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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


L'antipape François : "le plaisir sexuel est divin"

Publié par Jean-Baptiste sur 11 Septembre 2020, 13:29pm

 

Le faux apôtre qui plaît à l'humanité déchue...

 

Malheur à vous quand tous les hommes diront du bien de vous,

car leurs pères en ont fait de même aux faux prophètes

Saint Luc VI. 26

 

Juste au moment où je préparais ma vidéo sur l'enseignement de l'Église à propos de la sexualité - et ce afin de dénoncer les erreurs hédonistes de notre temps - les médias ont annoncé que l'antipape Bergoglio (alias François) vient de publier un livre d'entretien avec un certain « Carlo Pietrini », où il déclare que la sexualité est « divine », « que le plaisir de manger comme le plaisir sexuel viennent de Dieu ».

 

Entretien avec Carlo Petrini, publié sous le titre « Terrafutura »

 

Comme de coutume, le but des modernistes et de la fausse Église est de jouer sur l'ambiguïté, en tenant des propos inexacts qui confortent les hommes dans le péché. Car s'il est vrai que le plaisir sous sa forme originelle vient de Dieu, le plaisir sous sa forme désordonnée consécutive à la chute lapsaire est le fruit de la désobéissance ; depuis la chute, tout ce qui n'appartient pas à l'ordre de la grâce est tombé sous l'influence du démon (non pas que tout soit mauvais dans la nature - ce serait une hérésie - mais notre nature déchue subit l'influence de Satan, et presque toute la Création a été défigurée par le péché) ; à cet égard le plaisir sensible est infecté par la concupiscence, étant donc désordonné (c'est le cas des plaisirs culinaires) voire dépravé (c'est le cas de la sexualité), comme l'enseigne Saint Thomas d'Aquin dans le supplément de sa Somme théologique. D'où le fait que les saints, les mystiques, et l'Église, aient toujours averti l'humanité contre l'attachement vis-à-vis des plaisirs sensibles, faisant écho aux paroles de l'Évangile :

 

« N'aimez point le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, la charité du Père n'est point en lui. Car tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, concupiscence des yeux, et orgueil de la vie ; ce qui ne vient point du Père, mais du monde. Or le monde passe, et sa concupiscence ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » (I Saint Jean II. 15-17)

 

Non seulement il est faux de dire que le plaisir sous sa forme actuelle vient de Dieu, mais c'est très inopportun : car l'humanité corrompue rêve d'entendre une chose pareille ; et il suffit de constater combien de médias ont repris les propos de l'antipape en si peu de temps, pour s'en rendre compte.

 

Ce n'est donc pas moi qui fais une obsession sur ce sujet (j'aimerais mieux parler d'autre chose), mais l'hédonisme ambiant nous oblige de dénoncer les erreurs damnables de nos contemporains.

 

Suite à la médiatisation des propos de Bergoglio sur la sexualité, le site « médias-presse info » n'a rien trouvé de mieux à dire que la chose suivante :

 

« Le pape François se fait le critique d’une "moralité bigote" qui a fait "d’énormes dommages" et dont il accuse l’Eglise du passé d’avoir été le représentant, confondant ainsi la saine morale catholique prêchant la tempérance et la chasteté avec ce puritanisme bigot du XIXe siècle qui, né dans les pays protestants, s’est infiltré dans des nations catholiques. »

 

Le XIXème siècle ne fut pas plus « puritain » que les autres siècles, et si « médias-presse info » lisait les Pères de l'Eglise, Saint Paul de la Croix, Sainte Brigitte de Suède ou n'importe quel mystique, il y trouverait sans doute du puritanisme, par exemple à travers la condamnation des « familiarités » avec le sexe opposé  : dans nos milieux, on veut bien défendre la tradition catholique, sauf lorsqu'il s'agit des bonnes moeurs. Pour en juger, il suffit de voir le genre d'images d'illustration quelquefois choisies par ce site. De la même façon, les éditions « Chiré » proposent en vente sur leur boutique en ligne des films contenant des scènes immorales. On dirait que pour de nombreux catholiques de nos milieux, la pureté est quelque chose d'accessoire, et qu'il suffit d'avoir la foi pour se sauver (j'exagère à peine).

 

 

 

Comme je le démontre dans la vidéo qui va suivre (infra), l'Église n'a jamais présenté la sexualité sous un jour favorable, à cause de la concupiscence qui l'infecte depuis le péché originel. À cet égard, il faut d'ailleurs distinguer le plaisir gustatif et le plaisir sexuel, comme nous venons de le dire :

- Le plaisir gustatif est désordonné ;

- Le plaisir sexuel est non seulement désordonné, mais dépravé (en ce sens qu'il ne porte pas seulement à l'excès mais à des choses contre-nature et ignobles).

Saint Thomas d'Aquin, Supplément à la Somme théologique, Q. 49, Art. 1. « Le  plaisir de  l’acte  de  nutrition  est loin  d’être  aussi intense  que le  plaisir de  l’acte  du  mariage et il paralyse  beaucoup moins la raison, car si la force génératrice par  laquelle se  transmet le péché originel est dépravée et corrompue, la force de nutrition qui ne le transmet  pas est corrompue, il est vrai, mais non dépravée. »

Saint Augustin a évoqué la question de savoir si, avant le péché originel, l'humanité aurait éprouvé du plaisir dans l'acte de génération. Étonnamment, il a donné une réponse inappropriée qui suscite les railleries de nos historiens aux moeurs décomplexées : il a dit que ce plaisir aurait été moindre, et ordonné. Or, cette réponse n'est évidemment pas satisfaisante car cela revient à dire que le plaisir aurait été moindre avant la chute ! En vérité, le plus logique consiste à penser que l'acte de génération aurait été accompagné d'une joie à la fois spirituelle et sensible (l'homme étant doté d'un corps), mais sans désordre lié à la concupiscence, comparable à la joie accompagnant l'extase ou ce genre de grâce extraordinaire. Seule une personne ayant déjà bénéficié d'un tel don dans sa vie peut s'en faire une idée. Les joies spirituelles associées aux grâces extraordinaires agissent certes également sur notre sensibilité à cause de notre nature corporelle, mais celui qui en est gratifié n'y éprouve aucune imperfection, aucun désordre et aucune saleté, à cause de leur parfait ordonnancement à Dieu ; au contraire, il se sent comme élevé et transfiguré par la grâce ; là où les plaisirs sensibles font toujours sentir ces défauts, même à ceux qui protestent du contraire.

Sainte Brigitte de Suède décrit ainsi la manière dont l'enfantement se serait produit sans le péché : « Je vous dis qu'ils seraient nés de la divine charité et de la mutuelle dilection d'Adam et d'Ève ; et de leurs descendants qui se seraient unis, le sang, dans le corps de la femme, serait devenu fécond par l'amour sans aucune sale volupté, et de la sorte la femme se serait rendue plus fructueuse. Ensuite, l'enfant, étant conçu sans péché, sans aucun plaisir immonde, j'aurais versé de ma Divinité une âme en lui, et la femme l'aurait ainsi porté et enfanté sans douleur. L'enfant aurait été, dès sa naissance, parfait comme Adam. L'homme a méprisé cet honneur, quand il a obéi au démon, et a désiré plus d'honneur que je ne lui en avais donné. »

On voit que Sainte Brigitte a une façon de parler du plaisir sexuel qui est tout sauf laudative, conforme en cela à toute la tradition de l'Église. En outre elle dit bien, comme la Vénérable Anne-Catherine Emmerich :

- Que sans le péché originel, non seulement la génération aurait été exempte de concupiscence, mais le mode aurait été totalement différent (c'est l'opinion des Pères grecs) ;

- Que la chute originelle elle-même est liée à une révélation que Dieu devait faire à Adam et Ève de la manière dont ils allaient s'unir (supra).

Les révélations de Sainte Brigitte de Suède font partie des plus crédibles, avec celles de Sainte Hildegarde, et l'Eglise les a regardées avec respect ; les qualifier de fausses serait téméraire, pour ne pas dire insensé, même si l'on n'est pas tenu d'y croire. Je le dis parce que de nombreux prêtres de nos milieux sont relativement hostiles aux révélations privées (y compris certaines révélations approuvées).

Au passage, comme l'explique le Père Eugène Poulin l'autorité des mystiques est supérieure à celle des docteurs (sauf lorsque ces derniers sont unanimes, car leur enseignement est alors infaillible), étant donné que leurs révélations viennent de Dieu Lui-même (pourvu qu'elles soient vraies), tandis que l'opinion des docteurs n'est qu'une opinion éclairée, qui varie suivant l'autorité du docteur en question, et qui ne vient pas directement de Dieu. A cet égard, les prêtres de nos milieux se trompent lorsqu'ils disent l'inverse, mais je reviendrai sur cette question dans un autre article.

Contrairement à ce que prétendent certaines personnes sur internet (notamment des écologistes illuminés), Sainte Hildegarde elle-même n'a pas fait l'apologie du plaisir sexuel (d'ailleurs ils ne la citent jamais !) ; simplement, elle en a parlé sous un angle médical, en évoquant les remèdes permettant parfois de résoudre les problèmes d'insensibilité chez la femme ou le même genre de défaut chez l'homme. Je ne vois pas en quoi il faut y voir une glorification des plaisirs charnels : être en bonne santé suppose d'éprouver du désir (de façon réglée), et Sainte Hildegarde ne parle pas de « faire exploser sa libido » comme les articles hédonistes d'aujourd'hui et les magazines féminins obsédés par la sexualité, elle explique simplement comment remédier aux maladies qui entravent la sensibilité, la puissance et le désir.

On peut se prévaloir bien autrement de Sainte Hildegarde :

« J'ai vu l'abomination la plus indicible : l'homme se vautre dans la fornication, dans les fautes les plus impures et les plus fétides. En elles il se souille comme le porc se vautre dans la boue. Quand il devrait chercher la pureté, la contempler et l'embrasser, en tout, il se rend méprisable et dissolu. En effet, l'impureté énerve l'homme, lui fait perdre l'esprit, si bien qu'il ne peut plus prêter attention, dans la perfection de la probité, ni aux soucis du siècle ni à Dieu. L'incendie de sa chair, joint au consentement de sa volonté, lui suggère et lui insuffle orgueil, vaine gloire, et tout le mal. »

Dans la même veine que ce que dit ici Sainte Hildegarde, St. Augustin et St. Thomas avaient déjà expliqué que la sexualité nuit à l'intelligence, à la suite de plusieurs philosophes païens qui l'avaient compris sans même connaître la révélation, notamment Sénèque, Aristote et Platon (ce n'est pas pour rien qu'on parle d'amour platonique) :

« La perfection de l'opération intellectuelle chez l'homme consiste dans une certaine faculté d'abstraction à l'égard des images sensibles. C'est pourquoi, plus l'intelligence de l'homme aura gardé de liberté à l'endroit de ces images, plus elle pourra voir l'intelligible et ordonner tout le sensible ; comme l'a même dit Anaxagore, il faut que l'intelligence soit bien dégagée pour commander ; et il faut que l'agent domine la matière pour être capable de la mouvoir, rapporte Aristote. Par ailleurs il est évident que la délectation applique l'intention aux choses dans lesquelles on se délecte ; c'est pourquoi le Philosophe remarquait que chacun fait très bien les choses auxquelles il prend plaisir, mais ne fait pas du tout ou fait mollement les choses contraires. Or les vices charnels, c'est-à-dire la gourmandise ou la luxure, consistent dans les plaisirs du toucher, c'est-à-dire de la nourriture et des actes sexuels. Ce sont les délectations les plus violentes entre toutes celles du corps. C'est pourquoi, par de tels vices, l'intention de l'homme s'applique au maximum aux réalités physiques, et par conséquent son activité dans le domaine intelligible s'affaiblit, mais davantage par la luxure que par la gourmandise, dans la mesure où les plaisirs sexuels sont plus violents que ceux de la table. C'est pourquoi la luxure engendre l'aveuglement de l'esprit qui exclut pour ainsi dire totalement la connaissance des biens spirituels ; mais la gourmandise engendre l'hébétude du sens qui rend l'homme débile devant de telles réalités intelligibles. Au contraire, les vertus opposées, c'est-à-dire l'abstinence et la chasteté, sont ce qui dispose le mieux à la perfection de l'activité intellectuelle. D'où cette parole en Daniel (1, 17) : "A ces jeunes gens", qui étaient abstinents et continents, "Dieu a donné science et instruction en matière de lettres et de sagesse." »

Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique, Tome 2, Q. 15, Art. 3

 

La sagesse n'est pas fonction de l'âge - comme on le voit ici dans ce passage de Daniel - mais de la vertu. On m'a déjà reproché d'être trop jeune pour parler de ces sujets, et de ne pas être marié ; or la sagesse n'est pas donnée à ceux qui touchent les femmes, elle est donnée à ceux qui s'en abstiennent. En outre, comme le disait déjà Saint Augustin face à ceux qui reprochaient aux prêtres et aux célibataires de parler du mariage : « ce ne sont pas les ivrognes qui peuvent prêcher la tempérance. »

 

J'ai plusieurs amis qui n'ont pu se convertir à la tradition qu'après avoir compris le problème de l'impureté, et dans mon cas, cela a également joué une part déterminante. Je n'ai jamais connu de femme (je le dis pour le bien de ma réputation), mais comme tous les jeunes nés en dehors de la tradition catholique, je n'avais pas de véritables repères moraux et spirituels ; cependant, je lisais certains ouvrages plus ou moins dissidents, sur le plan médical comme sur le plan politique, et j'ai lu dans deux de ces ouvrages que l'impureté nuisait à l'intelligence. Or, cela m'importait, car durant mes études de droit, j'écrivais des contes :

 

 

Je compris et éprouvai alors que pour conserver mon intelligence et mes capacités créatrices, je devais détourner mon esprit des choses charnelles. J'écoutais tous les jours l'Ave Maria de Tino Rossi ; la Sainte Vierge et mon ange le présentèrent à Dieu comme une prière. À force, je sentis un contraste entre ma façon de vivre et la noblesse de ce chant. C'est ce qui permit ma conversion.

L'un de mes amis eut une expérience en partie similaire : il faisait de hautes études et compris que l'impureté nuisait à son intelligence.

Au contraire, j'en connais qui n'ont pas persévéré, faute d'une vraie conscience de la pureté ; et l'amour des faux bien d'ici bas a aveuglé leur esprit, comme elle en aveugle plusieurs dans la tradition, notamment chez les jeunes. Au lieu de lire des ouvrages moraux et spirituels, ils ont lu des ouvrages philosophiques, sans grande nécessité pour le salut...

 

Vous pouvez considérer tout ce que je viens de dire comme une entrée en matière : la vidéo qui va suivre expose la question de la sexualité à l'aune de l'enseignement traditionnel de l'Eglise, et si vous la trouvez trop longue, la version texte figure en dessous.

L'enseignement de St. Thomas d'Aquin sur la sexualité

et le déclin de la morale conjugale au XXème siècle

Au cours d'une récente vidéo, j'avais évoqué l'enseignement de Saint Thomas d'Aquin à propos de la sexualité, et par la suite j'ai publié une rétractation sur mon blog, car certains de mes propos pouvaient être mal interprétés. J'ai donc décidé de refaire une vidéo, mieux formulée et sans ambiguïtés.

 

Pour rappel, mon but était d'expliquer qu'à partir de la Renaissance, il y a eu un relâchement progressif dans la discipline et dans l'enseignement des théologiens en matière de morale conjugale ; et ce relâchement a fini par produire la crise de l'Église, à cause de l'avilissement des mœurs, aussi bien chez les fidèles qu'au sein du clergé, qui a perdu le sens de la pureté. C'est la raison pour laquelle la Sainte Vierge, lorsqu'elle est apparue à la Salette, a qualifié les prêtres de « cloaques d'impureté », et ce dès le début de son Secret, juste avant de décrire la grande apostasie de la fin des temps. Elle a voulu montrer par là le lien entre l'impureté et l'apostasie actuelle, comme elle l'a fait à Fatima, en particulier dans la prophétie de Jacinthe, dont j'ai déjà parlé. Malheureusement cette prophétie est peu connue (même dans nos milieux) ; la petite voyante l'a transmise à la religieuse qui l'assistait sur son lit de mort, Mère Marie Godinho, pour le conserver à la postérité.

 

Comme je viens de le dire, le déclin dont j'ai parlé plus haut a été amorcé durant la Renaissance, mais c'est surtout au XXème siècle que de nombreux théologiens ont cessé d'enseigner toutes les exigences de la morale conjugale. Depuis les Pères de l'Église, les moralistes s'étaient toujours souciés de dire aux époux chrétiens qu'ils devaient s'unir d'une manière digne. Au XXème siècle, cet aspect de la morale conjugale a disparu. J'en ai déjà parlé, notamment dans ma vidéo sur la révolution sexuelle, et je ne vais donc pas revenir sur ce sujet. Ici j'aimerais évoquer d'autres aspects, que nous allons examiner en détail...

 

Dans sa « Catéchèse catholique sur le mariage », le Père Barbara a une façon de parler de la sexualité qui s'inscrit très bien dans l'héritage de la modernité, en ce sens que les théologiens ont décomplexé la matière, pour plaire au monde. Et comme nous allons le voir, cela ne date pas de Vatican II. Les historiens profanes eux-mêmes ne s'y sont pas trompés : quand on lit des ouvrages d'histoire de la sexualité, on voit bien qu'ils remarquent tous une évolution dans la manière de prêcher, et ils notent bien que le XXème siècle a constitué à cet égard une époque charnière.

 

Certes, il n'existe pas d'évolution proprement doctrinale, contrairement à ce que prétendent les historiens de la sexualité ; car le magistère n'évolue pas ; mais il s'agit d'une évolution dans la manière de prêcher, comme nous venons de le dire.

 

Voici par exemple une citation d'un Mémoire d'Yves Michaud, qui commente le discours de Pie XII aux sages femmes :

 

« Pie XII s'adressant aux sages-femmes :

 

« Le créateur lui-même, qui, dans sa bonté et sa sagesse, a voulu, pour la conservation et la propagation du genre humain, se servir du concours de l’homme et de la femme en les unissant dans le mariage, a établi aussi que dans cette fonction les époux éprouvassent un plaisir et une satisfaction du corps et de l’esprit. Donc, les époux ne font rien de mal en recherchant ce plaisir et en en jouissant. Ils acceptent ce que le Créateur leur a destiné. »

(L’apostolat des sages-femmes, #59)

 

« Le commentaire d'Yves Michaud :

 

« Cette affirmation de la légitimité du plaisir, même lorsqu’il est recherché et non pas seulement ''subi'', est remarquable, et ici Pie XII dépasse Pie XI et le Code de droit canonique. Il s’éloigne également de la perspective de saint Augustin et de Thomas d’Aquin. L’ouvrage de Noonan cité plus haut a bien expliqué la grande méfiance vis-à-vis du plaisir sexuel qui a persisté au long des siècles dans la tradition catholique. Ici, un pape lui donne son aval, non certes sans quelques réserves. »

 

Même au sein nos milieux, le seul passage que de nombreux catholiques retiennent dans l'allocution de Pie XII aux sages-femmes, c'est ce court et unique paragraphe où il parle de la recherche légitime du plaisir ; mais les 7 ou 8 paragraphes suivants, qui dénoncent l'idéologie du plaisir, sont habilement passés à la trappe ! Voilà pourquoi les Pères de l'Eglise avaient un discours sans ambages, se contentant de réprouver purement et simplement la recherche du plaisir : ils savaient qu'autrement les chrétiens charnels ne retiendraient que ce qui leur plaît dans leurs paroles.

Il n'est pas faux de dire, comme l'ont fait les papes modernes, que la recherche du plaisir est permise lorsqu'elle est ordonnée à Dieu, en particulier lorsqu'elle sert la génération ; mais l'ouvrage du MJCF « Vatican II : l'Eglise à la croisée des chemins (Tome II) », résume très bien le danger d'une telle prédication, en évoquant les textes du Concile Vatican II, sans s'apercevoir qu'avant même le Concile, on peut déjà adresser cette critique aux papes de la première moitié du XXème siècle (je vous cite cet ouvrage) :

 

« Il nous faut rappeler que notre nature est profondément blessée et malade depuis le péché d'Adam et Eve, en sorte que la concupiscence est l'un des plus grands ennemis de notre âme. Aussi l'Eglise n'a-t-elle cessé au cours des siècles d'exhorter les chrétiens à mortifier leurs passions(...). En faisant l'éloge des rapports conjugaux pour "l'enrichissement des époux" [comme l'a fait le Père Barbara qui va jusqu'à parler de moyen de sanctification !], Vatican II apportait à ces mêmes passions un alibi inespéré(...). Un exemple nous aidera à le comprendre : le vin est une bonne chose lorsqu'il est pris modérément(...). Mais qui serait assez fou pour faire l'éloge du vin à un ivrogne invétéré ? Or nous sommes tous des ivrognes en puissance Aussi la Sainte Ecriture prend soin de nous mettre en garde : "Le vin et les femmes font apostasier même les hommes sages !" (Eccl., XIX. 2). Contre l'affirmation de ce texte conciliaire, signalons l'enseignement de Saint Thomas d'Aquin : le mariage et l'usage du mariage ne sont de soi bons et utiles qu'en vue de la génération, ils sont plutôt nuisibles pour tout le reste. Aimer véritablement son conjoint, c'est l'aimer dans son âme plus que dans son corps, pour l'éternité plus que pour la vie présente. Et cet amour-là sera souvent beaucoup mieux "signifié" par la chasteté et la mortification des passions que par l'acte charnel. »

 

 

La comparaison avec le vin est excellente. Le seul reproche que j'émets à l'encontre de ce très beau texte du MJCF, c'est de faire remonter le mal uniquement à Vatican II, alors que le discours qu'il lui impute s'est manifesté avant, quoique dans une moindre mesure. Encore une fois, tous les historiens profanes (cités plus haut) ont bien remarqué cette évolution dans la manière de prêcher : Saint Augustin et les autres Pères de l'Eglise insistaient sur la mortification et le danger de la recherche du plaisir, Saint Thomas d'Aquin et les autres théologiens du Moyen-Âge ont globalement continué de le faire, même durant la Renaissance on voit de fréquents avertissements (malgré l'amorce de déclin), et c'est le XXème siècle qui a marqué une chute vertigineuse.

Les Pères de l'Église et les théologiens du Moyen-Âge avaient une doctrine claire et sans ambages, parce qu'ils étaient conscients du fait que quand on vantait le plaisir aux époux, c'était comme de vanter le vin à des alcooliques. La comparaison du MJCF à cet égard est tout à fait pertinente, et on le constate aisément sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, même dans nos milieux, les gens font l'apologie de la sexualité, comme si c'était du pain bénit. Y compris parfois des prêtres. Il y a un prêtre sédévacantiste dont je ne citerai pas le nom qui décrit la sexualité comme une « chose merveilleuse » (je reprends le terme exact), et non sans hasard, il est tombé plusieurs fois dans la fornication. On a les mœurs qui correspondent à sa doctrine, il ne faut pas s'en étonner. Aujourd'hui l'intéressé continue de prêcher des retraites spirituelles à des femmes alors qu'il a déjà commis la fornication, et ce dans l'exercice même de son ministère.

Le tort du Père Barbara, c'est d'avoir présenté la sexualité comme un moyen de sanctification, ce qui est à la fois imprudent et en grande partie faux, dans le sens où la sexualité est plus souvent nuisible que bénéfique à l'âme, comme l'écrit le MJCF à juste titre, et comme l'a toujours enseigné l'Eglise ; et si son usage peut être vertueux voire méritoire en certaines occasions (notamment lorsque l'un des époux s'exécute avec répugnance, ce qui implique des mérites), les mystiques ont toujours dit que la majeure partie du genre humain en use davantage pour sa perte que pour sa sanctification : Saint Brigitte de Suède en parle de façon abondante, et Soeur de la Nativité va jusqu'à dire « j'ai vu en enfer une infinité de personnes mariées ». Les mystiques ont toujours alerté sur ce danger, et les Saintes Ecritures également. La loi évangélique nous exhorte constamment à la fuite des biens de ce monde, au point de nous dire que notre salut impose d'y renoncer. C'est une manière de dire qu'on ne doit pas rechercher le plaisir pour lui-même et faire du plaisir le but de sa vie. Cette attitude est à l'opposé de la morale évangélique, à l'opposé de la Croix. Jusque dans nos milieux, on observe un mouvement qui penche vers le réalisationnisme protestant, comme si nous étions le centre de tout et comme si tout devait concourir à notre satisfaction. La Croix enseigne le contraire : la pénitence, la mortification et le renoncement à soi-même. « Celui qui m'aime, dit Notre-Seigneur, qu'il se renonce à soi-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ». Notre fin légitime sur terre n'est pas de chercher notre satisfaction personnelle.

Après cet entrée en matière, il est temps d'entrer dans le vif du sujet...

Dans son catéchisme, le Père Barbara affirme que la sexualité est une bonne chose.

Qu'en est-il réellement ? S'agit-il de l'enseignement traditionnel de l'Église ?

- A priori on se serait tenté de dire que oui parce que la sexualité a été créée par Dieu ;

- Mais depuis le péché originel, elle est infectée par la concupiscence ;

- Or la concupiscence est une mauvaise chose, et bien qu'elle ne constitue pas le péché lui-même, elle porte l'âme au péché ;

- Par conséquent, la sexualité ne peut pas être bonne en elle-même. Comme l'avaient compris Saint Augustin et Saint Thomas d'Aquin, en tant qu'espèce naturelle elle est plutôt indifférente ; ce sera l'ACTE SEXUEL qui sera bon ou mauvais suivant son espèce morale. On ne peut pas véritablement décrire la sexualité comme « bonne » en ce sens que la concupiscence lui confère ce que Saint Thomas appelle « une ressemblance au mal », et une sorte de « défectuosité », comme il le dit dans son commentaire du quatrième tome des œuvres de Pierre Lombard.

Objection : Comment qualifier de « mauvais » ce qui doit servir à la génération ?

Contre-objection : La sexualité n'est pas mauvaise, mais comme nous venons de le dire, la chute lapsaire lui a conféré une certaine ressemblance au mal et une forme de défectuosité. Par conséquent, son usage requiert certains biens qui la justifient. Il faut distinguer la MATIÈRE qu'est la sexualité, et l'ACTE SEXUEL, qui suppose chez l'homme l'action d'une personne rationnelle.

- L'ACTE SEXUEL est bon lorsqu'il est excusé par les biens du mariage ; en d'autres termes les biens du mariage rendent bon un acte qui serait autrement mauvais, à cause de la concupiscence attachée à la sexualité ; d'où ce mot de Saint Augustin : « la concupiscence doit servir à la génération » (toujours dans le cadre du mariage et en respectant sa dignité propre) ;

- En d'autres termes, la concupiscence, si mauvaise soit-elle, peut avoir une fin bonne lorsqu'elle sert à la génération ; en ce cas, celui qui en use n'emploie pas un mauvais moyen au service d'une fin bonne, il emploie le seul moyen que la nature lui offre depuis la chute lapsaire : « Cette honte qui se joint toujours à l’acte matrimonial et qui en fait rougir est une peine et  non pas une faute, car tout défaut inspire naturellement à l’homme un sentiment de honte » ;

- Donc la sexualité ne peut pas être considérée comme bonne dans ses modalités, mais uniquement dans sa finalité, qui justifie et purifie l'ACTE SEXUEL en tant qu'espèce morale.

(St. Thomas d'Aquin, Supplément, Q. 49, Art. 5)

 

« La distinction de moralité dans les actes externes est extrinsèque à leur nature même : si les relations sexuelles sont tantôt moralement bonnes et tantôt immorales, c'est en raison d'un élément extrinsèque à leur nature spécifique, per accidens convenit sibi esse in genere moris » (Dom Odon Lottin, Les éléments de la moralité des actes chez saint Thomas d'Aquin, 1922).

 

Citations :

« L'acte du mariage ne diffère de la fornication que par les biens du mariage. Or l’acte de fornication est toujours mauvais. L’acte du mariage sera donc aussi toujours mauvais, à moins d'être excusé par les biens du mariage. »

(St. Thomas Aquinas, Somme théologique, Supplément, Q. 49, Art. 5)

 

« L'acte de génération est un péché à moins d'être excusé [par les biens du mariage] »

(St. Bonaventure, Commentaire des Livres des sentences)

 

- La fin première du mariage est la procréation ; l'apaisement de la concupiscence constitue une fin secondaire, subordonnée à la fin première.

- La fin secondaire étant subordonnée à la première, et non pas indépendante, elle ne constitue qu'une excuse partielle de l'acte sexuel, chez celui qui se propose uniquement ce but, indépendamment de la procréation.

- D'où la condamnation par le Pape Innocent XI de cette erreur de morale laxiste : « l'acte conjugal pratiqué pour le seul plaisir qu'il procure est exempt de tout péché véniel ».

Contrairement à une idée reçue, qu'on entend souvent dans la tradition, ce n'est pas la même chose de demander et de rendre le devoir conjugal :

« Rendre le devoir conjugal pour préserver le conjoint de la fornication n’est pas un péché, car c’est s’acquitter du devoir conjugal. Mais l’accomplir pour ne pas s’exposer soi-­même à la fornication, c’est faire une chose superflue et commettre un péché véniel. Le mariage n’a été institué pour ce but que par indulgence, et l’indulgence suppose l’existence des péchés véniels. »

 

(Saint Thomas d'Aquin, Supplément à la Somme théologique, Q. 49, Art. 5).

 

En d'autres termes :

- Celui qui rend le devoir conjugal est tenu de le faire car la justice et la charité l'exigent ; suivant son intention, son action est donc exempte de péché, voire vertueuse et méritoire ;

- Mais celui qui le demande, sans avoir en vue la génération, fait une action superflue, à cause du caractère en partie défectueux de son intention.

 

« Garder la continence, c'est l'état le plus parfait ; rendre le devoir conjugal est une chose permise ; l'exiger en dehors des nécessités de la génération, c'est un péché véniel »

(Saint Augustin, Le bien du mariage).

 

Aujourd'hui, la doctrine de Saint Augustin et de Saint Thomas choque les catholiques, parce que le monde moderne fait la promotion des plaisirs profanes et en particulier de la sexualité, comme si notre finalité ultime en tant qu'êtres humains constituait à jouir des biens passagers et illusoires d'ici-bas, que l'Évangile réprouve : « N'aimez point le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, la charité du Père n'est point en lui » (I Saint Jean II. 15) ; « Le monde passe, et sa concupiscence » (I St. Jean II. 17).

Sur les réseaux sociaux, je vois des catholiques d'esprit très charnel qui passent leur temps à vanter le mariage et ses plaisirs, avec une conception mondaine et pseudo romantique de cette institution surnaturelle, comme si le mariage servait à réaliser nos désirs propres : il s'agit d'une spiritualité protestante où l'on ne se soucie plus de ce qu'on doit offrir à Dieu, mais où l'on ne cherche qu'à réaliser son bien personnel et ses satisfactions terrestres. Ces personnes ne font jamais la promotion de la vocation religieuse, elles vantent uniquement le mariage ; et quand elles prétendent louer la foi et la spiritualité, ce sont uniquement leurs pompes extérieures, par exemple les procession ou la beauté liturgique, comme si Dieu était là pour nous servir et nous offrir des satisfactions sensibles. Chez elles, la foi est un simple supplément d'âme : elles assistent à la messe seulement parce qu'elles savent qu'elles mourront un jour, et non par amour des biens spirituels.

Ce que je reproche au Père Barbara dans son catéchisme, c'est de présenter l'acte sexuel comme un moyen de sanctification, là où Saint Augustin et Saint Jérôme insistaient sur le danger de s'attacher aux plaisirs d'ici bas, parce qu'ils nous éloignent de Dieu et empêchent notre âme de s'élever à Lui. C'est la raison pour laquelle, jusqu'au Moyen-Âge, il existait des périodes d'abstinence sexuelle en usage, car comme l'enseigne St. Paul dans l'épître aux Corinthiens, l'acte charnel fait obstacle à l'union à Dieu. Aussi, Saint Jérôme commente ce passage de cette manière :

« Que les hommes mariés se déchaînent tant qu'ils voudront contre moi parce que j'ai dit : ''Comment, je vous prie, peut-on appeler un bien ce qui nous empêche de prier et de recevoir le corps de Jésus-Christ ?'' (…) Saint Paul dit qu'on ne peut pas allier la prière aux devoirs du mariage : si donc l'usage du mariage nous empêche de prier, à combien plus forte raison doit-il nous empêcher de recevoir le corps de Jésus-Christ, puisque la communion est quelque chose de plus saint et de plus excellent que la prière ? (…) De quoi peut-on m'accuser ? Quelle faute ai-je commise ? Si les eaux d'un ruisseau sont troubles et bourbeuses, ce n'est pas au ruisseau, c'est à la source qu'on doit s'en prendre »

(Saint Jérôme, Contre Jovinien).

 

Pour bien comprendre ce commentaire de Saint Jérôme, il faut se souvenir que, comme je l'ai déjà expliqué précédemment, jusqu'à la fin du Moyen-Âge il a souvent été d'usage de pratiquer l'abstinence sexuelle les jours où l'on communie, et même trois jours avant. Ce n'était pas rigoureusement obligatoire mais il s'agissait d'un conseil, et la méconnaissance de cette règle était souvent considérée comme un péché véniel. Ce qu'il faut retenir de cette pratique, c'est qu'elle encourageait les époux à la retenue, à la tempérance et à la mortification, en contribuant à leur faire comprendre que les plaisirs profanes nuisent à la vie spirituelle et à l'union à Dieu.

Saint Paul, dans un autre passage de l'épître aux Corinthiens, chapitre 7, dit ceci : « il est bon pour l'homme de ne pas toucher de femme » ; et Saint Jérôme le commente ainsi : « S'il est bon de ne toucher aucune femme, c'est donc quelque chose de mauvais que d'en toucher une ; car il n'y a que le mal qui soit contraire au bien. Or, si c'est un mal que de toucher une femme, et un mal pardonnable, on ne le permet que pour en éviter un plus grand ».

On a souvent accusé Saint Jérôme de déprécier le mariage, et comme nous venons de le voir c'étaient presque systématiquement des hommes mariés qui l'attaquaient. J'ai vécu exactement la même chose avec mes vidéos et mes articles : ceux qui m'attaquent avec hargne sont quasiment tous des gens mariés, de l'un et l'autre sexe, et ceux qui sont d'accord avec moi, le plus souvent des célibataires, là encore de l'un et l'autre sexe.

Maintenant, venons en à la question de la condamnation du Pape Innocent XI, dont j'ai parlé précédemment.

 

La condamnation d'une erreur de morale laxiste par le Pape Innocent XI :

« l'acte conjugal pratiqué pour le seul plaisir qu'il procure est exempt de tout péché véniel » (proposition condamnée)

 

La question de l'usage superflu du mariage a donné lieu à un long débat théologique. À l'époque de Saint Thomas d'Aquin, la plupart des théologiens avaient la même doctrine que lui. Mais durant la Renaissance, cet enseignement a été de plus en plus contesté, à cause du déclin moral de la chrétienté à cette époque.

Au XVIème siècle, l'Université de Louvain a demandé au Pape Innocent XI de condamner une erreur de morale laxiste qui exemptait de tout péché véniel l'usage superflu du mariage. Quand on regarde les débats de l'époque, qu'on peut trouver dans l'article « Le Saint-Office et le probabilisme », on voit que les Lovanistes étaient vus comme des rigoristes ; dans l'ensemble le Saint-Office était hostile à la condamnation. Mais le Pape Innocent XI s'est finalement rangé à l'opinion des Lovanistes, et il a condamné cette proposition : « l'acte conjugal pratiqué pour le seul plaisir qu'il procure est exempt de tout péché véniel ». On peut y voir une manifestation de l'infaillibilité de l'Église : malgré l'hostilité à l'encontre des Lovanistes, la condamnation a pu être prononcée. Malheureusement, elle n'a pas mis fin aux débats, parce que le Pape Innocent XI s'est contenté de condamner la phrase telle qu'elle était énoncée, sans lui donner de sens précis. Or, déjà à l'époque, les théologiens ont eu des interprétations très diverses sur le sens de l'usage du mariage « pour le plaisir seul », par manque de simplicité chrétienne. Pourtant, Saint Augustin et Saint Thomas sont très clairs : user du mariage pour le plaisir seul consiste à user du mariage sans avoir en vue la procréation, dans le cadre de la sollicitation – et non de la reddition - de l'acte.

Mais pour comprendre toutes les arguties auxquelles ce débat a donné lieu, il faut justement s'intéresser aux concepts erronés que certains théologiens ont inventé, surtout à partir de la Renaissance.

D'abord, certains ont distingué le fait d'user du mariage par pure recherche du plaisir, et le fait d'user du mariage pour éviter un péché mortel. La première hypothèse vise une personne qui n'aurait pas spécialement de désir sur le moment, et qui le provoquerait délibérement (par exemple en faisant preuve de familiarité avec son épouse) ; et la seconde hypothèse vise le cas d'une personne qui aurait au contraire de fortes tentations et qui voudrait user du mariage pour éviter de commettre un péché mortel (par exemple la masturbation ou l'adultère). En réalité, il s'agit d'une distinction artificielle. Comme l'ont compris Saint Augustin et Saint Thomas d'Aquin, en pratique cela revient au même, parce que dans les deux cas il s'agit d'une action superflue, qui n'est pas motivée par la fin première du mariage ; de surcroît il existe d'autres remèdes – plus parfaits – à la concupiscence : notamment la prière et la mortification.

De la même manière, certains théologiens ont parlé de l'usage du mariage « par amour », surtout au XXème siècle. Or l'amour n'est pas une notion juridique, il s'agit d'une catégorie qui n'a aucun sens pratique. Pour comparaison, actuellement le projet de loi Avia contre les « contenus haineux » sur internet a suscité une polémique, et Eric Zemmour a fait remarquer que la haine n'était pas une notion juridique ; il a tout à fait raison : en pratique une telle notion est très difficile à cerner. Les articles du Code pénal sur « l'incitation à la haine raciale », par exemple, méconnaissent totalement l'exigence de clarté et de précision de la loi pénale, et donc la légalité des délits et des peines en droit positif. C'est le même problème dans le débat théologique dont je suis en train de parler : l'amour n'est pas une notion juridique, pas plus que la haine ; et donc il s'agit d'une catégorie inopérante. Les époux pourront toujours dire « nous nous sommes unis par amour », afin de prétendre justifier un usage imparfait ou vicieux du mariage ; cela ne signifie absolument rien. Comme nous l'avons vu précédemment, selon l'enseignement de Saint Augustin, de Saint Thomas et de la plupart des théologiens du Moyen-Âge, l'usage superful du mariage implique un péché véniel chez celui qui en fait la demande.

En tant que juriste de formation je connais les catégories juridiques, ayant étudié la théorie générale du droit durant ma quatrième année de faculté. Une catégorie doit toujours avoir un sens pratique, à savoir qu'elle doit pouvoir être appliquée aux cas qu'elle est censée appréhender.

Ces question théologiques sont très peu connues chez nos prêtres, ils méconnaissent presque entièrement ce sujet, et quand on leur en parle, ils le comprennent totalement de travers. Habituellement, on observe deux réactions :

- La première, la plus honnête, consiste à dire : votre interprétation de Saint Augustin et de Saint Thomas est vraie ; on ne peut pas les interpréter autrement ; mais leur enseignement contredit celui des papes Pie XI et Pie XII (je nie cette affirmation, comme nous allons le voir).

- La seconde, complètement malhonnête, consiste à dire : votre interprétation de Saint Augustin et de Saint Thomas est fausse, car ces derniers parlent de l'usage du mariage en vue du plaisir seul, et non pas en vue d'éviter la fornication (là encore je nie l'affirmation).

Pour répondre à la première objection, en réalité, les papes modernes (notamment Pie XI et Pie XII) n'ont pas traité la question de savoir ce qui relève du péché véniel et ce qui relève du péché mortel dans l'usage du mariage ; vous ne trouverez même pas trace de cette distinction dans leurs encycliques. Habituellement, ce sont les théologiens moralistes qui traitent de ces questions spécifiques ; ce sont eux qui entrent dans les détails. On peut faire la comparaison avec la loi et le règlement en droit positif. Pour le cas qui nous occupe, la loi, ce sont les actes promulgués par le Pape, et le règlement, ce sont les écrits des théologiens moralistes ; la loi n'a pas vocation à entrer dans les détails, c'est le règlement qui entre dans les détails. En réalité, les papes Pie XI et Pie XII ont évoqué l'usage du mariage dans son aspect global, au point de vue des deux époux, et dans le cadre de l'indulgence associée au mariage. D'aucuns m'ont déjà objecté que le terme de « licéité » employé par ces papes exclut tout péché de la part de l'un ou l'autre des époux ; mais c'est faux pour deux raisons : premièrement, ces papes s'expriment dans le cadre de l'indulgence comme nous venons de le dire, et parlent de l'union des époux dans son aspect global, sans évoquer l'action de chacun d'entre eux, prise séparément ; deuxièmement, on peut voir que Rolandus Bandinelli (futur Pape Alexandre III), par exemple, qualifie de « licite » l'acte superflu accompli pour le plaisir seul, tout en étant de ceux qui considèrent que cet acte comporte un péché véniel, chez celui qui en fait la demande (Equally in God's Image: Women in the Middle Ages publié par Julia Bolton Holloway, Constance S. Wright, Joan Bechtold, p. 132) ; ce qui montre bien que le terme de « licéité » n'exclut pas le péché véniel, dans cet état de tolérance associé au mariage.

Concernant la seconde objection, qui consiste à distinguer l'usage du mariage pour le plaisir seul et l'usage du mariage pour éviter la fornication, là encore je rappelle qu'il s'agit d'une distinction novatrice employée principalement par les théologiens modernes (c'est-à-dire surtout depuis la Renaissance) ; Saint Augustin et Saint Thomas ne font pas cette distinction, à cause de son absence de sens pratique, comme je l'ai expliqué précédemment. Il nous suffira de citer l'enseignement de St. Thomas, qui récuse la pertinence d'une telle distinction :

« Rendre le devoir conjugal pour préserver le conjoint de la fornication n’est pas un péché, car c’est s’acquitter du devoir conjugal. Mais l’accomplir pour ne pas s’exposer soi­-même à la  fornication, c’est faire une chose superflue et commettre un péché véniel. Le mariage n’a été  institué  pour ce but que  par indulgence, et l’indulgence suppose  l’existence des péchés véniels. »

En d'autres termes, même lorsqu'on souhaite éviter la fornication, l'acte conserve son caractère superflu et peccamineux, à cause de cette défectuosité dans l'intention. Encore une fois, la fin secondaire du mariage (l'apaisement de la concupiscence) est subordonnée à la fin première, et ne constitue donc qu'une excuse partielle chez celui des époux qui fait la demande.

Cette doctrine est tellement évidente que même certains théologiens modernistes l'ont admise. Par exemple, le théologien allemand Bernard Häring, qui avait des idées relativement modernes (bien qu'il y ait eu pire que lui), et qui a écrit plus de 80 ouvrages de théologie. Voici ce qu'il écrit en 1966 :

« Si l'acte conserve son caractère fondamental en tant qu'il est ordonné à la vie, malgré l'intention du ''plaisir seul'' c'est seulement un péché véniel, car la faute n'est en somme qu'un défaut de motivation intégrale, et l'acte individuel n'est pas un péché mortel. Mais notre jugement serait plus sévère si l'on parlait d'une attitude générale plutôt que d'un acte individuel et isolé. Une disposition d'esprit gouvernée par la complaisance à l'égard du plaisir vénérien comme seul motif de l'union maritale sépare l'instinct sexuel naturel de l'amour authentique et de l'esprit de révérence à l'égard de la vie. »

C'est la plus pure doctrine catholique, il n'y a rien à redire. Comme je l'ai déjà expliqué dans une autre vidéo, il est faux de dire que le péché véniel n'a aucune importance, parce que, quand on se complaît dans le péché véniel, cela peut traduire une disposition d'esprit, une attitude mortellement peccamineuse. Ce théologien le dit bien, Sainte Brigitte de Suède également, et Saint Thomas en parle dans sa Somme théologique, notamment à propos de la question des positions sexuelles : le recours à des positions libidineuses ne constitue pas par lui-même un péché mortel, mais il traduit une disposition d'esprit qui peut relever du péché mortel. Par conséquent, il est faux de croire que cela n'a aucune importance. Surtout que certains péchés sont en quelque sorte à la frontière du péché mortel, en particulier sur ce genre de matière. C'est là où se situe le problème de la théologie du XXème siècle et du catéchisme du Père Barbara. Dans son catéchisme sur le mariage, le Père Barbara a une façon de présenter la morale conjugale qui n'est pas juste et induit au péché.

Beaucoup défendent le Père Barbara en employant cet argument d'autorité : Mgr Lefebvre et plusieurs prélats romains auraient recommandé son livre. Mais comme je l'ai déjà démontré, ces derniers ne l'ont jamais lu entier. Lorsque l'agrégé en histoire Alfred Denoyelle leur a adressé une lettre afin de leur demander pourquoi ils avaient recommandé un livre qui comporte des erreurs (notamment sur le sort des enfants mort-nés et sur la vocation des jeunes), ils ont répondu qu'ils l'avaient lu en oblique, et avaient apprécié de voir les citations du magistère. En d'autres termes, à une époque où les clercs qui écrivent sur le mariage ne citent jamais le magistère, lorsque Mgr Lefebvre a vu ces citations, pour lui, en comparaison c'était le Saint Graal. Il faut comprendre que les évêques ont rarement le temps de lire les livres qu'on leur envoie, et si de mauvais livres ont quelque fois obtenu l'imprimatur par le passé, c'est en partie pour cette raison. De surcroît, les questions morales (et la théologie mystique) n'étaient pas du tout la spécialité de Mgr Lefebvre, qui parlait beaucoup plus du dogme et de la liturgie ; par conséquent, quand bien même il se serait penché sur l'ouvrage du Père Barbara, il n'en aurait pas nécessairement discerné les défauts.

Mgr Lefebvre était un homme, il a commis lui aussi des erreurs ; il faut donc se garder de le « diviniser » comme le font certains dans nos milieux, en parlant comme s'il ne s'était jamais trompé. Dans la revue Fideliter de mai-juin 1998, on trouve un entretien avec Mgr Bernard Tissier de Mallerais où Mgr Lefebvre dit une chose qui ne peut pas être interprétée dans un sens catholique, et qui illustre très bien le caractère schizophrène de la position de la Fraternité Saint Pie X, « entre deux chaises » :

La situation de la papauté actuelle rend caduques les difficultés de juridiction, d’obéissance et d’apostolicité, parce que ces notions supposent un pape catholique dans sa foi, dans son gouvernement (sic).” (Mgr Lefebvre)

1°) Les questions de juridiction et d'obéissance ne sont jamais caduques (encore moins l'apostolicité), car comme je l'ai déjà expliqué, les caractères de la Constitution Divine de l'Église sont inaltérables, quelles que soient les circonstances.

2°) Le pape est nécessairement « catholique dans sa foi », sinon il ne pourrait pas « confirmer ses frères ».

3°) Dans le gouvernement de l'Église tout ce qui appartient à la discipline universelle est infaillible. Par conséquent, contrairement à ce que la Fraternité affirme, il est impossible qu'un pape légitime fasse appliquer dans tout l'univers catholique une liturgie nuisible à la foi, ou canonise des personnes qui ne sont pas saintes, notamment.

Et le fait de considérer de comme pape quelqu'un comme Bergoglio n'est pas sans conséquences sur le plan spirituel. Récemment l'abbé Billecocq donné un sermon sur le sédévacantisme, où il dit que le plus important est de garder la foi ; sauf que si vous considérez que Bergoglio est pape, cela a des incidences spirituelles, et vous risquez de reprendre certaines de ses erreurs. Par exemple, dans nos milieux, on m'a déjà rapporté que certains prêtres reprennent une erreur morale de Ratzinger à propos de l'usage de la contraception (il avait dit un jour qu'un couple sidéen ou présentant ce genre de maladie pouvait légitimement y recourir). Quand on considère que de tels gens sont réellement papes, on tombe forcément – au moins en partie – sous l'influence de la fausse Eglise, cette « Eglise des ténèbres » dont parle la Vénérable Anne-Catherine Emmerich.

Suite à ma précédente vidéo, un prêtre sédévacantiste a posté le commentaire suivant :

« Beaucoup de "prêtres de la Tradition" disent en confession à leurs fidèles qu'ils peuvent pratiquement faire tout ce qu'ils veulent, dans les actes sexuels, pourvu qu'à la fin les époux pénètrent leurs épouses par la voie normale [au moment de l'éjaculation]. »

Il s'agit évidemment d'une erreur très grave, et vous serez peut-être surpris de l'entendre, mais je l'ai déjà entendue : je connais une fidèle qui a reçu un tel avis. Sur facebook, une mère de famille a réagi à cette affirmation, et j'ai vu qu'elle ne s'en choquait même pas. Voilà l'état moral et spirituel d'une partie de nos frères dans la foi.

Heureusement, la majorité de nos prêtres n'enseigne pas de telles abominations ; mais l'erreur semble moins rare qu'elle le devrait...

Lorsque la Sainte Vierge est apparue à la Salette, elle a qualifié les prêtres de « cloaques d'impureté », et juste après elle a décrit la grande apostasie. Ce n'est pas un hasard. Elle a voulu établir un lien entre cette apostasie et l'impureté des prêtres. L'hérésie vient de la dépravation du cœur. Au moment du Concile Vatican II, si tant de prêtres et d'évêques ont fait défection, c'est parce qu'ils avaient perdu la grâce et le sens de la pureté.

Et la situation que nous vivons actuellement est le résultat d'un lent déclin historique de la discipline et de l'enseignement des théologiens en matière de morale conjugale, comme je l'ai démontré en détail au cours de cette vidéo.

Le MJCF a critiqué à juste titre les textes de Vatican II qui font l'éloge des relations sexuelles, mais sans avoir l'honnêteté d'appliquer la même critique au Père Barbara, qui fait exactement la même chose dans son livre.

La sexualité ne peut pas être présentée sous un jour favorable, pour les raisons suivantes :

1°) Depuis le péché originel, elle est viciée par la concupiscence, et présente une certaine « ressemblance avec le mal », pour reprendre l'expression de Saint Thomas.

2°) Si l'impureté déplaît tant à Dieu, et si l'Église a toujours insisté sur la chasteté – en particulier les mystiques – c'est parce que la sexualité, dans ses modalités consécutives à la chute originelle, constitue l'image même du péché, comme l'a vu la Vénérable Anne-Catherine Emmerich :

« Le péché ne se trouva pas accompli par le seul usage du fruit défendu ; ce fruit renferme en soi la faculté d'une reproduction tout arbitraire, reproduction dans l'ordre des sens, qui sépare de Dieu : il est le fruit de cet arbre qui plonge ses branches dans la terre pour se reproduire en poussant ainsi de nouveaux surgeons, ceux-ci se multipliant à leur tour de la même façon, même après la chute. Aussi, ayant consommé ce fruit dans la désobéissance, l'homme se sépara de Dieu. et la concupiscence s'implanta en lui, et par lui dans toute la nature humaine. Cette usurpation des propriétés du fruit eut en l'homme, qui voulut ainsi satisfaire son désir propre, de funestes conséquences : la division, la déchéance de la nature, le péché et la mort.

« Apres la création d'Ève, Dieu avait accordé à Adam une bénédiction porteuse d'une faculté permettant à l'homme de se reproduire dans la sainteté et la pureté cette bénédiction fut retirée à Adam à cause de l'usage qu'il fit du fruit défendu, car je vis le Seigneur passer derrière Adam lorsque celui-ci quitta sa colline pour rejoindre Ève et lui retirer quelque chose : et il me sembla que le Salut du monde devait sortir de ce que Dieu avait repris à Adam. »

Quand une âme se complaît dans les plaisirs profanes, elle se complaît en quelque sorte dans la séparation de Dieu, car ce mode d'accouplement est à la fois la conséquence de la chute et le signe de notre séparation.

En résumé, et afin de clore cette vidéo, la sexualité ne constitue pas un mal mais une « ressemblance au mal » ; elle ne constitue pas un péché mais une image du péché.

Il faut rester cohérent : on ne peut pas honnêtement dénoncer les textes du Concile Vatican II sur le mariage, avec leur éloge de la sexualité, et faire la même chose de notre côté. À cet égard, le catéchisme du Père Barbara ne comporte aucune différence notable avec ce discours. Sur les réseaux sociaux, j'ai vu des fidèles de nos milieux, de tout sexe et de tout âge, se répandre en louanges à propos de l'acte conjugal, comme si c'était ce qu'il y a de plus merveilleux sur terre ; or ce n'est pas l'enseignement traditionnel de l'Église. Il est trop facile de suivre ce qui nous arrange ; ces gens ont souvent des réactions violentes et manifestent beaucoup de hargne lorsqu'on évoque ces sujets, semblables à à un enfant auquel on retirerait son hochet. C'est la voie large.

 

 

Conclusion

 

La plupart des gens mariés de nos milieux veulent bien reconnaître toute la doctrine catholique, sauf ce point de morale dont nous venons de parler, sur l'usage superflu du mariage. J'ai même vu un certain « Ladislaus », sur un forum anglophone, qui se voulait rigoureux sur bien des questions, mais quand il s'agissait d'admettre l'enseignement de Saint Thomas, il le récusa, car cela ne flattait pas ses plaisirs. Et en même temps, comme il ne pouvait nier que Saint Augustin et Saint Thomas eussent dit une telle chose (comme nous l'avons exposé plus haut il faut être d'une insigne malhonnêteté pour le nier), il ne trouva rien de mieux à objecter que d'avancer que le magistère de Pie XI et de Pie XII enseignait l'inverse, ce qui est faux :

- Nous l'avons vu, ces papes se sont exprimés dans le cadre de l'indulgence propre au mariage ;

- Et surtout, ils ont envisagé la question de l'union des époux uniquement sur le plan global, lié à cet état de tolérance (infra).

La doctrine de Saint Augustin et Saint Thomas est du reste évidente. La vénérable Elisabeth de Schönau, contemporaine et amie de Sainte Hildegarde, a reçu de Dieu une confirmation de cet enseignement, qui relève du bon sens :

« Sachez que la cause principale de votre union doit être la génération. S'il s'agit d'autre chose, cela relève de la faiblesse et cela sera pardonné, sous réserve que la crainte de Dieu soit respectée et que l'aumône vienne y remédier » (Dieu s'agressant à l'égard des personnes mariées).

Encore une fois, on pardonne un mal, pas un bien. Comme il est dit ici, l'usage superflu du mariage (pour celui qui en fait la demande) constitue un péché seulement véniel, sous réserve que « la crainte de Dieu soit respectée », c'est-à-dire sous réserve que les époux s'unissent avec retenue et dignité ; et l'aumône doit apporter une satisfaction comme remède au péché et comme moyen de s'améliorer, en s'attirant les bienfaits de Dieu.

Nier l'aspect véniellement peccamineux de l'usage superflu du mariage revient à lâcher la bride à toute retenue, et on finit par nier purement et simplement le lien entre la sexualité et la procréation. D'où le fait que certains prêtres, même au sein de nos milieux, commettent parfois des erreurs graves : l'erreur ne vient pas d'un seul coup mais petit à petit. C'est le fruit d'un déclin historique qui produit ses funestes conséquences.

La lecture des révélations de la Vénérable Anne-Catherine Emmerich est d'un grand profit en matière de pureté :

L'antipape François : "le plaisir sexuel est divin"
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