Certains d'entre vous connaissent peut-être l'émission "Pawn Stars", une émission américaine où l'on voit des antiquaires faire des affaires en vendant leurs diverses trouvailles.
Un jour, le principal vendeur, Rick Harrisson, a été confronté à une relique de la bienheureuse Élisabeth Ann Seton (je dis bienheureuse car la canonisation a eu lieu en 1975, donc elle est douteuse), béatifiée par le Pape Jean XXIII en 1963. Comme il ne savait pas ce que valait une relique (en réalité elles ne peuvent être vendues à prix d'argent !), il a fait appel à une amie à lui, qui parlait latin : car il y avait un papier joint au reliquaire, écrit en latin. Il voulait donc comprendre le contexte historique.
L'amie du vendeur (peu modestement vêtue, soit dit en passant), lui fit la lecture du papier en question, rédigé par un pape (je ne sais plus son nom), qui déclarait d'une façon ferme et très solennelle que cette relique ne pouvait être vendue à prix d'argent, et que quiconque se rendrait coupable de ce péché encourerait la damnation éternelle. La latiniste lisait le papier avec un grand sérieux (malgré sa tenue très perfectible) en relevant les formules latines à forte connotation autoritaire.
Le vendeur fut impressioné (pour moi cela se voyait sur son visage), bien qu'il ne se l'avouât pas et dit d'un ton mi-sérieux mi-amusé "ça signifie que si je vends cette relique, j'irai en enfer ?". L'un de ses collègues plaisanta en lui répondant : "Tu iras de toute façon !" (s'il avait su ce qu'était l'enfer, il n'aurait pas ri).
Rick Harrisson refusa d'acheter les reliques, sous prétexte qu'il était impossible d'en fixer la valeur (mais j'ai tendance à penser que la crainte de Dieu a également joué un rôlé dans sa décision). Je pense que le sérieux de son amie latiniste a eu un poids, même si cette dernière devrait apprendre à s'habiller.
Élisabeth Ann Seton est en quelque sorte l'équivalent américain de notre Saint Jean-Baptiste de la Salle. Elle a fondé la première école catholique américaine pour filles.
NB : Il est interdit de vendre des reliques à prix d'argent, mais il est permis de les acheter pour les récupérer. Jadis quand des monastères ou des personnes privées ou publiques quelles qu'elles fussent souhaitaient acquérir des reliques, elles en faisaient la demande auprès des détenteurs ou leur offraient un don (qui ne constituait pas une contrepartie de l'achat), comme l'a fait Saint Louis pour acquérir la Sainte Couronne de Notre-Seigneur.