"Je vous sens un peu déprimé je me trompe ?"
-> La question me fait penser à un sketch, je ne sais plus si c'était un sketch des Inconnus, qui imite Jean-Luc Delarue, dans sa fameuse émission où il a affaire à toutes sortes de drames. Il énumère toute une liste de maux énormes, il dit une chose du genre "Michel vous êtes défiguré, brûlé au 3ème degré, votre femme vous a quitté... est-ce que vous avez... peur du regard des autres ?"
Plus sérieusement, j'ai perdu mon frère jumeau, je suis malade depuis l'âge de 20 ans, je suis un paria(1), et si ce n'était pas suffisant, j'ai encore d'autres maux. Le premier est déjà de nature à mettre par terre n'importe qui...
Souvent, il faut avoir soi-même souffert pour compatir au malheur des autres. Dieu Lui-même, avant de S'incarner, connaissait certes la souffrance et ses effets (sur l'esprit comme sur le corps) mais ne l'avait jamais expérimentée ; en S'incarnant, Il a réellement expérimenté la souffrance.
Quelqu'un qui n'a jamais eu une maladie grave ne peut guère imaginer ce que c'est que de vivre avec, et... de travailler avec ! Nous avons beau vivre en France, pays plus généreux que d'autres, ce n'est pas parce qu'une personne a une maladie grave qu'elle a droit automatiquement à une pension...
J'ai 32 ans, et à mon âge, je me sens déjà comme un vieillard qui a trop vécu. Je serai content de rendre mon âme à Dieu, en espérant faire une bonne mort.
(1) Quand on devient catholique tradi, on doit souvent arrêter de fréquenter tous ses amis ou presque, sachant que les jeunes nés dans la tradition n'ont pas à faire ce sacrifice là, ils sont nés dans nos milieux et ont donc des relations dans nos milieux.