Quelqu'un m'a envoyé une photocopie (de mauvaise qualité) d'une photographie où est censé figurer Paul VI, après son décès officiel. Elle provient d'une jeune fille de Toulouse qui l'a donnée à un prêtre de l'USML. J'ignore d'où cette jeune fille tient cette photographie, mais pour ma part tout ce que je peux dire c'est que le Docteur Bonnafy (je ne suis plus sûr de l'orthographe de son nom) prétendait avoir vu Paul VI à plusieurs reprises au cours de ses voyages, et il avait pris des photographies. Le problème, c'est que l'intéressé n'était pas très fiable. Au début il pouvait paraître crédible, car il disait avoir vu Paul VI à Fatima (or d'autres témoins l'ont vu en ce lieu, en tout cas au moins un) ; mais par la suite, il a dit le voir à plusieurs endroits. À mon avis ces photographies viennent de lui.
Pour ma part je ne m’appuierais pas sur ce genre d'éléments pour défendre la survie du Pape Paul VI, à moins de connaître la source. Malheureusement, il y a eu beaucoup de négligence dans cette affaire de la survie de Paul VI, et certains fidèles ont égaré des documents importants. Par exemple, je n'ai jamais pu savoir d'où venaient les documents qu'on m'a transmis, selon lesquels l'exil de Paul VI aurait été facilité par Soeur Lucie de Fatima et des prêtres canadiens. J'ai expliqué dans l'un de mes ouvrages pourquoi cette théorie était cohérente (notamment parce que le sosie de Soeur Lucie a été installé exactement dans l'année qui a suivi l'exil de Paul VI), mais je n'ai jamais pu trouver la source de cette information.
Pour revenir aux témoins affirmant avoir vu Paul VI vivant bien après son décès officiel, il me semble avoir déjà dit sur le blog que j'en connaissais trois, dont deux au moins qui soient relativement crédibles. Il y a eu d'autres témoins (au moins un), mais leurs noms se sont perdus, parce qu'ils ont eu la bêtise de ne même pas faire de témoignage public. Or, c'est exactement ce que je reproche aux deux témoins dont je connais les noms : ils n'ont pas voulu témoigner publiquement dans notre film, l'un par crainte, et l'autre probablement pour la même raison. Le premier est un ancien prêtre conciliaire, converti à la tradition justement après avoir vu Paul VI à Fatima ; le second est un prêtre estimé dans le monde traditionaliste, aussi bien par les lefebvristes que par les sédévacantistes (ce qui n'est pas très commun).
L'intérêt du témoignage de l'ancien prêtre conciliaire est qu'il a non seulement vu Paul VI, mais qu'il lui a parlé, certes très brièvement (c'est d'ailleurs le Saint-Père qui l'a abordé, en pleine rue). Je sais qu'il n'est pas content que j'en parle, mais j'estime ne plus être tenu par ce secret naturel, parce qu'il a lui-même rapporté son témoignage lors d'un pèlerinage, devant un nombre notable de fidèles. J'estime aussi qu'il est illicite d'imposer à quelqu'un un secret naturel dans un domaine si important, parce que l'obéissance au pape conditionne le salut ; donc si Paul VI est vivant (et il l'est), ceux qui l'ont vu doivent en témoigner publiquement, même sous péril de mort. En tout cas c'est mon sentiment...
Lorsque l'ancien prêtre conciliaire dont je parle a vu Paul VI, ce dernier était habillé en simple prêtre, mais lui a donné un ordre, comme s'il était évêque ayant autorité sur lui (or le seul évêque qui ait autorité dans tous les diocèses, c'est le Pape...) : il lui a ordonné de célébrer la Messe tridentine. De surcroît, il parlait avec un fort accent italien. Lorsque l'abbé X a reçu cet ordre, il s'est trouvé si troublé qu'il n'a plus fait attention à ce qu'il y avait autour de lui, et le vieux prêtre est parti si vite que l'ex prêtre conciliaire et sa secrétaire n'ont pas pu voir comment. C'était un phénomène évident de bilocation.
À ceux qui trouveraient cela étrange, je tiens à dire que je connais une femme (traditionaliste) qui a été confessée par un prêtre décédé... (certes, ce cas est différent de la bilocation). Elle me l'a raconté avec pas mal de détails et son témoignage avait l'air tout à fait sérieux. Ma seule perplexité à cet égard tient à la validité de la confession : car je n'ai jamais entendu parler d'une telle chose et j'avoue qu'on peut se demander si la confession est valide opérée par un prêtre défunt ! Mais si Dieu l'a réellement permis, j'imagine que la confession est nécessairement valide. Après tout le sacerdoce du prêtre survit à la mort...
Pour revenir à la question des prêtres prétendant avoir vu Paul VI, comme je l'ai déjà expliqué sur ce blog je ne me base pas principalement sur des "preuves" de cette nature pour défendre la survie du Saint-Père, car de tels arguments reposent entièrement sur le témoignage humain ; tandis que les arguments dogmatiques, mystiques et eschatologiques reposent sur le témoignage divin. Or, depuis la création de notre blog j'estime que nous avons apporté de nombreuses preuves de la survie de Paul VI, principalement sur le plan dogmatique (il est le dernier pape accepté pacifiquement et universellement, et sans lui la succession apostolique ne peut se perpétuer), mais également sur le plan mystique (plusieurs révélations privées ont annoncé sa déposition et son exil, et d'autres - plus nombreuses - ont évoqué le sosie), et enfin sur le plan de l'eschatologie biblique, puisque le meilleur ouvrage sur l'Apocalypse du XXème siècle, celui du Père Kramer, va exactement dans le sens de la survie de Paul VI.
Cependant, les fidèles et même les prêtres sont souvent peu sensibles à ces arguments, et sont au contraire plus sensibles à des arguments très charnels (qui ont pourtant moins de force probante), reposant sur des témoignages humains (en soi faillibles). D'où mon regret quant au fait que les prêtres dont je parle n'aient pas voulu témoigner ; et la remarque vaut aussi pour la Soeur qui assistait le Père Waltz dans ces exorcismes, et qui m'a assuré au téléphone avoir entendu plusieurs fois les démons dire que Paul VI était vivant (les exorcismes suisses ne sont donc pas les seuls à l'avoir dit) : cette religieuse n'a pas osé témoigner dans notre film. Je n'en veux pas à ces prêtres et à cette religieuse ; je pense simplement qu'ils se trompent, et qu'ils ont fait une erreur notable.
Mon frère et moi, ainsi qu'Alain et Éric, nous n'hésitons pas à publier nos articles et témoignages avec nos vrais noms, peu soucieux de ce que sera notre sort lors du retour de Paul VI : car seule la vérité compte.
L'ancien prêtre moderniste qui affirme avoir vu Paul VI est le premier à se plaindre que les prêtres ne croient pas à la survie du Saint-Père, et ne veuillent pas y croire. Mais il ne peut s'en prendre qu'à lui, car si ces prêtres voyaient un de leurs confrères dans le sacerdoce, converti à la tradition, témoigner publiquement qu'il a vu Paul VI à Fatima, et en jurant devant le tabernacle et Son Souverain Juge que ce qu'il dit est la vérité, à mon avis les prêtres traditionalistes y réfléchiraient à deux fois avant de prétendre que la survie de Paul VI est une fantaisie... Devant un serment si sacré, ils n'auraient pas même le droit de mettre en doute son témoignage, car cela reviendrait à l'accuser de parjure. S'ils refusaient d'y croire ils devraient se contenter de suspendre leur opinion.
Il faut bien se dire que nous, nous paierons notre témoignage publique, peut-être même du prix du sang. Défendre la survie de Paul VI, ce n'est pas un "cadeau gratuit", pour reprendre l'expression utilisée par les exorcismes suisses. Quand le Seigneur fait un honneur à quelqu'un, cette personne doit le "payer" : car l'honneur lui-même est proportionné aux mérites acquis.
En soi, il est dommage que les hommes accordent plus d'importance au témoignage humain et aux arguments matériels (charnels) qu'au témoigne divin ; mais le problème principal est que la raison humaine est faible, et donc les preuves dogmatiques que j'ai exposées dans mes ouvrages, notamment, ne sont pas comprises par les prêtres et fidèles traditionalistes, qui ne comprennent pas toutes les subtilités et toute la rigueur de la Constitution divine de l'Église. La meilleure illustration est celle de l'acceptation pacifique : les hommes sont si embrouillés et si peu intelligents, que presque personne n'a compris que l'acceptation pacifique de Paul VI par l'Église universelle est une preuve infaillible de sa survie.
Certains (les ralliés et les lefebvristes) disent "tous les papes depuis Vatican II ont été acceptés pacifiquement et universellement" (c'est faux).
D'autres (les sédévacantistes) disent : "l'acceptation pacifique ne prouve rien si l'élection n'est pas valide" (c'est faux aussi, car si l'acceptation est réalisée l'élection est nécessaire valide ou rendue valide).
D'autres encore (toujours sédévacantistes) disent : "l'acceptation pacifique n'est pas un critère fiable" (c'est faux, car si c'était le cas il n'y aurait aucun moyen de connaître avec une certitude infaillible l'identité de l'élu).
D'autres encore (sédévacantistes) disent : "l'acceptation pacifique n'est pas une doctrine catholique mais une opinion théologique" (c'est faux, elle est enseignée par le Concile de Constance et par le magistère ordinaire universel). Ils ajoutent (comme le fait l'abbé Ricossa) : "la Bulle de Paul IV contredit cet enseignement" (c'est faux, car le magistère infaillible du pape et le magistère infaillible des évêques ne peuvent pas se contredire).
Bref, presque personne ne comprend qu'en tant que dernier pape accepté pacifiquement et universellement depuis des dizaines d'années, Paul VI est infailliblement vivant, aucune autre élection valide n'ayant eu lieu depuis, ce qui contredirait la doctrine de la perpétuité de la succession apostolique s'il n'y avait plus de pape.
Et encore une fois, à ceux qui pensent que toutes les "papes" depuis Vatican II ont été acceptés pacifiquement et universellement, je réponds que d'une part suivant leur logique nous sommes schismatiques (parce que nous désobéissons au dénommé François), et d'autre part à supposer que ce soit le cas expliquez-moi comment quelqu'un comme Bergoglio peut être un pape légitime ! Plus le temps passe, plus la Fraternité Saint Pie X s'enfonce dans le gallicanisme, avec une position théologique qui démontre son absurdité, allant jusqu'à nier en pratique l'infaillibilité des canonisations et de la discipline universelle (notamment). D'une manière plus générale, on peut dire que selon elle, le Pape ne confirme pas la foi des fidèles. Or, une telle chose est précisément impossible... Donc quand on entend parler les prêtres lefebvristes, il y a un relent luthérien dans leurs propos... Mais les sédévacantistes ne font pas mieux car ils nient la permanence (la perpétuité) de toute la hiérarchie de l'Église. En somme l'erreur des lefebvristes et des sédévacantistes est la même : pour eux le pape ne sert quasiment à rien (les uns disent qu'il erre dans la foi, les autres qu'il n'y a plus de pape depuis des dizaines d'années). Tandis que nous, nous disons que la survie de Paul VI est la condition sine qua non de la survie de l'Église hiérarchique et de la succession apostolique.
Si Mgr Guérard des Lauriers a inventé sa thèse biscornue et hérétique, c'est justement parce qu'il savait bien que le sédévacantisme contredisait manifestement la doctrine catholique ; et il a essayé de trouver une parade ; mais il n'a fait qu'enfoncer les roues de la voiture plus profond encore dans le marécage d'une théologie purement artificieuse et métaphysique, qui contredit plusieurs doctrines catholiques, comme je l'ai déjà expliqué.