Récemment, un "catholique" de nos milieux m'a écrit pour me reprocher de croire à la survie du Pape Paul VI, comme cela m'est déjà arrivé par le passé...
Une fois encore, l'intéressé ne connaît même pas notre position (c'est presque systématique).
En particulier, il se figure que pour nous, Paul VI est demeuré enfermé au Vatican depuis l'affaire du sosie. Quelle sottise ! Ce n'est pas ce que nous disons...
Pareillement, il invoque une objection fréquente, selon laquelle il n'y aurait aucune raison que le Pape tarde tant à réapparaître ; or, là encore, nous nous sommes déjà expliqués, et les exorcismes suisses ont été clairs :
- tant que la faillite bancaire de l'Union Européenne (et par ricochet d'une grande partie du monde) ne sera pas intervenue, les gens ne seront pas disposés à se convertir en masse ; donc le Saint-Père doit revenir dans une période où les hommes seront dépossédés de leurs biens matériels, et alors un grand nombre de personnes se convertira, quoique très minoritaire à l'échelle de toute l'humanité ;
- les catholiques ne méritent pas le retour du pape, mais Dieu le permettra à la fois pour sauver Son Eglise, par miséricorde et en prévision de l'arrivée de l'Antéchrist ;
- comme le dit Eric Faure, le Secret de la Salette semble indiquer qu'avant cet événement, il faudra un acte public spécial des catholiques, au cours duquel une grande partie du clergé et des fidèles de nos milieux demandera pardon à Dieu pour ses fautes ; jusqu'à maintenant, je n'ai pas souvenir qu'il y ait eu un événement d'une telle envergure, avec les évêques de la tradition et une demande spéciale de Mgr Fellay associée à la crise actuelle.
Mon objecteur déclare que je ne veux pas reconnaître "mon erreur" que j'ai défendue "depuis de nombreuses années" (plus de dix ans, en l'occurrence).
En vérité, si j'étais convaincu de m'être trompé, je n'hésiterais pas à le dire, et je n'aurais pas honte de tout ce que j'ai fait : non seulement d'autres se sont trompés avant moi (au demeurant, la position de la Fraternité et celle des sédévacantistes ne sont pas compatibles avec la Constitution de l'Eglise, comme l'ont déjà reconnu plusieurs prêtres honnêtes), mais Dieu récompense principalement notre intention, et donc même les actions erronées peuvent être récompensées par Notre-Seigneur si elles sont accomplies avec une intention droite.
Malgré l'âge de Paul VI, je continue à défendre cette position parce qu'il s'agit de la seule solution théologiquement compatible avec la Constitution Divine de l'Eglise, comme le démontre mon ouvrage "La survie de Paul VI : une certitude de foi".
Ou bien le Pape Paul VI est vivant, ou bien notre religion est fausse ; mais j'estime que Dieu nous a donné assez de signes pour connaître sa véracité, au premier rang desquels la sainteté de la doctrine (le catholicisme est la seule religion à bannir le divorce, notamment), les miracles et les prophéties.
Mon objecteur, un certain Armand, déclare en outre : "même si vous aviez raison sur le fait que Paul VI est le dernier pape accepté pacifiquement et universellement par l'Eglise, cela ne changerait rien car d'autres ont été élus après lui" !
Pardon ?! Au contraire, cela change tout ! Cette simple remarque témoigne d'une ignorance des vérités de notre religion :
1°) Selon la doctrine catholique, tous les papes qui règnent un temps notable font l'objet d'une acceptation pacifique, comme on le voit notamment dans les actes du Concile de Constance, et dans tous les manuels de théologie ;
2°) Paul VI a été élu à une époque où il n'y avait pas encore le déchirement des catholiques associé à la messe moderne, donc dans une situation "pacifique", contrairement à tous ceux qui ont prétendu lui succéder, qui n'ont jamais été reconnus réellement par les catholiques de nos milieux comme pasteurs et docteurs suprêmes de l'Eglise, dans un sens pratique. J'ai vu même des sédévacantistes l'admettre sur un forum, j'en ai déjà parlé.
3°) Corrélativement, si Paul VI était mort, ces prétendants successifs auraient joui d'une acceptation réellement pacifique, ce qui n'est pas le cas ; donc il est de foi que Paul VI est vivant, et aucun argument de prudence humaine (l'âge, notamment) ne peut contredire une vérité dogmatique.
Les païens aussi sont capables de croire ce que la nature et la prudence humaine enseignent ; croire ces vérités naturelles n'apporte aucun mérite. Les catholiques, eux, sont censés être capables de croire ce que la foi enseigne, même lorsque cela s'oppose ou semble s'opposer aux vérités naturelles.
Cela dit, la science ne prétend pas connaître l'échéance à partir de laquelle notre corps doit périr immanquablement ; par conséquent, on ne peut pas dire que l'idée de la survie de Paul VI soit contraire aux vérités naturelles ; et quand elle le serait, on devrait supposer que Dieu a fait un miracle, comme cela s'est passé tant de fois au cours de l'humanité. À cet égard, la survie des saints elle-même constitue communément un miracle : la plupart ont jeûné et se sont mortifiés à l'extrême limite de leur vie, au point qu'on considère comme déraisonnable de les imiter sans grâces spéciales ; aussi, il n'y a point de doute que l'imitateur du Christ par excellence, le Pape mentionné dans les interprétations anciennes de l'Apocalypse (avant la subversion opérée par Holzhauser, à l'image des faux prophètes de l'Antiquité judaïque), ait lui-même survécu d'une façon miraculeuse, d'une manière plus exemplaire et plus extraordinaire encore que la plupart des saints.
Les catholiques d'aujourd'hui n'ont plus vraiment la foi, car la prudence humaine prend plus de part dans leur raisonnement que les vérités doctrinales : contre l'idée de la survie du Pape Paul VI, nos prêtres incrédules invoquent la prudence humaine, non les données de la foi. Ils n'ont pas la sagesse et la simplicité des patriarches ; ils n'ont pas la foi d'Abraham.
L'abbé Rioult, par exemple, après avoir conclu à juste titre que le sédévacantisme et la position de la Fraternité Saint Pie X sont incompatibles avec la Constitution de l'Eglise, a écrit à tort que c'était possible "en raison des circonstances extraordinaires" ; or, il s'agit-là d'une hérésie... Quelles que soient les circonstances, Dieu ne permettra jamais que les caractères de l'Eglise soient altérés et corrompus. L'Eglise est une société divine, pas un club de philatélie.
Après avoir écrit cela, l'abbé Rioult a fini par adhérer à la thèse de Mgr Guérard des Lauriers, qui contredit au moins une dizaine de doctrines et enseignements catholiques...
Voilà où nous en sommes aujourd'hui, voilà quels sont les pasteurs de notre Eglise, avec leur cécité spirituelle.
Il y a une dizaine d'années, j'avais écrit à l'abbé Ricossa pour lui signaler des erreurs de certaines de ses revues, concernant l'interprétation de la bulle du Pape Paul IV ; depuis, deux de ses confrères au moins, Mgr Sanborn et l'abbé Dutertre, se sont rendus compte que j'avais raison, sans en tirer néanmoins toutes les conséquences.
Je suis triste de voir que le niveau théologique de nos prêtre est si misérable, leur discernement si rachitique.
À ceux qui me demanderaient encore quand nous verrons l'issue de cette crise, je réponds encore et toujours : suite à la banqueroute de l'UE.