Une question morale : le dessin et les nus

Publié par Jean-Baptiste sur 21 Octobre 2016, 19:53pm

Aujourd'hui mon frère a parlé avec l'un de nos amis survivantistes d'une question morale à laquelle j'avais déjà songé, et j'ignore ce que la théologie morale enseigne à ce sujet...

Peu de temps avant ma conversion, ou même après (je ne sais plus trop), je m'étais intéressé au dessin car j'avais envie d'apprendre cet art (j'ai abandonné depuis). Je m'entraînais en essayant de reproduire des dessins, au moyen de livres destinés à cet usage ; or il y avait notamment des nus féminins.

À ma connaissance, pour être capable de représenter un personnage (même habillé) dans des postures variées, un peintre doit savoir le dessiner nu (et donc connaître l'anatomie humaine), et ensuite il reproduit les vêtements par-dessus. C'est la seule manière (en tout cas d'après ce que j'ai lu) de le représenter de manière crédible. Or, il est évident qu'un dessinateur qui souhaite apprendre l'anatomie d'une personne de l'autre sexe se met en occasion de péché.

La théologie morale enseigne qu'une occasion de péché n'est répréhensible que lorsqu'on se place délibérément dans cette occasion, sans nécessité. Par exemple il n'y a aucune nécessité de regarder un film profane qui a toutes les chances de présenter des scènes de nudité et d'érotisme. Au contraire, un policier qui surveille une plage accomplit une mission qui fait partie de son travail, et aussi douloureuse que soit une telle tâche, il n'est pas contraire à la morale de l'accomplir. Dans le cas du dessinateur, je serais curieux de connaître l'avis d'un prêtre, mais je crois qu'il peut y avoir un motif suffisant pour apprendre l'anatomie, au moins dans le cas de ceux qui veulent sérieusement apprendre à dessiner. Mais j'admets que le dessin avec modèle vivant doit être une occasion très sérieuse de péché...

Pour ma part je sais que lorsque j'apprenais le dessin (sans modèle vivant) j'étais généralement trop concentré à la tâche pour être véritablement tenté.

Il existe des professions plus dangereuses que d'autres sur le plan moral, et il n'y a guère de maîtres qui n'aient peint des toiles fort blâmables sur le plan de la pudeur. Ne parlons pas des statues voluptueuses qu'on trouve parfois jusque dans nos églises, notamment sur Sainte Marie Madeleine.

Si un prêtre veut nous répondre dans les commentaires ce serait intéressant. J'évoquerai à nouveau la question de l'occasion de péché, car aujourd'hui on a tendance à être beaucoup trop laxiste à ce sujet ; or il en va du salut de nos âmes...

Notons que le fait d'être médecin, gynécologue (notamment), comporte également une occasion de péché ; malheureusement depuis la chute la concupiscence est entrée dans l'homme, et nous devons nous instruire de la loi de Dieu et pratiquer la vertu pour nous garder du mal.

Je me souviens qu'un jour un peintre a offert à un pape de la Renaissance un tableau qui lui rendait hommage : c'était une allégorie de la piété sous la forme d'une femme nue ! Le fait qu'un peintre n'ait pas trouvé honteux d'offrir au Vicaire du Christ une telle toile en dit long sur son sens de la pudeur ; mais il faut dire que ce pape n'était pas un modèle de vertu, car d'une part il avait eu des enfants illégitimes avant d'accéder au Souverain pontificat, et d'autre part même après son élection il avait le goût du luxe...

Kyrie Eleison !

La corruption des moeurs

La corruption des moeurs (bis)