À cause de la situation actuelle du monde et de la crise de l'Église, de nombreux catholiques sont tentés par le désespoir ; ils se sentent las et moralement épuisés de vivre au milieu d'une société hostile, qui les combat et les incite au péché. Nous sommes dans une situation semblable à celle des hébreux lors de l'exil à Babylone ; captifs, ils étaient entourés de païens, de gens mauvais ; et il leur semblait que Dieu laissait triompher les méchants...
Un jour où nous étions à Fatima avec mon frère, en compagnie d'un prêtre, nous discutions de la crise présente, et il nous cita les paroles du psaume 137, dans un moment émouvant :
1 Au bord des fleuves de Babylone
nous étions assis et nous pleurions,
en nous souvenant de Sion.
2 Aux saules de ses vallées
nous avions suspendu nos harpes.
3 Car là, ceux qui nous tenaient captifs nous demandaient
des hymnes et des cantiques,
nos oppresseurs, des chants joyeux :
« Chantez-nous un cantique de Sion ! »
4 Comment chanterions-nous le cantique de Yahweh,
sur la terre de l'étranger ?
5 Si jamais je t'oublie, Jérusalem,
que ma droite oublie de se mouvoir !...
6 Que ma langue s'attache à mon palais,
si je cesse de penser à toi,
si je ne mets pas Jérusalem
au premier rang de mes joies !
La Jérusalem qui doit retenir notre regard, et celle dont parle ce psaume, c'est avant tout la Jérusalem céleste ! Au milieu des méchants, au milieu d'un monde inique, nous regardons vers elle !
Autour de nous, les sirènes du monde nous soufflent : "Vous êtes sous emprise sectaire, perclus d'obsessions morbides, de la peur de l'enfer !"
Mais qui a des obsessions morbides ? Dans le monde que nous foulons de nos pieds (au propre comme au figuré), il n'y a plus ni amour ni dévotion, plus de pureté, plus rien qui rende la vie digne d'être vécue. L'homme devient un être interchangeable, dépourvu d'identité (d'où l'idéologie "multiculturaliste", d'où l'avortement, d'où l'euthanasie), réduit à l'état de producteur et de jouisseur, à peine au dessus de la bête.
En vérité, vous vous demanderez pourquoi je parle de cela...
C'est parce que je suis tombé sur un article récent du blog sédévacantiste de la Mésange (où elle évoque son découragement), ainsi que sur une vidéo publiée aujourd'hui même par Jeremy Austin, sédévacantiste lui aussi, qui a longtemps défendu les frères Dimond, et qui tend maintenant vers le schisme "orthodoxe" !
On voit que nos milieux tradis sont de plus en plus menacés : les lefebvristes vont vers le ralliement, et les sédévacantistes seront de plus en plus tentés par le désespoir.
Dans un prochain article, et je l'espère, dans une vidéo, je détaillerai les erreurs de Jeremy Austin et tenterai de redonner courage à ceux d'entre nos frères qui se sentent vaciller.
Moi-même j'aurais de nombreuses raisons de tomber dans le désespoir : cela fait 10 ans que je suis malade, je suis un paria avec presque aucune vie sociale, je ne peux pas devenir prêtre pour le moment alors que c'est ce à quoi Dieu m'a destiné, bref je n'ai quasiment pas de satisfaction dans ce bas monde. Mais je suis debout, j'aime Dieu, et le jour où je Lui rendrai mon âme je voudrais lui dire comme Saint Laurent :
"Sur le gril je ne vous ai pas renié, Seigneur !"
L'humanité actuelle est hébétée jusqu'à la moelle des os, impure, vicieuse, sans raison ! Ne lui ressemblons pas !
Dans les Saintes Écritures les païens sont comparés à des chiens, parce qu'ils ont une vie comparable à celle des chiens : et en particulier ils s'accouplent comme eux, sans respect pour la dignité du mariage, sans respect pour ce vase pur que doit être la femme. Ils ne sont pas des hommes, ils sont des chiens ! L'expression n'est pas employée au hasard. Jusque chez nous il y a des gens qui profanent le mariage, qui vivent comme des animaux.
Avec les moeurs actuelles et la dégradation générale de la société, la plupart des nations européennes seront bientôt en dessous de certains pays du tiers monde, et c'est déjà en partie le cas. Alors par pitié, nous, du moins, sauvons l'honneur ! Soyons la citadelle expugnable, un sanctuaire, un oasis de la vertu au milieu du désert du paganisme. Ne cédons pas à cette humanité dématée et dégénérée...