Dernièrement, j'ai reçu un courriel d'un monsieur rallié au Vatican apostat, qui prétend que je n'ai pas démontré la non-acceptation pacifique de Luciani et de ses successeurs ; or ses propos font voir qu'il n'a jamais lu mon livre, comme il est coutumier chez ceux qui m'adressent des objections ; alors pourquoi prendrais-je la peine de répondre à ces gens qui ne lisent pas ce que j'ai écrit ?
L'intéressé me dit que :
-Mgr Lefebvre et ses prêtres étaient suspens a divinis en 1978, et donc que leur acceptation pacifique ne vaut rien ;
-La Fraternité Saint Pie X reconnaissait Wojtyla ;
-La Fraternité Saint Pie X reconnaît Bergoglio.
Mais j'ai prouvé dans mon ouvrage que ces trois affirmations sont fausses, parce que:
-La peine de suspens ne vient pas réellement de Paul VI mais du sosie et de la Loge ;
-La Fraternité Saint Pie X n'a jamais véritablement reconnu Wojtyla (elle ne lui a pas obéi sur le plan pratique, refusant d'appliquer ses lois disciplinaires) ;
-La Fraternité Saint Pie X ne reconnaît pas plus Bergoglio, qu'elle ne considère pas comme la règle de foi de tous les chrétiens, et dont elle n'applique pas les lois.
Souvent l'argument des ralliés, concernant l'acceptation pacifique, consiste à assimiler le refus d'obédience à un schisme ; or il s'agit d'une fraude intellectuelle, car le schisme suppose l'existence d'un pape légitime. Évidemment, certains risquent de m'objecter : "mais puisque la légitimité du pape se détermine suivant le critère de l'acceptation, c'est le serpent qui se mord la queue". En d'autres termes, comment distinguer le schisme du refus légitime d'obédience ? Comment distinguer l'attitude de la Fraternité Saint Pie X de celles de ces chrétiens qui, dès les premiers temps de l'Église, ont refusé de reconnaître tel ou tel pape au motif qu'il contredisait la doctrine catholique ?
Comme je l'ai déjà expliqué sur ce blog, il n'est pas permis de juger de la conformité de l'enseignement du pape à la doctrine catholique, en dehors du cas de l'hérésie manifeste, qui implique nécessairement l'existence d'un antipape (un pape légitime ne pouvant pas enseigner l'hérésie). C'est la raison pour laquelle, contrairement aux lefebvristes et aux sédévacantistes, je ne me focalise pas sur le problème de Vatican II (sinon on tombe facilement dans le libre examen). Par contre, le caractère nuisible de la nouvelle messe est un fait empirique que tout le monde peut constater, au point que même le monde profane l'a observé : c'est depuis la réforme liturgique que la pratique religieuse s'est effondrée. Au demeurant, mon objecteur lui-même assiste à la Messe tridentine...
Suite à l'élection de Wojtyla, la partie la plus saine de l'Église refusait de lui obéir (continuant de célébrer la Messe tridentine), et ce sont les mauvais catholiques qui le suivaient. Il est indéniable que les catholiques les plus fervents et les plus pieux, qui conservaient une foi intègre, suivaient Mgr Lefebvre. C'est leur acceptation à eux qui compte, et non pas celle de tous ces "catholiques" qui auraient jadis été excommuniés : la plupart pratiquaient la contraception, baptisaient leurs enfants des semaines ou des mois après la naissance, niaient des points du dogme, manquaient à l'assistance dominicale, ne se confessaient pas,etc.
Le fait de dire "comment l'acceptation pacifique de schismatiques peut-elle compter ?" relève de la pure et simple hypocrisie, et cet argument est typique de prêtres tels que l'abbé Pagès : car il est indéniable qu'en dehors des fidèles qui suivaient Mgr Lefebvre, la grande masse des prêtres et des laïques n'étaient catholiques que de nom. Il n'y aurait rien de plus vain ici qu'un long discours : attendez-vous une plus longue démonstration ? Elle serait inutile et sotte.
Je dirais donc que dans le cas qui nous occupe, il y a deux différences fondamentales entre le schisme et le refus d'obédience légitime :
-Les schismatiques refusent de considérer le Pape comme la règle de foi de tous les chrétiens (ce qui n'est pas le cas de la Fraternité Saint Pie X) ;
-Le refus d'obédience des catholiques orthodoxes se fonde sur un constat empirique : la nouvelle messe a ruiné la foi et la pratique religieuse ; donc Wojtyla et ses successeurs, qui la faisaient appliquer dans le monde entier, ne pouvaient pas être des papes légitimes (la chrétienté, la vraie Église, ne les a pas reconnus en pratique comme tels).
NB : Paul VI, lui, n'a jamais imposé la nouvelle messe à toute l'Église en lui conférant un caractère définitif. Ce n'est que sous le règne du sosie que cela a eu lieu. En outre, étant donné que le Saint-Père a été accepté pacifiquement et universellement bien avant l'entrée en vigueur de la nouvelle messe, sa légitimité de pape est indisputable ; de même qu'il est indisputable, à ce même titre, qu'une liturgie universelle nuisible à la foi ne peut pas avoir été imposée par lui à toute l'Église. Donc en un certain sens, l'existence du sosie relève elle aussi de la certitude de foi, au moins de façon indirecte !
Mon objecteur me dit : "pourquoi l'élection de Jean-Paul Ier et de ses successeurs serait-elle invalide ?" Je réponds : parce que le dernier pape légitime, Paul VI, était et est encore en vie ! Donc toutes les élections postérieures sont nulles !
Soit dit en passant, nous avons déjà prouvé que Luciani lui-même avait avoué l'invalidité de son élection, et qu'il avait prédit que Wojtyla prendrait sa place, dans des termes très noirs ("l'étranger arrive") : ce qui correspond exactement aux révélations des exorcismes suisses, selon lesquelles l'élection de Wojtyla était prévue d'avance au cas où la Loge ne trouverait pas quelqu'un de docile en la personne de Luciani.
Si l'on prenait au moins la peine de nous lire !
Je ne connais personne qui ait lu mes ouvrages en entier et qui soit hostile à l'idée de la survie de Paul VI ! Presque tous ceux qui la rejettent sont des gens qui n'ont jamais lu nos écrits.