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In Nomine Domini

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« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


Le sédévacantisme : une hérésie ? (3)

Publié par Jean-Baptiste sur 22 Décembre 2014, 08:10am

Le sédévacantisme : une hérésie ? (3)

Comme nous l'avons vu précédemment, la question de la visibilité de l'Église est certainement la principale difficulté du sédévacantisme : car durant toutes les périodes d'interrègne de l'Histoire, les évêques et cardinaux ont toujours tenu leur juridiction du pape défunt, et c'est ainsi que s'est toujours perpétuée la succession apostolique ; contrairement à un argument sédévacantiste très commun, il n'y a donc aucune comparaison possible entre les interrègnes et une vacance de 40 ou 50 ans : l'abbé Ricossa lui-même en fait l'aveu.

Toutefois, dans une revue Sodalitium de 2002 (un dossier sur le sédévacantisme), ce dernier formule ce sophisme :

  1. Durant les interrègnes, il n'y a plus de pape, et donc plus d'infaillibilité.
  2. Or, l'Église enseignante repose sur l'infaillibilité pontificale.
  3. Donc il n'y a plus d'Église hiérarchique que matérielle (potentielle) durant les interrègnes.

 

Affirmer qu'en l'absence de pape, il n'y a plus d'Église hiérarchique que matérielle, constitue un sophisme : car ce n'est pas parce que l'infaillibilité est absente que l'Église hiérarchique n'existe plus qu'à l'état de virtualité.

Je réponds donc à l'abbé Ricossa par un syllogisme valide, contrairement au sien qui est invalide :

  1. L'abbé Ricossa affirme que l'Église hiérarchique n'est plus que matérielle (virtuelle) durant les interrègnes.
  2. Or, une virtualité n'est pas une réalité directement visible : si l’œuf est un poussin en puissance, le poussin n'est pas visible.
  3. Donc l'Église hiérarchique dont parle l'abbé Ricossa n'est pas visible.

 

Pour qu'il y ait une Église hiérarchique visible, il faut une juridiction ; sans juridiction, il n'y a plus de hiérarchie.

Réné Fouquet, de la secte Feeneyiste qui soutient l'hérésie abominable de la négation du baptême de désir, prétend que l'Église demeure visible dans la communauté des fidèles (et des prêtres), dans le petit nombre resté fidèle à Dieu. De nombreux sédévacantistes - presque tous au moins sur le plan pratique - partagent cette vision ; or, il s'agit d'une définition luthérienne de l'Église. L'Église catholique ne se définit pas par "la communauté des fidèles", mais par sa hiérarchie : le Corps Mystique du Christ avec à sa tête le Christ, le pape qui est son représentant sur terre, puis les cardinaux et les évêques, et enfin les prêtres et les fidèles.

 

Rappelons l'hérésie de Jean Huss, condamnée au Concile de Constance :

"Les apôtres et les prêtres fidèles du Seigneur ont gouverné énergiquement l'Église dans des matières nécessaires au salut avant que la charge de Pape soit introduite, et ils continueraient de le faire jusqu'au jour du jugement si - ce qui est très possible - il n'y avait plus de pape".

 

René Fouquet ne répond pas à cette objection au sédévacantisme tirée de la condamnation de l'hérésie de Jean Huss. Il se contente de répondre à ceux qui disent que Jean Huss a été condamné pour avoir dit qu'un pape aux mauvaises mœurs n'était plus pape ; mais il n'a pas été condamné que pour cette hérésie-là ! Or, les sédévacantistes éludent à chaque fois la question, par insincérité.

 

À ceux qui prétendent que S.S. Paul VI n'est plus en vie, je réponds : si vous disiez vrai, notre foi serait vaine, et avec elle les promesses du Christ. Si la survie du Saint-Père Paul VI n'est pas une vérité de foi, elle est une nécessité de foi.

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