En début d'année, quelqu'un m'a appris que l'abbé Jean-Daniel Zorzi, que j'ai connu, et qui s'était converti à la tradition depuis déjà presque dix ans, a été "excommunié" par son évêque moderniste : Mgr Benoît Rivière, évêque d'Autun.
Ces derniers jours, j'en ai trouvé confirmation sur internet dans un bulletin paroissial du Jura, "lebulletin.ch" (l'information était jusque-là peu visible car elle bien d'un site peu connu) :
Évidemment, ce décret, signé par l'antipape Bergoglio, alias "François", est sans aucune valeur : un faux pontife ne peut excommunier personne. De surcroît, comme le disait Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, il y a également des excommunications qui sont nulles devant Dieu même lorsqu'elles sont prononcées par des autorités légitimes (c'est encore une autre situation, par exemple celle des enfants d'Heroldsbach).
Ici je tiens à défendre publiquement l'abbé Jean-Daniel Zorzi, car je l'ai connu et j'aime beaucoup ce prêtre. Mais dans l'Eglise moderniste, il vaut mieux être un avorteur ou un sodomite que d'être un vrai ministre de l'autel, qui visite ses fidèles et dit le chapelet avec eux, comme le faisait l'abbé Zorzi.
Avant de le connaître, j'étais dans la chapelle sédévacantiste juste à côté de chez moi, et pour l'anecdote, la religieuse qui est là-bas m'a dit un jour "Vous ne devinerez jamais ce que nous avons lu dans le journal avec le Père Joseph-M, il y a un prêtre de l'Eglise moderniste qui a des problèmes avec son évêque parce qu'il dit le chapelet chez les gens. C'est un crime de dire le chapelet maintenant."
L'ironie de l'histoire c'est qu'elle ne savait pas qu'un jour, j'allais partir et rencontrer ce prêtre...
Plus tard, quand nous avons été expulsés de la chapelle avec mon frère (parce que nous défendions la survie de Paul VI), j'ai rencontré l'abbé Zorzi. Entre-temps, Simon était parti chez le Père Raffalli, donc la première fois il n'était pas avec moi, j'étais venu avec deux autres fidèles : un de Faverney, et une femme de la chapelle FSSPX de Besançon (où j'allais depuis), qui m'avaient fait connaître ce prêtre, en me disant qu'il s'intéressait à mes livres.
Mais l'abbé Zorzi étant quelqu'un de très discret, qui n'aime pas voir son nom sur internet, j'hésite à en dire plus. Toutefois, certaines informations ayant de toute façon "fuité", et le nom de l'abbé Zorzi étant terni par ces feuilles de chou de l'Eglise moderniste, il me paraît important de restituer la vérité.
Les modernistes, qui ne mentionnent pas les motifs explicites de la pseudo "excommunication", ont manifestement agi pour les raisons suivantes : ils reprochent à l'abbé Zorzi d'avoir intégré les milieux de la "tradition" tout en continuant de recevoir l'argent du diocèse. Sauf que les fidèles envoient des dons pour qu'on leur donne la foi, pas pour qu'on leur enseigne à pratiquer la sodomie ou à avorter...
Au fond, c'était de bonne guerre, il avait raison d'agir ainsi.
Deuxième point important : suite à l'affaire "Ricardo", le dossier en question a affirmé que l'abbé Zorzi croyait à la survie de Paul VI, et qu'il disait l'avoir vu...
Là encore, l'abbé Zorzi ne voulait pas évoquer cela publiquement. Mais j'ai essayé de lui faire comprendre que c'était nécessaire (de toute façon, ça finit toujours par fuiter), qu'il fallait le dire et témoigner publiquement (j'en reste convaincu aujourd'hui, même si je peux me tromper).
C'est ce qui a provoqué mon départ, car il y a des vieilles femmes qui s'en sont mêlées (empoisonnant nos relations), ainsi qu'un individu récemment débarqué, qui pratiquait une forme de médecine charlatanesque, de type énergétique. Aujourd'hui, l'intéressé (entre-temps divorcé) est dans la chapelle FSSPX de Dijon, mais il me semble qu'il navigue entre plusieurs chapelles. C'est principalement à cause de lui que nous sommes partis, mon frère et moi (nous n'avons pas été expulsés, mais l'ambiance était tellement compromise que nous ne pouvions plus rester).
Cela a été une lourde croix, car nous aimions beaucoup l'abbé Zorzi. Dans sa maison, il avait aménagé une très belle chapelle, minuscule mais magnifique, qui portait à la piété et au recueillement.
Depuis ce moment-là, j'ai perdu courage et suis devenu moins zélé spirituellement, bien que je récite mon chapelet tous les jours. C'était également le cas de mon frère.
Mais pour revenir à l'affirmation selon laquelle l'abbé Zorzi croyait à la survie de Paul VI et prétendait l'avoir vu, je dois restituer le contexte...
Comme je l'ai expliqué plus haut, j'ai rencontré ce prêtre à un moment providentiel, juste après notre expulsion de la chapelle sédévacantiste de Faverney, mon frère et moi. L'abbé Zorzi s'intéressait à mes livres et j'étais dans la position de quelqu'un qui lui donnait des informations.
Or, il est arrivé une chose qui m'a surpris...
Nous parlions de la prophétie de Fatima "Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi", je disais qu'elle avait été très mal interprétée, et qu'à mon sens, elle ne pouvait avoir qu'une seule signification présentant un tant soit peu de cohérence : cette prophétie semble signifier que le vrai pape (le gardien du dogme) ne sera plus à Rome mais au Portugal, en exil (d'où la prophétie de Jacinthe sur l'année 1972, date du remplacement de Paul VI par un sosie).
Et à ce moment-là, la secrétaire de l'abbé Zorzi se tourne vers lui et lui demande "Vous lui avez dit ?"
Il répond "Non" avec un sourire, puis se tourne vers moi et me dit "Je l'ai vu, Paul VI".
Cette fois, je ne me sentais plus dans la position de quelqu'un qui donne des informations, mais dans la position de quelqu'un qui en reçoit...
Avant de vous rapporter son témoignage, il faut comprendre que cet événement se situait dans un contexte important : l'abbé Zorzi m'a notamment raconté ce qui lui était arrivé dans l'Eglise moderniste, à savoir qu'on tentait de l'obliger à faire des choses contraires au droit canon, qu'il avait vu beaucoup de sacrilèges, et qu'il avait dû se retirer parce qu'il n'était plus possible de respecter les règles canoniques en paroisse. Son évêque lui-même avait été obligé d'y consentir, suite à un entretien téléphonique avec un canoniste.
De mémoire, un an jour pour jour après cette "mise à la retraite" (qu'il vivait comme une exclusion), il reçut une lettre (en 2007) l'informant qu'un pèlerinage à Fatima lui était offert. Il s'y rendit, et en sortant d'une boutique où il cherchait une statue de Notre-Dame, sa secrétaire vit un vieux prêtre à l'autre bout de la rue, qui se dirigeait droit sur lui, sans se soucier de la circulation ; elle lui dit "Monsieur l'Abbé, ce doit être un prêtre que vous connaissez". Le vieux prêtre arriva à sa hauteur, lui prit la main droite dans ses deux mains, et lui demanda, en bon français mais avec un fort accent italien "Quelle messe dites-vous ?" L'abbé Zorzi fut intérieurement tenté de répondre "La messe de Paul VI", mais il se sentit retenu et répondit "La messe en français". Le vieux prêtre lui répliqua alors "Il faut dire la messe de Saint Pie V, vite, vite !" L'abbé Zorzi se sentit lié comme par un ordre d'une autorité supérieure, en fut bouleversé, et quand il regarda autour de lui pour voir où était passé ce vieux prêtre, il n'y avait plus personne... C'était un phénomène manifeste de bilocation. Plus tard, il reconnut le visage de Paul VI sur la photo d'un missel (n'ayant pas l'habitude de regarder la télévision, ce visage lui était peu familier).
Un jour, j'eus l'idée de lui faire écouter un discours de Paul VI en français (le discours à l'ONU) ; il en fut très marqué car il reconnaissait la voix, sept ans après.
Voilà ce que je peux dire, autant que je me souvienne du récit qui m'en a été fait...
L'abbé Zorzi est un prêtre très sensible, il est dommage qu'il s'isole et se morfonde.
A sa place, j'afficherais ce pseudo "décret d'excommunication" dans mon bureau ou même sur la porte de ma maison, comme les médecins quand ils affichent leur diplôme. Être excommunié par l'antipape Bergoglio, c'est le sceau de Dieu en quelque sorte, surtout dans son cas. Ca devrait être une fierté.
Mgr Lefebvre aussi s'en attristait, quelle bêtise ! Il faut dire qu'il avait une position schizophrène sur la crise de l'Eglise, malgré toutes les qualités qu'il possédait par ailleurs. Mais l'abbé Zorzi y voit plus clair, alors la seule chose dont il puisse s'attrister c'est de ne plus recevoir l'argent du diocèse ; et à ce niveau-là, il avait des fidèles pour l'aider...
Pour terminer cet article, je tiens à vous rappeler les considérations suivantes :
- Il n'y a pas que parmi les musulmans que des personnes se convertissent à la religion catholique suite à des révélations ou grâces extraordinaires. Chez nous aussi ça existe, mais les prêtres ne veulent pas en entendre parler car c'est en faveur de la survie de Paul VI.
- Les personnes qui se convertissent à la tradition ne reçoivent jamais une révélation privée leur disant spécifiquement que le sédévacantisme ou la position de la Fraternité Saint Pie X sont la solution à la crise de l'Eglise : soit elles reçoivent une révélation leur faisant comprendre qu'elles doivent intégrer nos milieux (sans leur dire explicitement ce qu'elles doivent tenir comme position théologique), soit elles reçoivent une révélation en faveur de la survie du Pape Paul VI. En d'autres termes : les révélations explicites sont toutes en faveur de la survie de Paul VI (si l'on met de côté une excentrique du Canada qui prétendait avoir reçu des révélations en faveur du sédévacantisme).
- J'ai déjà publié, sur internet, le témoignage d'Eric Faure, et celui d'Alain Boythias. Ils ont reçu révélation de la survie de Paul VI, respectivement lors d'un pèlerinage à la Salette et à San Damiano. On peut également ajouter le témoignage rapporté par l'auteur du fascicule "L'affaire Paul VI" : dans sa jeunesse, lui et l'un de ses meilleurs amis s'intéressaient à l'affaire du sosie, et lorsque les médias annoncèrent la mort du prétendu "Paul VI", il appela son ami au téléphone ; après lui avoir annoncé l'information, il entendit un long "blanc" dans la conversation ; plus tard son ami lui révéla qu'il avait entendu le Christ lui dire "Mon serviteur n'est pas mort". L'abbé Zorzi n'est donc pas le seul à avoir reçu une forme de révélation en la faveur de la survie du Saint-Père.
Sans parler des anecdotes sérieuses : je vous en livre une ici, d'un ami prêtre, que je ne vous avais jamais racontée.
La discrétion m'impose de ne pas vous donner tous les détails, en ce qui concerne les noms et les lieux concernés... Vous savez à quel point les prêtres qui croient à la survie de Paul VI sont persécutés : dans nos milieux, un prêtre a souvent plus de problèmes s'il croit à la survie de Paul VI que s'il est pédophile. Certains n'apprécieront pas cette remarque de ma part, mais c'est malheureusement la réalité des faits : des prêtres pédophiles ont quelquefois été mieux traités que des prêtres qui croient à la survie de Paul VI.
Mon ami prêtre, je disais, se trouvait dans une communauté de nos milieux. Il eut une discussion avec un fidèle, travaillant pour une maison d'édition de la tradition (une sorte de second, de mémoire, un peu comme un sous-directeur). L'intéressé, qui n'y croyait pas, tourna l'idée en dérision. Une fois qu'il eut pris congé, il alla prier dans la chapelle de la communauté. Là, une expérience changea complètement son état d'esprit : en revenant, il raconta au prêtre qu'il avait eu une vision d'une éclipse solaire, avec le soleil qui revient une fois l'éclipse terminée.
C'est ce qui nous reste à faire : prier pour obtenir la fin de l'éclipse.