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In Nomine Domini

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« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


La Sapinière et la Messe una cum

Publié par Jean-Baptiste sur 5 Février 2017, 18:52pm

 

Je viens de lire sur le site La Sapinière un article à propos de la Messe una cum. À mon sens le mérite de cet article tient à son honnêteté, pour deux raisons :

Premièrement l'auteur (semble-t-il l'abbé Rioult) admet que la prière una cum implique d'être en union avec le Souverain Pontife (ce qui relève de l'évidence), contrairement à ce que voudraient nous faire croire les Dominicains d'Avrillé.

Deuxièmement il a la franchise de dire que Mgr Lefebvre n'avait pas une position claire et juste sur cette question. L'abbé Rioult écrit sans ambages que les prêtres ne devraient pas citer le nom de Bergoglio au Canon de la Messe.

La seule critique que j'adresserais à cet article consiste dans le fait qu'il évoque de nouveau cette question inutile du "pape hérétique". Comme je l'ai déjà expliqué sur ce blog, un pape ne peut pas sombrer dans l'hérésie, même à titre de docteur privé. Lorsqu'on est confronté à des actes en apparence hérétiques de la part d'un occupant du Saint-Siège, la première question à se poser est de savoir s'il a été accepté pacifiquement et universellement (et non pas de juger s'il est hérétique d'après notre jugement privé) ; or les catholiques orthodoxes ont grandement négligé de raisonner ainsi.

 

Cela dit, il est nécessaire de rappeler que les fidèles sont tenus d'assister à la Messe sauf illicéité ; or le nom cité au Canon ne rend la Messe illicite que lorsque la personne nommée est un hérétique ou un schismatique notoire, ce que n'est pas Bergoglio. Ce dernier a bien enseigné des hérésies évidentes (notamment lorsqu'il a déclaré dans l'encyclique Amoris Laetitia que la virginité n'était pas supérieure à l'état du mariage), mais la pertinacité de son hérésie n'a pas été établie. S'il avait dit "le Christ n'est pas présent dans l'Eucharistie", on pourrait probablement le considérer comme un hérétique notoire car il ne peut ignorer ce dogme de la Présence Réelle ; mais ses paroles sur l'égalité du célibat et de l'état du mariage sont une hérésie plus sournoise, d'autant plus qu'il s'est contenté de rapporter l'enseignement de Wojtyla.

 

Voici le courriel que j'ai envoyé à la Sapinière :

 

Monsieur l'Abbé,
 
Je vous adresse ce courriel suite à votre dernier article de La Sapinière, où vous évoquez le problème de la Messe "una cum". Je suis d'accord sur le fait que les prêtres catholiques orthodoxes ne devraient pas citer le nom de Bergoglio au Canon ; en revanche l'hypothèse du pape hérétique ne mène nulle part, et il est dommage que nos milieux traditionalistes en aient tant débattu : comme vous le dites à juste raison, la plupart des théologiens - au moins depuis Vatican I - s'accordent à dire que le pape ne peut pas sombrer dans l'hérésie, même à titre de docteur privé. C'est du reste une évidence, car la promesse du Christ à Saint Pierre ("j'ai prié pour que ta foi ne défaille pas") s'est nécessairement transmise à tous ses successeurs.
 
Plus simplement, la légitimité d'un pape doit être déterminée d'après le critère de l'acceptation pacifique - si rarement évoqué. Donc pour savoir si Bergoglio est pape, il suffit de se demander s'il a été accepté pacifiquement et universellement par l'Église. Le cas échéant, il est infailliblement pape ; mais dans le cas contraire, la question à se poser est de savoir quel est le dernier pape accepté pacifiquement et universellement. Or, en raison des troubles liés à la nouvelle messe, le dernier pape accepté pacifiquement et universellement est Paul VI. Wojtyla, lui, a été élu à un moment où ces troubles existaient déjà, et où une partie notable de l'Église - la plus saine - ne lui obéissait pas, ne le reconnaissant donc pas sur le plan pratique.
 
Dans toutes les chapelles de la Fraternité Saint Pie X ou presque, il y a quelques fidèles au moins qui croient à la survie de Paul VI ; et ils sont pris pour des fous. Or, Paul VI étant le dernier pape accepté pacifiquement et universellement, et l'Église n'ayant depuis manifesté aucun effort en vue de l'élection d'un nouveau pape, il est de foi ecclésiastique que Paul VI est toujours en vie : c'est une vérité certaine de l'ordre de la certitude infaillible, et non pas de la simple certitude humaine.
 
La survie de Paul VI a beau paraître incroyable, la foi elle-même l'enseigne ; tandis que le lefebvrisme et le sédévacantisme conduisent face à un mur, car ils contredisent plusieurs caractères de la Constitution divine de l'Église. Les fidèles en sont totalement perturbés, dans le désarroi. Beaucoup ne comprennent pas la situation actuelle, qui leur semble absurde, parce qu'elle semble contredire les promesses du Christ. Mais tant qu'ils ne voudront pas croire à la survie de Paul VI, ce désarroi ne sortira pas de leur coeur...
 
Je vous prie d'agréer, Monsieur l'Abbé, l'expression de mes sentiments respectueux.
 
 
Jean-Baptiste André

 

 

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