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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


"60 ans de religion conciliaire"

Publié par Jean-Baptiste sur 27 Mars 2019, 21:06pm

 

Récemment, les sédévacantistes font paraître de nouveaux livres défendant leurs thèses, en partie à cause des scandales de plus en plus graves et nombreux de Bergoglio, qui se fait appeler le "Pape François". Malheureusement, ces livres ne font - globalement - que répéter ce que les sédévacantistes ont déjà dit, et ne répondent pas aux objections qui leur ont été adressées depuis longtemps.

On peut citer deux ouvrages récents :

Le premier a été écrit par des sédévacantistes complets. J'ignore si c'est l'entourage de LHR mais il s'agit en tout cas de ce genre de milieu. Le second, lui, a été rédigé par un universitaire ; et il comporte des affirmations qui me font sourire, car il prétend que l'Apocalypse prédit la vacance du Saint Siège (j'y reviendrai un peu plus loin).

À propos du premier livre, un lecteur a laissé un avis sur le site des éditions Chiré, sous le pseudonyme "Laurier". Inutile de dire que je connais la véritable identité de l'auteur (son pseudonyme étant une contraction de son nom et de son prénom, accolés en un même mot) ; mais par respect, je ne la révélerai pas. En tout cas j'apprécie le caractère à la fois clair et percutant du propos, qui expose parfaitement le néant du sédévacantisme :

Si ce livre s'était contenté de montrer les grands désordres dans l'Église d'aujourd'hui depuis 60 ans, et les difficultés posées ainsi à la conscience catholique, il aurait sans doute oeuvré utilement. Malheureusement, les auteurs (qui ne sont que de simples laïcs), entendent aller beaucoup plus loin en affirmant que depuis la mort de PIE XII, l'Église catholique authentique est partie "en vacance"... et donc que tous les papes depuis octobre 1958 sont de faux-papes... Bref, que l'Église a perdu TOUTE sa hiérarchie (plus de pape, plus de cardinaux, plus d'évêques ayant juridiction ordinaire) ! Or, un corps sans tête peut-il continuer de fonctionner ? NON. A mesure que le temps passe, il faudrait peut-être quand même prendre conscience qu'une telle position sedevacantiste jusqu'auboutiste n'est plus soutenable, au regard même de la doctrine catholique, ce dont les auteurs manifestement ne prennent absolument pas conscience !

Posons donc les questions non abordées et qui dérangent : 1°/ En 1958 comme en 1963, l'Église catholique authentique était bien à ROME avec de vrais cardinaux (créés par Pie XII pour la plupart), de vrais évêques résidentiels, une vraie hiérarchie donc. Les traditionalistes n'existaient pas, et la Messe traditionnelle se célébrait encore dans toutes les paroisses avec de vrais curés. Vatican II n'avait pas encore été cloturé et la doctrine catholique était la doctrine traditionnelle. De même les sacrements étaient inchangés. En 1958 et en 1963 ont eu lieu deux conclaves avec donc l'authentique Église catholique, sur la base de la Constitution de PIE XII sur l'élection du Pontife Romain "qui doit être utilisée SEULE" (intro.) abrogeant TOUTES les dispositions antérieures (notamment la bulle de Paul IV) [Note : ce n'est pas vraiment le problème, ce dernier point n'est pas nécessaire].

Donc, commençons de manière ordonnée, c’est-à-dire par le commencement : en 1958 et en 1963, l’Église catholique était bien dotée d’authentiques et légitimes cardinaux. Ils se sont réunis en conclave en suivant la Constitution de Pie XII sur l’élection du Pontife romain (« qui doit être utilisée seule »), et ont donc élu d’abord Jean XXIII, puis Paul VI. A noter également que ni l’un, ni l’autre n’ont été déclarés hérétique formel par une quelconque Autorité avant leur élection (Mgr Montini a même été nommé par Pie XII au prestigieux siège de Milan et sacré en décembre 1954, pour succéder à l’éminent cardinal Schuster). Ils étaient donc d'authentiques membres de la hiérarchie. Ces élections sont antérieures aux textes à problème de Vatican II (1965), à la nouvelle Messe (1969), etc. et toute l’Église universelle s’est unie à ces Pontifes, sans aucune exception d’où qu’elle vienne, les reconnaissant donc comme Papes. Que dit Journet d’un tel acte ? : « L’acceptation pacifique de l’Église universelle s’unissant actuellement à tel élu comme au chef auquel elle se soumet, est un acte où l’Église engage sa destinée. C’est donc un acte de soi infaillible, et il est immédiatement connaissable comme tel. (Conséquemment et médiatement, il apparaîtra que toutes les conditions prérequises à la validité de l’élection ont été réalisées). » (Église du Verbe incarné, pp. 977-978). Ce qu’affirme Journet se retrouve chez presque tous les théologiens qui sont unanimes. Je pourrais aussi citer le cardinal Louis Billot qui écrit la même chose dans ses ouvrages sur l’Église, en termes encore plus forts ! (De Ecclesio, t. XXIX, § 3, p. 621.)

Ces élections ne sauraient par ailleurs être impactées par ce qui s’est passé des années plus tard ! Il ne peut y avoir en la matière comme une sorte de « sanction rétroactive » !! Donc, il est obligatoire de reconnaître ce fait dogmatique qui oblige de Foi (cf. Jean de Saint-Thomas) : Jean XXIII comme Paul VI ont été d’authentiques papes de l’Église catholique. Le nier revient à remettre en doute la fiabilité et la légitimité de toutes les élections pontificales, et tout ce qui en découle, puisque dans ce cas, nous ne pouvons plus avoir de certitude sur qui a été vraiment pape et qui ne l’a pas été… (malgré une élection par de légitimes cardinaux, régie par une authentique Constitution, et acceptée et reconnue sans aucune exception pacifiquement par l’Église universelle !!!) Il y va de l'infaillibilité de l'Église qui ne peut donc se tromper dans une matière aussi grave.

2°/ Autre point non abordé, et non des moindres ! Une Église qui perd TOUTE sa hiérarchie n'est plus l'Église catholique telle qu'elle a été constituée divinement sur PIERRE avec la promesse non seulement de ne jamais défaillir, mais de ne pas même s'INTERROMPRE ! Les auteurs ignorent-ils donc à ce point que l’Église catholique, dans ses éléments essentiels dont le premier est l’Autorité légitime hiérarchique (dont l'essence réside dans le pape légitime), ne peut s’INTERROMPRE !? Ce n’est pas une opinion, c’est une certitude de foi, que vous trouverez dans tous les manuels de théologie, et pour commencer, l’élémentaire “catéchisme de la doctrine chrétienne” de saint Pie X, en passant par Léon XIII (Satis Cognitum) et bien-sûr Vatican I...

Le “PASTEUR FRAPPÉ” de l’exorcisme de Léon XIII, rappelant l’AT et le NT, nécessite la présence d’un vrai PASTEUR déjà pour commencer et ensuite qu’il soit donc frappé par l’Ennemi, à l’instar du Christ lors de sa Passion. Dans votre analyse, il n’y a plus rien : la société ecclésiastique fondée par le Christ et bâtie sur Pierre n’existe plus, totalement, radicalement, vaincue par les Puissances de l’Enfer !? Donc, le pape souffrant non plus, bien évidemment !?

Il est faux d'écrire que l'Église pourrait continuer d'exister en perdant toute sa hiérarchie, et cela se démontre facilement. Pour la validé d'une confession, l'Ordre ne suffit pas : la juridiction est impérative (cf. entre autres ! le Catéchisme du Concile de Trente). Même si cette juridiction peut être donnée automatiquement de façon extraordinaire, comme à l'article de la mort, il n'en demeure pas moins qu'elle est communiquée par une autorité légitime dans l'Église qui la possède de manière ordinaire (Pape ou évêques de la hiérarchie). Or, si toute cette hiérarchie a disparu, selon les auteurs, eh bien il ne peut y avoir de juridiction, même de suppléance, et les confessions seraient radicalement invalides. Chez les catholiques, seul le Pape reçoit juridiction directement du Christ. Doctrine manifestement "oubliée" par les auteurs. (cf. Billuart, Dom Gréa, etc.) CQFD

Enfin, dernière réflexion : J’ajoute encore que dans l’histoire de l’Église, nous avons des antipapes, c’est-à-dire une lutte entre un vrai pape et un faux pape, mais jamais un faux pape (SIX ici d'affilée ! avec toute la hiérarchie !! ) régner seul sur l’Église et s’accaparer toute l’Église institutionnelle (comme en 1958 et 1963), sans qu’en face un vrai pape ne subsiste... Là aussi, une telle hypothèse est théologiquement radicalement impossible !

Voici donc TROIS raisons au moins qui rendent insoutenable la thèse de ce livre, qui rate son but en conduisant les lecteurs à une impasse suicidaire.

Laurier, le 3 mars 2019

 

Si l'auteur de ce commentaire parle d' "impasse suicidaire", c'est parce que le sédévacantisme ne donne aucune vraie solution à la crise de l'Église, et conduit donc au désespoir : il prétend réfuter la position de la Fraternité Saint Pie X (à juste titre) mais sans donner de vraie solution.

Comme le dit le dénommé "Laurier", pour les sédévacantistes :

1. Les élections pontificales ne sont pas infaillibles (affirmation condamnée par le Concile de Constance, en sa forme approuvée par le Pape Martin V, et par le Magistère Ordinaire Universel).

2. L'Église ne possède plus de pape actuellement et ne travaille pas à en élire un (affirmation contraire à la doctrine de la perpétuité de la succession apostolique).

3. L'Église a perdu sa hiérarchie et sa juridiction ordinaire ; selon eux il n'y a donc plus d'Église visible. (Aux États-Unis certains essaient d'être un peu plus fins en disant qu'il doit demeurer des évêques titulaires d'une juridiction ordinaire quelque part ; mais cela ne représente pas une hiérarchie et cela ne résout pas le fait que personne ne travaille à élire le prochain pape, sans compter qu'un évêque n'est pas un électeur du pape, comme je l'ai déjà démontré).

 

Je suis par ailleurs d'accord avec cette remarque de Laurier :

Enfin, dernière réflexion : J’ajoute encore que dans l’histoire de l’Église, nous avons des antipapes, c’est-à-dire une lutte entre un vrai pape et un faux pape, mais jamais un faux pape (SIX ici d'affilée ! avec toute la hiérarchie !! ) régner seul sur l’Église et s’accaparer toute l’Église institutionnelle (comme en 1958 et 1963), sans qu’en face un vrai pape ne subsiste... Là aussi, une telle hypothèse est théologiquement radicalement impossible !

Quand je me suis laissé convaincre par le sédévacantisme au début de ma conversion (par défaut), un sentiment très désagréable se présentait à moi : l'idée que les modernistes puissent avoir un chef à la tête de l'Église officielle, et que la vraie Église n'en ait pas, c'était pour moi le triomphe des portes de l'enfer ; une idée inconcevable en quelque sorte.

Je faisais l'heure sainte tous les jeudi à minuit afin de connaître la vérité sur la crise de l'Église, et un jour j'ai découvert  la survie de Paul VI...

 

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Quant au second ouvrage, celui de Maxence Hecquard, le fait de prétendre que l'Apocalypse et d'autres livres prophétiques des Saintes Écritures prédisent la vacance du Saint-Siège est une énormité, pour les raisons suivantes :

1. La vacance est actuellement une impossibilité théologique, comme nous l'avons vu plus haut, car l'Église ne manifeste aucun effort en vue de l'élection du prochain pape ; et donc il existe infailliblement un pape vivant sur cette terre (mais cela ne peut pas être Bergoglio, pour des raisons déjà évoquées). Ce pape vivant, c'est le dernier à avoir joui d'une acceptation pacifique et universelle.

2. Le meilleur commentaire de l'Apocalypse jusqu'au XXème siècle, celui du Père Herman Bernard Kramer, "The Book of Destiny", évoque clairement le retour d'un pape suite à la grande crise que doit connaître l'Église à la fin des temps (la crise présente). Les sédévacantistes ont publié des citations partielles sur internet, afin de tromper leur monde et faire croire que cet ouvrage défendait la thèse de la vacance.

3. Comme je l'ai expliqué dans mon propre commentaire, le chapitre 12 utilise la métaphore de la chute des anges à titre analogique, pour comparer la révolte des évêques modernistes à celle de Lucifer (dans l'Apocalypse les anges symbolisent des évêques et le ciel symbolise l'Église, ce qui signifie qu'au chapitre 12 tous les évêques sont rassemblés dans le ciel et donc dans l'Église, c'est-à-dire réunis en concile) ; or à l'issue de cette révolte le diable est rejeté HORS DU CIEL, soit HORS DE L'ÉGLISE : le Père Kramer lui-même a reconnu là une EXCOMMUNICATION, et c'est logique puisque toute la narration apocalyptique est structurée autour des "jugements de Dieu", qui sont les excommunications prononcées par Son Église jusqu'au Jugement DERNIER, qui ne sera rien d'autre que la séparation finale des bons et des méchants ; à ce titre l'excommunication des modernistes est comparée au Jugement Final au chapitre 14, car ce sera la dernière grande séparation prononcée sur terre par l'Église, et donc l'image de la dernière séparation qui s'opérera dans l'éternité. D'où le fait que les exorcismes suisses aient décrit le retour du Pape souffrant comme une figure du Jugement Dernier ; ils n'ont fait que redire ce que dit déjà l'Apocalypse.

4. L'expression employée au chapitre 12 pour décrire cette EXCOMMUNICATION des modernistes est la suivante : "L'ACCUSATEUR A ÉTÉ REJETÉ" ; or cette expression constitue une allusion au retour du Pontife Jésus suite à la Captivité de Babylone, qui restaura la théocratie juive ; on la trouve au Livre de Zacharie. Le chapitre 12 ne pouvait donc pas signifier plus clairement que l'EXCOMMUNICATION sera prononcée par un pape qui réapparaîtra pour restaurer l'Église, comme le Pontife Jésus est reparu pour restaurer la théocratie.

5. L'enfant mâle, au chapitre 12, est certes une allusion au Christ, mais comme l'a compris le Père Gallois et le Père Kramer à sa suite, il s'agit surtout du PAPE MARTYR de la fin des temps, appelé à s'exiler "au désert", sachant que le désert dans la Bible symbolise l'apostasie (et donc ce pape s'exile durant une période d'apostasie). Étant donné que la FEMME représente l'Église (comme l'enseignaient les Pères de l'Église), l'Église s'enfuit avec son enfant, en la personne de Son Vicaire. Or ce pape n'est nul autre que celui qui a été élu durant le concile maudit du même chapitre 12 : il "naît" durant le rassemblement des anges dans le ciel, soit le rassemblement des évêques en concile. Ce pape détient la VERGE DE FER, qui symbolise la séparation des bons et des méchants au Livre de Zacharie : c'est le pouvoir de l'EXCOMMUNICATION. L'enfant mâle ou FILS D'HOMME est évoqué de nouveau dans les chapitres suivants, avec cet autre vocable de l' "ange" (le Pape est un évêque), chapitres qui décrivent sa réapparition au "milieu du ciel", c'est-à-dire "au centre de l'Église" (je rappelle que le ciel représente l'Église), soit à Rome, comme l'ont décrit les exorcismes suisses, qui ne font que répéter ce que dit l'Apocalypse.

L'image de l'Ascension de l'enfant mâle auprès du trône du Père est encore une métaphore de la réapparition de ce PAPE MARTYR : car le TRÔNE de Dieu constitue une allégorie de l'Église hiérarchique, au chapitre IV de l'Apocalypse ; ce PAPE est donc rendu à l'Église, comme le Christ a été rendu à Son Père.

J'insiste sur le fait que mon analyse est fondée sur le meilleur commentaire de l'Apocalypse, et les catholiques traditionalistes anglophones reconnaissent sans difficulté que l'ouvrage du Père Kramer n'a pas d'équivalent - aucune étude ne lui parvient à la cheville.

Toute modestie gardée, ce que j'écris là - et ce que j'ai écrit dans mon ouvrage - est d'un autre niveau que ce que l'on peut lire dans les écrits sédévacantistes à propos de l'Apocalypse (du reste il en va de même sur le plan théologique) ; mais moi je ne me fais pas mousser dans le monde de la tradition, pour mes frères dans la foi je ne suis qu'un pauvre petit laïc sans renommée, un cinglé, un insecte, auquel il ne faut accorder aucun crédit.

Les catholiques actuels ont l'intelligence d'un pourceau. C'est bien parce qu'on se désintéresse de mes écrits que je m'adonne désormais à des activités plus charnelles :

"60 ans de religion conciliaire"
"60 ans de religion conciliaire"
"60 ans de religion conciliaire"
"60 ans de religion conciliaire"

Les hommes ne savent estimer que les choses extérieures, alors même que notre corps périra et sera un jour la pâture des vers. Si je devais comparer mes performances en matière de musculation et d'arts martiaux à mes oeuvres spirituelles, je dirais que c'est comme de comparer une hyène à un lion.

Le monde de la chair a peu de prix, mais l'humanité actuelle idolâtre les footballeurs, les joueurs de rugby, les body-builders, et tous ces hommes qui fondent leur être sur leurs prouesses athlétiques ; ce n'est que poussière devant Dieu.

Combien de musulmans, par exemple, admirent Mohamed Ali (musulmans ou non, d'ailleurs) ? Ils l'admirent à cause de son talent de boxeur, alors qu'il avait presque tous les vices : orgueilleux, idolâtre, adultère ; traître à sa patrie, à sa femme et à ses amis ; haineux, jaloux, cupide, railleur, membre d'une secte raciste...

Quand on me complimente à propos de mes livres, j'ai cette satisfaction de savoir qu'on estime une oeuvre de mon esprit, de mon âme, qui est immortelle ; mais quand on me complimente sur mes performances sportives, on complimente le néant : car un jour tout cela disparaîtra.

 

 

L'exil au désert, d'après une mise en volume d'images, que j'ai réalisée moi-même :

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