Quand j'ai publié ma reconstitution du Troisième Secret de Fatima (sur la base des révélations de Teresa Musco), les bonnes femmes du forum Garabandal se sont opposées à moi, surtout la dénommée Zélie, qui est la plus excentrique. Les arguments de cette dernière n'étaient pas rationnels, ils étaient principalement motivés par la passion : car en raison du péché d'Ève les femmes ont plus tendance que les hommes à agir de façon passionnelle. L'intéressée faisait par exemple une idée fixe associant la mention des armes nucléaires à du naturalisme, comme si Dieu ne pouvait pas nous avertir sur des châtiments physiques. C'est stupide, étant donné que le Secret de la Salette évoque lui aussi ce genre de châtiments, et pas seulement des châtiments spirituels.
Ceux qui ont lu mon ouvrage "La grande apostasie de Vatican II et le Pape en exil de Fatima" connaissent mon argumentation : à savoir que Teresa Musco a reçu ses révélations bien avant la publication du texte de Neues Europa, et qu'elles contiennent des phrases identiques, à la différence qu'il y a dans les révélations de Teresa des phrases supplémentaires, qui ne figurent pas dans la publication de Neues Europa. Donc ma reconstitution est un puzzle, c'est-à-dire que j'ai comparé les deux textes pour remettre les révélations de Teresa Musco à l'endroit (elle n'avait pas reçu tout d'un seul bloc ni dans l'ordre, et les révélations s'étalaient sur trois ans). En somme n'importe qui aurait pu le faire, mais je me suis efforcé d'ajouter de nombreuses réflexions sur le Troisième Secret ainsi que des commentaires annexes, au point que mon ouvrage fait 380 pages grand format (avec beaucoup d'illustrations, certes).
La dénommée "Zélie", prétendant réfuter ma thèse, inventa une théorie abracadabrante qui ferait sourire bien des personnes de mon sexe, mais qui a recueilli toutes les approbations de son amie "Pèlerin", du même sexe qu'elle. Si "Les femmes savantes" de Molière n'étaient pas interdites par l'Église je vous inviterais à en lire quelques extraits !
L'intéressée inventa la théorie du "complot Ottaviani" : le cardinal Ottaviani, prisonnier de sa personnalité fantasque, se serait rendu chez la petite Teresa Musco (à une époque où personne ne connaissait son journal !) afin de recueillir ses révélations sur le Troisième Secret, avant de les modifier puis de les faire publier par le journal Neues Europa ! Sherlock Holmes va se retrouver au chômage avec des inspectrices pareilles !
Notez qu'aucun historien n'a jamais écrit que le prélat romain s'était rendu chez la petite Teresa...
Mais trêve de plaisanteries : pourquoi est-ce que je vous parle de cela ? Parce que le texte de Neues Europa et les révélations de Teresa Musco comportent cette phrase : "Des cardinaux s'opposeront aux cardinaux, et des évêques aux évêques". Donc il est certain que le Troisième Secret de Fatima évoque l'usurpation du Vatican par des antipapes, et le schisme à venir lorsque Paul VI reviendra pour combattre le faux pontife. Le clergé sera divisé, les uns défendant le Pape Paul VI, les autres l'antipape François. Il faut être un imbécile pour dire que le texte de Neues Europa se centre sur les armes nucléaires.
Dans les révélations de Teresa Musco, juste avant cette phrase sur le schisme à venir il est écrit : "À partir de 1972, on entamera le temps de Satan et des plus grandes épreuves" ; car l'installation du sosie fut le commencement de l'usurpation de la papauté par de faux pontifes. Et c'est précisément cela que la Vierge Marie appelle "le temps de Satan". Lorsqu'elle nous apprend que le diable "réussira effectivement à s'introduire au sommet de l'Église", elle fait précisément allusion à la venue du sosie en 1972, qui inaugure "le temps de Satan", à savoir le combat du dragon dans le ciel, au chapitre XII de l'Apocalypse.
Je ne peux résister à ce plaisir :
- "Hé bien, ne voilà pas encore de son style,
- Ne servent-pas de rien! – Ô cervelle indocile!
- Faut-il qu'avec les soins qu'on prend incessamment,
- On ne te puisse apprendre à parler congrûment?
- De pas, mis avec rien, tu fais la récidive,
- Et c'est, comme on t'a dit, trop d'une négative."
- Les Femmes savantes, II, 6 (v. 478-483)