Aujourd'hui, je viens d'entendre à l'occasion d'un sermon une erreur qu'on entend souvent dans nos milieux, à propos des noces de Cana ; cette erreur se retrouve par exemple dans le livre de l'abbé Gérard Herrbach, où il reproche à la Vénérable Anne-Catherine Emmerich d'avoir dit au cours de ses révélations que Notre-Seigneur réalisa des miracles avant Cana ; selon ce prêtre, ce serait contraire à l'enseignement de l'Église.
En réalité, l'Église n'enseigne pas que ce soit le premier miracle du Christ, mais simplement son premier miracle PUBLIC : la nuance est de taille. D'où le terme de "signe" dans les Évangiles : un signe au sens biblique constitue un phénomène public ayant valeur d'annonce, de prophétie, d'édification à l'égard des spectateurs. Il n'est donc pas contraire à la doctrine catholique ou aux Évangiles d'affirmer que Notre-Seigneur a accompli des miracles avant Cana.
Le miracle de Cana constitue l'inauguration de la vie publique du Christ, il l'annonce, elle n'a pas encore tout à fait commencé mais le miracle lui-même a déjà une valeur publique.
J'en profite également pour rappeler que, contrairement aux propos de Mgr Tissier de Mallerais dans la préface du livre de l'abbé Herrbach, les révélations mentionnées par lui (de trois voyantes différentes) n'ont pas toutes été condamnées par l'Église : celles de la Vénérable Anne-Catherine, du moins, n'ont jamais été condamnées et le Pape Pie IX, au témoignage de l'archevêque de Baltimore, a même demandé qu'elles fussent traduites en italien.
Le livre de l'abbé Herrbach est rempli d'erreurs et de paralogismes, il y a peu de vrai au milieu du faux, je vous en reparlerai probablement...