On m'a déjà reproché par courriel mon supposé "manque de charité" à l'égard de ceux qui ne sont pas d'accord avec moi.
En réalité mon agacement tient aux raisons suivantes :
1°) Les objections qu'on m'adresse sont complètement idiotes ;
2°) J'y ai déjà répondu en détail dans mes ouvrages, que les gens ne lisent pas, ou du moins pas intégralement ;
3°) D'un strict point de vue canonique et ecclésiologique n'importe quel imbécile devrait pouvoir comprendre que la survie du Pape Paul VI est une vérité infaillible : et si les catholiques ne le comprennent pas c'est que le monde n'a jamais été aussi aveuglé par le péché et l'incrédulité (cela vaut aussi pour les questions de morale sexuelle).
À quoi sert-il que je réponde en particulier à des gens qui ne prennent même pas la peine de lire mes écrits ? S'ils veulent une réponse, ils n'ont qu'à lire mes ouvrages : toutes leurs objections stupides ont été prévues d'avance.
En l'occurrence, un certain "FM" me sort cette ânerie du clan LHR : le prochain pape légitime serait élu miraculeusement par Saint Pierre et Saint Paul.
Cela fait plus de vingt ans que Mgr Sanborn a répondu à cette théorie oiseuse, et il n'a fait que reprendre un article de l'encyclopédie New Advent, en ajoutant quelques développements personnels.
Premièrement, la succession apostolique ne peut jamais être interrompue, c'est-à-dire que le pape ou les électeurs légaux du pape seront toujours en vie, jusqu'à la venue du Christ (cf. le Père Goupil).
Deuxièmement (et corrélativement) le pape ne peut pas être élu de façon purement charismatique : il doit être élue de façon légale.
(la révélation privée d'Élisabeth Canori Mora veut seulement dire - si sa prophétie est authentique - que l'élection du pape en question sera le vœu même des saints Pierre et Paul, qui inspireront aux cardinaux de l'élire ; elle ne signifie pas que ce pape sera constitué pape de cette manière : l'abbé Paladino lui-même l'a admis, en pleine contradiction avec sa propre théorie)
Quant au deuxième point, il est fréquent que des personnes ignorantes en matière d'ecclésiologie, des catholiques ordinaires, rétorquent ceci : "habituellement oui, c'est impossible ; mais la situation que nous vivons est extraordinaire, donc aujourd'hui c'est possible".
Ces gens ne comprennent pas que l'élection du Pontife Romain dépasse largement le cadre de lois ecclésiastiques sujettes au changement. Certes, le mode d'élection peut varier, et il existe plusieurs manières d'élire le pape ; mais le Pape est toujours élu par les cardinaux ou le clergé romain (les cardinaux étant eux-mêmes des héritiers du clergé romain), ET PAR PERSONNE D'AUTRE. Donc le mode change, mais les électeurs ne changent pas.
Lorsque les évêques ont voté durant le concile de Constance, je suis d'avis que leurs voix étaient nulles, et que l'élection a pu se faire grâce aux voix des cardinaux, qui étaient seules valides. J'ai déjà expliqué pourquoi dans mon ouvrage, en citant des papes.
Mais à supposer même que les évêques titulaires soient habilités à élire le Pape dans des circonstances exceptionnelles (ce que je ne crois pas possible), du moins il est certain que le Pontife Romain doit être élu par des membres de l'Église hiérarchique: des membres de l'Église militante, c'est-à-dire des hommes vivant ici-bas, membres de l'épiscopat catholique. L'Église n'est pas une démocratie : le peuple fidèle ne peut pas élire le Pape. Quand il a donné son sentiment par le passé, ce n'était pas sa voix à lui qui comptait : c'était l'assentiment du clergé romain.
Les sédévacantistes sont tombés dans une forme de protestantisme, au point d'avoir parfois organisé des conclaves dans leurs cuisines, avec une ménagère et le grand-père de famille pour élire leurs pseudos "papes". Voilà où ces gens en sont...
Certains me répondront qu'il s'agit là de marginaux, au comportement inconséquent. Or, ce sont au contraire des personnes qui ont tiré les conséquences logiques de leurs prémices erronées : car si vous dites qu'il n'y a plus de pape actuellement, votre premier devoir est nécessairement de chercher à en élire un ; mais partant que toutes les tentatives de cet ordre ont donné lieu à l'élection d'imposteurs n'ayant pas joui d'une acceptation pacifique et universelle, il est facile de conclure qu'il existe aujourd'hui - infailliblement - un pape vivant, le dernier à avoir été accepté pacifiquement et universellement ; et c'est ce qui prévient l'acceptation pacifique de tout autre élu.
La théorie des guérardiens est fausse elle aussi, j'ai déjà expliqué pourquoi : et si demain un cardinal moderniste se "convertissait", il ne pourrait pas plus élire de pape légitime que les conclavistes dans leurs granges et dans leurs cuisines, contrairement à ce que croit sottement Mgr Sanborn (qui ne dit pas que des choses justes).
La façon la plus simple de réfuter le sédévacantisme est celle du Père François Laisney : elle est absolument inattaquable. Je vous ai déjà cité ce prêtre, donc je ne vais pas le refaire trente-six fois : vous trouverez aisément mes articles précédents, et les extraits de mon ouvrage évoquant ce sujet.
En raison de la perpétuité de la succession apostolique, en période de vacance l'Église manifeste toujours ses efforts en vue de l'élection du prochain pape ; et si ces efforts ne sont pas manifestés, c'est qu'il existe infailliblement un pape légitime à la tête de l'Église.
Qu'on ne me dise pas, comme on l'a déjà fait : "l'Église a tenté d'élire des papes en la personne de Jean-Paul II, Benoît XVI, et François".
L'élection du pape étant infaillible (comme je l'ai déjà prouvé et comme il ressort de l'enseignement infaillible du concile de Constance dans sa forme approuvée par le Pape Martin V), si l'Église avait réellement manifesté des efforts en vue de l'élection du pape, les élus des conclaves successifs auraient été légitimes. D'autant plus que Wojtyla a régné des dizaines d'années, sans avoir été accepté pacifiquement et universellement : donc il est évident que pendant cette période, comme pendant les règnes ultérieurs, il existait un pape infailliblement vivant, précisément le dernier à avoir été acccepté pacifiquement : S.S. le Pape Paul VI.
Si un jour des saints de l'Église triomphante prenaient part à l'élection du pape, ce serait simplement pour manifester leur désir de le voir élu : pour manifester le choix de Dieu, selon un mode miraculeux ; mais le Pape ne peut pas être élu par eux au sens strict du terme, car la succession apostolique a pour caractères la légalité, la sécurité, et la perpétuité. Elle ne peut jamais s'opérer de façon charismatique.
Le Christ a institué une seule Église, pas deux. S'Il intervenait personnellement dans l'élection du pape, ou si l'un de Ses saints intervenait, alors Il instituerait une nouvelle Église. Ce seront donc toujours Ses ministres, et spécialement des cardinaux électeurs, qui éliront le successeur de Pierre. Un pape désigné de façon charismatique ne serait plus le successeur de Pierre mais le chef d'une nouvelle Église : il y aurait interruption dans la succession apostolique.
On peut comparer cette succession à une flamme éternelle, ou à un relais que se transmettent des athlètes dans un stade. Vous, vous dites qu'un nouvel athlète peut entrer dans le stade, avec un nouveau relais ; mais cela est faux : ce sont les mêmes athlètes jusqu'à la fin, et le même relais.
Quant à l'objection guérardienne, qui voudrait qu'il y ait actuellement un "pape materialiter" (ce qui expliquerait l'absence de tentatives en vue de l'élection d'un pape légitime), elle ne vaut pas mieux :
Premièrement parce qu'elle est fondée sur une conception hérétique de l'élection du pape (voyez mon ouvrage).
Deuxièmement parce que, quand bien même cette théorie serait possible (ce qui n'est pas du tout le cas), pour que la perpétuité soit toujours manifestée il faudrait que le "pape materialiter" soit déposé (ou qu'il se convertisse) et qu'un pape légitime soit élu ; or il n'existe aujourd'hui aucun signe de conversion de Bergoglio, et aucune tentative sérieuse en vue de sa déposition, tout comme chez ses prédécesseurs.
Le simple fait que depuis des dizaines d'années, le dernier pape accepté pacifiquement et universellement soit toujours le Pape Paul VI (depuis 1963) prouve qu'il est infailliblement vivant.
Si les catholiques d'aujourd'hui ne le comprennent pas (même les gens instruits, j'entends), c'est parce qu'ils sont
DES ÂNES
Le dénommé "FM" me dit "comment le successeur de Paul VI pourra-t-il être élu alors qu'il n'y a plus de cardinaux ?"
C'est bien pour cela que le RETOUR de Paul VI, et pas seulement sa survie, est une certitude de foi : s'il ne revenait pas, il ne pourrait pas créer de cardinaux en vue de l'élection du prochain pape.
Un petit effort de neurones, un jour vous finirez par comprendre !