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In Nomine Domini

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« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Les erreurs grossières d'Adrien Abauzit (bis repetita)

Publié par Jean-Baptiste sur 6 Décembre 2022, 09:36am

 

Dans un entretien du 12 novembre 2022 auprès d'un site internet moderniste (LeCatho.fr), Adrien Abauzit formule des erreurs grossières à propos de l'histoire ecclésiastique et de la doctrine de l'acceptation pacifique.

Comme vous le savez peut-être, des prêtres ou fidèles sédévacantistes ont légitimement reproché à certains prêtres de la Fraternité Saint Pie X d'avoir rédigé des articles affirmant que tels et tels papes du passé auraient défendu publiquement des hérésies (allégation notamment réfutée par l'encyclopédie catholique américaine et l'ouvrage de l'abbé Constant).

Or, Adrien Abauzit fait la même chose vis-à-vis de la doctrine de l'acceptation pacifique, qui constitue la pierre d'achoppement du sédévacantisme, en même temps que la clé pour comprendre la crise de l'Église...

Pour rappel, je répète une énième fois que contrairement aux propos des sédévacantistes, la Bulle du Pape Paul IV ne contredit absolument pas la doctrine de l'acceptation pacifique. Je ne vais pas revenir ici sur ce sujet que j'ai évoqué à maintes reprises.

Voici les propos tenus par Adrien Abauzit :

Le Bon Dieu a permis à de nombreuses reprises qu’un faux pape universellement accepté usurpe le Trône de Pierre : Christophore (retiré de la liste des papes après près d’un millénaire), Boniface VI (élection annulée par le pape Jean IX au concile de Rome en 898), Benoit IX, Grégoire VI (destitués au concile de Sutri, 1046). Nous pourrions aussi parler de Sergius III et d’Etienne VI.

Avant Vatican II, la plus longue vacance de Siège en raison d’usurpation par un faux Pape a été de 13 années (1033 – 1046), période qualifiée par l’abbé Darras d’ « éclipse du pouvoir pontifical ». La deuxième vacance de Siège la plus longue a été de 8 années(903 – 911).

 

Prenons ces exemples cas par cas :

- Christophore (903-904) est considéré comme pape, contrairement à ce que prétend ici Adrien Abauzit. L'article de l'encyclopédie catholique américaine dédiée à ce pontife le dit explicitement. Même si son élection a été forcée et irrégulière dans sa nature, il semble avoir été reconnu par la suite ; or, comme nous l'avons démontré en citant notamment le cardinal Billot, l'acceptation pacifique éradique les éventuels défauts initiaux de l'élection, y compris les élections forcées ou simoniaques.

- La mention de Boniface VI par Adrien est clownesque car le règne de l'intéresse est si court (15 jours) qu'il n'a précisément pas eu le temps d'être accepté pacifiquement ! On voit que l'avocat sédévacantiste se raccroche à des branches cassées, il cherche même les exemples les plus ridicules...

- Grégoire VI est lui aussi considéré comme pape (cf. L'encyclopédie catholique américaine), mais il n'a régné que quelques mois, dans une période troublée. Là encore, malgré le caractère simoniaque de son élection, l'intéressé semble avoir été reconnu comme pape ; c'est surtout une faction noble de la ville de Rome qui s'est opposée à lui.

- Sergius III et Etienne VI sont considérés comme papes (cf. L'encyclopédie).

- Ces prétendues "vacances pontificales" dont parle Adrien Abauzit, entre 1033-1046 et 903-911, sont une pure et simple invention de sa part : une fois de plus, l'Eglise ne considère pas ces périodes comme des vacances. Adrien semble croire que la simonie invalide l'élection, ce qui est faux. Benoît IX, ayant régné entre 1032 et 1044, n'est pas considéré comme un antipape.

 

Le sédévacantisme fonctionne exactement comme le libre examen protestant : chacun décide par lui-même qui est pape ou non, quel est le dernier pape légitime, quel bréviaire il faut réciter,etc.

Si la doctrine de l'acceptation pacifique n'existait pas - comme le prétend Adrien Abauzit - alors il n'existerait aucun autre moyen de s'assurer de la validité de l'élection du pontife régnant, et donc aucun moyen de s'assurer que ce pontife est infaillible : pas d'élection certaine, pas de règle de foi certaine.

En interprétant par eux-mêmes le magistère pontifical, les sédévacantistes et la Fraternité Saint Pie X raisonnent à l'envers ; la seule vraie question qu'un catholique doit se poser est : "l'élu a-t-il été accepté pacifiquement par toute l'Eglise ?" Si oui, son orthodoxie doctrinale ne fait pas plus de doute que sa légitimité.

Se focaliser sur l'interprétation doctrine conduit au subjectivisme et au libre examen.

La doctrine de l'acceptation pacifique constitue un fil d'ariane ; quand on l'abandonne, on se perd dans les ténèbres de raisonnements faux et confus.

 

Adrien Abauzit, l'avocat en chemise ouverte

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