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In Nomine Domini

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« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean XVIII. 37)


L'assistance à la Messe (2)

Publié par Jean-Baptiste sur 24 Mai 2015, 17:12pm

Dans mon article relatif à la validité de la nouvelle messe et des nouveaux rites, vous aurez remarqué que j'ai dit que la nouvelle messe était valide ; j'ai également rappelé que selon les exorcismes, non seulement elle était licite, mais même, qu'il fallait y assister quand on ne pouvait pas faire autrement. Sur ce point, quelques précisions s'imposent... Car évidemment, nombre d'entre vous se diront : il est inconcevable d'assister à la nouvelle messe, même quand on n'a pas d'autre solution.

En réalité, à mon humble avis, tout dépend des circonstances. Les exorcismes ont expliqué que le problème de rester chez soi, c'est qu'une telle attitude pousse à l'orgueil : les gens croient que leurs prières personnelles dans leur maison valent mieux que la messe moderne. Or, tout dépend des circonstances. Si on a la possibilité d'assister à la Messe tridentine au moins occasionnellement, il n'est probablement guère problématique de rester chez soi le dimanche quand on ne peut pas y assister, car on pourra s'y rendre de nouveau un peu plus tard. Mais quelqu'un qui n'aurait près de chez lui que des messes modernes, et qui resterait chez lui tous les dimanches, perdrait certainement beaucoup de grâces et aurait tendance à se couper de l'Église. Tant que le schisme de Bergoglio n'est pas déclaré par l'Église, il n'est pas illicite d'assister à la nouvelle messe : même les fanatiques du monastère de la Sainte Famille, qui sont pourtant des sédévacantistes extrêmes, assistent à la nouvelle messe... Ceux qui sont contre, ils les appellent des "radical schismatics".

Soit dit en passant, les sédévacantistes complets ont tort lorsqu'ils affirment que les fidèles "modernistes" sont formellement schismatiques et hérétiques. Certains le sont, mais on ne peut pas dire qu'ils soient, collectivement, dans une situation de schisme notoire, encore moins d'hérésie. Ce serait le cas seulement si l'Église l'avait décrété, ou s'ils revendiquaient que leur credo contredise celui de l'Église (tel fut le cas du schisme notoire de Luther et Calvin). Vous remarquerez qu'avec le règne de Bergoglio, même les fidèles commencent à se poser des questions... On m'a également donné l'exemple d'un prêtre de la Fraternité Saint Pierre qui disait que "François" ne pouvait pas être pape. Certains le comprennent... D'ailleurs les traditionalistes à ce sujet disent parfois n'importe quoi : il y a eu par exemple des sondages affirmant que les "catholiques" étaient en majorité favorables à l'avortement. Or, si ces sondages sont véridiques, ils ne s'appliquent certainement pas aux fidèles conciliaires dits "pratiquants", c'est-à-dire ceux qui assistent à la messe dominicale. Les modernistes sont en moyenne tombés bien bas, mais notre crédibilité exclut le mensonge et l'exagération : on ne peut pas dire que la majorité des modernistes pratiquants soient favorables à l'avortement.

L'argumentation des sédévacantistes français sur le "una cum" est ridicule : sous le Grand Schisme d'Occident, les fidèles qui savaient que l'obédience de leur pays était fausse avaient néanmoins l'obligation d'assister à la Messe dominicale. Certains sédévacantistes répondent : "mais à l'époque, on ne savait pas qui était le vrai pape". Ce n'est pas exact... La majeure partie de la chrétienté avait reconnu Urbain VI, et j'ai démontré dans mes écrits qu'il y avait moyen de savoir quel était le vrai pape. Malgré tout, si un fidèle français comprenait que Clément VII était un antipape, il devait continuer à assister à la Messe. Les sédévacantistes répondront : "oui, mais la différence, c'est que Bergoglio est hérétique". Or le fait de ne pas reconnaître le vrai Pape est également une hérésie (au moins matérielle)... Sainte Catherine de Sienne avait déclaré à l'époque que les cardinaux schismatiques (qui avaient élu Clément VII) étaient des hérétiques. Pourquoi ? Parce qu'ils contestaient la doctrine de l'acceptation pacifique du pape par l'Église universelle, et la certitude de l'élection à laquelle ils avaient eux-mêmes procédé et qu'ils avaient d'abord eux-mêmes admise pendant plusieurs mois ! C'est bien une hérésie, au sens propre du terme ; de même que l'attitude des traditionalistes qui aujourd'hui, ne reconnaissent pas Paul VI, alors qu'il est le dernier pape à avoir été accepté par l'Église universelle. Mais ils bénéficient de l'ignorance invincible, tant qu'ils n'ont pas compris que c'était un enseignement de foi ; et peu sont capables de le comprendre, en raison de la faiblesse de l'intelligence humaine ; tandis que les cardinaux susmentionnés étaient capables de comprendre leur propre hérésie. Dieu est miséricordieux... Ainsi, lorsque j'ai dit que la survie du Saint-Père était une certitude de foi, on m'a objecté que dans ce cas, tous ceux qui n'y croyaient pas étaient hérétiques. Or, il y a souvent un abîme entre l'hérésie matérielle et l'hérésie formelle. Dieu ne nous tient pas responsables de ce que nous ignorons ; et c'est par ignorance que les traditionalistes ne reconnaissent pas Paul VI comme pape actuellement en vie.

Certaines personnes se laissent tromper, en adhérant à l'enseignement des sédévacantistes relatif à la Messe "una cum", et vont jusqu'à s'abstenir d'assister à la Messe dans les chapelles de la Fraternité Saint Pie X. Or, en suivant ce raisonnement, les Messes sédévacantistes ne sont pas mieux, car comme je l'ai déjà dit, le nom du pape n'est pas le seul élément à prendre en compte pour qu'une Messe soit agréable à Dieu ; il y a également la doctrine du prêtre. Et sur ce point, les Messes sédévacantistes laissent à désirer : certains prêtres nient ouvertement la permanence de la hiérarchie de l'Église, l'infaillibilité de l'élection du pape, et d'autres doctrines de foi. Ceci n'appartient pas au domaine des opinions libres, et ces erreurs/hérésies sont assez graves... Par conséquent, si l'on souhaitait assister à une messe entièrement agréable à Dieu, souvent, on n'irait plus nulle part. Pour ma part, je rends grâce au Seigneur d'assister à la Messe célébrée en communion avec le vrai Pape, quand je le peux ; et quand ça n'est pas possible, j'assiste à la Messe chez la Fraternité Saint Pie X.

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