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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Le blog d' "Archidiacre"

Publié par Jean-Baptiste sur 28 Juin 2021, 08:11am

 

L'un de mes lecteurs m'a envoyé un lien vers un article du dénommé "Archidiacre" sur la doctrine de l'acceptation pacifique par l'Église universelle. Plus qu'un article, il s'agit en réalité d'un document de 25 pages, plus détaillé encore que ce que j'ai pu moi-même écrire, avec davantage de références de théologiens défendant la doctrine de l'acceptation pacifique.

Archidiacre est malheureusement rallié à l'Église moderniste, et dans ce qu'il écrit, il y a du vrai et du faux. Mais nombre de ses arguments contre le sédévacantisme sont vrais, et ses propos sont beaucoup plus sérieux théologiquement que ceux de ses adversaires. À cet égard je vais vous raconter une anecdote...

Récemment, je suis tombé sur une vidéo d'Amalek, un jeune de tendance nationaliste et traditionaliste qui a bien mal choisi son pseudonyme (dans la Bible, Amalek est un ennemi du peuple élu) ; et ce dernier faisait quelques remarques très justes sur le sédévacantisme. Il disait : "Je suis dans la tradition, nous sommes dans le vrai, mais les arguments utilisés par les traditionalistes sont souvent faux." Il ajoutait, avec son langage à lui : "tu mets un théologien moderniste face à un tradi, il le met à poil. Les arguments des sédévacantistes sont faux. Ce que disent les tradis sur Vatican II est exagéré ou faux".

Attention, je ne suis pas en train de défendre Vatican II ou l'Église moderniste. Simplement, les arguments employés dans notre camp font penser au libre examen protestant : par exemple les sédévacantistes examinent eux-mêmes la doctrine de tel ou tel pape (ou prétendu pape) et disent "c'est contraire au magistère", comme s'ils étaient compétents pour examiner la conformité des propos du pape vis-à-vis du magistère. C'est ce qui apparaissait notamment dans le débat entre Mgr Sanborn et le Dr. Fastiggi : certains sédévacantistes après avoir regardé le débat ont dit que c'était le Dr. Fastiggi qui l'avait emporté en termes d'arguments (à l'exception des passages où il devait se justifier des excentricités "liturgiques" ou syncrétiques des pseudo papes), tout simplement parce que les arguments de Mgr Sanbon n'étaient pas bons.

Le critère que doit employer un catholique pour savoir si un pape est légitime ou non, c'est l'acceptation pacifique : le Pape a-t-il été accepté pacifiquement ou pas ? Là où le dénommé "Archidiacre" se trompe, c'est que, à partir de Wojtyla, les pseudo papes n'ont pas été acceptés pacifiquement, parce que la vraie Église ne les a pas reconnus : ils ont été élus dans un contexte où la réforme liturgique existait déjà, dès le début de leur pontificat, et les vrais catholiques ne se sont pas soumis à eux. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le préciser, j'ai vu des discussions intéressantes il y a plusieurs années sur un forum catholique américain, et des sédévacantistes admettaient d'eux-mêmes qu'il y avait une différence entre Jean XXIII et Paul VI d'une part (dont la légitimité est impossible à mettre en doute) et Wojtyla et ses successeurs d'autre part (qui n'ont pas été acceptés pacifiquement).

Certains pourraient formuler l'objection suivante : votre raisonnement est un cercle carré, car à chaque fois qu'un groupe veut faire schisme, il lui suffira de répliquer qu'il constitue la vraie Église et qu'il n'a pas reconnu le Pape, donc que ce dernier n'a pas été accepté pacifiquement.

Ma réponse est la suivante : c'est là où on entre sur le terrain du bon sens, qui n'est pas comparable aux vérités mathématiques. Aujourd'hui, qui garde la foi et la morale catholique ? L'abbé Pagès, par exemple, fait preuve d'une malhonnêteté évidente quand on le confronte à cette interrogation. Où est la vraie Église ? Dans un navire à la dérive, rempli de vieillards grabataires, avec des scandales et des sacrilèges à foison ? Évidemment pas. Donc la vraie Église ne peut être que chez nous.

Contre les sédévacantistes, le dénommé Archidiacre dit ceci : la doctrine de l'acceptation pacifique ne signifie pas que tous les papes ont une légitimité certaine, mais que ceux qui ont été acceptés pacifiquement présentent une telle légitimité.

En réalité, à mon sens il faut distinguer plusieurs scénarios différents :

- Le Pape a été élu sans aucune contestation : sa légitimité est certaine.

- Le Pape a été élu sans contestation, mais certains l'ont contesté par la suite : sa légitimité est certaine, à condition que le début de son règne (la période "pacifique") ait duré suffisamment pour manifester l'acceptation ; sinon c'est la providence qui finit par en décider.

Exemple : Lors du grand schisme d'occident, le Pape Urbain VI a été reconnu pendant environ six mois avant d'être contesté ; même par rapport aux moyens de communication de l'époque, c'était bien suffisant pour caractériser l'acceptation pacifique.

- Le Pape a été élu en même temps qu'un autre, par deux collèges différents : là encore la providence finit toujours par déterminer quel est le vrai (très rapidement), soit par la mort du faux pape, soit par un autre événement (son éviction, par exemple).

- Le Pape n'a pas régné suffisamment longtemps pour jouir d'une acceptation universelle : sa légitimité n'est pas certaine mais on le considère comme pape, et cela a peu d'importance.

 

En somme, je considère comme le Père Smith que le seul cas où des papes légitimes ne jouissent pas de l'acceptation pacifique, c'est celui des règnes très court. En dehors de ces cas, l'acceptation finit toujours par être manifestée à un moment ou à un autre.

Pour clore cet article, je terminerai en évoquant une objection complètement absurde de Mgr Sanborn : le dénommé Archidiacre relève que, selon l'évêque sédévacantiste, la doctrine de l'acceptation pacifique ne rend pas certaine la légitimité de l'élu, mais son élection.

Cette distinction novatrice et sans fondement constitue une émanation de la théorie aberrante de Mgr Guérard des Lauriers : contrairement à ce que prétendent les guérardiens, dès qu'un pape est élu, il reçoit l'autorité pontificale (Pie XII l'a rappelé) ; et la doctrine de l'acceptation pacifique rend bien certaine la légitimité du pape, qui est indissociable de son élection.

L'acceptation pacifique constitue un SIGNE CERTAIN de la régularité de l'élection, ET DONC de la légitimité de l'élu. En d'autres termes, une élection régulière confère TOUJOURS le souverain pontificat. Ce point-là gêne les guérardiens !

 

 

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