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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Les erreurs de l'abbé Cekada (bis repetita)

Publié par Jean-Baptiste sur 24 Janvier 2017, 11:06am

 

Des sédévacantistes ont récemment traduit la vidéo de l'abbé Cekada contre l'ouvrage de John Salza et Robert Siscoe (True or False Pope?). J'en avais déjà visionné quelques extraits en anglais, et j'ai participé à un débat entre l'abbé Cekada et Robert Siscoe, sur le forum "Suscipe Domine" ; or, tout comme d'autres membres, j'ai été très agacé de l'attitude de l'abbé Cekada.

Voici le commentaire que j'ai posté sur catholicapedia (ils risquent de ne pas le valider, comme souvent, car ils n'apprécient pas que je réfute leurs erreurs et hérésies) :

 

Suite à la publication de la vidéo de l’abbé Cekada (dans sa version anglaise d’origine), il y a eu un débat sur le forum Suscipe Domine, entre l’abbé Cekada lui-même et Robert Siscoe ; or la plupart des membres ont admis – et c’est l’évidence même – que l’abbé Cekada se ridiculisait. Notamment à cause de son attitude rabbinique qui consistait à verser dans la fuite terminologique en nous demandant de citer des théologiens qui parlaient de « pertinacité publique ». L’un des membres du forum l’a fait et l’abbé Cekada a répondu que ça n’était pas pertinent parce que ça n’était pas dans tel ou tel membre de phrase, ou que sais-je encore. Un charabia insensé, digne d’un rabbin talmudiste.

D’abord il est faux de prétendre que les théologiens ont tous la même terminologie sur la question de l’hérésie : même depuis le code de droit canon de 1917 ça n’est pas vrai. Donc il est vain de se perdre dans des arguties terminologiques. Ensuite, la majorité des théologiens sont très clairs pour dire que la pertinacité de l’hérésie doit être publique, et pas seulement l’hérésie considérée en elle-même. Or, comme il est difficile de prouver qu’une personne a une intention perverse, il n’existe que trois situations dans lesquelles la pertinacité est publique :

-L’intéressé (l’hérétique) a été jugé par l’Église (par l’autorité compétente).

-L’intéressé revendique la contradiction de son enseignement avec la doctrine catholique.

-L’hérésie de l’intéressé est tellement manifeste qu’il est impossible que le coupable n’ait pas d’intention perverse. Par exemple l’hérétique déclare : « le Christ n’est pas présent dans l’Eucharistie ».

Prétendre que Bergoglio est un hérétique notoire, c’est être trop gentil avec lui : car son crime est justement de faire tout pour cacher ce qu’il est réellement, et non pas de l’avouer tout haut.

Les exemples les plus fréquents d’hérétiques notoires que donnent les théologiens sont ceux de Luther et Calvin.

 

Les sédévacantistes guérardiens s'opposent aux sédévacantistes complets sur cette question de l'hérésie notoire, et ils ont raison, car les "complets" enseignent n'importe quoi. Si ce qu'ils disaient était vrai, n'importe qui pourrait être qualifié d'hérétique notoire pour avoir prononcé une hérésie durant un sermon, et ce sans intention manifeste de contredire la doctrine catholique. Les prêtres cesseraient alors de citer au Canon le nom de leur patriarche (par exemple), en disant : "c'est un hérétique notoire, il a épousé l'hérésie et perdu sa charge",etc.

Le sédévacantisme conduit au libre examen, et donc au libéralisme. Même le sédévacantisme guérardien, d'ailleurs, puisque ses partisans jugent de la légitimité d'un pape indépendamment de la foi ecclésiastique, sur la base de leur jugement privé et personnel. Quand on leur fait cette remarque, ils répondent : "non, c'est le magistère antérieur qui enseigne que Paul VI ne peut pas être pape, car Dignitatis Humanae contredit le Syllabus" ; sauf que d'une part cette affirmation est inexacte (j'ai déjà expliqué pourquoi), et d'autre part il y a déjà eu des schismatiques pour dire que l'enseignement du pape n'était pas conforme au magistère antérieur : c'est déjà arrivé dans les premiers siècles de l'Église.

Nous ne sommes pas habilités à déterminer si oui ou non, l'enseignement du pape est conforme au magistère antérieur ! À partir du moment où le pape a été accepté pacifiquement et universellement, son enseignement infaillible est nécessairement conforme ; et si son enseignement n'est pas conforme c'est qu'il est réformable, ce qui signifie que nous n'avons pas à nous en inquiéter outre mesure.

Dans un précédent article, j'ai déjà donné l'exemple d'un pape tout à fait légitime qui a tenu des propos que les sédévacantistes jugeraient hérétiques s'ils les lisaient :

A peine fûmes-Nous appelés par les secrets desseins de la Providence, sans aucun mérite de Notre part, à Nous asseoir sur le Siège du bienheureux Prince des Apôtres, que, considérant comme adressée à Nous-mêmes la parole de Notre-Seigneur Jésus-Christ à saint Pierre: Pasce agnos meos, pasce oves meas, (1) Nous tournâmes Nos regards, avec une souveraine affection, vers le troupeau confié à nos soins, troupeau immense en vérité, puisqu'il embrasse, sous un aspect ou sous un autre, l'universalité des hommes. Tous autant qu'ils sont, en effet, ils ont été rachetés de la servitude du péché par Jésus-Christ, qui a offert pour eux le prix de son sang, et il n'en est aucun qui soit exclu des bienfaits de cette rédemption. C'est pourquoi le divin Pasteur a pu dire de tout le genre humain, que pour une part Il le garde déjà enfermé dans l'enceinte de son Église, et que l'autre se verra forcée d'y entrer par les douces contraintes de son amour: Et alias oves habeo, quae non sunt ex hoc ovili ; et illas oportet me adducere et vocem meam audient. (2)        1. Ioan., XXI, 15, 17.      2. Id., X, 16. 

Benoît XV, AD BEATISSIMI APOSTOLORUM PRINCIPIS

 

 

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