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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


La superbe

Publié par Jean-Baptiste sur 20 Février 2017, 18:53pm

 

Dans plusieurs pays, il existe des catégories d'hommes considérées comme inférieures. C'est le cas en Inde, où la société est fondée sur un système de castes. Une personne de ma famille s'est déjà rendue là-bas dans le cadre de ses études, et quand elle est arrivée à l'aéroport des indiens l'ont avisée de "ne pas saluer les balayeurs". De même, l'un de nos amis survivantistes m'a rapporté qu'un homme d'affaires indien était venu en visite dans l'entreprise où il travaille, et que les salariés avaient reçu l'ordre de "ne pas le regarder dans les yeux" (parce que les ouvriers sont des hommes inférieurs) ! Autrement dit la direction s'est pliée aux caprices de l'intéressé, avec ses superstitions honteuses et contraires à la charité fraternelle.

En Inde les Valmiki, notamment, sont considérés comme inférieurs et accomplissent les tâches les plus ingrates. Ils passent leur vie à nettoyer les toilettes publiques, ramassant parfois les déjections de leurs propres mains, ce qui génère des maladies :

 

Au Japon des discriminations semblables existent aussi :

 

La superbe, le fait de mépriser son semblable en le considérant avec hauteur, est l'une des choses qui déplaisent le plus à Dieu.

En Europe, cette attitude d'orgueil existe aussi chez certaines personnes, certes pas dans les mêmes proportions mais sous d'autres formes et à d'autres degrés.

Un nombre notable de vieillards disent par exemple que les mendiants sont des paresseux qui n'ont pas voulu travailler ; et que s'ils se sont retrouvés à la rue, c'est nécessairement de leur faute. Beaucoup de gens disent de même que les chômeurs sont des paresseux. Souvent, c'est peine perdue d'essayer de leur expliquer que le chômage a des causes principalement économiques, comme le montre très bien la situation de la Grèce et de l'Espagne (entre autres) :

 

Les deux pires propos que j'aie entendu chez des vieillards à propos des mendiants sont les suivants :

-"J'ai croisé un clochard l'autre jour dans la rue. J'avais envie de donner un coup de pied dans sa gamelle !"

-"Un jour à Lourdes je traversais le pont, et j'ai vu un mendiant qui réclamait de l'argent. Je lui ai dit : 'Tu sais quoi ? Tu veux de l'argent, eh ben t'as qu'à travailler, moi j'ai toujours travaillé dans ma vie !' ".

(Il n'y a rien de plus ridicule que de faire ça à Lourdes, car les parents de Sainte Bernadette eux-mêmes étaient pauvres, en partie d'ailleurs par leur propre faute, du moins à ce qui a été rapporté ; mais ils avaient bon cœur et Dieu a fait naître une sainte de leur couple).

 

Cela me fait penser à la parabole de Lazare et du mauvais riche :

 

Qu'est-ce que ces gens-là auraient fait à Lazare ? Ils auraient "donné un coup de pied dans sa gamelle" ?!

 

Les exorcismes suisses ont rappelé que les personnes sans miséricorde se damnaient. La miséricorde est l'une des vertus essentielles pour aller au ciel. Les prêtres devraient parler de ces sujets spirituels, en citant des exemples concrets.

Quand on donne à un mendiant, on ne sait jamais s'il est à la rue par sa propre faute ou non ; mais l'acte est méritoire parce qu'on a l'intention de faire une bonne action. Par ailleurs, encore qu'il soit à la rue par sa propre faute, tout le monde commet des erreurs dans sa vie ; donc ce n'est pas nécessairement une bonne raison pour ne rien lui donner du tout. Ce serait plutôt une raison pour donner en priorité à d'autres, à la rigueur.

 

Il y a quelques jours j'étais dans une réunion d'un organisme chargé de réinsertion professionnelle, et dès le début ils se sont mis à faire du coaching anglo-saxon, c'est-à-dire qu'ils pratiquaient la réduction psychologique en nous disant que la volonté suffisait à trouver un travail, qu'il fallait le vouloir et qu'on y arriverait, bref toute la psychologie de comptoir de type états-unien qu'on entend dans les organismes de ce type.

Tout le monde ou presque était agacé dans la salle, car certains avaient dû changer trois ou quatre fois de métier pour tenter de trouver un travail, sans succès. Et surtout, nous étions habitués à ces sessions idiotes du style "coaching managérial", qui ne servent à peu près à rien.

J'ai alors pris la parole pour dire que dans toute l'Europe il y avait du chômage, que la cause était économique et non pas psychologique. Les autres semblaient d'accord et plusieurs sont allés dans mon sens, faisant quelque peu perdre pied aux animatrices. Elles se sont alors mises à nous raconter des exemples de gens qui avaient quitté leur travail ou qui étaient arrivés en retard. Je leur ai répondu que c'était de l'anecdotisme... En général ces gens-là sont rapidement remplacés.

L'une d'elles a dit que le CDI n'était pas une norme ! Elles allaient jusqu'à parler comme si tout le chômage pouvait être résorbé (absurdité pure et simple en l'état actuel), alors-même que l'une d'entre elles avait été au chômage deux fois dans sa vie, durant deux ans à chaque fois.

Elles ont dit aussi que le plein emploi était un mythe, que le chômage avait toujours existé. Sauf que si elles connaissaient les politiques publiques, elles sauraient que le chômage de masse et le chômage durable n'existent que depuis le choc pétrolier environ, et que les aides sociales durables sont nées de la nécessité de pallier à l'augmentation du nombre de chômeurs de longue durée (ce n'est donc pas le chômage qui est né des allocations, mais l'inverse, contrairement à ce que prétendent certains beaufs qui votent UMP !).

L'État français, notamment sous Pompidou, a essayé de convaincre les Français que le chômage était une fatalité, qu'il faudrait vivre avec, qu'on n'y pouvait rien,etc.

En réalité, dans un système ruiné par l'usure bancaire, oui, c'est une fatalité ! Mais dans l'absolu non !

 

 

 

Comme je l'ai expliqué dans de précédents articles, dans les pays d'occident où le chômage est bas, c'est souvent un leurre : des contrats précaires d'une vingtaine d'heures hebdomadaires masquent la réalité. J'ai cité le cas de l'Allemagne et du Royaume-Uni où de nombreux jeunes travaillent à temps partiel et doivent vivre chez leurs parents parce que leur salaire n'est pas suffisant pour vivre de façon autonome. On pourrait citer également les États-Unis.

Dans un système économique gouverné par l'usure, il n'y a jamais assez d'argent en circulation, et donc jamais assez de travail - et à terme de nourriture - pour tous ! Et comme l'État a justement de moins en moins d'argent à dévouer aux dépenses sociales (sauf lorsqu'il s'agit d'accueillir les immigrés !), les chômeurs sont des bouches en trop à nourrir.

Les pauvres Grecs sont dans une sale situation, et ils ne sont pas les seuls...

L'usure est un grand crime, à cause de tous les méfaits qu'elle entraîne. De nombreux jeunes sont incités à la fornication à cause du travail précaire qui les empêche de s'établir, et à cause de cette idéologie de la "mobilité", qui s'oppose en grande partie à l'établissement d'une famille. Il s'agit d'une vengeance tribale de la part de nos maîtres, si certains comprennent de quoi je veux parler.

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