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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


La corruption des moeurs

Publié par Jean-Baptiste sur 21 Octobre 2016, 15:33pm

J'ai reçu sur mon blog une critique charitable et modérée à propos de ma position sur le mariage et les relations conjugales.

Il m'est reproché deux choses :

-être trop cru (c'est-à-dire manquer de pudeur) ;

-dire des choses exagérées.

 

Quant au premier reproche, il est vrai que les clercs ont eu coutume d'évoquer ces sujets avec beaucoup de réserve, au point de rédiger en latin les passages de leurs ouvrages de théologie dogmatique dédiés à la sexualité. Toutefois, les questions soulevées dans ces ouvrages sont autrement plus détaillées et "scabreuses".

Par ailleurs, quand on dénonce le vice, il faut appeler un chat un chat... Beaucoup de prêtres (probablement la grande majorité) tombent dans le piège de réserver ces questions au stade de la préparation au mariage ; et tout le reste de leur vie, les époux n'en entendent pour ainsi dire plus parler ! D'autant plus que les fidèles n'assistent généralement plus à des cours de catéchisme pour adulte, même dans la tradition, à cause de l'éloignement des chapelles.

J'aimerais mieux que les prêtres disent la vérité aux fidèles plutôt que d'avoir à évoquer des sujets qui normalement, ne sont pas de mon ressort ; mais dans certaines circonstances un simple laïque peut être appelé à défendre la foi et la morale. Lors de la préparation au mariage, les prêtres ne disent bien souvent que le minimum syndical !

 

Ce que mon interlocuteur critique, c'est notamment ce que j'ai dit à propos du mariage, comme quoi il est bon en vue de la procréation et de l'assistance mutuelle, mais nuisible pour tout le reste. Certes cette affirmation peut choquer lorsqu'on la comprend mal ; toutefois je n'ai fait que citer l'ouvrage du MJCF (Vatican II : l'Église à la croisée des chemins, Tome II) :

"Le mariage et l'usage du mariage [selon St. Thomas d'Aquin] ne sont de soi bons et utiles qu'en vue de la génération ; ils sont plutôt nuisibles pour tout le reste. Aimer véritablement son conjoint, c'est l'aimer dans son âme plus que dans son corps, pour l'éternité plus que pour la vie présente. Et cet amour-là sera souvent beaucoup mieux 'signifié' par la chasteté et la mortification des passions que par l'acte charnel".

 

Sachez que Vatican II fait plus ou moins la promotion de la sexualité, ce que l'Église n'a jamais fait. Or, aujourd'hui même dans la tradition il n'est pas rare d'entendre des louanges à l'égard de la sexualité conjugale. Comme par hasard - mais il n'y a pas de hasard - c'est l'un des rares enseignements déviants de Vatican II qui ne soient guère critiqués par les fidèles tradis !

St. Jérôme avait déjà reçu le reproche d'avilir le mariage, car pour répondre à ceux qui critiquaient le célibat chrétien il était allé loin dans ses propos sur le mariage ; mais ce que voulait dire St. Jérôme c'était que le mariage tel qu'il existe sur terre est une conséquence de la chute, et que le célibat et la vie sacerdotale sont préférables.

Je suis loin d'être de ceux qui pensent que les chrétiens mariés sont des chrétiens au rabais ; et il est tout à fait vrai qu'ils puissent parfois acquérir davantage de mérites que les prêtres, mais c'est peu fréquent car la chasteté parfaite est un très grand sacrifice, et celui qui le fait est d'une grande vertu s'il persévère dans la justice. Les fidèles qui critiquent les prêtres à tort et à travers devraient se le rappeler. Moi j'ai critiqué des prêtres à bon droit, surtout des prêtres sédévacantistes qui ont une attitude sectaire et qui enseignent des positions à la fois fausses et fanatiques, par exemple sur la messe dite "una cum". Par ailleurs l'un de ces prêtres m'a causé un grand tort.

C'est justement parce que je tiens en haute estime les laïques que je les juge dignes d'autre chose que d'une vie animale, à laquelle on les a habitués par une morale relâchée. Depuis longtemps déjà, on ne leur prêche plus la perfection mais une morale du moindre mal. La théologie morale s'applique alors sans cesse à déterminer la frontière entre péché véniel et péché mortel ; d'où également l'affaire de la casuistique jésuite... On en est là...

Certains parents tradis s'étonnent que tous leurs enfants aient apostasié ; mais plus on a une vie animale, plus les enfants héritent de mauvaises dispositions (nous en avons déjà parlé). Peu de chrétiens savent que, comme l'a expliqué St. Augustin, le péché originel se transmet par l'acte sexuel ; donc plus les époux s'adonnent à la concupiscence au moment de l'acte (et après, dans l'immense majorité des cas), plus le foetus et plus tard l'enfant hérite de mauvaise dispositions. L'enfant est bien plus sujet à la tentation, et donc au péché. C'était si connu jadis, que j'ai vu un livre de "morale" musulmane (chiite) en parler explicitement (les mahométans eux sont très indulgents à l'égard de la sexualité).

 

Notez que mon interlocuteur me dit "je devine que vous n'êtes pas marié" ; mais les prêtres non plus ne sont pas mariés !

Un homme politique a déjà dit : "la guerre est trop sérieuse pour être confiée à des militaires" ; on pourrait dire aussi : "le mariage est trop sérieux pour être confié aux gens mariés".

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