme l'ont déclaré plusieurs témoins déjà cités, dans nos ouvrages et nos articles. De toute façon, Paul VI ayant été accepté par l'Église universelle, il est de foi que ce n'est pas lui qui a promulgué cette messe ; sinon il ne pourrait pas être légitime.
Jean-Paul Bontemps dit littéralement : "le Magistère ordinaire et universel est TOUJOURS infaillible « dans l'intégralité de [son] contenu» !.." C'est absolument faux. J'ai lu des extraits des MEILLEURS OUVRAGES sur l'infaillibilité pontificale, notamment ceux du cardinal Manning, l'un des principaux théologiens à l'origine de la définition de l'infaillibilité pontificale. AUCUN MANUEL NE DIT QUE LE MAGISTÈRE EST INFAILLIBLE DANS L'INTÉGRALITÉ DE SON CONTENU, il s'agit d'une pure et simple imbécilité. Lisez l'encyclopédie catholique américaine (si vous savez parler anglais) : la condition liée à la détermination irrévocable d'un point de doctrine doit être satisfaite, TOUJOURS. Lorsque le Pape Pie IX a proclamé le dogme de l'Immaculée Conception, SEULE la définition proprement dite était infaillible ; et elle figure en ITALIQUE (ce qui n'est pas un hasard) dans l'ouvrage original de Henri Lasserre dédié à Notre-Dame de Lourdes, aux éditions Alfred Mame. Toujours, il faut une définition, une condamnation d'erreurs, ou une affirmation irrévocable d'une doctrine de foi ou de morale.
Internet popularise le savoir, mais également les erreurs. Des personnes de peu d'intelligence s'auto-proclament théologiens, philosophes, médecins, nutritionnistes,etc.
Concernant le conclave et la doctrine du concile de Constance, en opposant St. Robert Bellarmin et ce concile, J.-P. Bontemps suggère que le magistère extraordinaire peut enseigner une erreur avec les notes de l'infaillibilité pontificale (puisqu'il s'agit en l'occurrence du concile de Constance en sa forme approuvée par le Pape Martin V). En réalité, J.-P. Bontemps ne comprend pas l'enseignement de ce concile...
L'élection du Pontife Romain s'opère par trois modes différents : l'élection stricto sensu, accomplie par les suffrages des cardinaux ; l'acclamation, en usage dans les premiers siècles, qui consistait dans le témoignage spontané de la foule romaine (seul le clergé romain ayant cependant voix élective à proprement parler), sans votes écrits ; et enfin le vote par inspiration, c'est-à-dire la vénération du futur élu par les cardinaux, qui se tournent vers lui. Ce que le concile de Constance entend par "acclamation", c'est la reconnaissance du Pape par l'Église universelle, qui a lieu d'abord à Rome, puis dans tout l'univers catholique. Donc ce concile enseigne qu'une fois accepté par toute l'Église, l'élu est infailliblement légitime. St. Alphonse de Ligori enseigne du reste exactement la même chose... À chaque fois vous niez malgré l'évidence la plus claire, parce que vous n'aimez pas la vérité mais le mensonge. Les théologiens que je cite, ainsi que le magistère de l'Église, sont clairs et excluent absolument l'idée d'une condition supplémentaire quelle qu'elle soit : une fois l'acceptation universelle réalisée, l'élu est légitime infailliblement. Tous les catholiques peuvent alors savoir que l'élu ne présentait aucun "obstacle" à la réception de l'autorité pontificale. Une fois l'acceptation universelle réalisée, il n'est plus question de "pape materialiter". De surcroît, dès le stade de l'élection, les voix des cardinaux électeurs ne peuvent se porter sur un ennemi de Dieu. L'exemple de Rampolla ne vaut rien car ce dernier n'a pas obtenu le nombre de voix requis, et Dieu n'a d'ailleurs pas permis qu'il fût élu.
Le concile de Constance, en sa condamnation de la 24ème erreur de Wyclif, pose cette question à cet hérétique et à ses partisans :
« [Les partisans de Wyclif] croient-ils que le pape canoniquement élu, qui a vécu quelque temps, après avoir exprimé son propre nom, est le successeur du bienheureux Pierre, possédant l'autorité suprême sur l'Église de Dieu ? »
Cela signifie que le pape canoniquement élu, qui a vécu quelque temps après avoir choisi son nom de pape, est légitime infailliblement ; d'ailleurs l'expression "qui a vécu quelque temps" est elle aussi une allusion à la doctrine de l'acceptation pacifique, comme l'a relevé le Père Smith en 1896 ; car les papes légitimes qui ont régné suffisamment longtemps (quelques mois au moins), ont TOUS été (et seront toujours) reconnus pacifiquement et universellement (c'est ce que les théologiens enseignent). Seuls les papes ayant régné très peu de temps n'ont pas pu être reconnus par tous.
Enfin, le dénommé Jean-Paul Bontemps joue sur les mots, déniant de juger le Pape sur la foi ; or nous n'avons ni affirmé que les sédévacantistes prétendaient avoir une juridiction sur le Pape, ni même qu'ils le jugeaient au for interne (quoique certains le fassent effectivement) : nous avons dit qu'en prétendant évaluer (ou juger de) la conformité de l'enseignement du pape au magistère antérieur, et ce pour en tirer la conclusion que l'élu reconnu par tous n'est pas légitime, les sédévacantistes adoptent une attitude hérétique, de libre examen protestant. Ils n'auraient le droit de faire cela qu'en cas d'hérésie manifeste de l'élu : or, d'une part cela est exclu dans le cas d'un pape reconnu universellement, et d'autre part les évêques sont collectivement immunisés contre l'hérésie (a fortiori contre l'hérésie manifeste) ; donc il n'appartient pas aux fidèles de tirer des conclusions (mêmes privées) sur la légitimité de l'élu, quand celui-ci a été accepté par toute l'Église, ou quand l'hérésie manifeste est exclue, comme c'est le cas pour Vatican II. Là encore il ne s'agit pas d'une caution du concile Vatican II de ma part ; mais Mgr Fenton (grand théologien anti-moderniste) a bien résumé la chose en enseignant que Paul VI ne pouvait pas être un antipape, et que Vatican II ne pourrait pas inclure d'erreurs ou d'hérésies de nature à nuire gravement à la foi catholique. En vous focalisant sur le concile Vatican II, vous tournez en rond, comme les lefebvristes...
Jean-Paul Bontemps dit ne pas trouver le lien de mon ouvrage dans sa version gratuite. Le voici (le bouton télécharger est près de mon nom, ce n'est pas celui en haut de l'écran) :
La survie de Paul VI : une certitude de foi (édition groupée)
Cet ouvrage démontre que la survie de Paul VI est une certitude de foi, à trois titres : -en tant que certitude de foi ecclésiastique -en tant que certitude de foi catholique -en tant que certitude