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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


"Rome perdra la foi et deviendra le siège de l'Antéchrist"

Publié par Jean-Baptiste sur 12 Janvier 2018, 09:01am

 

DU SENS QUE DONNENT LES THÉOLOGIENS

 

ET LES APOCALYPTICIENS À L’EXPRESSION

 

« ROME PERDRA LA FOI ET DEVIENDRA LE SIÈGE DE

 

l’ANTÉCHRIST »

 

 

Par Éric Faure, le petit pèlerin de Notre Dame de la Salette.

 

 

Ce chapitre au départ s’inscrivait en avant-propos dans une vaste étude consistant à expliquer dans le secret de la Salette ce passage que personne ne comprend mais que tout le monde cite comme s’il le comprenait : « Rome perdra la Foi et deviendra le siège de l’Antéchrist ». En effet, ce que personne n’a compris, c’est que cette prophétie dans le secret de la Salette intervient comme un résumé d’un passage en arrière du texte. En effet, cette prophétie se situe en tête d’une série de résumés qui reprennent des passages entiers que Notre Dame a déjà dits, comme « l’Évangile sera prêché partout » qui est une répétition dans les mêmes termes. La raison de ce retour en arrière dans le texte qui est particulièrement massif s’explique par le fait que Notre Dame y a placé des indices permettant de comprendre avec certitude ce qu’elle a dit précédemment. Ces indices permettent de rentrer dans le sens le plus élevé de son apocalypse ou de s’assurer qu’on a bien compris ce qu’elle a voulu dire. « Rome perdra la Foi » est un résumé de « Les prêtres et les religieux seront chassés (…) plusieurs abandonneront la foi, et le nombre des prêtres et des religieux qui se sépareront de la vraie religion sera grand; parmi ces personnes, il se trouvera même des évêques », mais ce n’est pas un simple résumé.

 

Ce résumé est là pour nous faire comprendre que ces catholiques qui abandonneront la Foi, que ce grand nombre de prêtres et de de religieux qui sera grand, ces évêques, c’est tout Rome, ce sont tous les habitants de cette cité sainte qu’est l’église officielle romaine qui suivront une fausse papauté lorsque en revanche, les bons prêtres et les bons religieux en seront chassés pour ne pas vouloir se soumettre à cette fausse papauté, d’où l’expression « Rome perdra la foi ». Et la suite de la phrase «  et deviendra le siège de l’Antéchrist » est un résumé de : « Que le pape se tienne en garde contre les faiseurs de miracles » et du siège que ces faiseurs de miracle vont faire contre la ville sainte qu’est l’église officielle romaine, pour faire apostasier à l’intérieur tous les habitants de cette cité. L’Antéchrist ici, pour notre Dame de la Salette, ce sont les faiseurs de miracles, et ces derniers font le siège de l’église officielle romaine, c’est-à-dire s’en prennent à tous les habitants se trouvant à l’intérieur. Ils s’en prennent au troupeau du Bon pasteur, pour lui ravir son troupeau, car ces faiseurs de miracles sont des loups ravisseurs. Mais pour s’en prendre au troupeau, ces faiseurs de miracles, ces faux Apôtres déguisés en Apôtres ou évêques, doivent d’abord se débarrasser du Bon pasteur qu’est le pape, d’où l’expression, que le pape se tienne en garde contre eux. L’objectif de ces faiseurs de miracles est de faire perdre la foi à tous les catholiques et même chez ceux qui se sont consacrées à Dieu en faisant profession de servir Dieu. C’est ainsi que Notre Dame après avoir mis en garde le pape contre ces derniers qui se sont infiltrés dans son entourage et qui lui prodiguent de mauvais conseils en prétendant être avec lui, fait une description des prodiges que ces faiseurs de Miracles seront capables de faire avec l’aide de Lucifer et des démons, à savoir abolir la Foi peu à peu dans le monde catholique, et même dans les personnes consacrées à Dieu, jusqu’à ce que l’Apostasie soit totale. On sait ainsi que ces faiseurs de miracles qui ont fait le siège de cette citadelle sainte qu’est l’Eglise officielle romaine, parviendront à faire tomber la ville, c’est-à-dire à en prendre la direction et faire apostasier tous ses habitants, jusqu’à en chasser les vrais catholiques qui ne voudront pas se soumettre à leur autorité.

 

Le passage suivant, qui vient après « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’antéchrist », à savoir «  les démons de l’air avec l’antéchrist feront de grands prodiges sur la terre et dans les airs » est une reprise de « car le temps est venu que les prodiges les plus étonnants auront lieu sur la terre et dans les airs » qui est un passage accompagnant «  que le pape se tienne en garde contre les faiseurs de miracles ». Cette reprise s’impose car Notre Dame précédemment a parlé comme si il fallait imputer l’accomplissement de ces prodiges à Lucifer et aux démons uniquement qui sont « les démons de l’air »en question. En rajoutant,  les démons de l’air  « avec l’antéchrist", cela signifie les démons de l’air ou Lucifer et les démons, avec les faiseurs de miracles, feront de grands prodiges sur la terre qu’est l’Eglise et dans les airs c’est-à-dire aussi à l’extérieur de l’Eglise, là où se tiennent les démons pour attaquer l’Eglise. En disant cela, Notre Dame veut nous faire comprendre ou confirmer, que ce sont bien les faiseurs de miracles qui feront les prodiges qu’elle a décrit précédemment, avec l’aide de Lucifer et des démons, dont les faiseurs de miracles sont les suppôts.

 

Personne n’a compris que les choses dans le secret de la Salette s’agencent de cette manière et ne perçoit les conséquences d’un tel agencement. En effet, «  Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist » ne signifie pas seulement que Rome à savoir tous les habitants de cette citadelle sainte qu’est l’Eglise officielle romaine, perdra la Foi, et que cette citadelle sainte après avoir été assiégée par ce cheval de Troie que sont les faiseurs de miracles dans l’entourage du pape, finira par tomber entre leurs mains. Cela signifie également que le passage « on fera ressusciter des morts et des justes », que personne n’avait compris avant notre intervention, qui est un prodige des faiseurs de miracles ( « on » pronom impersonnel désignant les faiseurs de miracles ) concerne nécessairement le mystère d’iniquité sur le siège de Pierre, c’est-à-dire que le passage, ces morts prendront la figure de ces âmes justes, concerne la mise à l’écart du bon pasteur ou du pape, par les faiseurs de miracles pour lui ravir son troupeau ou faire apostasier le peuple dont le pape a la charge. Dès lors, de l’idée qu’il y a eu plusieurs morts prenant la figure des âmes justes, il ressort, qu’avant que cela ne se fasse au pluriel, que cela s’est fait au singulier, c’est-à-dire qu’un mort a bien pris pour Notre Dame la figure d’une âme juste.

 

Et comme on sait par le raisonnement que tient Notre Dame dans son secret que cela est lié à la mise à l’écart du bon pasteur ou du pape pour lui ravir son troupeau, on comprend immédiatement, qu’un mort a pris la figure de cet âme juste qu’est le pape ou le bon pasteur, pour lui ravir son troupeau ou tromper son troupeau, entrainer le peuple de Dieu dans l’apostasie, ou ce qui revient au même « séduire les hommes », les hommes désignant les catholiques, et séduire signifiant « pervertir. » Rome ou le troupeau des catholiques dans son ensemble à l’exception d’un petit nombre perdra la foi et deviendra le siège des faiseurs de miracles qui imposeront sur eux leur domination. Ces derniers comme des loups s’en prendront au troupeau pour le perdre et parviendront à s’aliéner Rome ou le troupeau catholiques dans son ensemble. Et Notre Dame nous dit que cela se fera par un mort, c’est un dire un individu autrefois catholique qui a totalement perdu la foi, qui prendra la figure de cette âme juste qu’est le Bon pasteur ou le pape. A moins d’être complètement idiot, on voit bien ici que Notre Dame de la Salette vient créditer cette idée de sosie de pape ou de prêtre qui a perdu la Foi et qui a pris la figure de cette âme juste qu’est le (vrai) pape.

 

L’article qui vient maintenant confirme que nos pères dans la Foi ont enseigné cette Apostasie de Rome, c’est-à-dire de l’Eglise officielle romaine qui aura à sa tête de faux pasteurs dans les derniers temps de l’Eglise. Certes connaitre ce qui s’est dit dans l’Eglise au cours des siècles, cela n’aidera pas à comprendre ce que veut nous faire comprendre Notre Dame de la salette dans son secret, mais une fois que l’on a compris ce que Notre Dame de la Salette veut dire, on réalise que la plupart des choses qu’elle prophétise pour les derniers temps de l’Eglise ont été perçues autrefois dans l’Eglise. Cela peut aider nos frères dans la Foi, à mieux faire passer le message de Notre Dame de la Salette dans les âmes, et c’est à cette fin, qu’on s’applique ici à exposer la pensée d’un grand nombre d’auteurs du passé qui ont marqué l’histoire de l’Eglise. Certes, ce chapitre ne tend pas à l’exhaustivité, mais à prendre des exemples significatifs d’auteurs, qui peuvent aider à convaincre des apostats à revenir dans la véritable Eglise catholique, pendant qu’il est encore tant pour eux de se convertir. Il ne s’agit bien évidemment pas ici, de dire ce que d’autres dans les milieux dit traditionnalistes ont dit, mais au contraire d’apporter ici des éléments nouveaux de réflexion, et de faire remonter à la surface des textes qui au cours du temps ont été comme jetés dans les oubliettes et que bien de nos frères dans la Foi seraient heureux de retrouver. Cet article contient donc des sources d’informations très riches, très intéressantes que vous ne trouverez nulle part ailleurs. Il est temps de lui laisser la parole :

 

Dans les derniers temps, « l’église officielle romaine perdra la foi pour devenir le siège de l’ennemi qui réussira à se faire passer pour catholique aux yeux du monde. », c’est bien là une vérité qui non seulement a été enseignée dans toutes les Saintes Ecritures et pas seulement dans l’Apocalypse de N.S. Jésus-Christ. On a commencé à montrer que les Saintes Ecritures d’une manière générale annonçaient cela dans notre ouvrage le pape martyr de la fin des temps, en multipliant les références d’un très grand nombre de livres composant la Bible, et on a vu également que cette vérité a été enseignée par la pensée patristique, en germe depuis le début, avec saint Jérôme, saint Chrysostome, Théodoret, Théophylacte, 1 saint Augustin 2 pour se manifester d’une manière plus éclatante encore dans la période de maturité de la pensée patristique au IV-V ème siècle3, avec saint Antoine du désert, saint Césaire d’Arles, 4 saint Hilaire, saint Nilus, etc. Comme on ne peut pas ici tout développer, sans quoi, ce serait trop long, trois exemples détaillés suffiront à servir cette étude, les écrits de saint Antoine du désert, ceux de saint Nilus, et ceux de saint Césaire d’Arles, et j’avoue que cela m’a été très dur de choisir, car les autres auteurs peuvent apporter beaucoup eux aussi !

 

1 Abbé Augustin Lémann, l’Antéchrist, 1905, p. 65.

2 E. Faure, Le Pape Martyr de la fin des temps selon la Tradition Prophétique médiévale, Ed. DFT, 1999, p.98, et l’Abbé Zins, L’Antéchrist d’après les écritures commentées par les pères, Ed. DFT, 1999, p.60

3 Comme le reconnaît Corsini pourtant moderniste et wojtylien.

4 E. Faure, Le Pape Martyr de la fin des temps, op. cit. p.94-95.

Antoine le Grand, - image ci-dessus - également connu comme Antoine d'ÉgypteAntoine l'Ermite, ou encore Antoine du désert, est considéré comme le fondateur de l'érémitisme chrétien. Sa vie nous est connue par le récit qu'en a fait Athanase d'Alexandrie vers 360. Il serait né vers 251 et mort vers 356 à l'âge de 105 ans, entre les bras de ses deux disciples, Macaire l'Ancien ou Macaire d'Égypte et Amathas. Depuis le 23 janvier 1968, les catholiques fidèles n’ont eu de cesse pour dénoncer l’aggiornamento du dernier concile au Vatican, de mettre en avant cette prophétie qui vient bien de saint Antoine du désert : « Les hommes (entendre par cette expression comme pour Notre Dame de la Salette « les catholiques ») se livreront à l’esprit de leur siècle. Ils diront que s’ils avaient vécu à notre époque, la Foi serait simple et facile. Mais à leur époque, diront-ils, les choses seront complexes ; l’Eglise doit être mise à l’ordre du jour et adapté au problème du jour. Quand l’Eglise et le monde seront un, alors ces jours (de la grande Colère de Dieu) seront proches. Car notre divin Maître a placé une barrière entre ses choses et les choses du monde. » - Traité CXIV, cité par « voice of Fatima », en Australie, le 23 janvier 1968, citation reprise en 1994 par Catherine saint Pierre pour défendre l’église de saint Jovite au Canada qui a à sa tête un antipape de pacotille, puis par nous en 1999, pour montrer cette idée d’une fausse église catholique pour les derniers temps émise par les pères de l’Eglise qui ne ferait plus qu’un avec le monde, a été poursuivie à la fin du Moyen Age dans ses conséquences logiques, à savoir que cette fausse église catholique des temps de la fin ne pourrait avoir à sa tête qu’une fausse papauté apportant son plein soutien à l’Europe apostate des nations qui fera penser par son hostilité à la véritable Foi catholique, à la Rome antique qui persécutait les premiers chrétiens. Cette idée judicieuse des frères Dimond interprétant l’apocalypse de N.S. Jésus-Christ, d’une Union Européenne soutenue spirituellement par une fausse papauté est confirmée par les catholiques de la fin du Moyen Age qui n’ont fait que suivre cette orientation finale des pères de l’Eglise, seulement il semblerait bien que je sois le seul à pouvoir exposer tout ce qui s’est dit dans l’Eglise à ce sujet à la fin du Moyen Age, car les frères Dimond n’ont malheureusement pas notre érudition dans ce domaine. On retrouve les écrits de Saint Antoine du désert dans la Clavis Patrum Græcorum qui a reproduit l’ensemble des œuvres des Pères de l’Eglise grecque, collection établie par Maurice Geerard et publiée chez Brepols. Les Pères concernés sont ceux qui ont écrit en grec, du ier au viiie siècle, y compris si leurs œuvres n'existent plus qu'en traduction (latine, arménienne, géorgienne, éthiopienne, arabe, slavonne, etc.), ainsi que quelques auteurs traduits en grec à cette époque.

 

 

Saint Nilus, avant de mourir en 430 – image ci-dessus – nous a légué un certain nombre de prophéties sur les derniers temps de l’Eglise, dont une en particulier que les catholiques se font passer à notre époque, parce qu’elle est saisissante de clarté, y compris pour les profanes incapables de comprendre une apocalypse, que l’on va reproduire juste après avoir présenté ce père de l’Eglise. Saint Nilus fût l’un des nombreux disciples et fervents défenseurs de saint Jean Chrysostome. Il était huissier au tribunal de Constantinople, marié et père de deux fils. Alors que saint Jean Chrysostome était patriarche, avant son exil (398-403), il dirigea Nilus dans l’étude de l’Écriture sainte et dans des œuvres de piété. Saint Nilus quitta sa femme et emmena l’un de ses fils, Théodule, au mont Sinaï pour s’y faire moine avec lui. L’Évêque d’Eleusis les ordonna tous deux prêtres. Son épouse et son autre fils entrèrent en religion à leur tour en Egypte. Perdu dans son monastère du Sinaï, Nilus n’en était pas moins connu dans toute l’Église d’Orient. Par ses écrits et sa correspondance, il joua un rôle important dans l’histoire de son temps. Comme il était réputé en tant que théologien, bibliste et écrivain ascétique, des gens de toutes conditions – de l’Empereur au dernier de ses sujets – lui écrivaient pour le consulter sur telle ou telle question. Ses nombreux ouvrages, y compris une multitude de lettres, consistent en une dénonciation de l’hérésie, du paganisme, des abus de la discipline, du crime, ainsi qu’en des règles et principes d’ascétisme, notamment des maximes au sujet de la vie religieuse. Il ne craignait pas d’avertir et de menacer les gens haut placés : abbés et évêques, gouverneurs et princes, et jusqu’à l’Empereur lui-même. Il entretint une correspondance avec Gaina, chef des Goths, qu’il s’efforçait d’extirper de l’arianisme. Il dénonça avec vigueur la persécution de saint Jean Chrysostome tant auprès de l’Empereur Arcadius qu’auprès de ses courtisans. Voici la célèbre prophétie de saint Nilus, mais uniquement la partie qui évoque l’apostasie de Rome et le fait que l’église officielle romaine a été investi par l’antéchrist, c’est-à-dire par un peuple antéchrist et des faux pasteurs antéchrist qui en prendront la direction, et avec nos commentaires d’un intérêt bien supérieur à ceux qu’on rencontre dans les livres ou sur internet :

« Après l’année 1900, vers le milieu du vingtième siècle, les gens de cet âge-là deviendront méconnaissables. (…) – Cette précision chronologique à mon humble avis est trop belle pour venir des écrits de saint Nilus , ce qui permet de comprendre cette séparation par des points de suspensions et la raison pour laquelle, la source du texte n’est pas donnée avec précision, du moins il est permis de douter de l’authenticité de cette référence au XX ème siècle, elle serait un rajout bien tardif à mon avis, mais tout ce qui suit concerne effectivement notre époque, et on se contentera ici de faire des rapprochements avec le secret de la Salette : - En ce temps futur, à cause du pouvoir de si grands crimes et d’une telle débauche, les gens seront privées des grâces du saint Esprit reçues à leur baptême, et ils vivront sans remords dans les ténébres de Satan. Les catholiques vivront dans la débauche, l’adultère, l’injustice et les crimes. Ils préféreront Satan et ses horreurs à la divine Doctrine de Jésus leur unique Rédempteur (c’est-à-dire préféreront les régimes politiques hostiles à la véritable Foi catholique comme tous ceux qui gouvernent l’Europe, tout ce qui est antéchrist, comme les juifs décides, comme les mahométans, et a fortiori les loups ravisseurs dans le Temple de Dieu, cessant ainsi d’avoir la Foi catholique véritable, et ils auront de l’engouement pour les fausses doctrines, les fausses religions , se couchant devant les fausses religions, comme le judaïsme et l’islam, ajoutons nous ) Notre Eglise (la véritable Eglise de Jésus-Christ, l’Eglise catholique à laquelle appartenait saint Nilus) aura peu de pasteurs pieux et adorant Dieu. Beaucoup d’autres - sous-entendu tous ceux se trouvant dans la fausse église se faisant passer pour la vraie Eglise catholique - seront des hommes vains, incapables de distinguer le chemin à droite du chemin à gauche (prenant le chemin qui conduit en Enfer, en croyant avoir pris, celui qui mène à la vie éternelle) Malheur aux catholiques qui resteront sur la terre à ce moment-là ! ( car la presque totalité d’entre eux seront séduits par les faux pasteurs qui gouverneront l’église officielle romaine, la ville sainte désormais occupée par l’Ennemi : relier ce passage avec «  malheur aux habitants de la terre » dans le secret de la Salette, qui sont des catholiques devenus apostats qui appartiennent désormais à l’église wojtylienne gouvernée actuellement par Bergoglio, et qui rejetteront avec cette église maudite, Enoch et Elie lorsqu’ils reviendront miraculeusement – qui resteront «  sur la terre » c’est-à-dire resteront accrochés à la fausse église catholique. ) Ils perdront complètement la foi, car il n’y aura personne (sous-entendu dans l’église officielle romaine occupée et dirigée par l’Ennemi) pour leur montrer la lumière de la vérité. », ce qui implique l’idée que l’autorité de l’Eglise, la véritable papauté ne sera plus visible.

Saint Nilus indique ainsi que l’autorité de la sainte Eglise, la véritable papauté ne sera plus visible, ne pourra pas les guider, car elle aura été chassée de l’église officielle romaine, ne pourra pas y régner, et il poursuit : « Ils s’éloigneront du monde en allant dans des refuges, mais partout ils ne rencontreront qu’obstacles et contraintes » c’est-à-dire qu’ils auront beau se rendre dans des lieux de pèlerinage ou de retraites, ils ne retrouveront pas pour autant la vraie Foi catholique, en raison du fait, que ces lieux seront tenus par un clergé romain apostat qui les maintiendra dans l’Apostasie , à moins que Notre Dame et N.S. Jésus-Christ n’interviennent d’une manière exceptionnelle, pour lever les obstacles qui les empêchent d’avancer vers Dieu, et lèvent les barrières qui les empêchent de se convertir à la vraie Foi catholique. (Passage à relier avec « l’abomination » sera dans les lieux saints, et l’idée que les lieux saints seront dans la corruption, dans le secret de la Salette). Tout cela résultera du fait que l’Antéchrist veut être le Seigneur de toutes choses et devenir le maître de tout l’univers. Il accomplira des miracles et des signes invraisemblables. - Par le mot « l’Antéchrist », il faut entendre ici le camp du démon et de ses suppôts, tout ce qui est antéchrist ou antichrist, d’une manière générale, camp qui par conséquent veut devenir maître dans l’église officielle romaine et partout, l’expression « tout l’univers » englobe la cité sainte de Dieu, les murs de l’Eglise romaine, que le démon veut s’approprier comme il s’est approprié Jérusalem et son Temple, après la mise à mort du Messie et des premiers chrétiens au sein de Jérusalem.

Ce passage sur les miracles de l’Antéchrist peut être relié par conséquent avec les prodiges sur la terre que Notre Dame de la Salette nous a décrit dans son paragraphe sur les faiseurs de miracles, qui sont des prodiges fait par des prélats francs-maçons dans l’Eglise pour séduire les catholiques, les entrainer dans l’Apostasie, et à relier avec les prodiges des mêmes faiseurs de miracles ou prélats francs-maçons faits dans les airs, c’est-à-dire en dehors de cette citadelle sainte qu’est l’église officielle romaine, comme « on entendra des voix dans les airs » qui dans le secret de la Salette, est une référence à l’invasion islamique en France et en Italie, préparée par les faiseurs de miracles, les voix dans les airs étant les appels au faux dieu de l’islam et des appels à la guerre contre les chrétiens, qu’on entendra partout en Italie et en France notamment, portées par les démons habitant dans les airs , pour torturer les vrais catholiques, et pour gagner des apostats autrefois catholiques à l’islam , d’où l’expression « le sang coulera de tous côtés » dans le secret de la Salette qui implique l’idée d’un monde autrefois catholique se couchant désormais devant l’islam et s’offrant à l’islam ! Le grand Jésuite Lessius au début du XVII ème siècle enseigne que la France et l’Italie seront envahies par l’islam dans les derniers temps de l’Eglise ou de la papauté car les pseudo-catholiques qui suivront une fausse papauté, l’immense majorité, préféreront voir régner l’islam, plutôt qu’un vrai pape ou un vrai roi catholique ! – voir plus loin nos précisions et nos sources qui en valent le détour !

Les écrits de saint Nilus ont été édités pour la première fois dans l’Eglise à ma connaissance par Possinus à Paris en 1639, puis par Leo Allatius à Rome en 1668 et enfin par Francisco Suarez à Rome en 1673.

 

Voici maintenant saint Césaire d’Arles (latin : Caesarius Arelatensis), « né vers 470 à Chalon-sur-Saône et mort le 26 août 542 à Arles, fut évêque de cette cité de décembre 502 jusqu'à sa mort en 542. Moine de Lérins, puis évêque d'Arles pendant quarante ans, Césaire s'affirma comme un chef dont l'influence s'exerça sur la Gaule méridionale et l'Espagne. Il sut à la fois protéger son peuple contre les exactions des Barbares et l'enseigner par des sermons simples et vivants. Mais il parla aussi en docteur dans les conciles qu'il présida. C'est un saint chrétien honoré le 26 août » ( fin de citation de Wikipédia, l’encyclopédie libre sur internet )

Si les écrits de saint Nilus restent inaccessibles au grand public au point qu’il est difficile de vérifier l’authenticité de l’intégralité de la prophétie qui porte son nom et qui circule partout dans les milieux « prophétiques » de l’Eglise et difficile également de compléter les pièces manquantes ( en effet : il me paraît difficile de croire, qu’il ait écrit « l’année 1900 » et « le milieu du XX ème siècle », - personnellement je ne crois pas du tout à l’authenticité de ce passage, cela sent la manipulation à plein nez - et on note que cette précision est séparée dans bien des versions, du reste de la prophétie par des points de suspensions, indiquant qu’il manque un passage, ou suggérant une séparation, la séparation entre un commentaire sur saint Nilus et le texte authentique, mélangé ensuite comme venant du même auteur, pour augmenter son aspect sensationnel ! ), en revanche, ceux de saint Césaire d’Arles et en particulier son commentaire de l’Apocalypse a été traduit en français par un moine du nom de Dom Joël Courreau et cette traduction a été publiée en 1989 dans la collection des Pères dans la foi, aux Editions de Brower, et on peut vérifier plus facilement la pertinence de nos propos. Eh bien, saint Césaire d’Arles dans le même sens que saint Antoine du désert, et de saint Nilus, enseigne l’avènement d’une fausse église se faisant passer pour catholique dans les derniers temps de l’Eglise. Certes Dom Joël Courreau préfère utiliser le mot « chrétien » à la place du mot « catholique », comme traduction, comme pour tenter de brouiller les pistes, mais il n’y a aucun doute que pour saint Césaire d’Arles cette Eglise hérétique dont il parle qui est propre aux derniers temps de la papauté est une contrefaçon de la véritable Eglise Catholique à laquelle il appartient, une fausse église, qui n’a de la véritable Eglise catholique, que l’apparence, mais qui est parvenue à se faire passer pour la véritable Eglise catholique aux yeux du monde, mais qui en vérité travaille à la destruction de la véritable Foi catholique et de la véritable Eglise Catholique, dont elle a pris la place en investissant les murs de cette cité sainte qu’est l’Eglise officielle romaine. Pour saint Césaire d’Arles, la seconde bête semblable à l’agneau dans le chapitre XIII de l’Apocalypse, qui a « deux cornes comme celle de l’agneau » et qui parle « comme le dragon » est « celle qui chrétienne (entendre celle qui catholique) par le nom, présente l’agneau (N.S. Jésus-Christ) pour répandre les poisons du dragon, EST L’EGLISE HERETIQUE (des derniers temps de la papauté, ajoutons-nous) ; en effet, poursuit-il, elle n’imiterait pas la ressemblance de l’agneau si elle parlait ouvertement. Elle feint maintenant l’esprit chrétien c’est-à-dire l’esprit catholique pour saint Césaire d’Arles), afin de tromper plus sûrement les imprudents ; c’est pour cela que le Seigneur a dit « méfiez-vous des faux prophètes (Mt 7, 15) et le reste (car ces faux prophètes seront arrivés à la tête de l’église officielle romaine, en auront pris la direction, pour saint Césaire d’Arles) ».

Ensuite saint Césaire d’Arles, dit une chose très intéressante, sur la bête de la terre (qui désigne pour lui l’ensemble des faux prophètes qui ont pris le pouvoir de l’église officielle romaine ou l’Eglise hérétique des derniers temps, dans la mesure où ces faux prophètes incarnent le mieux cette Eglise hérétique qui ose se présenter comme la véritable Eglise catholique), dont il est écrit qu’elle « fera de grands prodiges, jusqu’à faire descendre du Ciel le feu sur la terre. ». Il dit que ce feu, ce sont les hérésies que le Ciel c’est-à-dire la véritable Eglise catholique a condamné pour toujours mais que cette « bête de la terre » (cette entité qui dirige la fausse église catholique des derniers temps) est parvenue à faire descendre (de la sainte Eglise où elles étaient comme emprisonnées, réduites à l’impuissance) sur la terre, c’est-à-dire à faire accepter sur la terre. Cette terre qui reçoit ce feu ou ces hérésies pourtant maintes fois condamnés par l’Eglise, c’est pour saint Césaire d’Arles, « le peuple des infidèles » qui prendra ces hérésies pour des vérités reconnues par l’Eglise Catholique, c’est à dire dit-il « l’ensemble des hommes qui font semblant de professer la Foi catholique et qui vivent en infidèles » et qui appartiennent désormais à cette fausse église catholique, d’origine satanique et de nature hérétique, et qui suivent cette église maudite dans tout son enseignement hérétique ! Ces derniers « feignent en effet d’être ce qu’ils ne sont pas (ils feignent d’être de vrais catholiques qui suivent la véritable Doctrine catholique), et sont appelés chrétiens non par la véritable figure mais par une image trompeuse ; ce sont eux dont l’Apôtre dit ; « Ayant l’apparence de la piété, mais en rejetant la réalité » (2 Tim 3, 5 )-

L’Apocalypse expliquée par Césaire d’Arles, Paris, 1989, p.101 à104. – cette référence permet de vérifier la pertinence de nos propos, et de réaliser que l’Explication du secret de la Salette qu’on livre est véridique. Pour saint d’Arles, « la terre » au sens apocalyptique et péjoratif du terme, c’est « le peuple des infidèles » c’est-à-dire « l’ensemble des hommes qui font semblant de professer la foi catholique » mais qui en réalité n’ont pas la vrai Foi catholique qui pourrait les sauver et qui suivent « l’Eglise hérétique » qui n’a de catholique que l’apparence. Eh bien, Notre Dame de la Salette reprend ce même vocabulaire dans son secret, et pour dire les mêmes choses, derrière ce vocabulaire. En effet, dans le secret de la Salette, Notre Dame utilise le mot terre pour désigner également les apostats de l’église wojtylienne : « Tremblez terre ! » et vous les dirigeants (de cette église maudite) qui faites profession de servir Jésus-Christ, mais qui en réalité ne le servaient pas du tout, qui n’avaient que l’apparence de la piété ! Les dirigeants en question sont ici pour Notre Dame de la Salette, on le verra, les successeurs de ce monstre d’iniquité que fût Wojtyla et qui ont élevé ce monstre sur les autels, en osant le proposer pour un modèle de sainteté, lui qui ne fût qu’un antéchrist, le premier fils de perdition. Autre passage, où Notre Dame utilise le mot « terre » : « la terre sera frappée de toutes sortes de plaies », la terre ici en question, c’est les membres de l’église wojtylienne qui vont regarder Wojtyla comme un dieu, car ce passage fait suite à la description de Wojtyla « voulant anéantir le culte de Dieu pour se faire regarder comme un dieu. ». La pseudo-canonisation de Wojtyla pour Notre Dame de la Salette sera suivie de toutes sortes de plaies, dont l’invasion islamique en Italie et en France : Dieu va livrer les autorités apostates de Rome à l’islam : « Dieu va vous livrer à son ennemi ».)

 

 

Les moines copistes : « La production de livres du haut Moyen âge se concentre dans les monastères. Les moines, installés dans les scriptoria, fabriquent eux-mêmes les livres nécessaires à leur vie religieuse, bibles, psautiers, écrits saints ... Le copiste travaille avec une mine de plomb, de l'encre noire tirée de la brou de noix et de l'encre rouge. Il possède une pierre ponce et de la craie pour lisser le parchemin, un grattoir pour corriger les fautes et une plume d'oie. Il peut copier quatre folios par jour. A partir du XIIe siècle, les écoles et universités se développent, un commerce du livre s'instaure et des ateliers urbains de copistes ouvrent leurs portes. Des libraires s'installent dans les villes au XIIIe siècle et des étudiants sont embauchés comme copistes pour faire face à la demande croissante des livres . C'est au XVe qu'arrivent les premières imprimeries. » Pourquoi parle-t-on de cela ? C’est très simple à comprendre. Dans le haut Moyen Age, on commence à multiplier partout les œuvres des pères de l’Eglise en les recopiant à la main, et ceux qui les recopient soigneusement ne font pas que les recopier bêtement, mais les traduisent aussi pour les comprendre, ils les lisent pour étudier, acquérir des connaissances, et du coup, ils vont lire bien des choses indiquant chez les pères de l’Eglise, que Rome dans les derniers temps de l’Eglise, à l’image de Jérusalem apostate dans les derniers temps du sacerdoce ancien, perdra la Foi, pour devenir le siège d’une fausse Eglise hérétique se faisant passer pour la véritable Eglise catholique, et dans une période où la véritable papauté est confrontée à des antipapes qui la persécutent. Dès lors, les forces les plus vives de l’Eglise vont s’intéresser de plus en plus à l’enseignement des Saintes Ecritures et des pères de l’Eglise, pour comprendre ce qu’il va se passer sur le siège de Pierre dans les derniers temps de la papauté, et certains pensent d’ailleurs être arrivés aux derniers temps de la papauté, en raison des terribles assauts que la sainte Eglise de ce temps-là endure de la part de l’empire germanique cherchant à imposer des antipapes pour avoir le contrôle des esprits, et d’autres disent que ce temps-là n’est pas encore arrivé, qu’il faut attendre plus tard et que ce qui se passe à leur époque ne sont que les prémices d’une catastrophe à venir qui va frapper dans les derniers temps, la sainte Eglise et les justes qui s’y trouvent, à commencer par la véritable papauté qui sera frappée par de faux pasteurs comme le Christ l’a été. Le débat va être lancé dans l’Eglise à ce sujet, et il va en résulter, dans l’essentiel, tout ce que l’on va dire maintenant, qui n’est qu’un mince aperçu, mais un aperçu nécessaire pour passer à l’étape supérieure de ce que Notre Dame de la Salette veut nous faire comprendre dans son secret en reprenant cette idée somme devenue très banale dans l’Eglise vers la fin du Moyen Age : « Rome perdra la Foi et deviendra le siège de l’antéchrist. » Examinons maintenant ce que de tels propos veulent dire pour les théologiens, les exégètes et les commentateurs de prédictions, à la fin du Moyen Age …

 

Les médiévaux catholiques tirant les conséquences logiques de cet enseignement venant des derniers pères de l’Eglise, se sont dit qu’une véritable papauté ne pouvait pas être à la tête d’une telle église, et qu’une telle église satanique ne pouvait être dirigée que par une antipapauté. C’est à partir de ce niveau de réflexion que commence à se mettre en place, le concept « d’antipapauté antéchristique », c’est à dire d’une antipapauté, surpassant en iniquité tous les antipapes de l’histoire, car ayant pour mission de préparer le règne de l’Antéchrist-personne du fils de Satan par excellence. Le mot « antipape » n’apparaît officiellement qu’à la fin du XIV ème siècle où il a fini par être adopté par toute l’Eglise, mais ses premières occurrences remontent au XII ème siècle ( c’est en Angleterre, que cette expression apparaît pour la première fois dans l’Eglise ) , et c’est à partir du XII ème siècle seulement, du temps de saint Bernard, que la réflexion catholique sur l’enseignement des Saintes Ecritures relatif aux derniers temps de la papauté, commence véritablement, en raison probablement du fait que la Synagogue de Satan a cherché à imposer sur le siège de Pierre, l’un des siens en la personne de Pietro Pierleoni dit Anaclet II , un antipape de la pire espèce, en ce sens qu’il s’agit d’un juif faussement converti à la foi catholique, d’un marrane ou d’un infiltré envoyé par les juifs hostiles à la Foi catholique ou au christianisme en général ( antipape du 14 février 1130 jusqu’à sa mort le 25 janvier 1138, le vrai pape son rival étant Innocent II ). Certes cet antipape avant-coureur de Wojtyla, n’a pas pu s’imposer, mais son avènement traumatisant, a provoqué une réflexion dans l’Eglise sans précédent dans ce domaine, poursuivant le raisonnement des pères de l’Eglise, là où ce raisonnement s’était arrêté.

 

Latinville, Saint Bernard foulant le schisme d’Anaclet devant Innocent II (1772, église Notre-Dame, Niort). Photo de Ph. Michaud, « L’abbaye cistercienne Notre-Dame des Châtelliers.


 

Dans une de ses lettres ( Epistola CXXV ad magistrum Gaufridum de Loratorio, que l’on va ici publier intégralement en latin, avec une traduction à nous ), saint Bernard présente Anaclet II ( le vrai nom de cet antipape est Pietro Pierleoni , qui sera excommunié en 1135 par le concile de Pise, reconnu comme en dehors de l’Eglise ! ) comme un antipape de la même espèce que la première bête de l’apocalypse dans Apocalypse XIII ; c’est donc qu’il croyait que cette bête dans Apocalypse XIII verset 1 à 8, désigne un antipape. The Catholic encyclopedia dans l’article Antéchrist, présente saint Bernard, comme croyant que l’antéchrist serait un antipape, ce n’est pas faux, mais imprécis car le grand théologien franciscain Jean Pierre Olivi, Arnauld de Villeneuve, et saint Vincent Ferrier, pour ne citer que ces derniers disent qu’il faut attendre, deux antéchrists, un antéchrist mixte ou mystique, qui est un antipape qui surpassera en iniquité dans les derniers temps de la papauté tous les antipapes du passé et avenir ( à savoir Wojtyla, qui est déjà venu, prophétisé par l’Apôtre Paul dans II Thessaloniciens ) et un grand antéchrist ou antéchrist pur, qui naitra d’une femme impure ( qui est probablement né depuis plusieurs années maintenant mais qui ne se montrera publiquement qu’au retour d’Enoch et Elie ou au retour miraculeux de Paul VI ) et Hildegarde de Bingen fait aussi cette distinction dans son livre des œuvres divines, en parlant de deux fils d’iniquité, le premier étant un antipape , le second dans l’ordre chronologique, devant naitre d’une femme impure. Saint Bernard à mon humble avis, défend la même position, c’est-à-dire croit en deux antéchrist, l’un qui ne sera qu’un antipape, avant-coureur de l’Antéchrist de la même espèce qu’Anaclet II mais en pire en ce sens, qu’il sera bien plus redoutable qu’Anaclet II par son enseignement diabolique et séducteur et disposera de bien plus de soutien en Europe qu’Anaclet II , et un deuxième antéchrist qui lui en revanche ne se présentera pas comme un saint issu de l’Eglise catholique à la manière du premier antéchrist, mais comme le Messie que les juifs prévaricateurs attendent.

Si le mot « antipape » est de fabrication récente, l’idée d’antipape est si ancienne qu’on la retrouve dans le deuxième livre maccabéen qui raconte l’avènement de deux pseudo-pontifes usurpant la place du vrai Pontife Onias III. Le discours d’Arnold d’Orléans au concile de saint-Baslé de Versy dès 991, nous dit qu’un pape usurpateur persécutant le vrai pape, c’est « l’Antéchrist siégeant dans le Temple de dieu, et voulant se faire regarder comme un dieu », ce qui indique que si le mot « antipape » n’existe pas encore, son concept est effectivement bien antérieur au XII ème siècle. Cette expression «  se faire regarder comme un dieu » d’Arnold d’Orléans doit être mise en corrélation avec ce passage du secret de la Salette ; « un avant-coureur de l’antéchrist voudra anéantir le culte de Dieu pour se faire regarder comme un dieu », et ceci d’autant plus, que l’expression « avant-coureur de l’antéchrist » ou « précurseur de l’antéchrist » sert au Moyen Age le plus souvent à désigner un antipape, comme le rappelle le père Henri de Lubac pourtant moderniste dans son étude, Exégèse médiévale, et une multitude d’autres historiens plus savants que lui dans ce domaine comme Raoul Manselli . C’est ainsi par exemple que le béguin Guillaume traite Jean XXII (auquel il refuse de se soumettre) d’avant-coureur de l’antéchrist, car comme « Jean Baptiste a préparé la voie à Jésus-Christ, ainsi ce pape Jean – un imposteur ou un antipape pour Guillaume - a préparé et prépare les voies à ce plus grand Antéchrist qui doit venir » cf. Raoul Manselli, Spirituels et Béguins du midi, Toulouse, 1989, p.189. Raoul Manselli nous dit de saint Bernard, que ce dernier voit en l’antipape Anaclet II, un précurseur de l’antéchrist, au même titre qu’Abelardo (Abelard), un autre précurseur de l’antéchrist (« Altro precursore dell’Antichristo è Abelardo »), cf. La lectura super Apocalypsim di Pietro Di Giovanni Olivi, Roma, 1955, P. 46). Or l’expression « précurseur » ou « Avant-coureur » ont le même sens, viennent pour traduire dans la Bible, un même mot, le mot « prodromos » en grec, et les traducteurs utilisent indifféremment pour traduire le mot prodromos, l’expression « précurseur » ou « avant-coureur », l’avant-coureur ou le précurseur, c’est celui qui est envoyé à l’avant pour observer ou agir comme un éclaireur, ou qui vient dans un lieu pour préparer le chemin d’un autre. Ces données prouvent à l’évidence que l’expression « un avant-coureur de l’antéchrist » désigne dans le secret de la Salette, un antipape, et plus précisément Wojtyla, comme on aura l’occasion de le montrer plus loin avec une avalanche d’arguments bien plus puissants encore !

Dans le même sens, Saint Bernard au XII ème siècle établit une correspondance entre l’antipape Anaclet II et l’abomination dans le lieu saint qui doit avoir lieu dans les derniers temps de l’Eglise, laissant entendre que cette abomination à la fin des temps se concrétisera par l’avènement d’un clergé romain inique digne de celui qui a soutenu Anaclet II. Pour lui, la première bête de l’Apocalypse au chapitre XIII désigne un antipape redoutable qui dans les temps de la fin parviendra à se faire adorer comme un saint dans le monde dit « catholique » ou le temple de Dieu, les murs de l’Eglise, et qui parviendra à vaincre du moins provisoirement pendant l’éclipse de l’Eglise, les saints c’est-à-dire les vrais catholiques. Saint Bernard accuse l’antipape Anaclet II d’être un juif membre de la Synagogue de Satan faussement converti à la Foi catholique, qui en voulant être pape, ne songe qu’à renverser la véritable papauté et anéantir la vraie Religion catholique pour la remplacer par une fausse. Il voit en ce dernier, une première tentative de la Synagogue de Satan de remplacer le vrai pape, par l’un des leurs, et pour lui, cette tentative de Satan arrivera à son terme lorsque Satan imposera « la première bête de l’Apocalypse » du chapitre XIII sur le siège de Pierre. Pour saint Bernard, Anaclet II est un antipape redoutable de la pire espèce parce que c’est un infiltré qui n’a pas du tout la Foi catholique issu du judaïsme, qui n’a pas renoncé au judaïsme , fait semblant de partager la Foi catholique, de la même espèce, que la première bête de l’apocalypse dans Apocalypse chapitre XIII , qui est aussi pour saint Bernard, un infiltré ou un membre de la synagogue de Satan qui s’est emparé dans les derniers temps de la papauté de la fonction pontificale, et dont la venue nous a été annoncé pour les derniers temps de la papauté par N.S. Jésus-Christ en personne dans son Apocalypse transmis à saint Jean.

L’abbé Zins a commis une bien méchante erreur en écrivant : « Du même antipape Anaclet nommé aussi Pierre de Léon, saint Bernard écrivait (Ep. 125) à l’archevêque de Bordeaux Geoffroy de Lorroux : cette bête de la terre s’est assise dans la chaire de saint Pierre, comme un lion (Leo en latin) épiant sa proie. » (Cf. Rohr., ibid., p. 187) » – l’Abbé Zins, l’Antéchrist, Ed. DFT. 1999, p.60. En effet, lorsqu’on se reporte au texte d’origine de saint Bernard, on se rend compte que saint Bernard désigne comme antipape, non pas la bête de la terre, la seconde bête au verset 11 du chapitre XIII de l’apocalypse, mais bien la première bête qui se fait adorer aux versets 1 à 7 au chapitre XIII. Cela montre, qu’il ne faut surtout pas faire confiance à l’abbé Zins dans ses écrits, pas plus qu’il ne faut lui demander de faire un travail de fond, ce dont il est incapable. Comme je n’aime pas faire les choses à moitié, à l’inverse de l’abbé Zins, voici les références exactes du passage en question sur internet dans un blog en langue russe, tiré d’une bibliothèque électronique, où on peut avoir l’œuvre en question de saint Bernard dans son intégralité :

EPISTOLA CXXV. AD MAGISTRUM GAUFRIDUM DE LORATORIO. Operam ejus requirit in asserendo pontificatu Innocentii adversus schisma Petri Leonis.

0269D 1. Odor in flore, in fructu sapor requiritur. Odore provocati, charissime frater, olei effusi nominis tui, cupimus et ex fructu operis cognoscere te. Non enim nos tantum, sed ipse quoque qui nullius eget Deus, opus tamen habet hoc in tempore opere tuo, si non dissimulas. Gloriosum tibi est Dei esse posse coadiutorem: posse et non esse. damnosum. Porro 0270A autem gratias habes apud Deum et homines, habes scientiam, habes spiritum libertatis, habes verbum vivum et efficax, et sale conditum: nec oportet te pro tantis viribus sponsae Christi deesse in tanto discrimine, cum sis amicus sponsi. Amicus siquidem in necessitate probatur. Quid enim? tu tibi quiescis, et mater tua Ecclesia graviter conturbatur? Habuit sua tempora quies, et sanctum otium hactenus sua negotia licenter libenterque exercuit. Tempus faciendi nunc, quia dissipaverunt legem. Bestia illa de Apocalypsi, cui datum est os loquens blasphemias, et bellum gerere cum sanctis (Apoc. XIII, 5-7), Petri cathedram occupat, tanquam leo paratus ad praedam. Altera quoque bestia juxta vos subsibilat, sicut catulus habitans in abditis. Illa ferocior, ista 0270B callidior, pariter convenerunt in unum adversus Dominum, et adversus christum ejus. Demus operam cito dirumpere vincula eorum, et projicere a nobis jugum ipsorum.

C’est mieux d’avoir le texte d’origine en latin sous les yeux, que de nous contenter de pièces rapportées. Même les frères Dimond à ce sujet, parce qu’ils sont sans grande érudition dans ce domaine, se contentent de citer un article sur l’antéchrist de Robert Appleton dans The catholic Encyclopédia vol 1 , année 1907, et se montrent eux aussi incapables de remonter au texte d’origine : «  Dans the Catholic Encyclopédia, l’article antéchrist, fait noter que saint Bernard croyait que l’antéchrist serait antipape : « Dans le passage, saint Bernard se réfère à l’antipape [ en tant que bête de l’apocalypse ] » - article « la grande apostasie et une fausse Eglise prédites dans le nouveau Testament et les prophéties catholiques » sur le blog la Foi.fr qui est d’une extrême pauvreté en référence de prophéties bibliques et même postbibliques. Certes les frères Dimond ne commettent pas l’erreur de dire que saint Bernard visait comme antipape la bête de la terre, ils disent seulement la bête de l’Apocalypse pour saint Bernard désigne un antipape, sans donner davantage de précision, mais c’est encore, pour déformer le point de vue de saint Bernard, en disant que pour lui, l’antéchrist, c’est un antipape. Saint Bernard à mon humble avis est comme Hildegarde de Bingen, il croit en deux antéchrist pour les derniers temps de l’Eglise, un premier antéchrist qui doit être un antipape surpassant en iniquité tous les antipapes ( l’histoire lui a donné raison, et cet antéchrist est déjà passé en la personne de Wojtyla !) , et un second antéchrist, qui n’est pas un antipape, mais le faux messie des juifs, qui viendra cette fois non pas de l’intérieur du monde dit « catholique », mais de l’intérieur du judaïsme, ( le judaïsme vit actuellement dans l’attente de cet antéchrist-là, qui à mon avis se manifestera publiquement après le retour d’Enoch et d’Elie, ou ce qui revient au même après le retour de Paul VI et l’avènement d’Enoch annonçant ce retour , lorsque Enoch et Elie accompliront leur mission après leur réapparition ). Les frères Dimond sur ce dernier point commettent l’imprudence de nier la venue de ce second Antéchrist dans l’ordre chronologique, en prétendant ici s’appuyer sur saint Bernard, ce qui est une autre idiotie, pire encore dans un certain sens que celle de l’abbé Zins, car si l’abbé Zins se trompe en faisant croire que saint Bernard établit une correspondance entre Anaclet II et la seconde bête ou la bête de la terre, il ne se trompe pas en percevant dans la bête de la terre, un antipape.

Maintenant qu’on a le texte d’origine sous les yeux, on est en position de force pour desceller la vérité et corriger ce beau monde « sédévacantiste ». Je traduis ici le passage de saint Bernard en jaune, à partir de Bestia illa de Apocalypsi jusqu’à advertus christum ejus : « la bête de l’Apocalypse est la bouche disant des blasphèmes et faisant la guerre aux saints (Apoc. XIII, 5-7) Le siège de Pierre est occupé par un lion épiant sa proie. Funeste est cette bête qui vous épie comme un animal dans sa cage. Cet individu féroce, rusé vient en adversaire du Seigneur et en adversaire du christianisme. » Pourquoi, c’est important cela ? Pourquoi, c’est important de corriger l’abbé Zins sur ce point précis ? Mais parce que cela montre que les frères Dimond ont cependant raison lorsqu’ils disent que « la première bête dont la blessure à mort a été guérie » (Apo. XIII 12) puis dont l’image sera adorée , c’est l’antipape Wojtyla qui s’est remis de sa blessure lors de son attentat sur la place saint Pierre de Rome et qui parviendra à se faire élever sur les autels comme un saint, et lorsqu’ils disent, que la seconde bête, la bête de la terre, c’est l’antipape Ratzinger qui lorsqu’il était le cardinal a pu assister aux œuvres de la première bête que fut Wojtyla, et qui une fois occupant le siège de Pierre à son tour, a fait odorer la première bête à savoir Wojtyla, comme un saint. Ce texte en latin qui vient de saint Bernard et que j’expose avec beaucoup de verve, va dans le sens de cette interprétation des frères Dimond, et c’est la raison pour laquelle, j’approuve totalement cette interprétation, en ayant bien évidemment d’autres arguments pour la soutenir, qu’on aura l’occasion de rencontrer dans cette étude.

Ci-joint maintenant, Hildegarde de Bingen (1098-1179) dans la même période que saint Bernard de Clairvaux 1090 -1153), peinture dans l’abbaye de Valmagne. Voici ce qu’elle a écrit dans son livre des œuvres divines : « Les hommes de ce temps – c’est-à-dire les catholiques à l’approche de la fausse papauté des derniers temps – fuiront la stabilité et la sincérité de la vraie Foi catholique, abandonnant Dieu, ils se tourneront vers le fils de perdition » Ce passage correspond pour Notre Dame de la Salette à la période de paix pas longue de 25 ans qui va de fin 1945 , après cette seconde guerre mondiale, jusqu’à fin 1970, où les hommes c’est-à-dire les catholiques abandonneront Dieu, oubliant que ce sont les péchés des catholiques , c’est-à-dire leur péché à eux qui font le plus de mal à Dieu, comme ce qui fait le plus de mal à un père, ce sont les péchés de ses propres enfants. Ces derniers venant de plusieurs nations se tourneront pour Notre Dame de la Salette massivement, vers un avant-coureur de l’Antéchrist c’est-à-dire vers un antipape, formant ainsi pour cet antipape, des troupes de plusieurs nations qui viendront soutenir cet antipape. Hildegarde poursuit au sujet de ce fils de perdition ou antipape qui sera suivi par les catholiques en cela qu’ils le prendront pour un vrai pape : «  Celui-ci – cet antipape donc – apportant le trouble dans toutes les institutions ecclésiastiques - pas d’erreur donc, il s’agit bien d’un loup ravisseur parvenu à occuper par la ruse le siège de Pierre qui sème le trouble dans tout le clergé romain, clergé qui est divisé à son sujet, la plupart se soumettant à lui, et seul un tout petit nombre s’opposant à lui , refusant de lui obéir, et le rejetant comme un imposteur , Hildegarde nous dit qu’il « infligera aux croyants – c’est-à-dire aux vrais catholiques – toutes les bourrasques de l’adversité. » Pour Hildegarde, cet antipape sanctionnera les vrais catholiques en les faisant passer pour des parias, des gens qui désobéissent à N.S. Jésus-Christ et à son Eglise, jusqu’à condamner les évêques qui oseront lui résister, par une fausse excommunication. Et Hildegarde continue sa vision de l’avenir : « Et quand les hommes – entendre toujours les catholiques – après avoir enduré bien des tribulations dues aux invasions de peuples étrangers, aux divisions internes et à celle de l’Empire, ce seront tout d’un coup un bouillonnement d’hérésie et des troubles nombreux qui frapperont la dignité de l’Eglise. » Hildegarde de son vivant appartient à l’Empire c’est-à-dire l’empire germanique qui englobait l’Allemagne , l’Autriche et le royaume d’Italie , et voit les choses ici, par rapport à ce territoire divisé, qui suite à la défaite de l’Allemagne de Hitler a été occupé par des peuples étrangers, par les russes, les américains, et j’en passe, c’est-à-dire tous les pays qui ont lutté contre l’Allemagne de Hitler et l’Italie de Mussolini , et Hildegarde est en train de nous dire qu’après la fin de la seconde guerre mondiale, on aura tout d’un coup, un bouillonnement d’hérésies et des troubles nombreux qui frapperont la dignité de l’Eglise, et bien, c’est exactement ce qui s’est passé, après la seconde mondiale, avec l’ouverture d’un nouveau concile, par lequel les fumées de Satan sont entrées dans l’Eglise et des troubles nombreux après la mort de Pie XII qui ont frappé la dignité de l’Eglise. La dignité de l’Eglise, c’est bien évidemment pour Hildegarde, l’ensemble des pasteurs ou des chefs de l’Eglise, tout ce qui se trouve au plus haut de la hiérarchie ecclésiastique, les papes, les cardinaux, les évêques, les théologiens d’influence, tout ce qui au fond représente la dignité de l’Eglise, et bien tout cela, nous dit Hildegarde va être frappé, par un bouillonnement d’hérésie et par des troubles nombreux, et ce sera alors la grande Apostasie du clergé romain ! Et après cela, Hildegarde, nous décrit la naissance du grand Antéchrist, dont l’antipape qu’elle a annoncé précédemment n’était que le précurseur ou l’avant-coureur : «  C’est en ce temps – de grande Apostasie du clergé romain où tout sera renversé – qu’une femme impure mettra au monde un fils impur. », Hildegarde distinguant deux fils d’iniquité, un premier dans l’ordre chronologique qui doit être un antipape surpassant en iniquité tous les autres, qui applique le premier le plus grandes révolutions sataniques dans l’Eglise ( à savoir Wojtyla avec le scandale d’Assise qui en substance résume le mieux l’apostasie du clergé romain ) , et un second fils d’iniquité dont l’antipapauté antéchristique a aplani les sentiers, qui se manifestera publiquement plus tard, lorsqu’il aura grandi, arrivant à la maturité de l’âge pour se faire acclamer et accomplir son œuvre de mort et de destruction lorsqu’il aura les pleins pouvoirs. ( Dans le secret de la Salette, on a étonnement ce même découpage : une période de courte paix – durant 25 ans après la seconde guerre mondiale - où les hommes se détournent progressivement de Dieu ou de la Foi catholique, avec l’avènement d’un avant-coureur de l’Antéchrist c’est-à-dire d’un antipape , vers lequel se tourneront les catholiques qui ont trébuché dans l’Apostasie, avec une description des successeurs de cet antipape – tremblez-vous qui faites profession de servir Jésus-Christ - et la naissance du grand antéchrist, second fils d’iniquité dans l’ordre chronologique : «  ce sera pendant ce temps que naitra l’antéchrist d’une religieuse hébraïque » qui rejoint cette déclaration d’Hildegarde : «  c’est en ce temps, qu’une femme impure mettra au monde un fils impure. ») Hildegarde de Bingen, Le livres des œuvres divines, Albin Michel, Paris, 1989, p. 207)

Hildegarde de Bingen dans son Livre des œuvres divines (accessible au grand public !) utilise le mot « fils de perdition » pour décrire l’Antéchrist-antipape, qualificatif à l’usage pour désigner un antipape à son époque, comme le prouvent les écrits de Pierre Damien au XI ème siècle, qui a répertorié toutes les expressions de son temps servant à désigner un antipape. Hildegarde distingue « l’homme de perdition » qui « apportera le trouble dans toutes les institutions de l’Eglise », qui selon elle est un antipape qui surpassera en iniquité tous ses prédécesseurs, de « l’homme de perdition » qui naîtra d’une femme impure, à savoir l’Antéchrist-personne. Elle annonce que toute l’église officielle romaine - et a fortiori la presque totalité du clergé romain -perdra la foi pour devenir le siège d’une antipapauté antéchristique, et les papes de 1145 à 1181, déclareront ce type de révélation, comme ayant Dieu pour auteur.

 

 

Voici maintenant le bienheureux Joachim de Flore, abbé cistercien :

Sûr de cet enseignement car confirmé par la sainte Papauté de son temps, Joachim de Flore après mure réflexion, va le reprendre pour la première fois de 1190 à 1191. Il enseignait que dans les derniers temps de la papauté, une antipapauté soutenue par une secte diabolique s’emparera de la fonction pontificale : « De même que la bête qui s’élève du bord de la mer sera un roi puissant et impie, qui sera semblable à Néron, et pour ainsi dire empereur de toute la terre ; de même celle qui montera de la terre préfigura quelque grand prélat, semblable à Simon le magicien : il sera comme un pontife sur la terre, il sera l’Antéchrist. » Cela confirme admirablement l’explication qu’on a reçu de Notre Dame de la Salette nous faisant comprendre dans son secret que « les faiseurs de miracles » dont le pape doit se méfier, sont des prélats francs-maçons à l’image de Simon le magicien qui a infiltré l’Eglise pour s’emparer du pouvoir du pape et des Apôtres, projetant de remplacer le pape par l’un des leurs et même par plusieurs autres francs-maçons. Les prodiges décrits ensuite par Notre Dame, pour nous permettre d’identifier ces faiseurs de miracles (on reconnait qui sont ces faiseurs de miracles pour Notre Dame de la Salette, à la description des prodiges que ces derniers ont accomplis) sont des prodiges permettant de comprendre comment un prêtre catholique a fini par rentrer dans la franc-maçonnerie et s’élever jusqu’au pape pour prendre la figure de son âme, c’est-à-dire son apparence physique et psychologique.

La citation de Joachim de Flore ici est authentique, elle provient des travaux de Rousselot en 1867, on la trouve telle quelle, dans l’article de Wikipédia sur Joachim de Flore qui atteste que pour Joachim de Flore l’église officielle romaine perdra la foi, pour devenir le siège d’une fausse papauté et d’un peuple antéchrist composé de pseudo-catholiques qui en suivant cette fausse papauté auront trébuché dans l’apostasie, tout en faisant croire ou en se donnant l’illusion qu’ils sont encore catholiques. (Xavier Rousselot, Joachim de Flore, Jean de Parme et la doctrine de l'évangile éternel, Paris, 1867, p.94-95.

J’ai retrouvé le texte d’origine en latin de Joachim de Flore dans l’étude d’Alberto Forni sur la lectura super apocalypsim du franciscain Pierre Jean Olivi rédigée au XIII ème siècle, téléchargeable gratuitement sur internet dans son intégralité, Jean Pierre Olivi dans son commentaire de l’apocalypse citant beaucoup d’auteurs, et en particulier Joachim de Flore, saint Bernard, etc. pour appuyer ses interprétations de l’Apocalypse. J’étais précisément en train de traduire en français ce passage en latin (note 1), lorsque j’ai eu l’idée au même moment de consulter Wikipédia, et je suis tombé providentiellement sur la traduction française du texte latin que j’étais en train de traduire, comme si un ange était venu soudainement m’apporter son aide. Donc, la source est incontestable !

Ci-joint le texte de Joachim de Flore, que le franciscain maître Pierre Jean Olivi (dit aussi Olieu ) commente dans son commentaire de l’Apocalypse :

Note 1) Cfr. Expositio magni prophete, pars IV, distinctio IV, f. 168ra: « Sed quare duos reges, cum draco ipse sit unus? nisi quia in typo unius Christi venientis ad redemptionem generis humani et venturi ad iudicium due persone ungi consueverunt in ecclesia Dei: una scilicet in regem, altera in pontificem. Nimirum quia pontifex ipse verius rex est quantum animarum, et uterque Christus dominus, quia Deus et homo est, dici potest? Sic verisimile videtur quod, sicut bestia illa que ascendit de mari habitura est quendam magnum regem de secta sua, qui sit similis Neronis, et quasi imperator totius orbis, ita bestia que ascendet de terra habitura sit quendam magnum prelatum, qui sit similis Symonis Magi, et quasi universalis pontifex in toto orbe terrarum, et ipse sit ille Antichristus de quo dicit Paulus quod “extollitur et adversatur supra omne quod dicitur Deus aut quod excolitur, ita ut in templo Dei sedeat ostendens se tanquam sit Deus” (2 Th 2, 4). Quo circa non immerito, ubi dictum est de eo in Daniele: “Surget rex impudens facie et intelliget propositiones, et roborabitur fortitudo eius (adiunctum est) sed non in viribus suis”, quia videlicet ut Symon Magus non in viribus suis persequutus est apostolos, sed in viribus Neronis, ita et iste in viribus illius regis undecimi supra quam credi possit universa devastet (cfr. Dn 8, 23-24)» Joachim nous assure que la bête de la terre est un prélat faiseur de miracles à la manière de Simon le magicien, qui occupe illégitimement la fonction pontificale et que le fils de perdition, « qui s'oppose et s'élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération, en sorte que lui-même s'assiéra au temple de Dieu, se présentant lui-même comme étant Dieu. » est un prélat opposé à N.S. Jésus-Christ qui se présentera comme un pape dans l’Eglise catholique et  «  le temple de Dieu » où s’est assis ce fils de perdition est pour Joachim, l’Eglise officielle romaine, les lieux saints de Rome, à l’image du Temple de Jérusalem sous l’ancienne Alliance. Le célèbre franciscain théologien Pierre Jean Olivi au fond, ne fait que rappeler à la fin du XIII ème siècle que ce que d’autres à ce sujet on dit avant lui, et vient cautionner à son tour cette analyse. Encore, une fois, les ignorants qui se sont moqués de nous en opposant une résistance purement symbolique à l’Explication véritable du secret de la Salette ( par Notre Dame de la Salette elle-même) disant que les faiseurs de miracles dont le pape doit prendre garde, sont des prélats francs-maçons projetant de s’emparer de la fonction pontificale et d’en chasser le vrai pape, à l’image de Simon le magicien qui s’est infiltré dans l’entourage de saint Pierre et des Apôtres, pour leur ravir leur pouvoir, se trouvent ici humiliés, car à la fin du Moyen, on appelle les prélats travaillant pour la Synagogue de Satan qui se sont infiltrés secrètement dans les plus hautes sphères de la hiérarchie ecclésiastiques pour s’emparer de la fonction pontificale et qui vont réussir à usurper cette fonction dans les derniers temps de la papauté et de l’Eglise, des magiciens à l’image de Simon le magicien , faiseur de miracles ou de prodiges diaboliques.

 

Voici ce qui est rapporté par Wikipédia de la pensée de Joachim de Flore, et l’article à ce sujet est excellent : Joachim de Flore « sépare avec soin la véritable Église, qu'il désigne sous le nom de Jérusalem, de celle des méchants, qu'il flétrit du nom consacré de Babylone. Cette Babylone, c'est la Rome anarchique, l'église charnelle, la grande marâtre qui nage sur les eaux. Ce sont les prélats auxquels est confiée la conduite des peuples, et qui pour plaire aux hommes méprisent les ordres de Dieu. À leur suite, marchent les marchands de la terre, qui s'enrichissent en trafiquant du royaume de Dieu. Ce sont les faux prêtres et les hypocrites, qui convoitent les avantages temporels, pour qui toute vertu est dans les joies de la chair, et qui veulent la richesse pour vivre dans les délices. L’Église de Dieu est devenue une maison de commerce. » Cependant Joachim de Flore «  ne s'empresse pas de les condamner. Animé de cet amour qui le porte vers tous, il ajoute que ceux qui s'égarent ainsi dans des plaisirs mortels peuvent renaître à la vie, en quittant Babylone pour rentrer dans Jérusalem. Malheureusement, ce ne sont pas seulement quelques évêques, quelques prêtres qui sont impliqués dans le négoce de Babylone ; il y a aussi des abbés, des moines, des religieux, c'est-à-dire des hommes qui en prennent le nom ». (Paul Fournier, Études sur Joachim de Flore et ses doctrines, Paris, 1909, p.8 et 9).

Joachim invite donc les catholiques qui ont trébuché dans l’apostasie en suivant une fausse papauté et une fausse église qui n’est autre que la Babylone maudite de l’apocalypse, de se couper de cette fausse église dirigée par une fausse papauté et de revenir dans la véritable Eglise catholique. Cela vaut pour les évêques, les prêtres, les abbés, les moines, les religieux et a fortiori pour tous les laïcs. Malheureusement, très peu, auront cette attitude de survie de quitter la fausse église catholique, pour revenir dans la véritable Eglise catholique, et ceux qui feront le choix de rester dans cette fausse église, se pervertiront de plus en plus, au point que beaucoup ne pourront plus se convertir et iront en Enfer après la mort. Il en sera ainsi, nous dit Joachim de Flore, parce que «  le mal vient de plus loin et de plus haut, il faut donc monter jusqu'au faîte de l'édifice social et religieux; c'est là que règnent sur le monde le pape et l'empereur », et bien là où a régné le pape et l’empereur dans les derniers temps de l’Eglise ou de la papauté, régnera, pour Joachim de Flore, l’antéchrist, c’est-à-dire que la fonction pontificale sera usurpée par un antipape redoutable ou une fausse papauté, antipape ou fausse papauté identifiés par Joachim de Flore comme étant la Bête de la terre dans Apocalypse au chapitre XIII, et Joachim de Flore, imaginait que la bête qui monte de la mer, qui est une nouvelle version de l’empire romain sous la forme de l’Europe paganisée que nous connaissons actuellement encadrée ou tenue par les dirigeants de l’Otan et de l’Union Européenne, serait un nouvel Empire européen dirigé par un seul empereur ou dirigeant et il y voyait de préférence un héritier de l’empire germanique, mais Hildegarde de Bingen dans son livre des œuvres divines, a corrigé cette dernière erreur de Joachim, en disant que l’Empire germanique n’existera plus lorsqu’on sera arrivé dans les derniers temps de l’Eglise et de la papauté, et qu’il n’y aura plus d’empereur régnant en Europe dans cette période. Hildegarde de Bingen enseigne la chute de l’Empire germanique qui régnait à son époque, à l’inverse de Joachim de flore, qui pensait que cet empire grandirait en Europe dans les derniers temps tout en s’éloignant du christianisme pour épouser le paganisme, et se formerait en même temps que la fausse église catholique des derniers temps, qui sera dirigée par une fausse papauté, l’antipapauté antéchristique. Voici ce que dit maintenant Hildegarde au sujet de l’Empire (que les historiens appellent par commodité Empire germanique) : « L’empire (celui de mon époque) se disloquera avant de s’effondrer. Chaque nation se choisira pour maitre un roi (ou un dirigeant) prétendant que la vastitude de l’empire leur a plus pesé qu’elle ne leur a servi. (Toute royauté catholique sera bannie ou décapitée en Europe). Puis une fois que le sceptre impérial aura été brisé (toute monarchie catholique éliminée ) , sans espoir de restauration, la dignité épiscopale subira un sort semblable. » Ensuite Hildegarde de Bingen annonce la perte des états pontificaux sous Pie IX  et cette situation qui s’est réalisée sous Pie IX : «  le siège de Pierre pourra à peine maintenir sous sa coupe Rome et les contrées avoisinantes », ce qui s’est passé avec Pie IX, ce pape finissant par perdre Rome, ne plus maintenir sous sa coupe la ville de Rome et les contrées avoisinantes. (p. 205 et 206 le livre des œuvres divines, présenté et traduit par Bernard Gorceix, chez Albin Michel, Paris 1989 ) , ensuite, Hildegarde raconte ce qu’il va se passer jusqu’à la période de guerre, où l’Europe sera envahie par des peuples étrangers ( suite à la seconde guerre mondiale : Hildegarde voit les choses par rapport à l’Allemagne, son pays à elle ), après laquelle, les catholiques se détourneront de Dieu, et la dignité de l’Eglise se trouvera frappée par un bouillonnement d’hérésies et des troubles nombreux ( lors du dernier concile au Vatican et après ) , et les catholiques fuiront la stabilité et la sincérité de la vraie Foi et se tourneront vers un antipape redoutable, le premier fils de perdition ( à savoir Wojtyla – le rapport ici avec « le fils de perdition » assis dans le Temple de Dieu, qu’est l’Eglise dans II Thessaloniciens 3 et 4 est évident ! ) « qui apportera le trouble dans toutes les institutions ecclésiastiques. » (Fin de citation Ibid. p. 207)

 

 

Ci-joint en image, Joachim de Flore miniature du XIV ème siècle. Il disait à Richard Cœur de Lion : « Vers la fin des temps, l’Antéchrist renversera le pape et usurpera son siège ». Rév. Culleton, The reign of Antichrist, Tan Books, 1974, p. 130. Dante, le poète, écrivain, et homme politique florentin, père de la langue italienne, poète majeur du Moyen Age né en 1265, mort en 1321, mettra Joachim de Flore, l’abbé Calabrais dans le Paradis, de sa divine comédie au chant XII. Dante est intéressant, car il confirme cette idée que les apocalypticiens du Moyen Age savaient faire le rapprochement entre les antipapes des derniers temps et les pseudo-pontifes de la crise maccabéenne. Cette idée que les pseudo-pontifes de la crise maccabéenne nous sont décrits dans le second livre maccabéen, de telle sorte que nous puissions comprendre qu’ils sont la préfiguration des antipapes des derniers temps de l’Eglise, ne m’est pas venue après avoir lu des auteurs médiévaux, mais après le Saint Sacrifice de la Messe au cours duquel je suppliais le Saint Esprit de venir me faire comprendre la crise affreuse de l’Eglise que nous traversons actuellement, à partir des Saintes Ecritures, et c’est ainsi qu’en ouvrant le second livre maccabéen de la Bible, le Saint Esprit m’a ouvert les yeux, en me montrant les ressemblances entre la crise maccabéenne du sacerdoce ancien et la crise affreuse de l’Eglise décrite par Notre Dame de la Salette dans son secret. C’est ainsi que peu de temps après, je me suis mis à rédiger mon ouvrage de 1999, le pape martyr de la fin des temps qui à l’heure actuelle, n’a pas vraiment vieilli, est parvenu à faire de véritables prophéties qui se sont réalisées, et qui a converti, ou a ramené dans la vraie Eglise catholique beaucoup de personnes. En étudiant la littérature apocalyptique, je me suis aperçu notamment que Principium Malorum avait fait ce chemin dans les Saintes Ecritures avant moi, se servant de passages parlant du vrai pontife Onias III de la crise maccabéenne qui a été contraint de vivre caché en exil, pour décrire le pape martyr de la fin des temps, et se servant des passages décrivant les pseudo-pontifes de la crise maccabéenne, qui sont aux nombre de quatre, pour décrire les antipapes des derniers temps de l’Eglise. Dante, justement a eu l’idée dans sa divine comédie dans la partie où il fait une description des individus qu’ils voient en enfer, de comparer un mauvais pape de son temps qu’il n’aimait pas à Jason, le premier pseudo-pontife de la crise maccabéenne : « car après lui viendra de vers ponant un pasteur parjuré de plus laide œuvre (…) nouveau Jason, digne des Maccabées » (Enfer, chant XIX) Ce mauvais pape pour Dante est Clément V. Philippe le Bel céda à ce pape pour avoir l’appui de l’Eglise, toutes les dimes de son royaume sur cinq ans, et le pape Clément V en échange lui a promis de transporter le saint siège à Avignon, de défaire l’œuvre du pape Boniface VIII et de livrer à Philippe le Bel, les templiers. Pour toutes ses raisons, Dante voyait Clément V comme un nouveau Jason, brûlant en Enfer, Jason ayant acheté sa place de pontife à Antiochus IV. Dante fait ici un rapport analogique entre Philippe le Bel et Clément V d’un côté, et Antiochus IV et Jason d’un autre côté. (Pour information : un vrai pape, validement pape n’est pas assuré d’aller au ciel et peut aller en Enfer. Personne sauf cas particulier n’est assuré d’aller au Ciel, et voilà pourquoi, on doit tout faire ici-bas pour être sauvé. Dante exagère dans une certaine mesure seulement, en comparant le pseudo-pontife Jason à Clément V, car Clément V est un vrai pape à l’inverse de Jason qui est l’usurpateur du vrai pontife Onias III, son propre frère. A fortiori, au Moyen Age, on voyait dans les pseudo-pontifes de la crise maccabéenne, des préfigurations d’antipapes qui viendraient dans les temps de la fin. Ce que dit Dante, montre que ce rapprochement était aisé à son époque.)


 

Et bien Dante voyait en Enfer dans sa divine comédie, cette partie du clergé romain qui apostasiera dans les derniers temps de la papauté : « A vous bergers, mitrait l’Evangéliste, quand la putain qui sied dessus les eaux avec les rois qui parut s’enivrer, celle-là qui fut née avec sept têtes et qui trouva vigueur en ces dix cornes, tant que la vertu de son époux fut chère. Dieu ? Vous vous l’êtes fait d’or et d’argent : que changez-vous d’avec les idolâtres, sinon qu’ils prient une idole, et vous cent ? » L’évangéliste ici, c’est bien évidemment saint Jean qui parle de « la grande prostituée sur les grandes eaux » Apo. XVII 15, 18) Cette grande prostituée pour Dante, c’est l’église officielle romaine dirigée par une fausse papauté dans les derniers temps de l’Eglise, cette partie des mauvais catholiques qui sera de très loin majoritaire et trébuchera dans l’apostasie à la fin des temps, c’est l’Eglise infidèle des apostats suivant une fausse papauté, qui se prostituera aux rois c’est-à-dire aux dirigeants antéchrists qui gouverneront l’Europe, donc infidèle à son époux qu’est le Christ. Ces mauvais bergers dont parle ici Dante, sont les prêtres modernistes qui se donneront une fausse papauté. Cette idée d’idole faite d’or et d’argent, est une référence à mon avis à l’Oraculum Cyrilli, qui parle d’un faux pape ressemblant au vrai pape, fabriqué à partir d’or et d’argent comme l’était le veau d’or, un antipape étant comme une idole faite d’or et d’argent dans le Temple de Dieu. Pour Dante, l’église officielle romaine lorsqu’elle tombera entre les mains de la Synagogue de Satan, finira par s’ouvrir à toutes les fausses religions et à tous les faux dieux ou idoles que suivent les non catholiques. Vous mauvais bergers faussement catholiques, des temps à venir, vous vous prostituerez non pas à une seule idole, mais à cent !

On se réfère ici simplement aux Œuvres complètes de Dante, traduction et commentaires d’André Pézard, Ed. 1965, Ed. Gallimard, p. 1003. André Pézard, dit que pour Dante, la grande courtisane, c’est « la Rome pontificale ». En fait pour Dante qui est catholique, la grande Courtisane, c’est une contrefaçon de l’Eglise catholique, qui viendra dans les temps de la fin, avec de faux papes qui régneront à Rome. Dante a été un guelfe ardent défendant la véritable papauté contre les gibelins partisans de l’empereur germanique et de la fausse papauté mis en place par cet empereur. Le commentaire de Pézard n’est pas faux, manque de précisions, est ambigu, ferait passer pour un peu Dante, pour un antipapiste ou un protestant avant l’heure, ce qui est ridicule et ne correspond pas à la pensée de Dante. Dante est un catholique, qui comme tant de ces contemporains, enseigne que Rome perdra la Foi dans les derniers temps de la papauté, pour devenir le siège d’une fausse papauté antéchrist.

 

Ci-joint le grand poète Dante. Son interprétation de l’Apocalypse suit la position de saint Bernard, d’Hildegarde de Bingen, du bienheureux Joachim de Flore, en ce qui concerne le fait que la grande prostituée de l’Apocalypse , c’est l’église officielle romaine mais telle qu’elle existera dans les derniers temps, dirigée par une fausse papauté, vidée de la véritable papauté, investie de la tête aux pieds par l’Ennemi, un peuple antéchrist qui prétendra être catholique, mais qui n’aura plus la vraie Foi catholique, et qui par son Apostasie, son adhésion à une antipapauté antéchrist aura cessé d’appartenir au peuple de Dieu, et qui persécutera les vrais catholiques qui voudront restés fidèles à N.S. Jésus-Christ et à sa Sainte Eglise. Dante a vécu des temps difficiles, mais contrairement à certains de ces contemporains et malgré toutes les souffrances qu’il a endurées, il ne prévoyait pas les derniers temps de la papauté, pour son époque, mais dans une période plus éloignée dans le temps.

 

Contrairement à un préjugé fort répandu, Joachim de Flore est loin d’être le premier à enseigner l’avènement de l’Antéchrist-antipape (de l’Antichrist devenant pape) pour les derniers temps de l’Eglise, et n’a bien évidemment pas renverser la Tradition eschatologique ici 1, mais venait à ce sujet soutenir l’enseignement même des papes de son temps, et la sainte papauté pour cela lui était reconnaissante. L’originalité du Joachimisme n’est pas à chercher dans ce domaine, domaine dans lequel Joachim de Flore n’a rien innové, se contentant ici de reprendre ce que d’autres ont dit avant lui. Nous avons vu dans notre ouvrage le pape martyr de la fin des temps, que quelques saints, docteurs, théologiens, dans l’Eglise catholique, enseignent que Rome dans les derniers temps de l’Eglise perdra la Foi pour devenir le siège d’une Antipapauté, dont l’Antéchrist-antipape.

1 Claude Carozzi pourtant médiéviste a commis ce regrettable préjugé, ce qui témoigne d’une certaine incompétence pour tout ce qui concerne l’enseignement de l’Eglise relatif aux derniers temps de la Papauté. C. Carozzi Apocalypse et salut dans le christianisme ancien et médiéval, Aubier, Paris, 1999, p.119

 

 

On a parlé par exemple de saint Vincent Ferrier professeur de Philosophie et de théologie qui défendait l’idée d’une corruption générale dans l’église officielle romaine à la fin des temps, et l’avènement de « l’Antéchrist mêlé » sur le siège de pierre, qui viendra sous les apparences du bon pasteur, d’un vrai pape, pour entraîner dans son sillage les mauvais chrétiens qui se seront laissés trompés par lui.1 On est revenu sur cet auteur depuis peu pour discerner dans les prédictions qu’on lui attribue, ce qui vient de lui et ce qui ne vient pas de lui, mais d’un certain moine Rusticien, qui a interprété ses propos en y ajoutant des idées subversives émanant de l’histoire du saint Pape et du grand monarque, et on s’est rendu compte que saint Vincent Ferrier dans son Mirabile opusculum de fine mundi allait dans le sens de la survivance et du retour miraculeux de Paul VI, ce que saint Vincent Ferrier appelle les Apôtres des Derniers temps, n’étant rien d’autre que ce que Notre Dame de la Salette appelle «  Enoch et Elie » dans son secret, et tous les ouvriers de Jésus-Christ et fidèles dévots de Notre Dame, qui les suivront lors de leur retour miraculeux. Saint Vincent Ferrier croyait fermement à toute la littérature apocalyptique du XII ème et XIII ème siècle, et en particulier à Principium Malorum et l’Oraculum Cyrilli , des apocalypses qui annoncent un vrai pape qui se fera éclipsé par une fausse papauté, qui passera pour décédé, mais vivra caché en exil, pour ensuite revenir miraculeusement parmi les siens, démasquer d’autorité ses usurpateurs, éclairer ceux qui dans la fausse église peuvent encore être sauvés, et éclairer les mauvais catholiques qui ne voulaient pas croire en sa survivance et en son retour miraculeux.

Vous souvenez vous des prédictions du bienheureux Bernard de Bustis que nous avons superbement commentées à grands renforts de références bibliques dans notre ouvrage le pape martyr de la fin des temps, qui comparent la fausse papauté des derniers temps entrainant le clergé romain dans son ensemble dans l’apostasie au roi usurpateur Jéroboam et la véritable papauté qui aura à subir cette apostasie sans précédent au roi légitime Roboam ? Et bien ces prédictions s’avèrent être en fait un commentaire de l’Oraculum Cyrilli, tentant de desceller une partie de son contenu, c’est dire l’influence considérable qu’a exercé dans les milieux prophétiques de l’Eglise, l’Oraculum Cyrilli ou l’oracle de saint Cyrille qui par ses références bibliques est avec Principium Malorum, l’une des plus formidables entreprises jamais réalisée, pour mettre en lumière l’enseignement des Saintes Ecritures sur les derniers temps de la papauté.

1 Saint Vincent Ferrier, De fine Mundi, publié en 1475. Pour en savoir plus sur la pensée de saint Vincent Ferrier à ce sujet, voir notre dernier article sur le blog de Jean Baptiste André.

Saint Cyrille de Constantinople tenant ici sa longue et grande prophétie sur les derniers temps de la papauté sous forme de livre ouvert. Cette prophétie comme pour le secret de la Salette, est écrite dans ce genre littéraire qu’est l’apocalypse, et par conséquent pour en comprendre le sens, il faut faire partie des vrais serviteurs de Jésus-Christ qui ont été formés à ce genre littéraire et qui sont disposés à entendre la Parole de Dieu. Dans notre étude sur le sosie de Paul VI dans le secret de la Salette, on consacre toute une partie sur sa prophétie disant que dans les temps de la fin, des cardinaux félons , des intrus infiltrés au cardinalat aussi étrangers à la vraie Religion, que ne l’étaient les luperques , ces prêtres païens de la Rome antique, qui ont poussé à la persécution des premiers chrétiens, remplaceront le vrai pape par un faux, et qu’il sera très difficile, voire presque impossible de discerner le vrai pape du faux pape, à moins d’y être aidé par Dieu. La plupart des catholiques, les plus mauvais suivront la fausse papauté, comparée à Jéroboam, et une infime minorité suivront le vrai pape, comparé à Roboam, en pleurant avec lui. Cette prophétie a marqué durablement les esprits et on la trouve reprise aujourd’hui par un grand nombre d’historiens, comme Claude Carozzi dans Apocalypse et Salut dans le christianisme ancien et médiéval, paru en septembre 1999. On a la retrouve dans les travaux de Jeanne Bignami-Odier : Etudes sur Jean de Roquetaillade, ouvrage paru en 1952, et on pourrait multiplier les exemples de ce type.
 

« Dans l’église des carmes de Florence, se trouve une fresque du XIVe siècle qui représente un carme âgé avec une barbe grisonnante et un livre ouvert dans les mains. Il s’agit de Cyrille de Constantinople. Une autre représentation semblable se trouve sur un tableau du XVIIIe siècle, au couvent des carmes à Straubing.

Malgré ces représentations, nous avons très peu de sources sur la vie de ce saint. La majorité des informations que nous avons tient plus de la légende et est difficilement vérifiable.
Cyrille est probablement un grand savant d’origine grecque. À la demande de la Vierge Marie, il se serait rendu au Mont-Carmel pour mener une vie d’ermite. On relate aussi que, pendant la messe, il aurait eu une vision selon laquelle un ange lui aurait donné, sur deux tablettes, une prophétie en grec concernant l’avenir de l’Ordre: les carmes étaient appelés à connaître une grande floraison et à se répandre largement. Cyrille aurait traduit en latin cette prophétie connue sous le nom de « oraculum angelicum » - (appelé également Oraculum Cyrilli, ajoutons-nous à la citation) - pour la communiquer à Joachim de Flore (+1202). Jean de Rupescissa (1350) et Telesphorus Cosenza (1386) ont commenté cette prophétie qui avait une grande importance à l’époque. Une lettre de Cyrille, adressée à Eusèbe, prieur de Monte Negri près d’Antioche, fut propagée et vint à la connaissance de Philippe Ribot, provincial des carmes de la province de Catalogne et auteur de « L ’Institution des premiers moines ».

Selon la biographie de Giovanni Grossi (vers 1400), Cyrille devint prieur général de l’ordre des carmes. On peut trouver d’autres informations dans le Viridarium et dans le Catalogus sanctorum, livres anciens relatant la vie des saints. Selon ces sources, Cyrille serait né à Constantinople et aurait été envoyé au pape de l’époque par l’empereur Manuel Comnene pour travailler à l’unification des Églises. On lui attribue aussi la conversion d’un sultan (représentation dans la Basilique San Martino ai Monti à Rome).

G. Bale (+1563) relate que Cyrille est originaire de Megare et qu’il a reçu une formation scientifique à Constantinople. Il est mort en 1234. » Citation tirée de Klaus SCHENKELBERGER, O. Carm dans le blog « les grands carmes ».

 

Certes, aujourd’hui, le monde catholique dans son ensemble a complètement oublié ces apocalypses du XIII ème siècle, ne retenant de ces apocalypses que des bribes sans grand intérêt et le plus souvent déformées ou falsifiées ( par des ajouts bien plus tardifs venant de « l’histoire du saint pape et du grand Monarque » qui relèvent de la subversion dans le domaine prophétique ) mais sans savoir que ces miettes qu’il met parfois en avant comme des pierres précieuses, il les doit surtout à Principium Malorum et à l’Oraculum Cyrilli. Le carme Klaus Schenkelberger par exemple fait référence ici à l’Oraculum Cyrilli, appelé aussi Oraculum angelicum, montre qu’il connait cet oracle de nom, mais il est pratiquement certain, qu’il n’a jamais étudié cet oracle, et ignore tout de son contenu. Ce qu’il dit est stupide. Il dit que cet oracle concerne l’avenir de l’ordre des Carmes, alors qu’il est consacré avant tout à la question du pape dans les derniers temps de l’Eglise, même si l’avenir de l’ordre s’y trouve prophétisé. D’ailleurs, c’est bien simple, l’ordre des carmes doit s’écrouler dans les temps de la fin, comme celui de saint François d’Assise, celui des dominicains, et tant d’autres, à l’exception peut-être (ajoutons nous) de celui de saint Benoît lors de l’éclipse de l’Eglise, et après cette éclipse, il n’en subsistera plus qu’un : l’ordre des Apôtres de la fin des temps, celui dont a parlé longuement Notre Dame de la Salette à Mélanie Calvat. Le frère Klaus dit que Jean de Rupescissa appelé aussi «  Jean de Roquetaillade » et Télesphore de Cosenza l’ont commenté à la fin du Moyen Age, mais ce carme n’a jamais étudié le commentaire de l’oracle de Cyrille par Jean de Roquetaillade et les commentaires de Télesphore de Cosenza à ce sujet, alors que moi j’ai écrit pas mal d’articles à ce sujet sur le blog de Jean Baptiste André, avec des photographies des écrits et des dessins de Télesphore de Cosenza, et toutes sortes de références précises aux œuvres de Jean de Roquetaillade, indiquant que je maitrise ce sujet mieux que personne, en France du moins.

Ces deux apocalypses pourtant sorties de leur tombeau à partir de la fin du XIX ème par les médiévistes, que sont l’Oraculum Cyrilli et Principium Malorum sont généralement complètement inconnues du monde dit « catholique » qui ne se donne pas la peine d’interroger à ce sujet les médiévistes ou les historiens qui en parlent dans les milieux universitaires. La raison de cet inertie est relative à la subversion dans le domaine prophétique, au fait que le clergé moderniste, infiltré et corrompu, s’est détourné complètement de tout ce qui se disait dans l’Eglise au Moyen Age, sur les derniers temps de la papauté, jusqu’à empêcher les laïcs d’avoir accès à tous ces écrits que j’évoque ici, et pour cause, tous les écrits que j’évoque ici, c’est tout ce que le clergé moderniste devenu désormais complètement apostat et schismatique, l’élite du mal, méprise et préfère mettre sous le boisseau ou jeter aux oubliettes, cherche à maintenir caché, comme l’escroc ou le truand cache des choses qui le dérangent profondément et viennent l’accuser. Il faut savoir au sujet de Principium Malorum et de l’Oraculum Cyrilli, que le clergé romain à la fin du Moyen Age dans cette période où il n’était pas aussi corrompu, était tenu et dirigé par des justes en dépits des méchants, tenait en revanche ces apocalypses rédigées au XIII ème siècle, comme inspirées par Dieu. La sainte inquisition portait un regard bienveillant sur ces deux apocalypses de fabrication tardive et les papes, les cardinaux, les évêques, tenaient à en avoir chacun un exemplaire dans leur bibliothèque privée, au point que ces apocalypses font partie de celles qui ont été le plus copiées et diffusées à la fin du Moyen Age.

 

Bien des hérétiques ou auteur hétérodoxes ou sulfureux comme Arnaud de Villeneuve par exemple, les reprenaient en croyant pouvoir ainsi montrer « patte blanche » devant l’inquisition, comme aujourd’hui dans les milieux dit traditionnalistes pour montrer qu’on est un bon catholique, on cite le secret de la Salette. Cela faisait bien de citer Principium Malorum la première apocalypse que l’Eglise a connue annonçant l’avenir de la papauté par des devises et des oracles, et « l’Oracle de saint Cyrille », à cette époque-là ! Cela dit en passant Arnaud de Villeneuve lui aussi, comme le montrent les travaux de Raoul Manselli, annonçait une fausse papauté dans les derniers temps, une église officielle romaine qui a perdu la Foi, comme il annonçait le « pastor angelicus » c’est-à-dire un vrai pape éclipsé par une fausse papauté, appelé à sortir de son exil caché, s’appuyant sur l’Oraculum Cyrilli et Principium Malorum, et ce ne sont bien évidemment pas ces idées-là, qui ont fait condamner ses ouvrages, mais le fait qu’il prenait la défense de personnes dissidentes dans l’Eglise, en estimant que l’église officielle romaine de son époque était déjà en train de perdre de la Foi, anticipant trop tôt l’avènement de la fausse papauté des derniers temps, et partageait toutes sortes d’erreurs qu’il ne convient pas d’énumérer ici, mais qui ont été résumées par ces accusateurs. Ce dernier d’origine juive est avec l’auteur du Liber de flore, l’inventeur de « l’histoire du saint pape et du grand monarque », et c’est l’une des raisons pour lesquelles, je ne crois pas du tout à cette histoire qui vient semer de l’ivraie dans toutes les prédictions de l’Eglise Catholique relative aux derniers temps de l’Eglise. Cela dit Arnaud de Villeneuve était un grand médecin d’une renommée internationale à l’époque, soignant les rois et les papes, qui avait des côtés bien sympathiques et attachants, qui défendait toujours les petits contre les grands jusqu’à s’attirer bien des ennuis, mais il n’était pas fait pour commenter les prédictions et ne connaissait à la réflexion par grand-chose à ce domaine, tout intellectuel de haut vol qu’il était par ailleurs, contribuant à son insu, sans s’en rendre compte à la subversion dans le domaine « prophétique. »

Tous ceux qui croient encore de nos jours à ce récit apocalyptique de saint Pape et de grand Monarque, ignorent que c’est à lui surtout et à l’auteur du Liber de Flore, qu’ils doivent la croyance à ce récit auquel je n’adhère pas du tout, parce qu’il constitue une approche subversive de toute la littérature apocalyptique du XII ème et XIII ème siècle. Un jour on rédigera une étude expliquant que la croyance en un saint pape qui serait secondé par un grand monarque est une croyance inspirée par le démon. Jean de Roquetaillade au début du XIV ème siècle est tombé malheureusement dans ce piège, en soutenant le point de vue du Liber de Flore et d’Arnaud de Villeneuve à ce sujet, et c’est la raison pour laquelle, tout en connaissant ses œuvres, pour les avoir étudiées pendant des années, je le tiens comme un auteur subversif, que l’Eglise a eu raison de suspecter, mais comme Arnauld de Villeneuve et l’auteur du Liber de Flore, il n’est pas tout à fait mauvais. Il a contribué comme le Liber de Flore et Arnaud de Villeneuve, et même bien plus que ces derniers, à diffuser des prophéties de son temps, qui circulaient à son époque dans l’Eglise, comme bien des passages de l’Oraculum Cyrilli et de Principium Malorum , qui en revanche sont inspirées par Dieu, et grâce à lui, et à bien des médiévistes comme André Vauchez et son équipe qui ont travaillé pendant plus de dix-huit ans sur l’une de ces  œuvres majeures   « le Liber ostensor quod adesse festinant tempora ( titre à rallonge qui signifie : « le livre qui montre ce qui est imminent dans les temps qui viennent »), on connait les noms de tous les manuscrits « prophétiques » qui circulait dans l’Eglise à son époque sur les derniers temps de la papauté et comme il en faisait des citations bien larges et généreuses, on a grâce à Jean de Roquetaillade, des informations précieuses, car ce qui fait la valeur de cet intellectuel, c’est son honnêteté mêlée d’érudition, le fait qu’il livrait systématiquement toutes ses sources, comme un universitaire de l’époque, permettant à ses lecteurs de vérifier le bienfondé de ses commentaires de prédictions ou d’être armés face à ses commentaires, sans compter qu’il faisait aussi cela par intérêt personnel, pour se protéger contre ses accusateurs.

 

Ci-joint André Vauchez, l’ancien Directeur de l’Ecole française de Rome et membre de l’Académie des inscriptions et Belles lettres. Je connais tous ses travaux, et si un jour je fais une thèse concernant la littérature apocalyptique du XIIème et XIIIème siècle, je voudrais qu’il fasse partie de mon jury, voire qu'il soit mon directeur de thèse, car c’est un savant qui m’a beaucoup apporté, qui a beaucoup d’affinités avec moi, par ses idées sur le plan historique, et pour lequel j’ai une grande estime.

 

André Vauchez est bien trop gentil à l’égard de Jean de Roquetaillade, lorsqu’il dit de Jean de Roquetaillade, qu’il était un bon visionnaire, « puisqu’il a prévu le grand schisme de 1378 » en « prédisant une division des cardinaux », « 20 ans avant que cette division n’arrive », mais on comprend qu’il ait ce regard, car Jean de Roquetaillade est un auteur émouvant, fascinant et captivant, par les thèmes qu’ils abordent : « l’antéchrist », « la grande Apostasie de Rome », les grandes calamités qui vont frapper les catholiques dans les temps de la fin, et j’en passe ! A entendre Vauchez, Jean de Roquetaillade « aurait toutefois mal daté l’évènement », le schisme de 1378, mais « cet évènement a fini par se produire » (Ecouter son émission radio sur Canal Académie, le blog de l’élite française intellectuelle, pour les professeurs d’université et tous les savants reconnus appartenant à l’Académie des sciences. Ce blog est très sélectif mais dans le bon sens du terme : ne peuvent y participer que ceux qui sont disposés à consacrer un peu d’argent pour leurs recherches, qui ont fait de hautes études, de véritables chercheurs et pas des petits rigolos !). Baluze a démontré en 1927 contre Rainaldi, que Jean de Roquetaillade n’a pas prédit avec précision le grand schisme de 1378, et pour cause, la vérité, c’est que Roquetaillade prévoyait la crise affreuse des derniers temps de l’Eglise que nous subissons actuellement depuis le dernier concile au Vatican, vers 1362-1365, et qu’il s’est donc complètement trompé, car le grand schisme de 1378, n’a rien à voir avec les prédictions sur les derniers temps de la papauté que Jean de Roquetaillade commentait, ce schisme de 1378 n’étant qu’un bien pâle reflet, du grand schisme annoncé pour les derniers temps de l’Eglise. L’avènement de l’église wojtylienne éclipsant totalement la véritable Eglise catholique à partir de l’année 1978, voilà ce qu’était le grand schisme à venir, que Jean de Roquetaillade voyait dans les prophéties sur les derniers temps de la papauté et cherchait à comprendre ! L’église schismatique, hérétique, apostate, des derniers temps, c’est bien évidemment l’église wojtylienne, et ce schisme est sans précédent dans l’histoire de l’Eglise, puisque c’est la presque totalité des catholiques qui se coupent de la véritable Eglise catholique (sens du mot schisme) pour suivre à la place de la véritable Eglise catholique, une fausse église qui n’a de catholique que l’apparence.

S’il fallait compter toutes les fausses prophéties que Jean de Roquetaillade a écrites, qui ne se sont jamais réalisées, et ne se réaliseront jamais, en dégageant toutes ses erreurs d’interprétations de la littérature apocalyptique biblique et postbiblique, un livre volumineux n’y suffirait pas ! Cela dit, Jean de Roquetaillade mérite effectivement l’attention des vrais catholiques aujourd’hui, en ce sens, qu’il rapporte des éléments de la véritable Tradition prophétique avec des références solides, même s’il parasite ces éléments avec des réflexions de son propre cru, qui parlent bien plus de lui et de son époque (On comprend que les historiens de nos jours le lisent !), qu’ils ne parlent des choses de Dieu.

 

Image, il s’agit ici d’une page d’un manuscrit de Jean de Roquetaillade datant de 1350 d’après l’article de Wikipédia (Lequel, on ne sait pas, Wikipédia ne le précise pas ! C’est tiré d’un ouvrage alchimique de Jean de Roquetaillade, qui ne concerne pas notre sujet, sans doute le « De consideratione Quintae essentiae rerum omnium, vers 1350 »). L’encyclopédie Wikipédia résume très bien sa vie, mais est incomplète dans l’énumération de ses œuvres. Il manque par exemple son commentaire sur l’Oracle de Cyrille justement, qui est d’une importance capitale, son œuvre la plus volumineuse et la plus importante à nos yeux dans la mesure où elle détermine la mauvaise direction prise par Jean de Roquetaillade dans son Liber Ostensor, et nous rapproche de l’Oracle de Cyrille - l’Oraculum Cyrilli –qui en revanche est une apocalypse considérée comme inspirée par Dieu par le clergé romain dans son ensemble à la fin du Moyen Age. Le fait que l’historienne Jean Bignami-Odier nous dise par exemple de cet Oracle, qu’il était très bien vu dans l’Eglise au point que son auteur figure au calendrier carmélitain le 6 mars avec le titre de bienheureux et à la troisième place dans la liste traditionnelle des prieurs généraux de l’ordre, et le fait, qu’on y retrouve plus ou moins un récit apocalyptique similaire à celui que l’on trouve dans le scénario de la survivance de Paul VI, si on suit les rapports de Jeanne Bignami-Odier, ne fait qu’attiser notre désir d’en savoir toujours plus davantage. De ce commentaire de Jean de Roquetaillade sur l’Oraculum (beati) Cyrilli, il ne subsiste plus selon Jeanne Bignami-Odier, qu’un manuscrit se trouvant à la Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrit latin 2599. Dans l’article Wikipédia, la liste des meilleures études sur Jean de Roquetaillade, qui n’est pas exhaustive est assez bien faite, constitue un bon départ pour un étudiant qui voudrait en savoir davantage. On déplore cependant dans Wikipédia que sa pensée relative aux derniers temps de la papauté n’apparaisse pas, le fait que les idées religieuses et politiques de Jean de Roquetaillade ne soient pas exposées, ou traitées avec superficialité ou négligence. C’est une terrible lacune, mais qui s’explique par le fait que les écrits de Jean de Roquetaillade sont restés le plus souvent en latin, n’ont jamais été traduites en français, sauf rares exceptions, et restent toujours autant inaccessibles au grand public, ne devenant un objet d’étude, que pour des spécialistes le plus souvent des médiévistes de profession qui ne font pas beaucoup d’efforts pour traduire ses écrits, ce qu’il convient de déplorer.

Ce que Jean de Roquetaillade rapporte est intéressant pour reconstituer l’histoire des idées relatives au derniers temps de la papauté et réaliser que « l’histoire du saint pape et du grand Monarque » est une invention du début du XIV ème siècle, par de mauvais commentateurs de prédictions, qui ont interprété de travers à la fois la littérature apocalyptique post biblique antérieur au XII ème siècle, et la littérature apocalyptique du XII ème et XIII ème siècle, qui se sont révélés être avec le recul du temps , de faux prophètes, annonçant des évènements pour telle ou telle année, qui ne sont jamais arrivés ! Jean de Roquetaillade fait partie de ces faux prophètes, avec Arnauld de Villeneuve et l’auteur du Liber de Flore, qui ont dénaturé, falsifié, les grands textes « prophétiques », en leur faisant dire des choses qu’ils ne disent pas ! Néanmoins, Jean de Roquetaillade comme bien de ses contemporains, reconnait que dans les derniers temps de la papauté, l’Ennemi s’emparera du siège de Pierre au point de contrôler toute l’église officielle romaine, contraignant le vrai pape à s’enfuir dans un endroit secret comme à l’intérieur d’un tombeau, car on le croira mort, alors qu’il sera toujours en vie. Pour Jean Roquetaillade, ce pape vivra dans une plus grande intimité avec N.S. Jésus-Christ et la très Sainte Vierge Marie, au cours de son exil caché. Cet exil caché lui permettra de se racheter aux yeux du Seigneur, et de racheter son peuple, de croître dans l’Amour de Dieu. Dieu finira par lui enlever chez ce pape toutes les fautes qu’il a commises, et ce pape lorsqu’il sera arrivé à maturité, se sera sanctifié pleinement aux yeux de Dieu, enfin prêt, sera appelé par Dieu à sortir de son exil caché pour confondre d’autorité tous ses usurpateurs, tous les antipapes qui l’ont éclipsé ou évincé de la fonction pontificale. Ce pape lors de son retour miraculeux ouvrira les yeux à tous les catholiques de bonne volonté disposés à le suivre, mais qui se sont égarés spirituellement pendant son absence. C’est pour cela, que Jean de Roquetaillade l’appelle le réparateur, car il viendra guérir, apaiser, réconforter les justes, et les remettre sur pieds, leur donner une énergie et un élan comparable à celui des premiers chrétiens qui ont assisté à la résurrection du Christ. C’est ainsi que naitra le mouvement des Apôtres des derniers temps. Ce pape reviendra parmi le petit reste d’élus qui ne sachant pas ce qu’il est devenu et où il se trouve, lui seront restés fidèles malgré tout, vivant dans l’attente de son retour miraculeux, qui fera penser à la résurrection du Christ. Après la fuite de ce pape, qui sera libéré miraculeusement par Dieu de sa prison où des cardinaux félons l’auront enfermé, les autres membres de la sainte Eglise se couperont à leur tour de l’église officielle romaine, qui dirigée par une fausse papauté et vidée du vrai pape, aura perdu toute autorité apostolique, pour devenir une contrefaçon de la véritable Eglise catholique, une contre église, une église hérétique, n’ayant de catholique, que l’apparence, que Jean de Roquetaillade, comme tant d’autres de ses contemporains identifie à la grande prostituée de l’Apocalypse, la Babylone maudite de l’apocalypse. – pour les références exactes se reporter à notre article très documenté sur Jean de Roquetaillade, qui a pour titre « les derniers temps de la papauté chez Jean de Roquetaillade » publié dans le blog de Jean Baptiste André « la survie de Paul VI et son retour à Rome ». On retrouve tous ses éléments là dans les résumés que fait Jeanne Bignami-Odier de la pensée de Jean de Roquetaillade, son étude à ce sujet, se trouvant dans Histoire Littéraire de la France, Tome XLI, Paris, Imprimerie Nationale, MCMLXXXI, P.75 à 240.

On pourrait multiplier à volonté les auteurs de grande renommée dans l’Eglise de cette période pour illustrer notre étude ici sur l’Apostasie de Rome devenant le siège de l’antéchrist à la fin des temps, car à la fin du Moyen Age, la pensée dominante de l’Eglise, des membres du clergé et des intellectuels laïcs et catholiques, était que l’église officielle romaine à la fin des temps perdra la foi pour devenir le siège d’une fausse papauté et d’une multitude d’apostats prenant la fausse papauté pour la vraie papauté. La lecture que fait la Foi.fr de cette prophétie en se référant à l’Apocalypse, ce monde- là savait la faire aussi, et ce que dit à ce sujet la Foi.fr que l’on a rapporté au début de cette étude est donc d’une banalité à mourir d’ennui, du moins pour ceux qui connaissent bien comme moi l’histoire des idées à ce sujet et la pensée médiévale de nos pères dans la Foi.

Ci-joint en image le bienheureux Pierre le vénérable.


 

Citons des personnes de grande renommée dans l’Eglise catholique à la fin du Moyen Age, qui nous viennent à l’esprit pour compléter la liste impressionnante des auteurs catholiques que l’on cite dans notre ouvrage, le pape martyr de la fin des temps. Pensons par exemple à Pierre le vénérable, déclaré bienheureux dans le martyrologe romain (1094-1156). Son vrai nom est Pierre de Montboissier, et on doit à l’empereur Frédéric Barberousse de l’avoir surnommé Pierre le vénérable. Ce dernier a été depuis le 22 août 1122 jusqu’au 25 décembre 1156, date de sa mort, le neuvième abbé de Cluny. Voici ce qu’il enseignait : « Le Christ a permis ceci : que l’Antéchrist – tête de tous les schismatiques – siègera dans le Temple de Dieu, [les murs de l’église officielle romaine, dans la basilique où le pape tient son office habituellement] que les siens [= les vrais catholiques] seront exilés, et que ceux qui ne sont pas les siens occuperaient un jour le Siège de Pierre » (St. Petrus Venerabilis : De miraculis libri duo,livre II, ch. 16).

 

Saint François d’Assise recevant les stigmates par Rubens.

Je vois venir des catholiques me demander de citer des auteurs plus connus comme saint François d’Assise et saint d’Aquin par exemple, ou saint Bonaventure, et bien j’y viens, car je suis intarissable sur le sujet, non pas que je sois un puits de sciences, car plus je vieillis, plus j’étudie, et plus je gémis à l’idée que je mourrais sans avoir lu tel ou tel ouvrage, mais parce que j’ai sacrifié bien des nuits à étudier pendant que tout le monde dormait, bien des weekends, que j’aurais pu passer ailleurs que dans ce genre d’études. Voici ce que raconte le père Yves Congar, un affreux moderniste mais qui ici se voit contraint de dire la vérité dans une étude qui concerne le célèbre franciscain de la moitié du XIII ème siècle, Pierre Jean Olivi , ce grand théologien du Moyen Age qui croyait lui aussi comme tant d’autres de ses contemporains, que dans les derniers temps l’église officielle romaine perdra la Foi pour devenir le siège d’une fausse papauté : « Rome – (l’église officielle romaine, pour Olivi ) – pourrait être Babylone ( la Babylone maudite de l’apocalypse ) , un pape pourrait être l’instrument de cet Antéchrist dont saint François ( d’Assise ) a eu révélation, dont il a fait confidence à frère Léon et à d’autres frères ; ce serait alors un pseudo-pape. » Le père Congar est ici en train de nous expliquer que saint François d’Assise en personne avait eu la révélation que dans les derniers temps de l’Eglise, une fausse papauté, une antipapauté s’emparerait des commandes de toute l’église officielle romaine, d’où le fait que le franciscain Pierre Jean Olivi se soit consacrer à montrer cette vérité dans son commentaire de l’apocalypse ! (Etude du père Yves Congar, les positions ecclésiologiques de Pierre Jean Olivi, d’après des publications récentes, dans les Cahiers de Fanjeaux, le numéro 10, qui a pour titre « Franciscains d’Oc, les Spirituels 1280-1324. » p. 156.) Dans notre étude le pape martyr de la fin des temps on a rapporté la prédiction de saint François d’Assise rédigé par Barthélémy de Pise en 1390, soit plus d’un siècle et demi après la mort de saint François d’Assise en 1226. Certes, comme le dit le frère Jean O.F.M. dans la revue le sel de la terre n°28 de printemps 1999, « cette prédiction n’est pas sortie telle qu’elle de la bouche de saint François », mais il est certain que saint François d’Assise partageait cette idée que l’église officielle romaine perdra la foi dans les derniers temps de la papauté pour devenir le siège d’une fausse papauté, et le fait que des franciscains se soient permis de rajouter aux paroles de saint François, des choses de leurs inventions ou des interprétations de sa pensée, ne peut bien évidemment pas remettre en cause comme le voudrait le frère O.F.M. l’idée que saint François d’Assise a annoncé comme tant d’autres à son époque une antipapauté redoutable pour les derniers temps de la papauté, le frère O.F.M ayant grand tort de jeter par-dessus son épaule, ce que rapporte Barthélémy de Pise, car en faisant cela, c’est comme s’il jetait le bébé avec l’eau du bain, au lieu de d’essayer de discerner dans ce qui est rapporté, ce qui vient bien de saint François d’Assise.

 

Ci-joint ci-dessus, la Lectura super Apocalypsim, le célèbre commentaire de l’apocalypse de Pierre de Jean Olivi rédigé vers 1297, qui a été sorti de son tombeau en 2015 par les Editions Warren Lewis en vente sur le blog « Franciscain Institute publications. » Malheureusement les textes d’Olivi sont restés à l’intérieur en latin, et cet ouvrage a seulement une introduction en anglais rédigé par Oberman. Avant cela, l’œuvre a été rendu consultable pour les enseignants et les étudiants à ma connaissance sur Biographisch Bibliographisches Kirchenlexikon, un blog payant qu’à partir de 2006, et on ne pouvait connaitre que des extraits du commentaire de l’apocalypse de Pierre Jean Olivi que par Raoul Manselli dans son étude la Lectura super Apocalypsim di Giovanni Olivi, Roma, publiée en 1953, mais cette étude inaccessible au grand public que je possède n’est accessible que dans quelques bibliothèques universitaires, comme celle de la ville de Rennes. On regrette que Manselli ne cite pas assez Olivi : il dit ce qu’il a compris d’Olivi dans son commentaire de l’apocalypse, mais cela nous laisse sur notre faim, car ce qui nous intéresse c’est ce qu’a dit exactement Olivi sur chaque passage de l’Apocalypse et on ne fait guère confiance aux historiens. Une étude de l’italien Alberto Forni de 745 pages, sur cette œuvre considérable –téléchargeable gratuitement – vient combler cette lacune, en reprenant des pages entières du commentaire de l’apocalypse d’Olivi, avec des citations d’auteurs qu’Olivi donne pour donner plus de poids à ses interprétations. Cette étude est à la disposition des chercheurs sur le blog Dante Alighieri Petrus Iohannis Olivi, mais les textes d’Olivi sont diffusés en latin.

Ci-joint maitre Pierre Jean Olieu, fresque de Benozzo Gozzoli de 1452, dans l’Eglise de saint François, au couvent franciscain de Montefalco, Province de Pérouse.

Pierre de Jean Olivi ou (en français Pierre de Jean Olieu, en latin Petrus Joannis Olivi) ci-dessus est un théologien franciscain né en 1248, mort en 1298. Voici un résumé de bonne facture de sa pensée par des médiévistes, mais qu’il conviendra d’agrémenter de précisions plus éclairantes pour notre sujet : « Dans la postilla super Apocalypsim (autre expression pour désigner la Lectura super Apocalypsim), Olivi oppose l’Eglise charnelle à l’Eglise spirituelle et annonce la venue prochaine de l’Antéchrist. Sa doctrine n’est nullement antihiérarchique ; il sera même un des premiers théologiens à avancer l’idée d’une infaillibilité personnelle du pape et à condamner les spirituels italiens lorsqu’ils se révoltèrent contre Boniface VIII en 1297. Pour lui, l’église charnelle n’est rien d’autre que la partie corrompue de l’Eglise et ne s’identifie pas nécessairement au clergé ou aux prélats : il y a aussi des chrétiens corrompus chez les frères mineures relâchés ou parmi les laïcs mondains. Mais à ses yeux, une lutte qui sera très violente a déjà commencé entre les deux Eglises. A terme l’Eglise spirituelle finira par triompher, mais elle devra d’abord traverser de terribles tribulations que lui infligera l’antéchrist dont la venue est imminente et qui sortira de ses rangs. Olivi exclut qu’il puisse s’agir d’un pape légitime. Ce sera plutôt un antipape suscité par le pouvoir politique dont l’élection marquera l’apogée de la corruption des clercs. En attendant cette rude épreuve, il fallait persévérer dans la pauvreté et l’humilité et être attentif aux signes des temps, car cet imposteur devait être une personne historique précise dont un certain nombre d’évènements annonceraient la venue en ce monde. Olivi ne souhaite pas détruire l’Eglise ni la remplacer par autre chose, mais il aspire à sa régénération et appelle au combat spirituel qui seul permettra aux forces de renouveau de l’emporter sur la corruption qui règne en son sein. » (Mayeur, Pietri, Vauchez et Venard dans Histoire du Christianisme, Tome IV un temps d’épreuve 1274-1449, Desclée-Fayard, 1990. P. 330)

L’étude d’Alberto Forni qui est en italien et essentiellement en latin et qui a pour titre "LECTURA SUPER APOCALIPSIM edizione a cura di Alberto Forni " téléchargeable gratuitement sur internet qui fait 745 pages, prouvent que les idées suivantes viennent bien de la fin du Moyen Age :

 1) la première bête dont la blessure de mort a été guérie, dans Apo. XIII 3 et XIII 12, et dont l'image est adorée, est un pseudopape.   Cette idée remonte à saint Bernard, elle est approuvée par Olivi au XIV ème siècle dans sa Lectura super Apocalypsim. Ce pseudopape (« pseudopapa" dans les textes d’Olivi) se fera passé pour un saint à l'image du Christ qui est ressuscité; il devra son succès à une parodie de résurrection, où il se sera remis d'une blessure mortelle, dont il n'aurait pas dû survivre, sa guérison relevant d'un prodige diabolique.  - les frères Dimond ont donc raison d’y voir Wojtyla.

2) L'autre bête qui montait de la terre dans Apo XIII 11, est aussi pour Olivi un pseudo-pape. Olivi s'appuie ici sur Joachim de Flore notamment qui disait : "  celle - la bête -  qui montera de la terre préfigura quelque grand prélat, semblable à Simon le magicien : il sera comme un pontife sur la terre, il sera l’Antéchrist " il s'agit d'un antipape pour Olivi, qui fera adorer un autre antipape, comme un saint, et cet antipape qui se fera adorer , dont les faux chrétiens adoreront son image,  est pour Olivi ce fils de perdition dont parle l'apôtre Paul dans sa deuxième lettre aux Thessaloniciens, qui s'est assis dans le Temple de Dieu, qu'est l'Eglise. La bête de la terre est appelé par Olivi, l'antéchrist mystique, c'est pour Olivi un antipape !  Les frères Dimond ont encore raison d’y voir Ratzinger, la seule différence entre eux et moi, c’est que ces derniers ignorent ces références que nous reprenons, et ne réfléchissent pas sur ce qui est enseigné dans l’Apocalypse sur ce qu’il va arriver à la véritable papauté dans les temps de la fin et ne se préoccupent pas de ce qui a été dit à ce sujet dans l’Eglise.

« Ideo autem secundario tractat de ista, tum quia post exaltationem prime ista sequitur, tum quia hec non in propriis viribus sed in viribus prime consurget et prevalebit, tum quia in favorem prime ista operabitur signa falsa et reliqua mala sua erit pseudopapa va “Et vidi aliam bestiam” (Ap 13, 11). »

3) "bestia che sale dalla terra (Apo. 13, 11-18) assimilato al settimo re di Apo 17, 10 "   la bête ascendante de la terre (Apo. 13, 11-18) assimilée aux septième rois dans Apo. 17, 10, est une idée discutée par Olivi, ce qui signifie que cette idée que les sept rois dans Apo. 17, 9, sont des rois-prêtres qui exercent légitiment puis illégitimement la fonction pontificale, était une idée qui ne circulait déjà pas mal à son époque dans les milieux "prophétiques" de l'Eglise.  « Le 7 ème roi est la bête de la terre » est une idée qu’Olivi discute dans son commentaire de l'Apocalypse.

Alberto Forni auteur d’un site spécialisé sur Dante et Olivi : « Dante Alighieri, Petrus Iohannis Olivi », mais accessible et compréhensible seulement pour des étudiants de troisième cycle et des médiévistes de profession. L’auteur est un passionné de littérature médiévale et des prédictions au Moyen Age, un érudit avec lequel j’ai envie de m’entretenir. Grâce à lui, je peux en savoir davantage sur Dante et Olivi. Cela me changera de ces catholiques qui se désintéressent éperdument de tout ce qui se disait au Moyen Age sur les derniers temps de la papauté, qui comme des oies n’ont vraiment rien à dire dans ce domaine, ce qui ne les empêchent pas de sortir toutes sortes de bêtises sur des prédictions médiévales ou des textes « prophétiques » rédigés au XVI ème siècle concernant l’avenir de la papauté.

Ce dernier est né à Rome en 1953. Diplômé en Littérature et Philosophie (Rome, 1976) avec une thèse (Histoire Médiévale) sur Giacomo da Vitry, prédicateur et évêque d'Acri (vers 1770-1240), avec le rapporteur Girolamo Arnaldi et le corrélateur Raoul Manselli. En 1976-1977, il a fréquenté l'Institut italien d'études historiques à Naples, en 1980-1981, il a collaboré avec l'Institut historique italien pour le Moyen Âge (Rome) au "Repertorium Fontium Historiae Medii Aevi" (Comité italien). De 1982 à 2006, il a été membre de la Chambre des députés. Auteur d'essais sur la prédication médiévale, sur l'histoire de l'historiographie, sur l'idée de la Rome médiévale dans les historiens allemands du XVIe siècle. XIX (Ferdinand Gregorovius, Alfred von Reumont), moine de Monte Cassino et historien Luigi Tosti (1811-1897). Depuis 1995, il se consacre à la recherche sur la relation entre Dante et le franciscain Pietro di Giovanni Olivi (1248-1298), auteur d'un fameux commentaire sur l'Apocalypse.

PS : Or qu'est-ce qu’enseigne le frère Machael Dimond (né Frédéric et non Michael, Michael devant être le nom de frère bénédictin qu'il s'est choisi) dans sa vidéo sur You tube l’Apocalypse expliquée  ?

1) Il enseigne que la première bête dont la blessure de mort a été guérie est l'antipape Wojtyla.

2) Il enseigne que la bête de la terre qui a fait adorer l'image de la première bête, l'image de Wojtyla, est l'antipape Ratzinger. 

3) Il enseigne que Ratzinger est la bête de la terre, mais aussi le septième roi dans Apo. 17. 

 

Or toutes ces choses étaient déjà enseignées à la fin du Moyen Age, comme je suis en train de te le montrer, le frère Michaël ne faisant qu'identifier ici les deux antipapes en question.  Or le frère Michael Dimond ignore totalement que ces idées sont apparues à la fin du Moyen Age, est incapable de les localiser dans des textes des XII ème, XIII ème et XIV ème siècles. Il cite dans un article saint Bernard, mais s'en avoir lu les textes de saint Bernard à la source, sans savoir, que pour saint Bernard, la première bête dont la blessure de mort fut guérie, est un antipape; il se réfère à un passage dans une encyclopédie qui est vague à ce sujet, à l'idée que la bête de l'apocalypse est pour saint Bernard un antipape, mais sans avoir les références bibliques précises. En ce qui concerne Joachim de Flore, il le cite dans un article qu'il a rédigé, mais ce qu'il dit, qui relève d'une pièce rapportée, montre à l'évidence qu'il n'a jamais essayé de lire Joachim de Flore à la source, n'a saisi que des choses vagues et superficielles. Certes la Lectura super apocalypsim a été publié récemment aux USA, mais les textes d'Olivi sont restés en latin, seule l'introduction du livre (qui coûte presque 100 dollars) est en anglais.  Et je suis persuadé que Michaël Dimond n’a jamais étudié son contenu. Olivi est intéressant, par les auteurs qu'il cite dans son commentaire de l'apocalypse et pas seulement pour ses écrits personnels.  

 

Saint Thomas d’Aquin docteur de l’Eglise 1225-1274 … dans sa jeunesse avant qu’il ne prenne du poids en raison de sa maladie.


 

Passons à saint Thomas d’Aquin, et bien il faut savoir que ce dernier enseignait dans son commentaire sur II Thessaloniciens 2, 3, concernant l’Antéchrist « l’apostasie de la foi catholique dans l’Eglise romaine » cette expression venant textuellement de lui, tirée du texte latin, ce qui prouve à l’évidence, qu’il croyait que cette cité sainte qu’est l’église officielle romaine finirait par être investie par l’Ennemi, au point d’être dirigée par une fausse papauté faisant perdre entièrement la foi à tous les catholiques qui la suivraient ! Voilà comment saint Thomas d’Aquin (opuscule 68) commente le passage de l’apocalypse sur la bête de la terre, qui « avait deux cornes comme un agneau mais parlait comme un dragon ». « Cela revient à dire que sa doctrine avait la ressemblance de celle de l’Agneau, à savoir le Christ … mais en réalité, il s’agissait des cornes du Diable, c’est-à-dire de sa doctrine fétide. - Et elle parlait comme le dragon -, celle qui chrétienne (entendre celle qui catholique) seulement par le nom, présente l’agneau pour répandre secrètement les poisons du dragon, c’est l’Eglise hérétique (qui n’aura de catholique ou de chrétien que l’apparence) ; en effet, elle n’imiterait pas la ressemblance de l’agneau si elle parlait ouvertement. Elle feint l’esprit chrétien (à savoir l’esprit catholique) afin de tromper plus surement les imprudents, c’est pour cela que Notre Seigneur dit : « Méfiez-vous des faux prophètes » Bref, pour saint Thomas d’Aquin, la bête de la terre désigne une église hérétique ( incarnée par un antipape ) se faisant passer pour catholique ou ce qui revient au même, les autorités d’une fausse église se présentant comme catholiques, se cachant derrière le manteau de la véritable Eglise catholique, pour répandre des hérésies en prétendant que ces hérésies sont conformes à la véritable Foi catholique. Donc lorsque Pierre Olivi indique que cette bête désigne probablement une antipapauté, voir les autorités apostâtes de Rome dans les derniers temps de l’Eglise, Saint Thomas d’Aquin ne pourrait ici le contredire, car en vérité, à y regarder de très près, on entend chez ces deux penseurs, le même son de cloche, Olivi allant seulement ici un peu plus loin dans la réflexion que saint Thomas d’Aquin (qui ne fait au fond ici que reprendre la même position de saint Césaire d’Arles dans son commentaire de l’Apocalypse ).

 

Saint Bonaventure


 

Voici maintenant ce que l’on trouve dans les milieux « prophétiques » de l’Eglise, en ce qui concerne saint Bonaventure et les signes avant-coureur du grand Antéchrist ou de l’Antéchrist « purus », pour parler comme saint Vincent Ferrier. Voici, le texte, tel qu’on le trouve en maintes endroits sur internet, et très franchement on voit bien que la grande Apostasie dans les derniers temps désigne en premier lieu, l’apostasie du clergé romain dans son ensemble et l’avènement d’une fausse église se faisant passer pour catholique, dans laquelle on trouve des gens qui se disent catholiques, mais qui n’ont pas la véritable foi catholique. Naturellement personne n’est capable sur internet de trouver la référence précise de cette prophétie chez Bonaventure, alors j’ai dû la chercher dans mes bibliothèques, et la voici dans les œuvres de saint Bonaventure, et dans d’autres ouvrages du XIX ème siècle et du XX ème siècle : 1) Saint Bonaventure, Serm. 1 dom. 24 post Pent. In princ. page 211, col. 1-2, tome III 2) dans R.P. Robert Capucin, la mine d’Or universelle des Sciences divines et humaines, théologiques et philosophiques, Paris, Girard et Josse-rand, 1865, tome 1, p. 343. On trouve ce texte aussi dans Tu es Pierre   de Catherine saint Pierre, aux Editions Magnificat, au Canada, 1994, p. 349-350 :

 Les douze signes de l'avènement de l'Antéchrist selon Saint Bonaventure, [les signes qui montrent que l’on vit le temps de l’Antéchrist et de la grande Apostasie] : Les commentaires entre crochets viennent de nous, le texte en jaune vient de saint Bonaventure. Livrons-nous à cet exercice consistant à expliquer ici les propos de saint Bonaventure, car les gens qui les reproduisent sur internet, le font sans intelligence, en se gardant bien de les expliquer, se disant stupidement qu’ils n’ont pas besoin de les expliquer, car ces propos à les lire sont tellement limpides et clairs ! Et bien non, ce n’est pas vrai, ils ne les comprennent pas, et s’ils les comprenaient, ils ne pourraient pas dire d’un côté on a un vrai pape sur le siège de Pierre et de l’autre côté, on vit aujourd’hui tout ce que raconte saint Bonaventure :


Quand les vieillards seront sans bons sens ni prudence. 

Quand les chrétiens seront sans la foi. [… signifie qu’on aura des gens qui se diront catholiques, prétendront suivre la véritable Eglise Catholique, mais qui en réalité seront sans la Foi catholique, car suivront de faux pasteurs, de faux christs ou faux papes complètement apostats.]

Quand le peuple sera sans amour. [Il s’agit ici du peuple de Dieu, qui se détournera de Dieu et de son Eglise, pour se comporter comme une femme infidèle qui se livre à la fornication ou qui se prostitue, qui suit des prêtres de Baal, des adorateurs de Lucifer ou des démons ; il s’agit du peuple de Dieu sombrant dans l’Apostasie, qui sous une fausse papauté d’origine démoniaque, en l’absence d’un vrai pape, s’est complètement corrompu, qui embrasse le veau d’or et ne pense qu’à se divertir !]

Quand les riches seront sans miséricorde

Quand la jeunesse cessera d'être respectueuse.

Quand les pauvres seront sans humilité.

Quand les femmes seront sans pudeur. (Jean Baptiste André a développé ce thème-là dans ses articles : on ajoute que cela avait été prophétisé pour les derniers temps de l’Eglise. Idem pour le thème ci-dessous :)

Quand le mariage sera sans continence. [ Par-delà les apparences, dans chacune de ces expressions, ce sont toujours les mauvais catholiques ou les catholiques devenus apostats, qui sont visés ici , saint Bonaventure passant en revue, toutes les classes d’âge auxquels on ne pense pas toujours - les vieillards, les jeunes - et toutes les échelles sociales , les riches et les pauvres, puis les laïcs comme les clercs, tout le monde y passe, avec enfin le comportement des femmes qui se disent catholiques mais qui ne s’habillent pas comme il plait à Dieu, que cela se passe dans les Eglises ou dans la rue, et qui mettent en péril leur salut et celui des hommes, sans que de bons prêtres fidèles à la véritable Eglise Catholique, puissent venir les remettre sur le droit chemin, puisque ces derniers sont en voie de disparition, sont foulés aux pieds, frappés comme le froment. – Tout cette description du peuple de Dieu en déchéance indique que ce sont de faux pasteurs qui dirigent Rome ou l’église officielle romaine et que l’autorité de la véritable Eglise catholique n’est plus visible !]

Quand les clercs seront sans honneur et sans sainteté. [Les clercs de nos jours sont sans honneur ajoutons nous à cette pensée de saint Bonaventure, car ils ont trahi N.S. Jésus-Christ et son Eglise, en suivant la synagogue de Satan qui s’est emparée de la fonction pontificale, et ils sont sans sainteté, car ils n’ont plus la foi catholique, et n’ayant plus cette Foi, ils ne peuvent plus plaire à Dieu, c’est clair ! Seule une petite minorité est fidèle à N.S. Jésus-Christ et à son Eglise, et encore, elle s’efforce de l’être et n’est pas si bonne qu’on pourrait le croire à première vue. C’est en raison des péchés des catholiques, des vrais catholiques, que les méchants deviennent de plus en plus forts.]

Quand les religieux seront sans vérité ni austérité.  [Les religieux sont de nos jours sans vérité car la vérité n’est pas en eux : ils ont fait le choix de suivre un antéchrist sur le siège de Pierre ; et ils sont sans austérité, car ils n’ont aucune discipline qui puisse les mener à la vie éternelle et sont incapables de guider vers le Ciel, les âmes ou de les corriger, puisqu’eux-mêmes sont complètement perdus ! ]

Quand les prélats seront sans s'inquiéter de leur administration et sans pitié. [Les prélats de nos jours sont sans s’inquiéter de de leur administration, car on a beau leur dire que leur administration est dirigée par les pires ennemis de l’Eglise, cela ne les inquiète pas outre mesure, ils croient pouvoir faire confiance à leur administration, et taxe ceux qui veulent les mettre en garde contre leur administration, de faux prophètes de malheur, de renégats ou de parias. Et ils sont même sans pitié avec les vrais catholiques qui voudraient les libérer de leur esclavage et de leur aveuglement envers leur administration ou dirigeants.]

Quand les maîtres de la terre seront sans miséricorde et sans libéralité.[ Les maitres de la terre sont ici pour saint Bonaventure, « les rois de la terre » dans l’Apocalypse, c’est-à-dire, les dirigeants de cette terre stérile qu’est la fausse église des derniers temps qui parviendra à se faire passer pour la véritable Eglise catholique aux yeux du monde, l’expression terre désignant l’ensemble des apostats de cette église, que Dieu avait choyé comme un jardin , et les maitres de ces derniers étant ceux qui commandent l’administration de ces apostats qui se disent catholiques et ne le sont plus. Ces chefs qui dirigent la Rome apostate sont sans miséricorde avec eux-mêmes, car autrement ils prendraient soin de leur âme en faisant ce qui plait à Dieu, pour aller au ciel et ils ne voient pas qu’ils sont en train de se forger une vie en Enfer, où ils souffriront pour l’éternité. S’ils s’aimaient seulement eux-mêmes, ils s’arrangeraient pour aller au Ciel et suivre la véritable Eglise catholique, mais au lieu de cela, ils persécutent ceux qui restent fidèles à N.S. Jésus-Christ et son Eglise, et tout de suite ils cherchent à repérer les moindres défauts chez les autres, alors qu’eux-mêmes sont des cloaques d’impureté. Ils cherchent à dominer avec orgueil et à ne sauvegarder que leurs privilèges et se comportent envers les justes, comme les membres du sanhédrin qui ont livré notre Sauveur aux romains. Ils ne laissent rien passer aux justes, exactement comme les sadducéens et les pharisiens ne toléraient pas que le Christ mange et boive avec des publicains, ou dise du bien d’un centurion romain, ou encore se fasse parfumer les pieds par une femme de mauvaise vie, ou encore épargne la vie d’une femme adultère, vienne renverser les tables des marchands du Temple, et j’en passe !] – Sur saint Bonaventure et l’Apocalypse, on recommande l’étude de Bernard Mc Ginn, Bonaventure’s Apocalyptic, Théology history, dans Visions of the End, Apocalyptic traditions in the Middle Ages, p. 196-202, où il cite d’autres textes de saint Bonaventure sur les Ages de l’Eglise.  

On pourrait faut-il le répéter citer bien d’autres auteurs de grande renommée dans l’Eglise catholique au Moyen Age enseignant que l’Eglise officielle romaine dans les derniers temps de la papauté perdra la Foi en suivant une fausse papauté, après avoir été investie par la ruse par un ennemi infiltré dans les plus hautes sphères de la hiérarchie ecclésiastique, comme le fût Simon le magicien infiltré dans l’entourage de saint Pierre et des autres Apôtres. Mais comme il ne convient pas ici de s’attarder, car on a beaucoup de choses à dire, disons pour le moment, que la Contre-réforme catholique viendra soutenir cet enseignement partout répandu par Notre Sainte Mère l’Eglise dans la période médiévale.

 

 

Commençons par celui qui incarne le mieux cette Contre-réforme catholique, le cardinal et Jésuite saint Robert Bellarmin, grand docteur de l’Eglise, spécialisé sur toutes les questions théologiques relatives au Pape, qui reprenant la Tradition prophétique patristique et médiévale, enseigne que la Babylone maudite de l’Apocalypse sera Rome, l’église officielle romaine, mais en rupture avec le siège apostolique, c’est à dire investie par une fausse papauté. S. Bellarmin approuvera sur ce point son collègue, le Jésuite Francisco Ribeira, confesseur et biographe de sainte Thérèse d’Avila, qui annonce pour la fin des temps la destruction de l’église officielle romaine devenue apostate en suivant l’Antipapauté antéchristique, faisant bien la distinction entre cette église maudite qu’il voyait pour les derniers temps de la Papauté, et la sainte Eglise des papes de son temps et de toujours. Le jésuite Blavius Viegas, suivra Ribeira en expliquant aux protestants que la Babylone de l’Apocalypse au sens mystique de l’expression désigne bien Rome, comme le dit saint Jérôme, mais que cette Rome ne peut pas être l’Eglise romaine de son temps, la Rome des Papes, qui professe la véritable Foi, mais une Rome qui doit venir bien après le XVI ème siècle, une Rome qui abandonnera la Foi catholique, se fera en dehors et contre la véritable papauté.

 

Ci-joint ci-dessus, le jésuite théologien espagnol, Francisco Ribeira (1537–1591)

 

Dans ce même courant à la fois exégétique, théologique et même prophétique, citons le jésuite belge, professeur d’exégèse à Rome, Cornelius a Lapide, grande figure de la Contre-réforme catholique du début du XVII ème siècle , qui a réalisé en partant de la description de « la bête de la terre » dans l’apocalypse et en s’appuyant sur « saint Ambroise, Tertullien et d’autres », qu’il y aura sur le siège de Pierre dans les derniers temps de la Papauté, un avant-coureur de l’Antéchrist, un Jean baptiste luciférien de l’Antéchrist, que celui-ci comme le dit Joseph Acosta, sera revêtu de la dignité épiscopale, de la mitre, sera un évêque apostat se faisant passer pour religieux alors que du fond de son âme secrètement il maudira la sainte religion des papes, tout en se faisant passer auprès des pseudo-catholiques pour un bon Pape en continuité des autres papes, et même de par son charisme extraordinaire réussira à se faire passer aux yeux du monde pour le plus grand des papes.1 Citons encore dans la même ligne que Ribeira, Menochius, Escobar y Mendoza, Sylveira, et dans l’idée que l’ennemi investira toute l’église officielle romaine, tout le Temple consacré à Dieu, Cajetan, Villalpand, Estius, etc.

A cette liste, il convient de rajouter le grand jésuite Lessius, qui après son ordination sacerdotale en 1582 fut envoyé à Rome pour des études plus poussées en théologie sous la direction des meilleurs maitres de l’époque, Francisco Suarez et Rober Bellarmin. De retour à son pays, il fut nommé professeur de théologie à l’université de Louvain. De la même école, il enseigne que dans les derniers temps de l’Eglise, Rome étant dirigée par une fausse papauté et les catholiques ayant apostasié en suivant cette fausse papauté, quand l’Apostasie sera bien avancée, ce sera désormais l’occasion pour l’islam d’envahir toute l’Europe et de s’attaquer au Vatican. Sans doute se base-t-il essentiellement mais pas uniquement sur ce passage de l’Apocalypse relatif à l’asséchement de l’Euphrate, laissant passer les rois d’Orient, les ennemis de Rome, l’Empire romain n’étant plus protégé de ses rois par l’Euphrate, qui désormais s’empressent de l’envahir. En effet, le jésuite Lessius voit l’islam envahir et conquérir l’Italie, avec l’appui des hérétiques, des pseudo-catholiques suivant une fausse papauté, « qui aimeraient mieux voir régner le Turc plutôt qu’un vrai pape ou un roi vraiment catholique. » : « qui Turcam regnare malint quam Pontificem aut Regem probe Catholicum. » dit-il à ce sujet dans son ouvrage sur l’Antéchrist. La référence précise :  De Antichristo demonst. 12, 3 a probatio, in Opuscula, Lyon, 1651, p. 630. – on trouve ces données dans l’ouvrage de Jean Pierre Armogathe, l’Antéchrist à l’âge classique, Mille et une nuits, Fayard, Paris, 2005, p. 138. L’historien Armogathe rapporte que cette idée d’invasion islamique de l’Italie et de la France, voire de l’Europe dans les derniers temps de l’Eglise, sous une fausse papauté, est rapportée également par Jérémie Ferrier (Né en 1576, mort en 1626) dans son étude « De l’Antéchrist, et de ses marques, contre les calomnies des ennemis de l’Eglise catholiques », Paris, 1614, I 1, c. 33, p. 1035)

1 On doit à l’Abbé Zins d’avoir tiré de l’oubli la pensée de Cornélius a Lapide, mais ce que ne voit pas l’Abbé Zins, c’est que Cornelius a Lapide dégage essentiellement ici le caractère spécifique de l’Antéchrist antipape, déjà annoncé dans toute la Tradition Prophétique médiévale. Cf. A. Zins, L’Antéchrist, op. cit., p.135.

Le père Leonardus Lessius, jésuite

 

La liste des auteurs catholiques attestant ce passage du secret de la Salette « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist (antipape) » ne peut pas être ici exhaustive, car depuis les premiers temps du christianisme jusqu’à la révolution de 1789, cet enseignement finalement a dominé l’Eglise, soit pendant plus de dix-huit siècles environ, sans compter les catholiques fidèles qui malgré la subversion opérée dans l’Eglise ont continué courageusement à le défendre, au XIXème siècle, au XX ème jusqu’à aujourd’hui.

Alors que s’est-il passé pour que les catholiques fidèles aujourd’hui aient pu oublier tant de siècles de réflexion de l’Eglise relatives à l’apostasie du clergé romain en si peu de temps, n’aient pas compris que le secret de la Salette avait à ses côtés, autant de siècles de réflexion de l’Eglise, au point de prendre son contenu relatif à l’apostasie de Rome à la fin des temps, pour une nouveauté ? Cette ignorance de tant de siècles de réflexion de l’Eglise sur un sujet aussi grave, est inouï, d’origine diabolique. Elle constitue un phénomène unique et extraordinaire. Il faut le proclamer partout, tous les ouvrages qui sortent du milieu dit traditionaliste témoignent d’une ignorance inouïe de la foi de nos pères en ce qui concerne ce thème. Par exemple, sur toute la Tradition Prophétique Médiévale relative aux derniers de l’Eglise, il ne s’est produit véritablement dans le milieu dit traditionaliste à la fin du XX ème siècle qu’une seule étude 1, qui vient combler cette immense lacune, mais c’est vraiment misérable, car cette étude n’a circulé que dans des cercles privés, subissant toutes les censures, parce qu’elle défend la survivance de Paul VI et l’idée d’un retour miraculeux de Paul VI pour la première partie du XXI ème siècle. (Il s’agit de mon étude le pape martyr de la fin des temps en 1999) Une multitude d’ouvrages émanent des Pères de l’Eglise, des médiévaux catholiques, des membres de la Contre-réforme catholiques pourtant très lumineux sur ce sujet, ne sont jamais plus publiés, ou ne l’ont jamais été, ne sont plus traduits ou n’ont jamais été traduits, dorment lamentablement dans des bibliothèques inaccessibles au grand public. Quant aux recherches les plus intéressantes à ce sujet et venant de notre époque, elles sont tout aussi difficiles d’accès. Dans le commerce, on ne trouve à ce sujet que des discours pleins de préjugés, pompeux, révolutionnaires, subversifs, wojtyliens, répugnants et surtout sans grand intérêt. Quand on trouve un bon livre à ce sujet, c’est extrêmement rare de nos jours ! Comme le dit Notre Dame de la Salette, ce sont maintenant les mauvais livres qui sont partout répandus sur la terre c’est-à-dire en langage apocalyptique, sur les catholiques, comme des pluies de sauterelles ravageant la vigne du Seigneur !

Satan a progressivement détourné le peuple de Dieu de cet enseignement de l’Eglise qui le met en garde contre l’avènement de la fausse église catholique de la fin des temps, et contre l’Antipapauté antéchristique, pour que précisément non averti par cet enseignement, perdant la vigilance que lui imposait cet enseignement, il puisse trébucher dans l’apostasie et habiter la fausse église, suivre la fausse papauté de la fin des temps, sans s’en rendre compte. Preuve que cette conspiration du silence était déjà presque arrivée à maturité, a été l’accueil que fit le clergé romain au secret de la Salette. Le secret de la Salette, sortait de son tombeau la Tradition Prophétique à ce sujet. Mais le clergé romain dans son ensemble contaminé par la subversion s’en offusqua, hormis les derniers remparts empêchant la révolution dans l’Eglise, c’est à dire la sainte Papauté, les saints comme Dom Bosco qui s’inscrivent prophétiquement dans la Tradition Prophétique patristique et médiévale en ce qui concerne l’apostasie de Rome à la fin des temps, quelques grandes figures contre-révolutionnaires, comme Mgr Gaume, le cardinal Pie, etc.

Le jésuite Manuel Lacunza réalisait dès le XVIII ème siècle, que malgré tous les efforts de la Contre-Réforme Catholique pour rappeler l’enseignement de l’Eglise relative à l’apostasie du clergé romain à la fin des temps, la subversion touchant la Prophétie biblique concernant l’apostasie de Rome, ne pourrait pas être stoppée dans l’Eglise officielle romaine, mais que très légèrement ralentie, et que la progression de cette ignorance et de la subversion dans l’Eglise pour tout ce qui concerne la Prophétie biblique relative aux derniers temps de l’Eglise, était inévitable, pour permettre précisément l’avènement de l’apostasie du clergé romain, de la fausse église catholique de la fin des temps. Il s’épouvantait des progrès de l’ignorance du clergé romain concernant les derniers temps de l’Eglise. Il s’évertua donc de la dénoncer et démontra que le danger viendra du sacerdoce catholique, qui une fois pleinement corrompu, après avoir suivi dans l’apostasie le chemin des prêtres déicides de l’Ancienne alliance, constituera dans les derniers temps de l’Eglise, le plus grand scandale et le pire danger.2 Il expliqua que ceux qui dans l’église officielle romaine de son temps, se scandalisent de cette vérité prophétique, renoncent à y adhérer, sont précisément ceux qui à son époque contribuent à la préparation de la fausse église catholique de la fin des temps, et qui se laisseraient trompés par les autorités apostâtes de cette église, s’ils vivaient en ces temps de ténèbres.3 Voilà qui en dit, long sur ceux qui à notre époque contredisent cette vérité prophétique élémentaire.

1 Eric Faure, Le Pape Martyr de la fin des temps op. cit. Conscient de cette lacune, cet auteur partisan de la thèse de la survivance ici défendue s’engage à la combler du mieux qu’il peut par d’autres travaux. Il a rédigé en l’an 2000-2001 un ouvrage manisfesto, 2000 ans de réflexion de l’Eglise sur les derniers temps de la papauté.

2 Ben Ezra (pseudonyme de Lacunza), Nouveaux commentaires des prophéties de Daniel, de l’Antéchrist, reproduction de l’Ed. de 1790, adaptation de A. Antomarchi (1934) et A. Briault (1981), p 119.

3 Ibid. p.121

Ci-joint Manuel de Lacunza y Diaz (né en 1731 mort en 1801) était un prêtre jésuite et théologien espagnol.

 

FIN DE L’ARTICLE

 

Rédigé par Éric Faure à Marsillargues en décembre 2017 AD. Introduction rédigée le 11 janvier 2018 A.D.

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