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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Le cantique des cantiques : tout sauf une apologie des plaisirs charnels

Publié par Jean-Baptiste sur 15 Septembre 2020, 10:05am

 

Dans ma précédente vidéo, j'ai parlé des récents propos de Bergoglio, lorsqu'il a dit que le plaisir sexuel était divin, au cours d'un entretien publié au début du mois de septembre. Ici, j'aimerais parler du « cantique des cantiques ». C'est un Livre de la Bible, et certaines personnes l'interprètent comme une apologie des plaisirs charnels ; même dans nos milieux, j'ai déjà vu des gens faire ça. Or, le 2ème concile de Constantinople a condamné cette interprétation, lorsqu'il a anathématisé les écrits d'un certain Théodore de Mopsueste. Par conséquent, en tant que catholique, on ne peut pas défendre cette interprétation hérétique. Il faut savoir que les Juifs l'ont également condamnée, au minimum à partir du Ier siècle de notre ère.

 

Chez les Juifs, les personnes qui interprétaient le cantique des cantiques de cette manière, c'étaient principalement les gens grossiers, les gens du peuple. Tandis qu'aujourd'hui on entend cette erreur aussi bien chez les intellectuels.

 

Les partisans de l'interprétation littérale prétendent que ce texte décrit le mariage de Salomon avec la fille du roi d'Egypte. Comme le fait observer le dictionnaire Vigouroux, cette interprétation du cantique des cantiques est totalement incohérente, pour les raisons suivantes :

 

- L'épouse porte le nom de sœur ; or, remarque Saint Jérôme, qui connaissait bien la valeur des termes hébreux, ce mot « exclut tout soupçon d'amour charnel » (Contre Jovinien). Nous reviendrons sur cet point.

- On ne peut rapporter à la fille du roi d'Egypte les traits suivants : l'épouse est née sous un pommier ; elle garde ses vignes ; elle fait paître ses chevreaux en compagnie d'autres pasteurs ; elle court la ville pendant la nuit à la recherche de son époux ; elle est battue par les gardes ; et elle mène son époux dans la maison de sa mère.

- Ces traits ne conviennent pas davantage à Abisag, la Sunamite, avec laquelle on veut identifier la Sulamite. L'épouse ne se nomme pas Sunamite, avec laquelle on veut identifier la Sulamite, mais selomit, qui est le féminin de selomoh, et qui ne désigne aucune personne connue dans l'histoire. Ce nom, inventé à dessein, ne peut se rapporter qu'à une personne idéale.

- Des incohérences analogues s'opposent à l'hypothèse qui fait du cantique des cantiques une histoire d'enlèvement(...). Voici par exemple ce qu'écrit, Reuss, l'un des partisans de l'interprétation rationaliste et littérale : L'épouse aime le roi, à moins qu'elle ne le déteste ; elle est elle-même l'épouse ou bien l'amante d'un berger, vendue par ses frères ou enlevée par les gens du roi, chassée violemment du harem, ou simplement congédiée par un roi magnanime. Toutes ces suppositions sont arbitraires, car le texte n'en dit mot. »

 

Lorsque les écrits de Théodore de Mopsueste ont été condamnés par le 2ème concile de Constantinople, son propre disciple (Théodoret) s'est opposé à son maître et a fait la remarque suivante : « Les saints Pères ont placé ce livre parmi les divines Ecritures et l'ont approuvé comme plein de l'Esprit de Dieu et digne de l'Eglise. S'ils eussent été d'un autre sentiment, ils n'auraient point mis au nombre des Saintes Ecritures un livre dont le sujet serait l'incontinence et la passion... C'est imaginer des contes dont seraient incapables même de vieilles femmes en délire, que de faire écrire de telles choses par le sage Salomon sur lui-même et sur la fille du pharaon, ou de remplacer la fille du pharaon par Abisag, la Sunamite ».

 

Ce que veut dire le disciple de Théodore, c'est qu'il est tout simplement impossible d'avoir une interprétation cohérente du cantique quand on l'interprète de façon littérale. Ce serait du pur délire. C'est la raison pour laquelle les partisans de cette interprétation avancent que le texte alterne entre le rêve et la réalité ; ils ont été obligés de recourir à cette explication. Ils s'enfoncent dans le ridicule, et au fond ils voient bien que cette lecture ne tient pas. Si le texte alternait entre le rêve et la réalité, ce serait précisé ; ce qui n'est pas le cas.

 

Dans les Saintes Ecritures, la Synagogue a toujours été comparée à l'épouse de Yahvé ; et donc cette métaphore de l'époux et de l'épouse n'a absolument rien de surprenant. De la même manière, le Christ a été représenté sous plusieurs figures : celle du roi, du berger, de l'homme fort qui garde la maison, ou encore du lion de Juda ; et ici, les deux figures du roi et du berger sont employées, en toute logique.

 

En outre, comme le fait remarquer Théodoret, il serait indigne des Saintes Ecritures d'y voir une histoire profane. A cet égard, j'en profite pour parler de l'attitude des gens qui s'en prévalent pour cautionner leur vie sensuelle. Parce que, encore une fois, jusque dans nos milieux il se trouve des gens de cette sorte...

 

Ils n'ont aucune honte à prétendre qu'un Livre de la Bible vante les plaisirs sexuels, alors que toute la tradition de l'Eglise a vu une incongruité et même un blasphème dans une telle idée, au point que, comme nous l'avons dit, elle a été condamnée lors du 5ème concile oecuménique. Cela montre bien que ces personnes ont une conception totalement dévoyée de la vie et de la sexualité.

 

Comme je l'ai mentionné dans une précédente vidéo, depuis le péché originel la sexualité a été infectée par la concupiscence. Saint Augustin, les Pères, Saint Thomas, et toute la tradition, ont expliqué qu'une certaine honte est attachée à son usage ; par conséquent, il ne serait pas digne des Saintes Ecritures de vanter les plaisirs profanes, qui sont ce qui nous rapproche le plus des animaux. Contrairement à une idée qu'on entend sans arrêt dans notre monde hédoniste, la sexualité n'a rien de noble en elle-même. La génération en tant que telle est sacrée, mais la manière dont elle s'opère a été transformée par le péché originel. C'est donc la génération en tant que finalité qui est noble, et non pas ses modalités. Et j'ai remarqué que, presque systématiquement, les gens qui sont dans l'Eglise moderniste ont beaucoup de mal à l'admettre ; encore plus que les autres ; cela explique en grande partie leur état spirituel. Dans bien des cas, c'est pour cette raison là qu'ils sont dans l'Eglise moderniste ; parce que la pureté a une grande influence sur la sagesse, sur le discernement spirituel de quelqu'un. Et vous aurez beau essayer de lui ouvrir les yeux, si l'impureté a gagné son cœur, ce sera aussi impossible que de donner la vue à un aveugle. Quand des gens de l'Eglise moderniste vous font tout un discours pour dire que la sexualité, c'est merveilleux, et tout ce qui s'ensuit, il est presque impossible de leur faire entendre raison. Et ce serait bien, justement, de ne pas les imiter ! Quand l'abbé de Nantes parlait de la théologie du corps de l'antipape Jean-Paul II, il le surnommait « le pape sexologue ». Une sorte de terme comique destiné à le tourner en dérision, même si au fond ça n'est pas très marrant. Parce que Wojtyla a fait la promotion des plaisirs charnels... La théologie du corps est une manière de diviniser la sexualité, exactement comme l'a fait Bergoglio récemment. Toujours l'amour de la créature et sa déification.

 

Dans le cantique des cantiques, l'amour de l'épouse est comparée à celui d'un frère pour sa sœur et d'un enfant pour sa mère ; autrement dit, des deux amours les plus chastes qu'il y ait sur terre. Par conséquent, comme nous l'avons vu précédemment, c'est tout sauf une apologie des plaisirs charnels.

 

Quand on lit l'une des prières composée par Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, une prière adressée à Notre-Seigneur Jésus-Christ, elle emploie elle aussi l'image du baiser : « Ô mon Bien-Aimé, pour ton amour, j'accepte de ne pas ovir ici-bas la douceur de ton regard, de ne pas sentir l'inexprimable baiser de ta bouche, mais je te supplie de m'enbraser de ton amour, afin qu'il me consume rapidement et fasse bientôt paraître devant toi : Thérèse de la Sainte Face. » Pourtant, elle est en train de décrire un amour chaste, d'ordre spirituel.

 

Mais comme le disait Saint Bernard, précisément une âme grossière ne sait voir que la grossierté. Elle est semblable à un moucheron accoutumée à se poser sur la fiante, tandis qu'une âme spirituelle sait s'extraire des pensées terrestres.

 

Citons Saint Bernard : « Car, comme c'est en vain que la lumière frappe des yeux aveuglés ou fermés, « de même l'homme animal ne comprend pas ce qui est de l'esprit de Dieu (I.Cor. II, 14), parce que le Saint-Esprit, qui est l'auteur de la sagesse, fuira l'hypocrite (Sap.I, 15), » c'est-à-dire celui qui mène une vie déréglée. »

 

Dans l'Apocalypse les justes sont décrits comme « les habitants du ciel », parce qu'ils aspirent aux biens célestes, tandis que les futurs réprouvés ne goûtent que les plaisirs terrestres qui les mènent à la damnation. C'est la raison pour laquelle les Saintes Ecritures opposent régulièrement la figure du juste cherchant les biens spirituels, et celle du pécheur cherchant la gloire ou les plaisirs d'ici bas. Par exemple Cham, dont la descendance a été maudite par Noé, a eu un fils dans l'Arche, au moment du Déluge, alors que ça lui était interdit. Saint Jean Chrysostôme l'a enseigné et même les musulmans reconnaissent cette tradition. Toute l'humanité était en train d'être anéantie, il fallait faire pénitence, Dieu avait séparé les hommes et les femmes (même chez les animaux) et Cham n'a rien trouvé de mieux à faire que d'avoir commerce avec sa femme. Il a violé l'interdit, et en même temps il a désacralisé l'Arche de Noé, qui constituait une figure de l'Eglise. Ce n'est pas seulement pour des raisons liées à la pénitence que Dieu a séparé les deux sexes et qu'il a ordonné la continence absolue, c'est également lié au caractère plus ou moins sacré de l'arche, en tant que figure de l'Eglise. A cet égard on voit bien que les relations sexuelles n'ont rien de noble, contrairement à ce que l'humanité corrompue affirme aujourd'hui. Si les relations sexuelles étaient quelque chose de noble, il n'y aurait rien de mal à s'accoupler dans une église, par exemple ; or c'est considéré comme un sacrilège. La descendance de Cham, dont je viens de parler, représente la descendance du péché à cause de l'impureté, et il y a dans la Bible un parallèle entre elle et les anges déchus, car de la même manière qu'un tiers des anges suivi Lucifer dans sa révolte, un fils de Noé sur trois a été jugé indigne par son père. A cet égard je vous renvoie aux révélations de la Vénérable Anne-Catherine Emmerich.

 

Jusque dans la Création, Dieu nous a laissé des symboles des vices et des vertus qui coexistent au sein de l'humanité. Par exemple les oiseaux sont parmi les créatures les plus nobles et les plus belles parce qu'ils sont proches du ciel, et c'est principalement parmi eux qu'on trouve les couples monogames, qui restent ensemble toute leur vie, contrairement à la grande majorité des mammifères. A l'inverse, les créatures des profondeurs maritimes sont extrêmement laides ; elles représentent la laideur du péché, et elles sont proches du monde d'en bas. Je vous rappelle que selon une croyance traditionnelle, l'enfer est situé au centre de la terre. Saint Thomas d'Aquin en parle. Nous sommes des créatures déchues et nous habitons une terre maudite, nous vivons sur la surface de l'enfer !

 

 

Un cygne photographié par moi-même dans les étangs de mon village

Ces derniers jours, j'ai récupéré les plumes d'un couple de cygnes dans la rivière.

 

 

On peut faire le rapprochement entre les oiseaux et les « habitants du ciel » dont parle l'Apocalypse. Les oiseaux sont des créatures qui vivent dans les airs, ils symbolisent en quelque sorte les futurs élus qui se complaisent dans les biens célestes. Au contraire, le serpent représente le péché et la personne du pécheur, parce qu'il rampe sur la terre avec son ventre, et certaines espèces se nourrissent de la poussière, comme le pécheur qui se nourrit du néant. Le ventre est l'une des parties les moins nobles de notre organisme, comme le disait le Père Matthieu, un prêtre exorciste ; elle constitue le siège de nos passions, d'une certaine manière.

 

 

 

 

La majesté et la noblesse des oiseaux représentent la majesté et la noblesse des élus

La laideur des créatures des profondeurs représente la laideur morale des réprouvés

 

 

Il y a des historiens et des auteurs profanes qui prétendent que l'Ancien Testament glorifie les plaisirs charnels, je l'ai lu plusieurs fois, et ils opposent l'Ancien et le Nouveau Testament, comme s'il y avait une contradiction, comme si l'Ancien Testament faisait la promotion du plaisir tandis que le Nouveau Testament le réprimerait. On dirait qu'ils n'ont jamais lu la Bible (moi je l'ai lue en entier), car déjà dans l'Ancien Testament l'idéologie du plaisir est condamnée. Au Livre de Tobie, la chasteté est donnée en exemple, et l'archange Saint Raphaël dit à Tobie qu'il doit s'unir à Sarah dans la retenue et la tempérance, contrairement aux sept époux successifs qui sont morts étrangés par leq démon, en châtiment de leur péché. Dieu a permis que le démon les tue parce qu'ils voulaient déshonorer Sarah en la prenant sans retenue, et Dieu n'a pas permis qu'une femme pure comme elle fût souillée par ces chiens. Soeur de la Nativité, une mystique du XVIIIème siècle, a reçu révélation que les sept époux impurs symbolisent la quasi universalité du vice de l'impureté au sein de l'humanité, et que la fosse dont on les a enterrés représente l'enfer qui attend la plus grande partie du genre humain, à cause des vices dont les pécheurs se souillent. Il y a très peu d'âmes qui aient le sens de la pureté. La preuve c'est que, même chez nous, beaucoup n'ont pas les idées claires.

 

Je le répète, je vous conseille vivement de lire Soeur de la Nativité.

 

L'archange Saint Raphaël a dit à Tobie qu'il devait s'unir non pas en vue du plaisir, mais afin de donner une génération sainte à Dieu, dans la chasteté. Il n'y a aucune opposition entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Tout au long de l'Ancien Testament les futurs réprouvés sont décrits comme ceux qui cherchent à satisfaire leurs plaisirs terrestres. Le réprouvé ne se soucie pas de ce qu'il a à offrir à Dieu et à son prochain, il ne se soucie que de ses satisfactions charnelles.

 

J'en ai terminé, je crois que c'est tout ce que j'avais à dire.

 

Moralité, la prochaine fois que vous verrez quelqu'un dire que le cantique des cantique glorifie les plaisirs charnels, dites-lui de regarder ma vidéo.

 

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