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In Nomine Domini

In Nomine Domini

« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Un témoignage sur la survie du Pape Paul VI

Publié par Jean-Baptiste sur 6 Juin 2017, 09:51am

 

Introduction de Jean-Baptiste :  Le texte qui suit est un article de « Pontifex Verus » que j'ai traduit en français. Il a une importance particulière étant donné qu'il livre un témoignage sur la survie du Pape Paul VI : d'où ma décision de le traduire. En l'occurrence il ne s'agit pas de quelqu'un qui a vu le Saint-Père vivant, mais il s'agit d'un prêtre américain (d'origine italienne) qui a eu connaissance de la survie de Paul VI, grâce à ses relations au Vatican (il travaillait dans le monde de la diplomatie, au sein de l'ambassade du Vatican aux Nations-Unies).

Cela rejoint en quelque sorte les témoignages des fascicules « L'affaire Paul VI », qui portent quant à eux sur l'existence du sosie (et non pas sur la survie de Paul VI proprement dite) : car dans les deux cas l'information vient de ce qu'il est convenu d'appeler « la haute société », et donc de personnes qui savent bien plus de choses que le commun des mortels sur les intrigues du monde d'ici-bas...

Beaucoup gens ont tendance à oublier qu'ils ne savent rien en comparaison de nos élites financières, politiques et administratives, et donc ils devraient faire preuve d'un peu plus d'humilité quand on les entretient de ce que les médias nomment avec mépris « les théories du complot ». 

Enfin, je tiens à rappeler trois choses :

1. Nous connaissons deux témoins ayant vu Paul VI vivant bien après la date de son prétendu décès (celui du sosie, en réalité), l'un d'eux lui ayant même parlé.

2. Ce ne sont pas ces témoignages qui donnent le plus de crédit à l'idée de la survie du Pape Paul VI, c'est plutôt le témoignage infaillible de la théologie dogmatique et des Saintes Écritures (sans compter les révélations privées). Donc il est regrettable que les catholiques soient généralement plus attachés à ces preuves matérielles qu'aux preuves d'ordre spirituel.

3. Nous avions prié l'un des deux témoins de faire un serment sur l'autel (il est prêtre), filmé et diffusé sur internet, en racontant ce qui lui est arrivé ; mais l'intéressé s'est ravisé après avoir promis de le faire.

 

 

 

Un chant picte

 

Suite à son ordination en 1920, le Père Montini, âgé de vingt-trois ans, dut suivre un parcours académique rigoureux. Il s'est distingué par sa formidable intelligence durant le séminaire, et son évêque, Giacinto Gaggia, sentait que les talents du jeune clerc seraient gâchés s'il occupait des fonctions purement pastorales. Il fut donc envoyé à Rome, où il résida dans des appartements sur la Via del Mascherone, dans un bâtiment datant du Moyen-Âge, qui avait jadis constitué les quartiers des chevaliers teutoniques. Il avait voulu étudier la littérature, mais ses supérieurs sentaient que son esprit se prêtait mieux au droit canon : il possédait une aptitude innée à apprécier, nuancer et peser les idées avec attention ; il était un jeune homme doté du tempérament prudent et réfléchi d'un juriste chevronné. Il accomplit ses études de droit au séminaire lombard, au collège pontifical, et fut autorisé à suivre des cours supplémentaires, en humanités, à l'Université Sapienza de Rome. Il y suivit des cours d'histoire, de philosophie, d'italien et de littérature latine. Mais la charge des cours était trop importante, et en 1921 le Père Montini n'assista plus aux conférences de Sapienza. Il se focalisa sur le droit canon.

En 1921, il fut également inquiété par un retour des maladies stomacales qui l'avaient troublé durant son adolescence. Sa famille requit les services d'un médecin renommé, Andrea Amici, qui avait été le médecin personnel du Pape Saint Pie X. Amici désigna l'un de ses assistants, Roberto Zorza, pour s'occuper du Père Montini. Zorza était un catholique dévoué, n'ayant que sept ans de plus que son patient. Grâce à leurs intérêts communs en matière de politique, ils devinrent amis. Ils débattaient poliment des problèmes de leur temps durant leurs rencontres, et quelque fois ils allaient boire une bière ensemble. Zorza était monarchiste ; Montini non.

Or, mon père eut l'occasion d'interviewer la fille de Roberto Zorza, Silvia Zorza, en novembre 1990. Je publierai quelques extraits de cette entrevue plus tard, car elle évoque le changement que subit Montini après 1935. Ce qui est intéressant, c'est que Silvia ne fut pas surprise des recherches de mon père concernant la possibilité de la survie du Pape Paul VI. Elle-même y croyait, mais elle avertit mon père de ne pas trop faire de vagues en la matière. Pour l'avertir, elle lui raconta à ce titre une anecdote relative à l'un de ses neveux, Lorenzo Zora, un prêtre natif d'Italie qui avait effectué ses études à la Fordham University de New-York, vers la fin des années 60, et qui avait finalement acquis la nationalité états-unienne.

Selon Silvia Zorza, son neveu eut pour la première fois connaissance de la survie de Paul VI par son père [le père de Silvia], durant une visite dans la maison de sa famille, à Rome, au milieu des années 70. [Note de Jean-Baptiste : William J.Q.S Morgan veut probablement parler de l'affaire du sosie de Paul VI, et non pas de la survie du Saint-Père à proprement parler ; mais le problème consiste précisément dans le fait qu'il situe l'exil de Paul VI dès 1972, là où les exorcismes suisses le situent en 1981]. Il trouvait l'idée fascinante, mais manquait de temps pour s'y intéresser. Il retourna à son presbytère à Somerset, dans le New Jersey, où il était missionnaire des Pères de la Consolata. Ses jours et ses nuits étaient remplis d'une série incessante de requêtes de la part des nécessiteux de la ville : les sans-abris, les handicapés mentaux, et les pauvres. C'était l’œuvre du Seigneur, la mission joyeuse de l'Évangile, et le Père Zorza était content de suivre sa vocation ; mais son programme ne se prêtait guère à la recherche, et donc il délaissa quelque peu l'idée de la survie de Paul VI, et n'y pensa plus davantage. Le temps passa. Ensuite, dans les années 80, il devint administrateur dans l'ambassade du Vatican aux Nations-Unies. Il partagea alors son temps entre Somerset, New-York, et Rome. Il travaillait maintenant dans les corridors du pouvoir ; il était en contact fréquent avec des personnes de haut rang au Vatican. En novembre 1981, à New-York, il fut mis au courant une seconde fois de l'histoire secrète de la survie de Paul VI ; et cette fois l'information venait d'une personne particulièrement à même de le savoir : l'assistant d'un cardinal haut placé. À partir de ce moment, il devint convaincu.

Malheureusement, cela devint la cause de bien des ennuis dans sa vie, et c'est pourquoi Silvia Lorza a conseillé à mon père de faire attention à lui. Durant l'hiver 1982, le Père Zorza confia à plusieurs de ses amis à Rome que la vérité concernant Paul VI devait être dévoilée publiquement, sur le fondement dogmatique qu'il est « absolument nécessaire au salut de tous les êtres humains, qu'ils se soumettent au Pontife Romain » (Pape Boniface VIII, Unam Sanctam, 1302). Étant donné que Paul VI était toujours pape, raisonnait-il, les gens devaient le savoir, afin de pouvoir se soumettre au vrai pape plutôt qu'à un faux (évidemment, l'invincible ignorance excuse de nombreux croyants de bonne volonté ; mais vincit veritas : il était important que cette vérité soit dévoilée).

Note de Jean-Baptiste : C'est exactement le même raisonnement que j'ai fait valoir lorsque j'ai tenté d'expliquer à un prêtre qu'il devait témoigner publiquement en rapportant avoir vu le Pape Paul VI à Fatima, durant l'année 2007 : j'ai expliqué que l'obéissance au pape était nécessaire au salut, et donc que le fait de témoigner était un devoir. Mais l'intéressé s'est défaussé, a invoqué des motifs pseudo mystiques, a cité l'Évangile à tort et à travers, pour prétendre se décharger de l'obligation grave qu'il avait - à mon sens - de témoigner.

La raison était la crainte, et elle me semble infondée, car le Christ nous a prédit "qui veut conserver sa vie la perdra". En l'occurrence, aucun motif lié à la crainte ne devrait décourager de rendre publique une vérité si importante pour le salut des âmes, dans cette situation terrible où l'Église est livrée à la ruine. 

Pour notre part, nous avons signé nos livres dans notre sang, et nous le savons. L'Ennemi nous le fera payer en temps voulu. Mais nous serons joyeux de témoigner de notre Sauveur : les honneurs qu'Il nous accorde se paient. Il nous a donné l'honneur de défendre publiquement la survie du Pape Paul VI, et nous répondrons à cet honneur en donnant nos vies pour la défense de cette vérité, et de la vérité évangélique. 

 

Cependant, il semble que le Père Zorza s'était confié à de faux amis. L'un d'eux était certainement un renégat, car lorsque le Père Zorza retourna aux États-Unis, ses directeurs [?] lui confièrent deux peintures de la Renaissance, censées appartenir aux collections privées du Vatican : le portrait d'une femme par Il Bronzino (1503-1572), et une peinture de Saint Jean Baptiste par Andrea del Sarto (1486-1530). On le pria de les apporter à un archiviste qui travaillait pour l'archidiocèse de New-York. Il accepta sans réserve, étant donné qu'il s'agissait à l'époque d'une chose habituelle : avant le 11 septembre 2001, il était assez fréquent que des diplomates emportassent des biens de valeur avec eux, car les faire acheminer par mer s'avérait contraignant. Il les fit envelopper et protéger. Il les fit même enregistrer par la compagnie aérienne, et obtint un certificat d'assurance. Vous observerez que ce n'était pas l'attitude d'un homme pratiquant le recel de biens volés, et pourtant deux jours après qu'il eut confié les peintures et le certificat d'assurance à l'archiviste diocésain de New-York, il fut arrêté par des agents états-uniens chargés de lutter contre le recel d'œuvres d'art.

En réalité les peintures n'appartenaient pas au Vatican : elles avaient été volées à de riches italiens. Quant au prétendu « archiviste », il ne travaillait pas pour l'archidiocèse : c'était un faussaire et un trafiquant d'art, pour le compte d'une organisation criminelle de Yonkers. Le Père Zorza avait compris le message, de façon claire : il devait garder le silence sur la question de la survie du Pape Paul VI. Il songea à tout révéler, à dire la vérité, étant donné qu' « il ne faut pas craindre ceux qui tuent le corps, et ne peuvent tuer l'âme » (Matthieu X. 28) ; cependant les charges étaient impossibles à réfuter, et le scandale lié à cette affaire était tel qu'on ne le prendrait jamais au sérieux. Avec réticence, il plaida donc coupable, et s'assura de ne nommer personne au Vatican. Il fut condamné à seulement trois mois de probation, mais sa réputation avait été suffisamment ternie : l'archidiocèse de New-York le suspendit de ses fonctions, les Pères de la Consolata le retirèrent de leurs registres, et il perdit sa position aux Nations-Unies. En plus de toute cette disgrâce, Silvia Zorza dit à mon père que son neveu avait été arrêté deux fois encore par les autorités américaines, sous des chefs d'accusation qui étaient toujours fabriqués d'avance : des problèmes juridiques à donner des maux de tête. « C'était comme si le Vatican lui soufflait continuellement dans les oreilles : 'nous ne t'avons pas oublié ; reste silencieux.' Le Vatican cherchait à l'intimider, lui rappelant son influence. » La leçon avait été comprise.

Silvia Zorza est maintenant décédée, mais son neveu est toujours vivant. Une archive de 1982 du New York Times évoque les faits à l'origine de son arrestation : Priest arrested in smuggling of art is suspended from his UN duties ; et cette image le montre durant un procès plus tardif, où il fut accusé de revente de tickets au marché noir : Getty images photo from 1987. Mais il a maintenant environ 70 ans et garde un profil bas, célébrant occasionnellement la Messe tridentine dans l'église des Saints Innocents à New York, et passant la plus grande partie de l'année à accomplir une œuvre missionnaire dans un diocèse rural du Brésil, où il aide à évangéliser des païens qui vivent dans les zones les plus profonde de l'Amazonie – des gens qui n'ont eu que très peu de contacts avec le christianisme.1 Dans mes premières tentatives de confirmer les recherches de mon père (quand je songeais à compiler cela sous forme de livre), je fus capable de parler brièvement avec le Père Zorza au téléphone durant l'un de ses séjours à New York. Pour des raisons légales, m'a-t-il dit, il ne pouvait ni confirmer ni nier la version des faits présentée par sa tante. Mais cela ne le gênait pas que je publie ces informations. Je compris par le ton de sa voix qu'il n'attendait plus d'excuses du Vatican. Peut-être est-ce lié à la venue d'internet. Il y a 35 ans, le Vatican pouvait organiser une cabale afin de faire arrêter un témoin gênant potentiel, en montant de toutes pièces une affaire de tableau volé, réduisant le témoin au silence avant même qu'il puisse dire un mot sur la situation du Pape. Mais aujourd'hui, il est plus facile de dévoiler la nudité du roi : n'importe quel blog peut en parler. Certes, internet est rempli de nombreuses tentations et de nombreux dangers spirituels (la pornographie et l'athéisme rampants n'étant pas les moindres, au grand détriment des enfants de notre époque) ; mais au milieux de tous les maux d'internet, l'un de ses effets les plus positifs est ce pouvoir qu'il a donné à l'homme de la rue de briser l'omerta, et de rompre les tentacules qui s'étendent depuis les couloirs de la haute société. La situation actuelle est une inversion de l'ancien paradigme catholique : Rome est devenue le siège de l'Antéchrist, et les gouvernements européens sont tous sécularisés, tandis que les monarchistes et les catholiques traditionalistes languissent dans l'obscurité.

1Note de Jean-Baptiste : c'est l'une des rares contrées où une telle chose existe encore.

 

 

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