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In Nomine Domini

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« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Le chômage et la ruine de l'Union Européenne

Publié par Jean-Baptiste sur 11 Janvier 2017, 10:14am

 

J'ai déjà parlé, sur ce blog, de ces vieillards ou gens d'âge mûr qui voient les jeunes comme des paresseux, et qui disent que les jeunes ne veulent pas travailler. Souvent ce sont des parvenus qui ont thésaurisé toute leur vie, qui ont connu la prospérité de l'après-guerre, et qui nous lèguent ce monde en ruine où l'on paie tant bien que mal son loyer ou sa maison, ses impôts et ses frais de transport, d'électricité,etc. Et encore, tout le monde n'a pas sa propre maison ou son appartement : beaucoup de jeunes sont condamnés à vivre chez leurs parents, et cette situation se retrouve dans la plupart des pays européens, y compris au Royaume-Uni, qui affiche un taux de chômage réduit (grâce à des contrats précaires à mi-temps, qui sont le lot de la jeunesse britannique).

Les vieillards et les gens d'âge mûr, couramment appelés "seniors", ont eu le bonheur de trouver une place à l'époque où l'Union Européenne n'était pas encore ruinée, et certains regardent de haut les chômeurs parce qu'ils ne peuvent pas concevoir que tant de personnes peinent à trouver un travail.

J'ai déjà entendu une fois le sermon d'un prêtre qui laissait supposer que les chômeurs n'avaient pas de travail par leur propre faute ; or il s'agit d'une forme de réduction psychologique, de raisonnement efféminé, car le chômage de masse a toujours des causes économiques. Les pays européens les plus affectés par le chômage sont tous des pays en grand déficit économique, par exemple l'Espagne et la Grèce. Les Européens ne sont pas tous devenus paresseux au même moment, pour le plaisir de paresser. C'est pourquoi les gens qui parlent ainsi sont souvent des personnes sans éducation, y compris ceux qui ont une bonne place, car autrefois on pouvait monter dans la hiérarchie sans avoir eu le mérite de faire beaucoup d'études (ce qui suppose de travailler et de réussir des examens).

Boris le Lay a déjà évoqué cette différence générationnelle, qui fait que les seniors et les vieillards ont parfois du mal à comprendre la situation des plus jeunes en matière d'emploi (je ne les mets pas tous dans le même panier), sauf quand ils sont licenciés et qu'ils se retrouvent face aux mêmes difficultés.

Avant l'indépendance américaine, quand la banque d'Angleterre a demandé aux États-Unis de cesser d'imprimer sa propre monnaie, et d'utiliser au contraire la monnaie anglaise du crédit usuraire, les États-Unis sont passés presque du jour au lendemain de la prospérité à la ruine, avec pour conséquence un chômage de masse. Les Américains n'étaient pas devenus paresseux tous d'un seul coup, ils subissaient simplement la ruine de leur pays. De même, en 1893, quand le Sherman Silver Purchase Act entra en vigueur, la ville de Leadville connut un chômage de 90%.

Les parvenus qui ont thésaurisé toute leur vie et qui jugent les chômeurs feront moins les fiers quand ils perdront toute leur épargne : ils n'auront plus que leurs yeux pour pleurer, et là ils apprendront la miséricorde, se préservant du jugement téméraire.

S'il y a bien une génération qui n'a pas de leçons à donner, c'est celle de l'après-guerre : car elle s'est livrée à toutes les compromissions, enfantant la grande apostasie dont parle Saint Paul.

Aujourd'hui, un CDI au SMIC c'est le bonheur, on en rêve. Éboueur à temps plein n'en parlons pas : autrefois c'était un travail ingrat, aujourd'hui c'est presque le luxe.

En France il y a 10% de chômeurs au minimum, et 20% de la population active inscrite à pôle emploi...

Dans les pays comme le Royaume-Uni où le taux de chômage est plus faible, comme je l'ai dit plus haut il y a plein de contrats précaires à mi-temps. Là-bas les chômeurs subissent un contrôle drastique : ils doivent se connecter 35 heures par semaine à des sites de recherche d'emploi, toutes leurs connexions sont surveillées, et ils doivent accepter la première offre qu'on leur propose.

Imaginez la même chose en France : vous êtes un bon catholique, et l'équivalent britannique du pôle emploi vous propose un emploi dans un sex shop. En principe vous êtes tenus de l'accepter selon la loi positive (mais tenu de le refuser selon la loi naturelle !). Ce cas n'a rien de si exceptionnel : d'une part parce que j'ai déjà vu le cas d'un chômeur britannique qui a été embauché comme vendeur dans un sex shop, et d'autre part parce qu'il existe beaucoup d'autres métiers qui sans être aussi peccamineux, le sont dans une grande mesure. Il y en a même qui sont encore plus mauvais, par exemple celui de pharmacien, où l'on vend des pilules abortives. Donc le fait d'obliger les chômeurs à accepter des offres d'emploi (comme voulait le faire Sarkozy) peut facilement conduire à les contraindre au vice.

Je ne serais pas choqué que pôle emploi s'assure que l'on postule sur son site, tant que ça reste raisonnable ; mais obliger les gens à accepter des offres d'emploi est très dangereux, parce que dans la société païenne où nous vivons cela conduirait parfois à les contraindre au mal. Même dans une société chrétienne ce serait dangereux, vu le laxisme ambiant de la masse des gens, que St. Thomas appelait la "mass damnata".

J'ai connu des étudiants paresseux (certains qui redoublaient leurs années à répétition) mais j'ai connu peu de gens qui soient fiers d'être au chômage et qui veuillent y rester. J'en ai vu un seul l'assumer pleinement, allant jusqu'à écrire sur facebook : "assisté et fier de l'être".

On entend des vieillards dire : "les entreprises ne trouvent pas de maçons et d'ouvriers". Dans ce cas là pourquoi est-ce qu'elles demandent 2 à 5 ans d'expérience ? Vous en connaissez beaucoup, vous, des entreprises qui manquent de main d’œuvre et qui se paieraient le luxe de ce genre de caprices ?

Hier je consultais les offres d'emploi de ma région, et je vois une entreprise d'un bourg de mon département qui demandait 5 années d'expérience en tant que maçon. C'est l'orgueil de vouloir toujours plus, plutôt que d'exercer la charité en formant un jeune, qui a souvent besoin de trouver un métier pour fonder une famille. Et après on se plaint que les jeunes vivent dans la fornication.

Pareillement j'ai vu le cas d'un boucher qui se plaignait de ne pas trouver de repreneur, dans un article de L'Est républicain (je ne suis pas abonné à ce journal de pécheurs mais j'ai l'occasion de le lire) : sauf que l'intéressé vendait son "fonds de commerce" pour une somme considérable, au motif que sa clientèle était abondante et que le métier assurait un revenu de plus de 4000 euros par mois. Or le fonds de commerce est une notion moderne typique du matérialisme et de la cupidité de notre époque corrompue. Au Moyen-Âge, cette notion n'existait pour ainsi dire pas : on vendait un bien au prix de sa valeur réelle, et c'est tout. Le but n'était pas de se faire le plus d'argent possible. Ce boucher qui ne trouve pas de repreneur ne devrait-il pas être déjà content de ce que Dieu lui a donné ? Ne devrait-il pas être content d'avoir gagné plus de 4000 euros par mois, pendant que la moitié du pays est payée au SMIC et que certains exercent des métiers plus durs et moins rémunérés ? À quoi lui servira l'argent qu'il obtiendra ? N'en a-t-il pas déjà assez ? Et sait-il qu'il va bientôt tout perdre ? Ne ferait-il pas mieux de céder son bien à sa seule valeur réelle, ou même pour rien du tout à un jeune de sa famille ?

Moi je vous dit qu'il y a des Arabes qui céderaient leur commerce pour rien à une personne de leur famille ; mais notre monde occidental est infecté par l'amour du gain, par une cupidité sans bornes. Il ne connaît plus l'entre-aide, la générosité et le désintéressement.

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