Éric m'a envoyé le lien vers une vidéo intéressante du monastère de la Sainte Famille. Encore une fois je tiens à rappeler que je ne partage pas les positions théologiques de ces derniers (ni le sédévacantisme ni leur négation du baptême de désir), mais cela n'empêche pas qu'ils puissent dire des vérités.
Le monastère de la Sainte Famille affirme que le spectacle "Fiat Lux" du Vatican, réalisé en décembre 2015 et qui consistait à projeter des images d'animaux sur la façade de la Basilique Saint Pierre, a été prédit aux verset 2 et 3 du chapitre XVIII de l'Apocalypse :
"Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! Elle est devenue une habitation de démons, un séjour de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau immonde et odieux, parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, que les rois de la terre se sont souillés avec elle, et que les marchands de la terre se sont enrichis par l'excès de son luxe."
Comme je l'ai expliqué dans mon ouvrage "La survie de Paul VI prédite par l'apôtre Saint Jean", la Babylone maudite (ou bête de la mer) de l'Apocalypse a deux composantes :
1°) la contre-Église des derniers temps (c'est-à-dire le Vatican apostat) ;
2°) l'Union Européenne.
Sur ce point je vous renvoie à mon article intitulé Le tabernacle de l'Apocalypse.
Le chapitre XVIII de l'Apocalypse nous décrit le retour de Paul VI, sous la figure de l'ange, qui dans l'Apocalypse symbolise un évêque. Il apporte la lumière (symbole de vérité) et annonce la chute de Babylone. Car au moment du retour du Saint-Père, non seulement la contre-Église sera démasquée (pas seulement à cause de la réapparition du vrai Pape mais en raison d'autres événements mystérieux dont nous avons déjà parlé), mais l'Union Européenne sera confrontée à une faillite bancaire générale (je vous renvoie aux articles de mon frère, qui a des compétences que je n'ai pas en économie). Autrement dit, les deux composantes de la Babylone maudite connaîtront une chute exemplaire, chacune à leur manière : la Grande Prostituée (ou contre-Église) et l'Union Européenne.
Les exorcismes suisses ont très clairement annoncé que le retour de Paul VI et la faillite générale seraient concomitants. Or, l'Apocalypse nous dit exactement la même chose, dans un langage figuré. Et sur ce point l'analyse de Simon associant les "navigateurs" au bloc atlantiste des États-Unis et les "marchants de la terre" aux Chinois est très bien vue, dans le sens où l'Apocalypse est ancrée dans l'histoire : plusieurs des significations qu'elle renferme ont un sens historique très précis. Pour vous donner un exemple, le Père Kramer dit que le "cavalier blanc" du chapitre VI ne désigne absolument pas Notre-Seigneur Jésus-Christ, et je suis entièrement d'accord : car l'intéressé fait remarquer que d'une part ces versets décrivent un châtiment de Dieu, et d'autre part à l'époque où Saint Jean écrivait cela symbolisait l'empereur romain, qui était très connu pour chevaucher un cheval blanc, notamment lors de ses victoires ; or les premiers sceaux décrivent, au moins dans un sens immédiat, le châtiment du peuple juif (Simon n'est pas d'accord avec moi sur ces questions). Je ne veux pas épiloguer sur le sujet mais c'est juste pour vous expliquer que certaines significations de l'Apocalypse ont un sens historique précis ; et le Père Kramer a su le démontrer de façon brillante, à plusieurs reprises.
Afin que vous compreniez la signification des catégories d'hommes évoquées par le chapitre XVIII de l'Apocalypse, je vous renvoie à l'article de Simon, La chute de Babylone. Pour ma part, dans mon étude de l'Apocalypse j'avais trop délaissé cet aspect "matériel" du chapitre XVIII. Je n'avais retenu que le sens relatif à la première composante de la Babylone maudite, qui est la contre-Église ; mais j'avais délaissé le sens relatif à la deuxième composante, qui est l'Union Européenne.
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Le monastère de la Sainte Famille explique que les animaux dont les images ont été projetées sur la façade du Vatican étaient pour la plupart des animaux impurs dans l'Ancien Testament. Beaucoup plus intéressant encore, il ajoute que le terme de "repaire", dans les Saintes Écritures, est souvent synonyme de prison ; or, lors du spectacle "Fiat Lux", les colonnes du Vatican donnaient souvent l'impression que les animaux étaient emprisonnés dans une cage. Donc tout indique que le verset 2 de l'Apocalypse n'est pas sans lien avec ce spectacle, et l'avait annoncé sous forme figurée.
Prenons garde cependant à ne pas retenir une interprétation purement littérale de l'Apocalypse. Ce verset montre probablement que le spectacle "Fiat Lux" du Vatican est un signe de plus de la proximité de sa chute (et du châtiment de Dieu), mais son sens primordial est que la contre-Église par son syncrétisme se livre à une idolâtrie semblable à celle de Babylone, qui était la capitable du paganisme : car en mettant toutes les religions sur le même plan (plus ou moins), elle ne vénère pas sincèrement le seul vrai Dieu, mais plusieurs faux dieux.
Aussi, tout en étant assez d'accord avec l'interprétation du monastère de la Sainte Famille, je me garderais bien d'avoir une compréhension trop littéraliste de l'Apocalypse. Le sens figuré en l'occurrence est plus important.
Le Vatican étant le lieu le plus sacré de l'histoire de l'Église (ou probablement le second après le Calvaire), ce sacrilège du spectacle lumineux de décembre 2015 est inouï, et il est compréhensible que l'Apocalypse nous l'ait annoncé. D'ailleurs le sacrilège n'est pas accompli en l'espèce par le seul usage profane et improre d'un édifice sacré, mais par le soutien d'une idéologie maçonnique et malthusienne (celle du réchauffement climatique et du développement durable, qui dépasse largement le cadre de l'écologie).