Un autre site survivantiste vient de publier un article où il associe le projet de réforme liturgique de Bergoglio à l'abomination de la désolation prédite par le prophète Daniel...
À vrai dire, je doute que l'antipape ait le temps de mener à terme son projet avant le retour du Saint-Père ; mais quand bien même il y parviendrait, il faut comprendre que l'abomination de la désolation, dans son sens définitif, sera bien relatif à un décret de l'Antéchrist interdisant la célébration du Saint Sacrifice.
L'abomination de la désolation a plusieurs significations, ou si vous préférez, plusieurs degrés d'accomplissement, comme l'a expliqué Éric Faure dans notre vidéo :
L'abomination de la désolation et la crise de l'Église
Cette vidéo explique le sens du terme "abomination de la désolation" dans la Bible, et son rapport avec la crise actuelle de l'Église. Plus d'informations ici : www.lasurviedupapepaulvi.com & ici :
L'abomination de la désolation fait principalement référence :
-à l'autel de l'abomination, qui fut mis en place dans le Temple de Jérusalem durant la crise maccabéenne ;
-à la cessation du sacrifice dans la Synagogue juive ;
-à la réforme liturgique de 1968, qui se concrétisa par la mise en place d'une table, donc d'un nouvel autel placé en face de l'ancien ;
-au futur décret de l'Antéchrist interdisant la célébration du Saint Sacrifice.
Dans un sens second, l'abomination de la désolation fait également allusion à l'usurpation du Temple par de faux pontifes (sous la crise maccabéenne), au sac de Jérusalem par les Romains, et à l'usurpation du Vatican par des antipapes (sous la crise actuelle).
Concernant l'autel de l'abomination de la crise maccabéenne, pour ma part contrairement à Éric Faure je crois que la statue de Zeus Olympien a pu exister, qu'elle a pu être installée dans le Temple de Jérusalem, en plus du faux autel. Je suis de l'avis des auteurs qui pensent que ces deux choses ont toutes deux existé. Mais on ne peut pas avoir de certitude sur ce point.
Il y a des sédévacantistes, tels que LHR, qui prétendent que la nouvelle messe constitue l'abomination de la désolation, au motif qu'elle serait invalide et aurait donc fait cesser le Saint Sacrifice ; or de notre côté nous admettons que la nouvelle messe représente à un certain degré la nouvelle abomination, mais nous dénions qu'elle soit invalide.
Certains prêtres sédévacantistes nous rétorquent : comment une messe peut-elle être valide et en même temps abominable ? La réponse est simple : la messe sacrilège d'un prêtre en état de péché mortel le peut ; donc une messe valide quelle qu'elle soit peut, dans certaines circonstances, être une abomination aux yeux de Dieu.
En soi, il suffit de peu de choses pour qu'une messe soit valide. Dans le rite lui-même, ce sont principalement les mots "Ceci est mon Corps, ceci est Mon Sang", qui font la validité de la Messe. Là encore quelques prêtres sédévacantistes, qui ont une mauvaise compréhension du droit, soutiennent que lorsque l'on ajoute ou retranche aux paroles de la Consécration, cette dernière est invalide ; mais ils commettent la même erreur que celle des Grecs qui reprochent aux Latins d'avoir ajouté le Filioque aux paroles du Credo. Quand l'Église condamne les "ajouts" et les "retranchements", elle condamne les affirmations ou négations qui dénaturent le dogme ou le rite en question, au point d'en altérer gravement le sens ; or la nouvelle liturgie n'altère pas gravement le sens des paroles de la Consécration. Par contre, elle amenuise la dimension sacrificielle (sans la nier), c'est-à-dire qu'elle lui donne moins d'importance, en divers endroits.
Si les modernistes avaient écrit, "Ceci est Mon Corps, ceci est Mon Sang, le sang de la Vierge Marie livré pour vous", là effectivement, il y aurait eu altération du sens due à un ajout, avec une affirmation hérétique : l'humanité est rachetée par le sang de la Vierge Marie.
En soi la nouvelle messe et les nouveaux rites, quoique insatisfaisants, comportent toute la forme requise pour être valides : le "minimum vital", si je puis m'exprimer ainsi. Mais les prêtres sédévacantistes versent dans un raisonnement et une théologie amateuriste, qui tente de déguiser leur absence de science juridique derrière des tergiversations purement étymologiques, en discutant sur les prépositions ou telles et telles considérations lexicales. Or, si ces considérations ne sont pas nécessairement fausses en soi, elles ne changent rien au fait que la forme demeure suffisante pour que la Messe/le rite en question soit valide. Et si le rite était invalide, cela ne requerrait précisément pas de longue démonstration.
On m'a déjà dit que les expressions telles que "mysterium fidei" étaient nécessaires à la validité de la Consécration ; or plusieurs rites catholiques orientaux ne les prononcent pas : donc il est certain qu'elles ne sont pas requises. Lorsque St. Thomas d'Aquin en a fait mention il parlait du paragraphe contenant la forme, donc de la forme au sens large, et non pas de la forme au sens restreint. Les prêtres sédévacantistes ont beau jeu de disséquer les mots, mais si à côté ils commettent les plus grossières approximations, cela ne sert à rien ; et ce qu'on attend d'un théologien c'est avant tout le raisonnement juridique, et non pas des tergiversations lexicales.
Il y a même des gens qui vont jusqu'à dire, confrontés à cette objection, que l'expression "mysterium fidei" est requise dans la version latine ! Or si elle n'est pas requise dans les autres rites elle ne l'est pas non plus dans le rite latin ! Il n'y a qu'une seule forme pour tous les rites, comme il n'y a qu'une seule vérité.
C'était juste une parenthèse pour dire qu'actuellement, la nouvelle messe et les nouveaux rites ne sont pas invalides par eux-mêmes ; mais suivant les circonstances la nouvelle messe peut le devenir, comme l'avait expliqué le Cardinal Ottaviani en son temps.
Concernant l'abolition de la Messe, on peut émettre plusieurs hypothèses quant à la justification qu'emploiera l'Antéchrist. Je dirais qu'à cette heure les catholiques seront devenus personae non gratae, considérés comme ségrégationnistes, antisémites, et tout ce qui s'ensuit...