L'un de mes lecteurs m'a adressé le message suivant sur ma boîte mail, en réaction à mon article à propos de la doctrine de l'acceptation pacifique et de l'exposé du dénommé "Archidiacre" :
Sur Vacantis Apostolicae Sedis et votre position
Message
Cher monsieur,
Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que Pie XII, dans ce document, enseigne l'impossibilité d'un empêchement à ce que l'élu du conclave reçoive l'autorité pontificale ? Le contexte immédiat incite plutôt à penser qu'il veut insister sur le moment où l'autorité est reçue (immédiatement après le consentement, sans attendre le couronnement) ; mais il n'y a que l'Autorité elle-même qui pourrait donner l'interprétation authentique de cette déclaration, et à défaut il est permis de discuter la question.
Vous semblez interpréter ici le Magistère dans votre sens, tout en affirmant, à juste titre, qu'il n'appartient pas au simple fidèle de le faire.
David
Encore une fois, la théorie de Mgr Guérard des Lauriers, selon laquelle l'élu d'un conclave pourrait poser un obstacle à la réception de l'autorité, est une pure et simple invention, fondée sur la philosophie spéculative, qui permet d'imaginer tout et n'importe quoi sur absolument n'importe quel sujet.
La réponse à la crise de l'Église ne se trouve pas dans la philosophie spéculative, mais dans le droit canon et la théologie dogmatique : c'est clair, net et précis.
Quand un conclave est régulièrement formé, composé de la totalité ou quasi totalité du collège des cardinaux, l'élu du conclave est infailliblement légitime ; et quand bien même il y aurait eu certaines immixtions politiques ou des défauts qui pourraient vicier le conclave, l'acceptation pacifique est là pour faire connaître aux fidèles la certitude de l'élection, le "fait dogmatique" dont parlent les théologiens que j'ai cités dans mon livre de 2015 et qui sont également cités par "Archidiacre".
En d'autres termes, l'élection régulière est infaillible, et le signe qui fait connaître aux fidèles et à toute l'Église que l'élection a été régulière et donc que l'élu est infailliblement pape, c'est l'acceptation pacifique, qui éradique les éventuels défauts qui auraient pu se présenter dans l'élection.
Si l'élu pouvait poser un obstacle à la réception de l'autorité, aucune élection ne serait certaine ; or, pas d'élection certaine, pas de règle de foi certaine. Pas de certitude sur la qualité du Pape, pas de certitude sur son infaillibilité.
Il serait temps d'abandonner ce genre de théories aberrantes de Mgr Guérard des Lauriers. Il a écrit de bien meilleurs choses dans le domaine de la théologie mystique !
On nous accuse, nous, de défendre des aberrations, et ce au motif que nous croyons à la survie du Pape Paul VI, ainsi qu'à l'affaire du sosie.
Mais :
- S'il n'avait pas existé de sosie alors cela voudrait dire qu'un pape légitime (accepté par toute l'Église) a promulgué de façon définitive une liturgie nuisible à la foi (c'est contraire à l'infaillibilité de la discipline universelle) ;
- Si Paul VI était mort il n'y aurait plus de succession apostolique ni d'Église visible : j'ai déjà expliqué pourquoi, ses "successeurs" n'ont jamais joui de l'acceptation pacifique, et ont accompli plusieurs actes incompatibles avec l'infaillibilité pontificale.
-Donc c'est la seule solution, et elle est enseignée par l'Église étant donné que Paul VI est le dernier pape accepté par toute l'Église, et que s'il était mort, l'Église aurait depuis longtemps sécurisé l'élection d'un nouveau pape, conformément à la perpétuité de la succession apostolique.